Revue de presse du 26 octobre 2023

RDC: Guerre FARDC-M23 : des détonations d’armes lourdes entendues aux environs de Goma
Des détonations sont entendues, tôt ce jeudi 26 octobre, dans les environs de la ville de Goma (Nord-Kivu) à la suite des combats opposant les FARDC aux rebelles du M23. Les affrontements entre ces belligérants se déroulent dans la zone de Kibumba, territoire de Nyiragongo ainsi que dans les groupements Bambo et Bishusha, territoire de Rushuru. Plusieurs sources dans la zone, parlent d’usages d’artilleries lourdes par l’armée congolaise. Des sources militaires affirment que le but est d’empêcher un passage des rebelles du M23 qui, la nuit, tentaient d’infiltrer la zone de Goma, en passant par Mutaho, dans le parc national des Virunga. Ces tirs à armes lourdes sèment une fois encore la panique dans la zone. Du côté de la chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru, c’est encore une panique dans les groupements de Bambo et Bishusha. Des coups de balles sont en outre entendus depuis 5 heures autour de Shonyi, Kazinga, Rushashi et Ruza où les groupes armés locaux se battent contre les rebelles du M23. De leur côté, les M23 déplorent des attaques simultanées des FARDC et les groupes armés locaux contre leurs positions. Aucun bilan de ces affrontements n’est encore disponible. Radio Okapi

Mali: les casques bleus tchadiens commencent à quitter Kidal plus tôt que prévu
Les casques bleus tchadiens ont commencé à partir plus tôt que prévu pour protester contre les refus répétés du gouvernement malien d’accorder les autorisations nécessaires aux soldats de l’ONU pour être transportés par vols aériens vers leur pays, ainsi que le matériel. Dans la région de Kidal, le contingent tchadien de la Minusma est, de fait, plutôt mécontent. Les troupes tchadiennes qui quittaient récemment la localité d’Aguelhok ont été obligées de partir par voie terrestre, les autorisations de vol pour rallier Ndjamena, la capitale du Tchad, n’ayant pas été obtenues auprès des autorités maliennes de transition. Le même problème se pose actuellement à Kidal. Pour prendre les devants, sous le vocable « réduction de présence non-nécessaires à Kidal », le contingent tchadien, dont la présence sur place est nécessaire pour protéger les installations de la Minusma, a commencé à plier bagages, notamment vers la ville de Gao. Si ce départ accéléré de Kidal se poursuit, en début de semaine prochaine, les casques bleus tchadiens auraient quitté cette ville sous contrôle des rebelles de la coalition dénommée Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD). Soit quasiment deux semaines avant la date initialement prévue. Une partie du matériel non-transportable sera détruit et, comme prévu ailleurs, une autre partie, notamment des chaises, du matériel bureautique, pourrait être offert aux populations civiles. RFI

En Somalie, le retrait prévu des troupes de l’Union africaine fait craindre un vide sécuritaire
La plus longue mission africaine de maintien de la paix s’apprête à plier bagage. Arrivée en 2007 sous le nom d’Amisom avant de devenir l’Atmis en 2022, la force de l’Union africaine (UA) en Somalie doit lever le camp en décembre 2024. Le départ progressif de ses 17 500 soldats fait suite à une demande initiale du gouvernement somalien en 2022. Requête agréée par l’Union européenne (UE) et au Royaume-Uni, qui financent ses opérations et y ont injecté près de 2,8 milliards d’euros. Mais le retrait de l’Atmis risque de créer un vide sécuritaire alors que l’armée somalienne peine à consolider ses positions un an après le lancement d’une large offensive pour déloger les islamistes chabab de leurs fiefs. Le groupe terroriste affilié à Al-Qaïda, qui gangrène le pays depuis 2006, contrôle encore la moitié du territoire, en particulier les Etats méridionaux du Jubaland et du Sud-Ouest. L’opération lancée par les autorités en 2022, inédite par son envergure, a certes permis à Mogadiscio de reprendre pied dans les Etats de Galmudug et de Hirshabelle (centre), mais ces succès militaires ont suscité de sanglantes représailles des islamistes dans les villes, en premier lieu dans la capitale. Les Nations unies ont répertorié 173 attaques terroristes au cours des quatre derniers mois en Somalie. Le Monde

Niger: l’option d’une opération militaire de la Cédéao mise en veilleuse?
Dans les milieux officiels de Bissau, Dakar et Abidjan, on le reconnaît : les troupes mobilisées pour une éventuelle intervention militaire au Niger ne sont plus en alerte…La date tenue secrète pour l’éventuelle intervention contre les auteurs du coup d’État est même derrière nous, confie un diplomate de la présidence de la Cédéao. Les personnes interrogées convergent toutes sur un point : l’option d’une « intervention militaire » est mise en veilleuse essentiellement parce que le Nigeria, locomotive de l’éventuelle opération, a fait marche arrière. D’abord très remonté contre les auteurs du coup d’État de Niamey, le président Bola Tinubu a finalement fait volte-face…À Abuja, dans l’entourage du président Bola Tinubu, au sein de l’équipe chargée des questions de la Cédéao, on le reconnaît, le dossier nigérien est un caillou dans la chaussure. En clair, ce n’est plus la priorité des priorités. Et voyant les réticences émanant du Nigeria, plusieurs pays contributeurs de troupes temporisent. La Côte d’Ivoire, dont les troupes devraient dans un premier temps se regrouper à Daloa, ville du centre ouest du pays, ne sont plus en alerte. Les troupes sénégalaises et ghanéennes non plus. Du contingent béninois regroupé au nord du pays et prévu pour l’opération par exemple, il ne reste que le commandement de la force, comme si des consignes avaient été données. RFI

Nigeria: la Cour suprême valide l’élection du président Tinubu, fin des recours de l’opposition
La Cour suprême du Nigeria a rejeté jeudi les appels des deux candidats de l’opposition – Atiku Abubakar (arrivé 2e) et Peter Obi (3e) – qui contestaient l’élection de Bola Ahmed Tinubu à la présidentielle de février, mettant fin au contentieux qui dure depuis huit mois. La Cour suprême a également validé le jugement d’une cour d’appel à Abuja qui le 6 septembre dernier avait confirmé l’élection de Bola Ahmed Tinubu…Ces jugements mettent fin à un contentieux électoral qui durait depuis huit mois, suite au scrutin contesté du 25 février…Ancien gouverneur de Lagos et candidat du parti du Congrès des progressistes (APC) au pouvoir, Bola Tinubu a remporté la présidentielle de février avec 37% des suffrages, battant le candidat du Parti démocratique populaire (PDP) Atiku Abubakar (29%), et le candidat du Parti travailliste (LP) Peter Obi (25%), l’un des scrutins les plus serrés de l’histoire moderne du pays. Près de 25 millions de Nigérians avaient voté lors de ce scrutin qui s’étaient globalement déroulé dans le calme, mais qui avait été entaché par des retards dans le décompte des voix et d’importantes défaillances dans le transfert électronique des résultats, conduisant des électeurs et l’opposition à dénoncer des « fraudes massives. » Après l’élection, la Commission électorale avait reconnu l’existence de « problèmes » dans le processus de vote, mais estimé qu’elle avait été libre et équitable. AFP

L’opposant sénégalais Ousmane Sonko est en réanimation, dans un état « très faible »
L’opposant Ousmane Sonko, qui dénonce sa détention depuis fin juillet et qui a repris sa grève de la faim il y a huit jours, est dans un état « très faible » dans un service de réanimation d’un hôpital de Dakar, a affirmé mercredi son avocat à l’AFP. « Il est tombé dans le coma le 23 octobre. Il a repris connaissance le même jour mais il est dans un état très faible. Les soins continuent », a déclaré Me Ciré Clédor Ly, qui dit avoir pu discuter avec son client mardi…Candidat à la présidentielle de février 2024, M. Sonko, 49 ans, troisième de la présidentielle de 2019, accuse le président Macky Sall, qui s’en défend, de vouloir l’écarter du scrutin par des procédures judiciaires…Après une condamnation pour diffamation contre un ministre, M. Sonko a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Absent au procès, il a été condamné par contumace puis radié des listes. Un juge de Ziguinchor (sud) a annulé la semaine passée la radiation sur les listes mais la candidature de l’opposant est encore loin d’être garantie. La Direction générale des élections, qui dépend du ministère de l’Intérieur, refuse de lui délivrer les formulaires devant servir à recueillir les parrainages nécessaires à une candidature, arguant que la décision du juge « n’est pas définitive. » M. Sonko a été écroué fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’Etat. AFP

Sierra Leone: le président s’engage à faire appliquer un accord avec l’opposition
Julius Maada [Bio], élu une première fois en 2018, a été réélu en juin dès le premier tour, avec 56,17 % des voix selon les résultats publiés par la commission électorale. Les observateurs étrangers ont cependant dénoncé des incohérences et un manque de transparence dans le décompte, ainsi que des actes de violence et d’intimidation. Le principal parti d’opposition, le Parti du Congrès de tout le peuple (APC), a jugé les élections présidentielle, mais aussi législatives et locales, truquées, et a décidé de boycotter le Parlement et les conseils locaux. Le gouvernement et l’APC ont conclu la semaine passée un accord sous la médiation du Commonwealth, de l’Union africaine et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). L’APC a dans ce cadre accepté de mettre fin à son boycott en échange de la fin des détentions et des affaires judiciaires motivées selon lui par des considérations politiques. Ils se sont aussi entendus pour mettre en place un comité inter-partis chargé de réexaminer les élections de juin avec les partenaires impliqués dans la médiation. M. Bio a affirmé mardi soir la nécessité de « mettre de côté (les) divergences », et appelé à « l’unité et la réconciliation. » AFP

Burundi : un expert de l’ONU appelle à la protection de l’espace civique
Un expert indépendant de l’ONU a exhorté mercredi le Burundi à mettre fin à la pression croissante sur l’espace civique et à garantir les conditions d’un retour crédible des réfugiés…M. Zongo a noté l’arrestation et la détention au Burundi, le 18 octobre d’un représentant de parti politique qui aurait été accusé de « porter atteinte à la sécurité intérieure de l’État » à la suite d’un message posté sur son compte X. Bien qu’il ait bénéficié d’une libération provisoire le 21 octobre, ces faits témoignent du risque de représailles et de restrictions à la liberté d’expression. Par ailleurs, le Congrès National pour la Liberté, l’un des principaux partis d’opposition, est suspendu depuis plusieurs mois…Il a averti que les infractions aux contours vagues figurant dans la législation du pays étaient sujettes à un large éventail d’interprétations et étaient utilisées pour porter atteinte aux droits de mener des activités politiques et sociales légitimes. Le Rapporteur spécial a cité en exemple les arrestations de Floriane Irangabiye, journaliste détenue depuis août 2022, de Christophe Sahabo, ancien directeur général d’un hôpital, et de Christopher Nduwayo, secrétaire national et membre du bureau politique du Congrès National pour la Liberté. ONU Info

En Algérie, le gouvernement limite sévèrement le droit de grève
Les imams d’Algérie n’ont officiellement plus le droit de se mettre en grève. Ils figurent sur la très longue liste des personnels travaillant dans « les domaines de la défense et de la sécurité nationales, ainsi que les secteurs stratégiques et sensibles en termes de souveraineté ou de maintien des services essentiels d’intérêt vital pour la nation », égrenée dans le décret du premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, paru le 17 octobre au Journal officiel. Les imams, qui sont des fonctionnaires, sont logés à la même enseigne que les magistrats, les fonctionnaires nommés par décret ou en poste à l’étranger, les personnels des services de sécurité et de la protection civile, les agents des services de transmissions, les douaniers, les agents de l’administration pénitentiaire et les personnels des établissements comprenant des « installations sensibles et stratégiques ». Un autre décret paru le même jour impose pratiquement dans tous les secteurs d’activité en Algérie un service minimum obligatoire qui ne « peut être inférieur à 30 % de l’effectif total des travailleurs concernés par la grève »…Une pétition signée par des universitaires et des journalistes avait dénoncé des textes qui rendent « légalement impossibles l’exercice du droit de grève et le libre exercice du droit syndical qui se trouvent déjà largement entravés par la pratique des pouvoirs publics et des employeurs depuis plusieurs années ». Le Monde

Congo-B: le Sommet des trois bassins s’ouvre sans haut-représentants de l’Amazonie et du Bornéo-Mékong
C’est ce 26 octobre 2023 que s’ouvre à Brazzaville, la capitale du Congo, un sommet consacré aux trois grands bassins forestiers : Amazonie, Congo et Bornéo-Mékong. Les experts commencent les travaux ce jeudi. Ils seront suivis par les ministres vendredi et les chefs d’État samedi 28 octobre. La rencontre se fera cependant essentiellement entre les représentants d’un seul bassin, le Bassin du Congo. Ce sommet devait en effet être celui des « trois bassins ». Mais, de fait, selon le programme officiel, aucun haut-représentant de l’Amazonie et du Bornéo-Mékong n’est attendu à Brazzaville. Samedi, le chef de l’État congolais Denis Sassou-Nguesso sera uniquement entouré d’homologues africains. À l’ouverture du sommet, intervenant en visioconférence, Alexandra Morea de l’Organisation du traité de coopération amazonienne, a tout de même salué l’initiative. Et samedi, les participants suivront un message du président brésilien Lula. Aucune explication officielle n’a été donnée sur l’absence des représentants des autres bassins. Les organisateurs veulent malgré tout essayer de porter lors de cette rencontre les messages et les revendications du Brésil et de l’Indonésie. L’ambition du sommet de Brazzaville est de coordonner les politiques de lutte contre la déforestation, de protéger le climat, les tourbières et d’accélérer la transition énergétique. En 2011 déjà, toujours à Brazzaville, les trois bassins avaient affiché leurs ambitions communes dans une déclaration. Mais sans parvenir à mettre sur pied une structure permanente. RFI