Revue de Presse du 27 avril 2020

Comprendre les perspectives peules sur la crise au Sahel
La présence disproportionnée des Peuls parmi les groupes islamistes armés au Sahel a conduit à la stigmatisation de toute la communauté peule. Ceci nécessite un besoin urgent de restaurer un climat de confiance entre les leaders peuls, les autorités gouvernementales et les communautés voisines. Ces dernières années, la vie quotidienne au Sahel est marquée par une augmentation accrue d’attaques des groupes islamistes armés. Le Sahel devient ainsi l’épicentre de la crise. Des milliers de personnes ont été tuées et des millions se sont trouvées déplacées depuis 2012 à la suite de l’éclatement du conflit séparatiste qui a engendré guerre contre les islamistes armés. La présence disproportionnée des Peuls parmi les groupes islamistes armés responsables de cette violence dans le nord du Burkina Faso, dans l’ouest du Niger et les régions du nord et du centre du Mali a sonné le glas de la confiance intercommunautaire. La coexistence harmonieuse qui prévalait a volé en éclat. Aujourd’hui, les Peuls font ainsi l’objet d’une stigmatisation sans précédent nonobstant que les radicaux ne sont qu’une infime partie de leur communauté et n’en sont nullement représentatifs. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

RDC: 17 morts dont douze rangers dans une embuscade à l’intérieur du parc des Virunga
Dix-sept personnes ont été tuées vendredi dans une embuscade tendue par un groupe d’une soixantaine de terroristes lourdement armés, à l’intérieur du parc national des Virunga, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) à la frontière du Rwanda, selon l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), chargé de la gestion de tous les parcs de la RDC. Outre les douze gardes, tous des hommes âgés de 23 à 31 ans, un chauffeur du parc a été tué ainsi que quatre civils « sans lien avec le parc », ont communiqué en soirée les Virunga sur leur site, en pointant la responsabilité de rebelles hutus rwandais. « Trois autres gardes ont été grièvement blessés. Le pronostic vital est engagé pour deux d’entre eux ». Deux autres civils ont été blessés. Sahel-Intelligence

La coordination de la société civile demande au chef de l’Etat de décréter un état de siège en Ituri
La Coordination de la société civile demande au Chef de l’Etat de décréter un état de siège sur l’ensemblede la province de l’Ituri. D’après le coordinateur de cette structure, Jean-Bosco Lalo qui intervenait dimanche 26 avril à Radio Okapi, cette demande fait suite à l’accentuation des tueries par des assaillants de la CODECO dans les territoires de Djugu, Mahagi et Irumu. Il indique qu’ en l’espace d’une semaine, plus de cinquante personnes dont des civils, militaires et policiers sont morts au cours des attaques de ces hors la loi. … Le coordonnateur Jean-Bosco Lalo, propose par ailleurs la nommination d’un Gouverneur militaire pour diriger l’Ituri. Radio Okapi

Coronavirus : inquiétante augmentation des cas à Djibouti
Moins impactée que le reste du monde, l’Afrique fait face, elle aussi, à la propagation du COVID-19. On dénombre 9 086 guérisons pour 30 305 cas confirmés et 1 375 décès dans 52 pays. Faute de vaccin, la médecine traditionnelle africaine monte au créneau. Dans cet article, nous faisons une mise à jour de la situation sur l‘évolution de la maladie sur le continent. À Djibouti, le nombre de cas multiplié par six. Le ministère de la Santé a indiqué dimanche que le nombre de personnes positives est passé de 168 à 1008. Le taux de prévalence dans le petit État de l’Est est devenu le plus élevé avec 98,6 cas pour 100 000 habitants. Africanews

Madagascar: La société civile malgache s’alarme du retour en classe des élèves en pleine pandémie
Plusieurs organisations de la société civile ont publié ces deux derniers jours des communiqués pour faire part de leur inquiétude. Elles regrettent l’excès de communication politique au détriment de la parole des experts médicaux, notamment concernant le remède mis au point dans le pays, le Covid-Organics censé prévenir et guérir du coronavirus. Elles s’alarment aussi du retour à l’école d’une partie des élèves alors que leur sécurité ne peut être complètement garantie. L’organisation de la société civile KMF/CNOE qui œuvre pour l’éducation des citoyens demande à ne pas contraindre les élèves à boire du Covid-Organics, la décoction censée lutter contre le coronavirus, et cesser tout calcul politique ou économique. RFI

Forte hausse de cas de paludisme en pleine pandémie de Covid-19 au Zimbabwe
Le Zimbabwe, qui doit déjà faire face à la pandémie de coronavirus, est confronté à un autre casse-tête sanitaire avec une hausse de près de 50% des cas de paludisme par rapport à l’an dernier, selon des sources officielles. L’augmentation du nombre de cas de paludisme laisse craindre que ceux de coronavirus passent inaperçus puisque certains des symptômes sont similaires. Le Zimbabwe, où la population est confinée depuis fin mars, a enregistré officiellement 29 cas confirmés de Covid-19 jusqu’à présent, dont quatre décès. Parallèlement à cette pandémie, le gouvernement a annoncé une hausse de 45% du nombre de cas de paludisme, comparé à la même période en 2019, tandis que le nombre de décès a augmenté de 20%. VOA

Burundi: la campagne électorale pour le triple scrutin démarre
Ce lundi 27 avril débute au Burundi la campagne électorale pour le triple scrutin prévu le 20 mai : élections des députés et des conseillers communaux, mais également celle du président de la République. Une campagne qui s’achèvera le 17 mai. Pour l’élection présidentielle, sept candidats tenteront de convaincre les électeurs durant ces trois semaines de campagne. Parmi eux, il y a en premier lieu le général Evariste Ndayishimié, qui portera les couleurs du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Il est le dauphin de Pierre Nkurunziza, l’actuel chef de l’Etat, qui ne se représente pas. … Quoi qu’il en soit, nombre d’observateurs estiment que le scrutin ne présente aucun enjeu. « Il est admis, y compris par l’opposition, que le vainqueur est déjà connu et que ce sera le candidat du CNDD-FDD », explique ainsi Thierry Vircoulon, coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut français des relations internationales (IFRI). « L’opposition qui va concourir à cette élection joue essentiellement un rôle de faire-valoir démocratique au régime. Et pour elle, l’enjeu est d’arracher quelques places au Parlement, de façon à avoir encore une existence, plus théorique que réelle ». RFI

En Libye, la guerre à l’ombre du coronavirus
Alors que la pandémie en cours a relégué au second plan de l’actualité la crise libyenne, des nouvelles armes ont fait leur apparition sur le terrain, dénonce Le Temps. Pour le quotidien suisse, le pays africain est au bord de l’explosion. Depuis deux mois, la presse mondiale semble se concentrer sur un seul et unique thème qui bouleverse nos vies : la pandémie de coronavirus. Néanmoins, l’histoire ne s’est pas arrêtée et bien des conflits qui étaient en cours avant la crise sanitaire planétaire se poursuivent aujourd’hui. C’est le cas de la guerre en Libye ; un pays qui, à en croire le quotidien de Lausanne Le Temps, “s’enfonce dans une situation de plus en plus dramatique”. Courrier International

Centrafrique: les groupes armés veulent se faire entendre
Groupes armés et gouvernement poursuivent les discussions dans le cadre de l’accord de paix signé le 6 février 2019. La semaine dernière c’est le leader de l’UPC Ali Darass qui s’est déplacé à Bangui pour rencontrer notamment le Premier ministre. Cette semaine, c’est Abdoulaye Hissène un des leaders du FPRC qui s’est présenté dans la capitale centrafricaine. Les visites de leaders de groupes armés interrogent certains observateurs. Pour le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui, il n’y a pas de raison de se questionner. Il est normal que les autorités et les chefs de groupes armés se rencontrent régulièrement pour faire le point sur la mise en œuvre de l’accord de paix. RFI

Des nuages de criquets pèlerins ravagent les cultures d’Afrique de l’Est: une seconde vague qui renforce la crainte de famine
En pleine pandémie de Covid-19, une autre crise majeure secoue la corne de l’Afrique: une invasion de criquets pèlerins. Ces criquets ravagent les cultures et la végétation depuis le mois de décembre et ont déjà occasionné la perte de centaines de milliers d’hectares de production agricole principalement au Kenya, en Somalie et en Ethiopie. Mais à présent une seconde vague déferle sur les cultures du nord du Kenya, une vague plus vorace encore. C’est donc une double crise que ces Etats doivent affronter, celle du Covid-19 et celle des criquets. Toutes deux vont aggraver la crise alimentaire qui se profile dans la région. RTBF

Le procès d’un journaliste de VOA s’ouvre en Somalie
Le procès de Mukhtar Mohamed Atosh doit débuter ce lundi 27 avril. Ce journaliste de la VOA Somali a été arrêté le 20 avril à Baidoa, dans l’Etat du Sud-Ouest, alors qu’il couvrait une affaire de viol sur une jeune fille de 14 ans et qu’il dénonçait des intimidations des autorités. Mukhtar Mohamed Atosh a bien été relâché sous caution le 22 avril, soit deux jours après son arrestation à Baidoa. Mais ce journaliste de la VOA Somali fait tout de même l’objet d’un procès qui s’ouvre donc ce lundi 27 avril. Il est poursuivi pour quatre chefs d’accusations, à savoir « offense contre les autorités au moyen d’informations préjudiciables », « intimidation du public », « fausse alerte auprès des autorités » et « publication d’informations fausses, exagérées ou tendancieuses perturbant l’ordre public ». RFI

RDC: arrestation sanglante d’un chef politico-sectaire
Des adeptes d’un mouvement politico-sectaire ont été tués vendredi à Kinshasa lors de l’assaut de la police congolaise contre la résidence de leur gourou, arrêté pour « rebellion », « atteinte à la sûreté de l’Etat » et « incitation à la haine tribale ». L’ex-député Zacharie Badiengila, alias Ne Muanda Nsemi, a été interpellé à la mi-journée après un affrontement de près d’une heure entre la police et ses adeptes, ont indiqué les forces de sécurité. Des tirs et des détonations de gaz lacrymogènes ont été entendus, selon un témoin sur place. L’opération avait commencé la veille quand la police avait encerclé la résidence de Ne Muanda Nsemi, qui s’était auto-proclamé président de la République démocratique du Congo début janvier en invoquant « un coup d’Etat divin ». AFP

Togo: Agbéyomé Kodjo placé sous contrôle judiciaire
Agbéyomé Kodjo, le leader du MPDD, a été placé vendredi soir sous contrôle judiciaire. Il a pu regagner son domicile au terme de sa garde à vue de 72h. Parmi les obligations imposées, l’interdiction de faire toute déclaration tendant à remettre en cause les résultats du scrutin présidentiel du 22 février. C’est d’ailleurs ce qui vaut à M. Kodjo ses ennuis judiciaires. Il va devoir s’abstenir de toute déclaration ou attitude’ tendant à remettre en cause et à saper l’ordre constitutionnel et institutionnel.’ Fulbert Attisso (directeur de campagne), Brigitte Adjamagbo-Johnson (porte-parole) et Marc Mondji (assistant de Mgr Kpodzro), sont également sous contrôle judiciaire. Ce contrôle est assorti d’une interdiction de sortie du territoire. Togonews

Togo: 16 compagnons de l’opposant Agbéyomé Kodjo placés sous mandat de dépôt
Gabriel Agbéyomé Kodjo est depuis vendredi en liberté sous contrôle judiciaire avec des cadres de son mouvement, la Dynamique Kpodzro. Une vingtaine de compagnons arrêtés avec lui, le 21 avril, sont déférés à la prison et attendent le jugement. Sur les 34 compagnons de Gabriel Agbéyomé Kodjo qui ont comparu samedi devant le parquet, 18 ont recouvré leur liberté et 16 sont placés sous mandat de dépôt. Selon leurs déclarations devant les enquêteurs, ils sont parents dans le domicile, employés de maison ou des résidents du quartier embarqués le 21 avril au moment de l’interpellation de Gabriel Agbéyomé Kodjo. Ils sont poursuivis pour rébellion et feront l’objet d’une procédure de flagrant délit. RFI

Les juges repoussent encore l’entrée en vigueur du confinement au Malawi
La Haute Cour du Malawi a prolongé vendredi la suspension de l’entrée en vigueur du confinement anticoronavirus, alors que le nombre de cas confirmés de Covid-19 augmente dans ce pays pauvre d’Afrique australe. Le président du Malawi Peter Mutharika avait ordonné un confinement à compter du 18 avril et pour au moins trois semaines pour tenter d’endiguer la pandémie. Mais il a essuyé un camouflet de la justice. Saisie par une ONG au motif que le confinement n’était accompagné d’aucune mesure d’aide aux plus démunis, la justice a suspendu la semaine dernière et pour une semaine l’entrée en vigueur du confinement. VOA

Covid-19 au Kenya : principal foyer de contamination, Nairobi est coupée du reste du pays
Au Kenya, la capitale, Nairobi, concentre le plus grand nombre de malades du Covid-19. Depuis trois semaines, la ville est coupée du reste du pays, et des barrages ont été érigés pour contrôler les allées et venues des habitants. Tous les véhicules qui partent de la capitale sont arrêtés, et chaque déplacement doit être justifié.Conséquence : les villes alentours voient leur activité ralentir, et les commerçants n’ont presque plus de clients. Si l’interdiction de voyager doit prendre fin le 27 avril, elle pourra néanmoins être prolongée si l’épidémie continue de se propager. France24

Ramadan : Jeûner en toute sécurité pendant la crise du coronavirus
Cette année, des millions de personnes dans le monde entier vont observer le « mois saint » du Ramadan en étant enfermées. Chaque année, de nombreux musulmans pratiquants jeûnent de l’aube au crépuscule pendant tout le mois lunaire – soit 29 ou 30 jours – dans le cadre du rituel consistant à se consacrer à la contemplation et à la prière. Le jeûne est obligatoire pour tous les adultes croyants qui peuvent se passer de nourriture et de boisson en toute sécurité. Mais il y a certaines considérations à prendre en compte lorsqu’il s’agit de jeûner pendant une pandémie. BBC

Coronavirus: le Sénégal reste prudent au sujet du «remède» malgache
Pas de test au Sénégal du remède malgache « Covid-Organics » pour le moment. Le président malgache Andry Rajoelina dans un tweet avait annoncé ce vendredi une « 1ère commande » du remède par le Sénégal après un entretien avec son homologue Macky Sall. D’après une source proche du dossier à Dakar, le président sénégalais s’est dit ouvert à la réception d’échantillons, mais aucune commande n’a encore été passée. La présidence malgache évoque ce dimanche l’envoi d’une cinquantaine d’échantillons. « Nous suivons les recherches à Madagascar avec intérêt ». Ce sont désormais les mots des conseillers du président Macky Sall ce samedi 25 avril. Il n’est pas question de la commande évoquée par Andry Rajoelina, que la présidence ne confirme pas. … Pour l’instant aucune preuve scientifique tangible de l’efficacité de ce « remède » n’a pu être apportée. RFI

Angola: l’entreprise pétrolière publique commence
La compagnie pétrolière publique Sonangol a annoncé l’ouverture d’un appel d’offres pour vendre une partie de ses actifs dans plusieurs sociétés, en vue de se recentrer sur son coeur de métier. La Sonangol « rend public qu’un (…) appel d’offres est ouvert pour la vente » de ses parts dans une dizaine d’entreprises, selon un communiqué de la compagnie datée de vendredi. La société publique doit se débarrasser d’activités qui ne sont pas liées à son coeur de métier, a récemment prévenu son président Sebastiao Gaspar Martins. Cette restructuration entre dans le cadre du projet du chef de l’Etat Joao Lourenco de modifier le visage de l’industrie pétrolière, qui représente 90% des exportations du pays. Joao Lourenço est arrivé au pouvoir en 2017 avec la promesse de relancer l’économie de l’Angola, un des pays les plus pauvres du monde malgré sa rente pétrolière. Son plan passe par l’austérité, des privatisations et la sortie du tout-pétrole, alors que la production d’or noir de l’Angola a chuté à son plus bas niveau en une décennie. AFP