Soudan : des affrontements intenses opposent l’armée aux paramilitaires à Khartoum
De violents affrontements ont secoué, jeudi 26 septembre, le Soudan et sa capitale Khartoum, où l’armée se livre à « des combats acharnés » contre les Forces de soutien rapide (FSR). Les affrontements ont commencé à l’aube, ont rapporté plusieurs habitants, dans ce qui semble être la première offensive majeure de l’armée depuis des mois pour reprendre des parties de la capitale contrôlées par les forces paramilitaires rivales. Plusieurs habitants d’Omdurman, ville adjacente à Khartoum, ont fait état de « tirs d’artillerie intenses » qui ont commencé tôt jeudi, des bombes tombant sur des bâtiments résidentiels tandis que des avions militaires survolaient la ville. L’armée livre « des combats acharnés » à Khartoum, a confié à l’AFP une source militaire. Cette dernière, qui a requis l’anonymat n’étant pas autorisée à parler aux médias, a déclaré que les forces de l’armée avaient franchi deux ponts clés sur le Nil, qui sépare les parties de la capitale tenues par l’armée de celles contrôlées par les FSR. France24
Crise au Soudan : l’ONU appelle à prendre des mesures concrètes pour protéger les civils
La guerre qui fait rage au Soudan et la crise alimentaire catastrophique qu’elle a déclenchée était au centre d’une réunion de haut niveau organisée mercredi au siège de l’ONU à New York, en marge du débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies. Près de 18 mois après que des factions armées rivales ont commencé à se battre au Soudan, plus de 10 millions de personnes ont dû fuir, dont la moitié sont des enfants. La Secrétaire générale adjointe par intérim des Nations Unies aux affaires humanitaires, Joyce Msuya, a déclaré lors de la réunion que malgré les « efforts courageux des organisations humanitaires locales et internationales, nous ne pouvons tout simplement pas fournir un niveau d’assistance adéquat ». « Ne nous retrouvons pas dans un an à regretter encore 12 mois de morts, de destructions et de souffrances insupportables. Engageons-nous aujourd’hui à prendre des mesures concrètes et urgentes pour protéger et soutenir les civils au Soudan », a-t-elle ajouté. Avant la réunion, elle avait dénoncé « 17 mois d’enfer », au cours desquels des milliers de civils ont été tués, des communautés entières déplacées et privées de nourriture, des enfants traumatisés, des femmes violées et maltraitées. ONU Info
L’AES vise un journaliste français pour apologie du terrorisme
Les procureurs du Mali, du Niger et du Burkina Faso, pays gouvernés par des juntes militaires, ont ouvert mercredi des enquêtes contre le journaliste et chercheur français Wassim Nasr pour ce qu’ils appellent son « apologie du terrorisme » et sa « complicité » dans des actes terroristes présumés, dans le cadre de la dernière action en date contre les médias occidentaux. Dans un message adressé à l’Associated Press, M. Nasr a condamné cette mesure, la qualifiant d’intimidation et d’attaque contre le journalisme. M. Nasr, qui travaille pour le radiodiffuseur français France 24, a analysé en détail un rare attentat djihadiste meurtrier perpétré à Bamako, la capitale du Mali, le 17 septembre. Les procureurs l’accusent d’avoir été en contact avec les assaillants, qui lui auraient communiqué en temps réel leur localisation, leurs objectifs et le nombre de morts. … Les journalistes de la région du Sahel, où se trouvent le Mali, le Niger et le Burkina Faso, sont confrontés à des risques accrus en matière de sécurité, a déclaré mardi l’organisation de défense de la liberté des médias Reporters sans frontières. AfricaNews/AP
RDC: ouverture du procès contre le Rwanda devant la Cour de justice de l’EAC
Le procès intenté au Rwanda par la République démocratique du Congo devant la Cour de justice de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) commence ce jeudi 26 septembre à Arusha, en Tanzanie. Kinshasa y accuse Kigali d’agression contre l’est de son territoire et de crimes de guerre par l’intermédiaire de la rébellion du M23. A l’occasion de ce procès qui s’ouvre ce jeudi 26 septembre à Arusha, en Tanzanie, la Cour de justice de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) va devoir se prononcer sur la plainte de la République démocratique du Congo (RDC) qui accuse son voisin rwandais de « violation de sa souveraineté et de son intégrité nationale dans l’est du pays ». Avant d’examiner cette affaire sur le fond, la Cour va toutefois commencer par tenir une procédure préliminaire, dans la matinée de jeudi, au cours de laquelle elle doit statuer sur sa compétence ou non à la juger. La RDC y sera représentée par une délégation conduite par le vice-ministre de la Justice et du Contentieux, Samuel Mbemba. Ils auront en face d’eux deux juristes dépêchés par le Garde des Sceaux et Attorney General du Rwanda, Emmanuel Ugirashebuja. RFI
RDC : des manifestants exigent la libération des « prisonniers politiques »
En République démocratique du Congo, des centaines de personnes ont manifesté mercredi devant le tribunal suprême pour demander la libération des prisonniers politiques, dont les trois figures les plus importantes de l’opposition du pays. À la fin de la manifestation, des représentants des partis d’opposition ont remis au ministre de la Justice une déclaration accusant le président du Congo, Félix Tshisekedi, de tenter de « museler les opposants » et de « faire taire les voix dissidentes ». Les manifestants ont demandé la libération de Jean-Marc Kabund, leader du parti Alliance pour le changement, de Mike Mukebayi, ancien membre du parlement provincial pour le parti Ensemble pour la République, et de Seth Kikuni, candidat aux élections présidentielles de l’an dernier. Kabund et Mukebayi ont été arrêtés l’année dernière pour « insulte au chef de l’État » et « propagation de fausses rumeurs ». … Le mois dernier, le Congo a annoncé son intention de demander un siège au Conseil des droits de l’homme des Nations unies. AfricaNews/AP
Togo: un projet de réforme du Code électoral sans vrai débat au sein du Cadre de concertation, accuse l’opposition
Au Togo, les discussions au sein du Cadre permanent de concertation (CPC) ont repris depuis début septembre. Ce cadre initié par le gouvernement pour discuter avec tous les acteurs politiques est critiqué par une partie de l’opposition : cadre idéal pour les uns, illusion de dialogue pour d’autres. Pourtant, le gouvernement dit s’appuyer sur les discussions du CPC pour prendre les décisions. La dernière session du 18 septembre a permis donc au gouvernement de prendre, en Conseil des ministres, un projet d’ordonnance portant modification du code électoral. Selon le Conseil des ministres, ce texte a fait l’objet d’harmonisation avec la nouvelle Constitution et les acteurs politiques en ont débattu au sein du CPC, avant la prise de l’ordonnance. Faux, selon Pascal Adoko, représentant la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) qui a repris sa place au CPC. Il affirme que cela n’a jamais fait l’objet de discussions. « C’est un peu comme un brainstorming, lance-t-il. On ne nous a pas amenés un texte pour dire que nous voulons ceci. On a juste dit qu’on envisage. On ne nous a pas soumis un dossier. Il n’en a pas été question ». Même avis pour l’Alliance démocratique pour un développement intégral (Addi), qui soutient que cette discussion sur l’arrimage du code électoral à la nouvelle Constitution n’a pas eu lieu. Pour eux, c’est donc une décision unilatérale du gouvernement. RFI
Au Bénin, arrestation d’un homme d’affaires proche du président
L’homme d’affaires béninois Olivier Boko, ami de longue date du président Patrice Talon, a été arrêté dans la nuit de lundi à mardi à Cotonou, la capitale économique du Bénin, selon plusieurs de ses proches. « Il a été arrêté au petit matin par des hommes qui se disaient de la brigade criminelle » a confié à l’AFP l’un de ses proches sous couvert d’anonymat. Olivier Boko, 60 ans, patron du groupe Denrées et fournitures alimentaires (DFA), est un ami de Patrice Talon depuis une vingtaine d’années, ce qui lui valait d’être qualifié de « bras droit » du président bien qu’il n’ait jamais eu de fonction officielle dans l’organigramme présidentiel. Mais ces derniers mois, Olivier Boko avait commencé à afficher ses propres ambitions politiques, laissant penser qu’il se porterait candidat à la magistrature suprême en 2026, ce qui aurait déplu à Patrice Talon. Ce dernier, au pouvoir depuis 2016, arrivera en 2026 au terme de son second mandat. La Constitution béninoise fixe à deux mandats la limite de l’exercice présidentiel. VOA/AFP
Eswatini : le leader de l’opposition empoisonné en Afrique du Sud
Le principal dirigeant de l’opposition en Eswatini a été empoisonné lors d’une tentative d’assassinat, a affirmé son parti mercredi, ce qui relance l’attention sur ce pays d’Afrique australe qui est l’une des dernières monarchies absolues et où les autorités s’efforcent depuis des années d’étouffer les mouvements pro-démocratiques. Le Mouvement démocratique uni du peuple (PUDEMO) a déclaré que son président, Mlungisi Makhanya, avait été hospitalisé après avoir été empoisonné en Afrique du Sud, pays voisin, mardi. Il a indiqué qu’il était sous protection sécuritaire, mais n’a pas donné plus de détails sur son état de santé ni sur les circonstances de l’empoisonnement présumé. Makhanya avait récemment déclaré que de nouvelles manifestations en faveur de la démocratie auraient lieu en Eswatini le mois prochain. Le porte-parole du gouvernement de l’Eswatini, Alpheous Nxumalo, a nié toute implication. Africa/AP
Municipales à Madagascar: l’opposition dénonce des manœuvres pour gêner les candidatures dans les grandes villes
À Madagascar, les aspirants maires et conseillers municipaux n’ont plus que quelques heures pour boucler leur dossier de candidature et pourtant, le suspense reste entier dans plusieurs communes. À commencer par Antananarivo, la capitale, où ni l’opposition, ni le parti du pouvoir n’ont présenté officiellement leur champion. Les autres grandes villes du pays, clefs pour le scrutin du 11 décembre prochain, seront aussi scrutées de près. L’opposition comme une partie de la société civile y dénoncent des manœuvres faites pour compliquer les candidatures, voire écarter des opposants de la course. RFI
Le Gabon étudie des critères d’ascendance pour la présidence
Au Gabon, les députés et sénateurs de la transition militaire, réunis en assemblée constituante, ont achevé l’examen du projet de Constitution. Parmi les nouvelles dispositions envisagées : des critères plus stricts pour les candidats à la présidence, qui devront désormais prouver qu’ils sont non seulement de nationalité gabonaise, mais aussi issus de parents et grands-parents exclusivement gabonais. Plus encore, l’époux ou l’épouse du candidat devra également répondre à ces critères d’ascendance. Ces exigences suscitent des débats houleux dans la société gabonaise. Roy Atiret Biye, journaliste et observateur politique, constate qu' »au final on va aboutir à une élection présidentielle où, si les uns et les autres se sentent lésés, on aura encore le sentiment de mettre en œuvre une autocratisation électorale, l’autocratisation politique, que nous avons souvent dénoncées. » Le sociologue politique Cyr Pavlov Moussavou note que « cette proposition constitue un véritable recul démocratique en ce sens qu’elle exclut d’emblée une importante frange de compatriotes qui eux aussi veulent servir le Gabon au plus haut niveau. » DW
La Francophonie lève la suspension de la Guinée, qui participera à son sommet en France
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a annoncé mardi avoir décidé de lever la suspension de la Guinée, qui pourra participer à son XIXe sommet début octobre en France. « Bien qu’ayant relevé la nécessité pour la Guinée de poursuivre ses efforts sur le volet des droits et des libertés, le CPF (Conseil permanent de la Francophonie, NDLR) a décidé d’exprimer sa solidarité avec ce pays membre, en levant totalement (sa) suspension » prononcée en 2021, a fait savoir l’OIF dans un communiqué. La Guinée avait été suspendue de l’OIF après le coup d’Etat qui y avait été perpétré, car celui-ci « constitue une rupture de la démocratie et de l’ordre constitutionnel », selon la décision alors prise par l’organisation. Vendredi, les représentants du pouvoir militaire se sont dits favorables à une candidature de leur chef, le général Mamadi Doumbouya, à la prochaine élection présidentielle. La « charte de la transition » établie par le régime peu après le coup d’Etat impose pourtant qu’aucun de ses membres ne pourra se présenter « ni aux élections nationales, ni aux élections locales ». Mais ce verrou pourrait sauter via l’adoption d’une nouvelle Constitution, a indiqué le porte-parole de la présidence. VOA/AFP
Le prochain sommet Afrique-France se tiendra au Kenya en 2026
Pour la première fois depuis 1973, ce sommet ne se tiendra ni en France ni dans un pays d’Afrique francophone. Des chefs d’Etat mais aussi des membres de la société civile et du secteur privé seront invités. Le prochain sommet Afrique-France se tiendra au cours du premier trimestre 2026 à Nairobi. L’annonce a été faite, mercredi 25 septembre, par le président de la République, Emmanuel Macron, et son homologue kényan, William Ruto, lors de leur rencontre à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Pour la première fois depuis 1973 et la tenue du premier sommet de ce genre, à Paris, cet événement ne se tiendra ni en France ni dans un pays d’Afrique francophone. Le « signe important », selon les autorités françaises, que leurs relations sur le continent ne se limitent pas à leurs traditionnels partenaires francophones, mais à l’ensemble des cinquante-quatre pays africains. Une nouvelle illustration, pour d’autres, de la remise en cause de la position française dans son ancienne zone d’influence – en particulier au Mali, au Burkina Faso et au Niger, où trois juntes hostiles à Paris ont pris le pouvoir depuis une série de coups d’Etat lancée en 2020 à Bamako. Le Monde
Afrique du Sud : les restes de 42 héros anti-apartheid rapatriés
Les restes de 42 combattants sud-africains, décédés en exil pendant la lutte contre le régime d’apartheid, ont été rapatriés mercredi en Afrique du Sud. Récupérés en Zambie et au Zimbabwe, ces dépouilles ont été accueillies avec dignité à la base aérienne de Waterkloof, à Pretoria, par des représentants du gouvernement et des membres de leur famille. Lors de la cérémonie, Angie Motshekga, ministre de la Défense, a déclaré : « Sans les sacrifices de vos enfants, de vos frères et de vos sœurs, vous n’auriez pas eu la chance de recevoir les dépouilles de vos soldats. » Ces mots rappellent que les combattants ont sacrifié leur vie pour mettre fin à l’oppression d’un régime qui a marginalisé des millions de Sud-Africains. AfricaNews/AP