Revue de presse du 27 août 2024

Mpox: pourquoi l’accès aux vaccins est problématique en Afrique?
La variole du singe (mpox) continue de toucher de plein fouet le continent africain avec plus de 20 000 cas de mpox enregistrés, selon l’OMS. L’organisation appelle les pays à partager les traitements disponibles pour que personne ne manque de soins au moment où l’Afrique fait face à une pénurie sévère des vaccins face à cette maladie.… Pour Gavi, l’Alliance du vaccin, les dons sont la meilleure solution à court terme pour permettre aux pays africains de faire face à l’épidémie du mpox. Mais ce n’est pas, pour autant, la plus facile. Les dons de vaccins sont confrontés à des obstacles juridiques, réglementaires et logistiques comme le souligne Salam Gueye, directeur régional des urgences sanitaires de l’OMS en Afrique : « Chaque pays a son organisme de réglementation lorsqu’il s’agit d’introduction de vaccins et ça prend du temps. Il y a aussi l’obstacle des assurances. Quand le vaccin n’a pas eu une période suffisamment longue qui permet d’assurer sa complète innocuité à long terme, les assurances deviennent beaucoup plus chères. Mais le plus important, c’est la logistique. Les vaccins sont souvent fabriqués en dehors de l’Afrique, et pour les acheminer sur place, c’est tout un parcours. Les régions touchées présentent des difficultés d’accès. C’est pourquoi l’OMS essaye de les appuyer davantage à ce niveau-là. » RFI

Au moins 132 morts dans des inondations au Soudan cette année
Au moins 132 personnes ont péri au Soudan dans des inondations durant la saison des pluies cette année, a déclaré lundi le ministère de la Santé. Le Soudan connaît une saison des pluies intense depuis le mois dernier, avec d’importantes inondations, principalement dans le nord et l’est du pays. Le nombre total d’Etats touchés est de dix, tandis que le nombre (…) d’individus affectés s’élève à 129.650″, a déclaré le ministère dans un communiqué. « Le nombre total de décès a atteint 132 », a-t-il ajouté, dans un premier bilan des inondations pendant la saison des pluies qui s’étale entre mai et octobre dans la plupart du pays. Des inondations touchent chaque année le Soudan, mais elles pourraient avoir des conséquences plus graves après plus de 16 mois de guerre entre des généraux rivaux qui ont poussé des millions de personnes déplacées dans les zones inondables. VOA/AFP

Ituri : 3 morts et une dizaine de personnes prises en otage dans une attaque des ADF à Bahaha
Des sources de la localité de Bahaha (Ituri) ont rapporté lundi 25 août la mort de trois civils, l’incendie de plusieurs maisons et l’enlèvement d’une dizaine de personnes par de présumés rebelles ADF. Cette localité se trouve à environ 45 kilomètres au Nord-Ouest de Mambasa-centre, dans la province de l’Ituri. Selon des sources locales, ces rebelles ont également incendié des motos et pillé le centre de santé de Bahaha, provoquant la fuite de patients et un déplacement de la population. Elles affirment que c’est à l’aube de lundi dernier que ces assaillants, habillés en soutanes, ont fait irruption au centre de Bahaha, pendant que ses habitants dormaient encore. Ces rebelles, identifiés comme des rebelles des ADF, y ont tiré des coups de feu dans toutes les directions, créant une grande psychose au sein de la population. Dans leur furie, ils ont ensuite incendié plusieurs maisons construites en majorité en pailles avant de se diriger vers le centre de santé de Bahaha, où, ils ont pillé des médicaments et ont mis le feu sur une dizaine de motos, sur une église protestante et sur le bâtiment de cette structure sanitaire, nouvellement réhabilitée. Cette situation a provoqué selon des témoins, des déplacements massifs des populations. Radio Okapi

Tshisekedi reçoit l’ambassadeur français suite à l’agression de diplomates
Concernant les violences ayant touché deux membres de l’ambassade de France, qui se sont produites le 24 août à Kinshasa « Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) exprime son « regret » dans un communiqué officiel. Selon le communiqué de la présidence diffusé sur X, « le chef d’État et son invité ont exprimé leur désarroi face à cet incident ». Ce jour-là, des individus, y compris des policiers congolais, ont pénétré dans les locaux de la représentation diplomatique française à Kinshasa avec l’intention d’expulser un diplomate français, a rapporté le ministère de la Justice de RDC dans un communiqué publié le 26 août. Un conseiller de coopération et d’action culturelle français a été retenu pendant trois heures et a subi des violences physiques. AfricaNews

Tunisie: une décision judiciaire remet dans la course un 4e candidat à la présidentielle
Le tribunal administratif à Tunis a ouvert la voie mardi à la réintégration dans la course à la présidentielle du 6 octobre d’un quatrième candidat, Abdellatif Mekki, un ex-dirigeant du parti islamo-conservateur Ennahdha, en acceptant son recours contre le rejet initial de sa candidature. « Le recours déposé par Abdellatif Mekki a été accepté en appel sur la forme et sur le fond (…). Ces jugements sont définitifs », a précisé le porte-parole du tribunal administratif, Faycel Bouguerra, dans une déclaration à la radio privée Mosaïque FM. M. Mekki, ancien ministre de la Santé, a été interdit le 12 juillet de quitter le territoire et de faire des déclarations publiques par un juge d’instruction qui l’avait auditionné dans le cadre d’une enquête sur la mort en 2014 d’une figure politique. Sa candidature avait été rejetée en même temps que celle de 13 autres postulants par l’autorité électorale Isie, qui avait argué d’un nombre insuffisant de parrainages, d’un manque de garanties financières ou du non respect des critères de nationalité. TV5Monde

Le Danemark ferme ses ambassades au Mali et au Burkina Faso
Le Danemark va fermer ses ambassades au Mali et au Burkina Faso, où des militaires ont pris le pouvoir, et en ouvrir au Sénégal, au Rwanda et en Tunisie, a annoncé lundi son ministère des Affaires étrangères. «En raison des coups d’État militaires qui ont fortement limité les possibilités d’action dans la région du Sahel, les ambassades au Burkina Faso et au Mali seront fermées», a écrit dans un communiqué la diplomatie danoise, qui explique ouvrir des ambassades au Sénégal, en Tunisie et au Rwanda «dans le cadre de la nouvelle stratégie d’engagement du Danemark auprès des pays africains». TFI

Le Burkina rachète les mines d’or de Boungou et de Wahgnion
L’autorité burkinabè a décidé de racheter les mines d’or de Boungou et de Wahgnion des compagnies étrangères Lilium mining et Endeavour mining. L’Etat burkinabè est dorénavant propriétaire de des mines d’or de Boungou et de Wahgnion, au terme de plusieurs conventions signées, lundi 26 août 2024, entre le ministre de l’Economie, Dr Aboubakar Nacanabo, et les représentants des sociétés minières, Lilium mining et Endeavour mining.… Pour rappel, Endeavour mining avait conclu le 29 juin 2023 un accord de cession de ses mines de Boungou et Wahgnion minières. Quelques mois après, le groupe canadien accusant Lilium de ne pas respecter les échéances de paiement liées à la vente, a porté l’affaire devant les juridictions britanniques. En retour, la société de Simon Tiemtoré avait dénoncé l’accord, indiquant une divergence des états financiers fournis par Endeavour et les réalités opérationnelles des deux actifs miniers. APA

Algérie : Etat d’exception en Kabylie avant la réélection anticipée du président Tebboune
Le régime militaire du général Saïd Chengriha a ordonné l’état d’exception en Kabylie, un territoire marqué par des aspirations autonomistes croissantes. Selon des sources locales, cette décision vise officiellement à « maintenir l’ordre et la sécurité » à l’approche de l’élection présidentielle anticipée, où le président Abdelmadjid Tebboune, candidat soutenu par l’armée, est en lice pour un nouveau mandat. Favori des militaires, le président Tebboune est perçu par la junte comme le garant de ses intérêts. Les mêmes sources locales rapportent également que les forces de sécurité ont été déployées en nombre dans les principales villes de la région, procédant à des perquisitions, des arrestations sans mandat, et imposant un couvre-feu strict. Les communications ont également été restreintes, avec des coupures d’Internet et de téléphonie mobile dans plusieurs zones stratégiques. La Kabylie, culturellement distincte du reste du pays, a longtemps nourri des velléités d’autonomie. Depuis plusieurs années, les mouvements indépendantistes locaux ont gagné en popularité, dénonçant la marginalisation économique et politique imposée par le pouvoir central. Ces revendications se sont intensifiées, notamment avec des manifestations pacifiques qui se sont heurtées à une répression policière croissante. Sahel-Intelligence

RCA-Lutte contre la désinformation en période électorale : Des responsables communautaires s’engagent
Fridolin Ngoulou, lauréat du prix IVLP Awards 2024, a organisé la première session d’information des leaders communautaires sur la lutte contre la désinformation lors des élections locales en République centrafricaine. Le samedi 24 août 2024, la session a rassemblé des religieux, autorités locales et des associations de jeunes des quatre arrondissements de Bangui (1er, 2è, 3è et 4è). Les sujets abordés ont concerné la perception de la désinformation en RCA, les techniques de vérification des fausses informations et l’implication des leaders communautaires dans la lutte contre la désinformation en période électorale. Les comités locaux de lutte contre la désinformation ont été formés à l’issue de la session. La prochaine session se déroulera le week-end prochain pour des leaders communautaires des 4 autres arrondissements (5è, 6è, 7è et 8è). L’objectif de cette activité est de faire participer les leaders communautaires à la lutte contre les rumeurs, la désinformation et les messages haineux au sein de la communauté, dans le cadre de l’activité du lauréat avec le département d’État américain, y compris le programme IVLP Awards 2024. Gabonews

À Kaga-Bandoro, en Centrafrique, musulmans et chrétiens cohabitent de nouveau
À Kaga-Bandoro, 30 000 habitants renouent avec la paix après des années de crise sécuritaire. Entre 2013 et 2016, la ville était divisée en deux parties : les musulmans d’un côté et les chrétiens de l’autre, séparés par la rivière Nana. Après le départ des rebelles, chassés par les forces armées centrafricaines et leurs alliés, la situation s’est stabilisée et les deux communautés cohabitent.… Même si les conditions sécuritaires et humanitaires se sont améliorées, plusieurs milliers de victimes réclament désormais la justice. Mohamed Ayoya, coordonnateur humanitaires est conscient de la situation : « Il y a eu un certain nombre d’acteurs criminels qui justement ont été arrêtés, qui ont été jugés et je sais qu’aussi aujourd’hui sur la table de la CPS, il y a pas mal de dossiers qui sont en cours d’étude et qui feront l’objet justement du jugement dans le futur. » RFI

Ghana : la Cédéao exige des informations sur le massacre en Gambie
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a demandé aux autorités ghanéennes de fournir des informations concernant le massacre de 2005 qui a coûté la vie à environ soixante migrants en Gambie. Le 22 juillet 2005, des forces de sécurité gambiennes sous le régime de l’ancien dictateur Yahya Jammeh ont arrêté et exécuté 44 Ghanéens, neuf Nigérians, deux Togolais, ainsi que des ressortissants de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, qui venaient d’accoster dans le pays lors de leur voyage vers l’Europe. Depuis cet événement tragique, les familles des victimes déplorent le manque de réponse et la « négligence » du gouvernement ghanéen dans sa quête de justice, malgré l’envoi d’une équipe sur place immédiatement après les faits. Suite au massacre, plusieurs enquêtes officielles ont été initiées, mais leurs résultats sont restés confidentiels. Les familles des victimes demandent aujourd’hui à prendre connaissance de ces conclusions, ayant été confrontées à de nombreux obstacles à l’époque. AfricaNews

La Namibie veut abattre des animaux sauvages pour atténuer une sécheresse record
La Namibie est frappée par une importante sécheresse, la pire depuis un siècle et l’état d’urgence a été déclaré. Pour y remédier, un plan national a également été mis en place, mais une de ses dispositions fait polémique : l’abattage annoncé de plusieurs dizaines d’animaux dans plusieurs parcs naturels, comme des hippopotames ou des buffles.… On y compte des hippopotames, des buffles, des impalas, des gnous bleus, des zèbres et même des éléphants. Des animaux qui vivent pourtant dans des parcs nationaux de Namibie, mais dont la viande pourra ainsi être distribuée aux populations les plus affectées par la sécheresse. Une autre raison est aussi avancée par le ministère : réduire le nombre d’animaux permettrait de diminuer la pression sur le pâturage et la disponibilité de l’eau dans ces parcs nationaux. Ces ressources peuvent en effet être partagées avec des communautés locales, ce qui peut créer des conflits d’usage entre la faune et les humains. RFI