Revue de presse du 26 septembre 2023

Nigeria : 10 morts dans une attaque de Boko Haram
Au moins 10 personnes ont été tuées et 9 autres enlevées lors d’une attaque menée par des terroristes du groupe Boko Haram, dans le nord-est du Nigeria. Des membres de l’organisation terroriste ont attaqué des ouvriers agricoles dans des champs de la zone d’administration locale de Mafa, dans l’État de Borno. Par ailleurs, le quartier général de la défense déclare que les troupes des forces armées nigérianes ont éliminé 52 terroristes, en ont appréhendé 60 et ont sauvé 61 otages kidnappés au cours de différentes opérations menées entre le 15 et le 22 septembre. Le général de division Edward Buba, porte parole de la défense, a indiqué que les forces de sécurité ont pu récupérer un total de 77 armes dont des fusils AK47, 658 munitions, plusieurs chargeurs, 15 véhicules, 12 motos, et 133 têtes de bétail. Il a également indiqué que les militaires avaient saisi 496 250 litres de pétrole brut volé, 83 400 litres d’AGO illégalement raffiné, 1 200 litres de PMS, quatre machines de pompage ainsi que cinq hors-bord. Sahel-Intelligence

Mali: division au sein des groupes armés du Nord, le MSA quitte le Cadre stratégique permanent
Au Mali, les combats ont repris dans le Nord entre l’armée malienne et le CSP (Cadre stratégique permanent). Mais des divisions apparaissent au sein de cette coalition de groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015. Cela fait deux semaines que le CSP, accusant l’armée malienne d’avoir violé l’accord de paix, a repris les armes et attaqué la base Fama de Bourem, puis celle de Léré il y a huit jours. Mais dimanche, dans un communiqué, le MSA (mouvement pour le salut de l’Azawad) s’est démarqué de cette stratégie et annoncé qu’il quittait le CSP. RFI

Au Burkina Faso, la junte au pouvoir suspend le magazine français Jeune Afrique
Le Burkina Faso a annoncé, lundi soir, la suspension de « tous les supports de diffusion » du média Jeune Afrique, qui compte un journal papier et un site internet, après la parution d’articles évoquant des tensions au sein de l’armée burkinabè. Nouvelle atteinte à la liberté de la presse au Burkina Faso. … Le « gouvernement de transition » a « ainsi décidé en toute responsabilité de la suspension jusqu’à nouvel ordre de tous les supports de diffusion de Jeune Afrique au Burkina Faso à compter de ce lundi 25 septembre », a écrit dans un communiqué le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo. La junte justifie sa décision par la diffusion d’un nouvel article « mensonger sur le site du journal Jeune Afrique, intitulé : ‘Au Burkina Faso, toujours des tensions au sein de l’armée, publié lundi. « Cette publication fait suite à un article précédent dudit journal sur le même site », publié jeudi, « dans lequel Jeune Afrique alléguait qu »Au Burkina Faso, la grogne monte dans les casernes' », ajoute le ministre. En juin, les autorités burkinabè avaient annoncé la suspension de la chaîne française LCI pendant trois mois, après avoir expulsé les correspondantes des quotidiens français Libération et Le Monde en avril. Fin mars, elles avaient ordonné la suspension sine die de la chaîne de télévision France 24, après avoir suspendu RFI en décembre 2022, deux médias publics français accusés d’avoir relayé des messages de chefs jihadistes. Le Burkina avait également suspendu en août, pendant un mois, une radio nationale accusée d’avoir interviewé un opposant au régime militaire nigérien. France24

Gabon: incertitudes autour de la durée de la transition
Au Gabon, la transition suit son cours depuis le coup d’État, fin août, qui a renversé le président Bongo. On attend notamment la nomination des parlementaires à l’Assemblée et au Sénat de transition. La durée de la transition, elle, est incertaine. Le général Oligui Nguema qui a pris le pouvoir a dit que c’était aux forces vives de décider de sa durée. Plusieurs propositions sont pour l’instant sur la table. … [L]a durée définitive sera tranchée à l’issue d’une grande conférence nationale. « Ce n’est pas au Parlement, ni aux militaires, de choisir. Les Assises arrêteront un calendrier qui sera validé par l’Assemblée et le Sénat », confie un haut cadre de la transition. La société civile, elle, a d’abord proposé six mois à un an. « C’était pour montrer que les militaires ne pourraient pas s’éterniser au pouvoir », indique Justice Lekogo du Copil Citoyen. Mais vu les chantiers en cours, les organisations ont finalement proposé 18 à 24 mois. « Il faut démanteler un pouvoir installé depuis 60 ans, reconstruire la démocratie, voter de nouveaux textes avant de préparer des élections », indique George Mpaga, du ROLBG, pour expliquer le besoin de temps. RFI

L’Egypte élira son futur président du 10 au 12 décembre
L’élection présidentielle en Egypte aura lieu en décembre et non au printemps 2024 comme le permet la Constitution, un délai raccourci par des considérations économiques dans le pays pris en étau entre inflation et dévaluation, selon des observateurs. « Les électeurs égyptiens voteront dans le pays les 10, 11 et 12 décembre », a annoncé lundi le patron de la Commission électorale, le juge Walid Hassan Hamza. Et « les résultats définitifs avec le nom du président élu seront publiés au journal officiel le 18 décembre », a-t-il ajouté. Il a également donné un calendrier détaillé du vote : les candidatures devront être déposées en octobre, la campagne électorale aura lieu du 9 au 29 novembre et les expatriés égyptiens voteront du 1er au 3 décembre. … Cette présidentielle, la troisième à laquelle pourrait concourir l’actuel président Abdel Fattah al-Sissi, s’annonce déjà sous tension pour le chef de l’Etat, arrivé au pouvoir en déposant l’islamiste Mohamed Morsi en 2013 avant d’être ensuite élu très confortablement en 2014 puis réélu en 2018 face à un unique candidat qui se disait son partisan. AfricaNews/AFP

Au Soudan en guerre, des « centaines de morts » de la dengue
La dengue et les diarrhées aiguës connaissent une augmentation alarmante au Soudan où la guerre a entraîné la fermeture de 100 hôpitaux, alertent des médecins lundi, appelant à endiguer « une propagation catastrophique » ayant fait « des centaines de morts ». L’Etat le plus durement touché est celui de Gedaref, frontalier de l’Ethiopie, où « la vitesse de propagation de la dengue est catastrophique » et a déjà fait « des centaines de morts et des milliers de cas de contamination », prévient le syndicat des médecins. La saison des pluies au Soudan, marquée chaque année par la propagation d’épidémies de paludisme ou de dengue, est encore plus dévastatrice cette année après plus de cinq mois de guerre entre les deux généraux au pouvoir à Khartoum. VOA/AFP

Centrafrique: «Le pays n’appartient pas à monsieur Touadéra», tance l’opposant Anicet-Georges Dologuélé
Des opposants centrafricains au président de leur pays, Faustin-Archange Touadéra, se sont retrouvés le 25 septembre 2023 à Paris pour y dénoncer le « verrouillage des institutions », et la « répression systématique » en RCA. Anicet-Georges Dologuélé, qui a présidé cette séance, a assuré qu’ils comptent « bien continuer la lutte politique pour le bien-être des Centrafricains », malgré l’entrée en vigueur d’une nouvelle Constitution en Centrafrique. … L’opposant martèle : « Le pays n’appartient pas à monsieur Touadéra. Donc, il a l’illusion qu’il a tout gagné, fait semblant de ne pas se rendre compte que le peuple est de plus en plus mécontent, de plus en plus malheureux, et il se rendra compte de plus en plus que les Centrafricains ne supportent plus ce qu’il se passe. C’est notre rôle d’amplifier ce mécontentement. » Pour rappel, la Cour constitutionnelle de RCA a proclamé, le 20 août dernier, les résultats définitifs du référendum constitutionnel du 30 juillet 2023. Elle a déclaré une victoire écrasante pour le « oui ». Cette nouvelle Constitution a mis un terme à la limitation des mandats, ce qui donne la possibilité au président Faustin-Archange Touadera de briguer un troisième mandat. RFI

Arrestation du chef d’un parti d’opposition éthiopien
Le président d’Ezema, parti éthiopien d’opposition comptant un ministre au gouvernement, a été arrêté dimanche pour des motifs inconnus et est toujours en garde à vue mardi, a annoncé sa formation à l’AFP. « Le Dr Chane Kebede a été arrêté dimanche 24 septembre au matin, alors qu’il était dans un café » d’Addis Abeba, la capitale éthiopienne, a déclaré Seyoum Mengesha, chef des affaires juridiques du parti. « On ne lui a pas dit pourquoi il était arrêté » et son bureau et son appartement ont été perquisitionnés par les forces de sécurité qui « n’ont pas présenté de mandat de perquisition », a-t-il ajouté, dénonçant une « arrestation ne respectant pas les procédures ». M. Chane reste détenu à Addis Abeba, dans un centre du Bureau d’enquêtes criminelles, plus de 48 heures après son arrestation, délai légal de garde à vue en Ethiopie, et n’a toujours pas été ni interrogé ni présenté à un juge, selon M. Seyoum. VOA/AFP

Grand Barrage éthiopien : échec des dernières discussions tripartites
En août dernier, les trois pays s’étaient entendus pour poursuivre les discussions autour du remplissage et de l’exploitation du GERD. Les dernières négociations entre l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan sur le Grand éthiopien de la renaissance (GERD) se sont terminées sans accord. Ces deux derniers jours, les trois pays voisins ont discuté à Addis-Abeba, du premier remplissage et de l’exploitation annuelle du barrage. Le négociateur en chef de l’Ethiopie, le Dr Seleshi Bekele, a déclaré que les trois pays du Nil avaient échangé des « idées constructives » sur les questions en suspens, tandis que le ministre égyptien de l’Eau et de l’Irrigation, Hani Sewlam, aurait reproché à l’Ethiopie d’avoir compliqué les choses. APA

Elections vendredi en Eswatini, dernière monarchie absolue d’Afrique
La dernière monarchie absolue d’Afrique, Eswatini, organise vendredi des élections législatives avec une particularité: les partis politiques ne sont pas autorisés à participer au scrutin, chaque candidat faisant valoir son « mérite individuel », selon la Constitution. Les bureaux de vote seront ouverts de 05H00 GMT à 16H00 GMT, et les résultats devraient être annoncés dimanche. Quelque 585.000 inscrits sont appelés à se rendre aux urnes vendredi pour élire 59 députés d’un Parlement qui n’a qu’un rôle consultatif. Le roi Mswati III valide tous les projets de loi et jouit d’un droit de veto. Dix députés supplémentaires sont directement nommés par le monarque absolu. Le scrutin ne devrait pas changer la donne politique dans le pays: les candidats interdits de représenter un parti ont été désignés lors de primaires le mois dernier et la plupart sont fidèles au roi. Une douzaine seulement sont notoirement de l’opposition. D’autres n’ont pas affiché leur couleur pour éviter la répression. « La démocratie n’est pas très pratiquée ici », a expliqué à l’AFP Thantaza Silolo, porte-parole de la plus grande formation d’opposition, le Mouvement de libération du Swaziland (Swalimo), évoquant déjà des risques de fraude électorale. VOA/AFP

Présidentielle 2023 : Martin Fayulu entretient le suspense
A travers une vidéo diffusée lundi 25 septembre, Martin Fayulu, président du parti politique ECIDE, a reproché le régime Tshisekedi de préparer un chaos électoral. Il n’a cependant confirmé sa participation ou non à la présidentielle de décembre 2023, dont le délai imparti pour le dépôt des candidatures expire dans peu de jours. Martin Fayulu n’est même pas revenu sur les propos qu’il avait tenus lors de sa sortie médiatique du 19 juin dernier. Ce jour-là, il annonçait le refus de son parti de déposer les candidatures de ses membres à tous les nouveaux des élections, tant que le fichier électoral, c’est-à-dire la liste des électeurs ne sera pas refaite dans la transparence et auditée par un cabinet extérieur compétent en la matière. Ses propos avaient suscité des remous même au sein de son propre parti. Ce lundi, Martin Fayulu a félicité les responsables des églises catholique et protestante, qui militent pour un processus électoral transparent et crédible. … Il fait remarquer que le peuple congolais place un immense espoir dans ce nouveau cycle électoral et dans le fait que son choix soit respecté. Mais il est convaincu que le processus électoral tel que mené par Dénis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), présage une « nouvelle crise post-électorale ». Il dénonce une « logique électorale qui parie fondamentalement sur la tricherie ». Radio Okapi

Russie : le chef de la diplomatie tunisienne en visite à Moscou
Le ministre des Affaires étrangères tunisien Nabil Ammar est en visite de travail en Russie. Un déplacement pendant lequel il s’est entretenu avec son homologue russe Serguei Lavrov. Les deux pays conservent de bonnes relations diplomatiques malgré le fait que la Tunisie se fasse discrète sur la scène internationale. Le pays ne prend quasiment plus position dans les grands débats internationaux, comme le conflit en Ukraine. Après avoir changé plusieurs fois de ministre des Affaires étrangères, le président Kaïs Saied a nommé Nabil Ammar en février 2023. AfricaNews

Le Somaliland rejette toute idée de réunification avec la Somalie
Les représentants du Somaliland ont déclaré qu’ils n’avaient pas l’intention de discuter de l’unité avec la Somalie, ce qui semble contredire le président ougandais Yoweri Museveni, qui s’était proposé comme « médiateur de l’unification » entre les deux gouvernements. « Tout dialogue entre le Somaliland et la Somalie ne portera pas sur l’unification, mais plutôt sur la manière dont les deux pays précédemment unis peuvent aller de l’avant séparément », a déclaré le gouvernement du Somaliland dans un communiqué publié dimanche en fin de journée. Le gouvernement du Somaliland avait proclamé son autonomie par rapport à la Somalie en 1991, mais n’a pas obtenu une large reconnaissance internationale de son indépendance. Ces derniers mois ont été marqués par des tensions au Somaliland. Des affrontements ont éclaté le 6 février entre les forces armées de la région et des milices loyales au gouvernement central somalien à Las Anod. Plus de 200 000 personnes ont été déplacées depuis le début de ce conflit qui a également provoqué la mort d’environ 300 personnes. AfricaNews/Reuters/AFP

Fermes piscicoles : malgré les risques, elles sont en plein essor en Afrique
« C’était horrible », dit Allan Ochieng à propos du désastre qui a frappé les pisciculteurs du lac Victoria à la fin de l’année dernière. Des milliers de poissons ont été tués lorsque le plus grand lac d’Afrique a connu un phénomène naturel et récurrent appelé « upwelling ». Ce phénomène se produit lorsque les eaux profondes se mélangent aux eaux de surface, ce qui entraîne une diminution soudaine de l’oxygène dissous dans l’eau et tue les poissons. Certains agriculteurs pensent que l’augmentation des niveaux d’algues ou la pollution ont pu jouer un rôle. M. Ochieng a perdu la totalité de ses 120 000 tilapias, dont la moitié était presque prête à être récoltée. De nombreux autres agriculteurs ont subi des pertes similaires. … « L’élevage de poissons en cage comporte d’énormes risques, mais peut aussi être extrêmement rentable », déclare M. Ochieng, qui est déterminé à continuer. Comme son nom l’indique, l’aquaculture en cage consiste à élever des poissons dans une cage en filet. Elle est devenue l’un des secteurs alimentaires à la croissance la plus rapide en Afrique subsaharienne, en raison de la diminution des stocks de poissons sauvages et de l’augmentation de la demande de poisson. Le nombre de cages dans les eaux intérieures de l’Afrique subsaharienne est passé de neuf en 2006 à plus de 20 000 en 2019, selon une étude publiée dans Nature Food. BBC

De jeunes journalistes africains pour mieux raconter leur continent
Au Nigeria, le renouveau du journalisme s’écrit à travers la jeunesse. De nouveaux médias en ligne voient le jour dans le pays le plus peuplé d’Afrique grâce de jeunes journalistes qui ne veulent plus que l’on raconte l’histoire à leur place. Le Nigeria, terre de conflits et de pauvreté ? Une vision trop réductrice pour de nouveaux médias créés par de jeunes nigérians, déterminés à raconter eux-mêmes et dans toutes ses nuances le pays le plus peuplé d’Afrique. Ces dix dernières années, de nombreuses publications en ligne ont vu le jour, sur la politique et le débat d’idées (The Republic), l’investigation (Premium Times), l’économie (Stears Business), les nouvelles technologies (TechCabal), la culture (Culture Custodian) ou encore le quotidien des minorités (Minority Africa). Tous proposent un journalisme africain éloigné des stéréotypes encore souvent véhiculés par la presse étrangère, mais aussi plus exigeant, indépendant, et proche des préoccupations de la jeunesse nigériane que celui de la presse locale traditionnelle. TV5