Revue de presse du 26 octobre 2022

Un militaire malien tué par un engin explosif
Un membre des forces armées maliennes a été tué et trois autres blessés mardi par un engin explosif dans le sud du pays, a-t-on appris auprès de la gendarmerie et de la police. Il s’agit des dernières victimes en date de ces engins qui ont fait près de 20 morts militaires et civils en moins de deux semaines et des dizaines depuis le début de l’année. Ces membres des forces antiterroristes ont été touchés quand leur véhicule a sauté sur un engin entre Mahou, près de la frontière avec le Burkina Faso, et Koutiala, ont dit un responsable de la gendarmerie et un autre de la police sous le couvert de l’anonymat. Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements de groupes armés affiliés à Al-Qaïda ou à l’organisation Etat islamique (EI), et aux violences de toutes sortes. Partie du nord du Mali, la violence s’est propagée au centre du pays, ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger. Les mines et les engins explosifs improvisés (EEI) sont parmi les armes de prédilection des jihadistes qui s’attaquent aux représentations de l’Etat et combattent toute présence étrangère. VOA/AFP

Nord-Kivu : poursuite des combats entre FARDC et M23 dans le territoire de Rutshuru
Les combats se sont intensifiés tôt le matin de ce mercredi 26 octobre entre les FARDC et les rebelles du M23, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Des détonations d’armes lourdes ont été entendues depuis 6 heures locales sur différents fronts : Langira et Kabindi, dans le Groupement de Jomba, Musezero, dans le groupement de Busanza et Ntamugenga, dans le groupement de Bweza. Ce qui sème la panique au sein de la population, entre autres, de Kiwanja, Rutshuru, Rubare et Kalengera, le long de la Goma-Rutshuru, affirment des sources locales. Au moins deux autres civils ont été tués dans des bombardements des M23 à Rangira, indiquent ces sources. Des sources administratives et la société civile dans la zone, parlent d’une des bombes lancées par les rebelles qui a atterri sur une maison des civils, autour de 9 heures locales à Rangira, causant la mort de deux personnes dont une du troisième âge. Radio Okapi

Bamako pose des conditions à un apaisement avec la France
Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a indiqué mardi que le régime de Bamako dominé par les militaires posait comme condition à une restauration des relations avec la France le respect de sa « souveraineté » et de ses « choix stratégiques ». « Le Mali a souhaité que notre souveraineté soit respectée, que nos choix stratégiques et nos choix de partenaires soient respectés, et que les intérêts vitaux des Maliens soient pris en compte », a affirmé M. Diop au 8e Forum international de Dakar, conférence sur la sécurité et la paix en Afrique, pour expliquer la brutale dégradation des relations entre les deux pays qui a conduit les militaires français à quitter le Mali en août après neuf ans de lutte contre les jihadistes. « Si ces éléments sont observés, le Mali n’a de problème à traiter avec aucun partenaire, y compris la France », a-t-il assuré à des journalistes après une intervention publique au Forum. Interrogé sur ses accusations contre la France dans une lettre adressée en août au Conseil de sécurité de l’ONU, dénonçant notamment des « violations répétitives et fréquentes » de l’espace aérien malien par les forces françaises, M. Diop a affirmé que son pays attendait la session spéciale qu’il réclame pour en produire les preuves. VOA/AFP

Un an après le coup d’État au Soudan, pourquoi les militaires veulent garder le pouvoir
Ce 25 octobre marque le premier anniversaire du coup d’État qui a interrompu la transition démocratique amorcée au Soudan. Un an après, les militaires n’ont toujours pas réussi à nommer un Premier ministre et le pays a plongé dans la tourmente politique et économique et la corruption. Il semble évident que le coup d’État militaire d’il y a un an a fait dérailler la délicate transition vers des élections démocratiques. Le pays se trouve dans l’impasse. Les militaires n’arrivent pas à maîtriser la colère de la rue à Khartoum et font face à des problèmes à tous les niveaux sécuritaires et économiques dans le pays. … Pourtant, les militaires subissent de plus en plus les pressions de la communauté internationale pour transférer le pouvoir aux civils. Les bailleurs de fonds n’accordent plus d’argent au Soudan tant que la situation n’a pas évolué. Mais au même moment, les militaires sont soutenus par certains pays du Golfe, comme les Émirats arabes unis. Ils sont aussi soutenus par l’Égypte, la Russie et par d’autres forces régionales comme la Turquie. L’armée soudanaise reste déterminée à préserver ses privilèges économiques, estime aussi Raphaëlle Chevrillon-Guibert, chercheure associée au Centre d’études et de documentation économiques, juridiques et sociales (Cedej) de Khartoum : « Un des aspects fondamentaux du coup d’État de l’année dernière a été, vraiment, le fait que les militaires voulaient mettre un coup d’arrêt à l’entreprise des civils de démanteler économiquement l’ancien régime. » RFI

Un an après le coup d’État, où en est le Soudan ?
Le 25 octobre marque le premier anniversaire du coup d’État militaire d’Abdel Fattah Al-Burhan au Soudan. Un an après, où en est le pays ? Jihad Mashamoun, spécialiste du Soudan, apporte des éléments de réponse dans cet entretien. « Sur le plan international premièrement, il semble que les militaires aient fait des progrès en termes de relations extérieures. Les pays reconnaissent maintenant leur autorité sur le Soudan. Cela signifie qu’ils ont imposé l’idée suivante : « Nous avons créé cette situation, et vous n’avez rien d’autre à faire que de nous accepter maintenant ». C’est ce qui s’est passé, par exemple, lorsque Al-Burhan s’est rendu à une réunion de l’IGAD [l’Autorité intergouvernementale pour le développement, groupement interrégional est-africain, NDLR] à Nairobi en juillet, ou lorsqu’il a été au Royaume-Uni pour présenter ses condoléances lors du décès de la reine Elizabeth. C’est également le cas lorsqu’il s’est rendu à New York pour la réunion de l’Assemblée générale de l’ONU. Cela montre donc que la communauté internationale commence à accepter Al-Burhan et, dans une certaine mesure, le régime militaire. Les dynamiques internes n’ont cependant pas beaucoup changé. Les militaires, avant de faire leur coup d’État, avaient le soutien de groupes des FFC [les Forces pour la liberté et le changement, coalition qui a participé au renversement du régime d’Omar el-Bechir, NDLR] et des Forces révolutionnaires soudanaises. Ils avaient signé un accord de partenariat qui a formé le gouvernement Hamdok. Maintenant, Al-Burhan et ses alliés dans l’armée encouragent les divisions au sein des FFC et des Forces révolutionnaires soudanaises, et cela provoque des scissions. » TV5Monde

Centrafrique: le président démet la présidente de la Cour constitutionnelle
Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra a démis mardi de ses fonctions la présidente de la Cour constitutionnelle dans un décret aussitôt attaqué par l’opposition qui l’accuse de « coup d’Etat constitutionnel » dans le but de l’autoriser à briguer un troisième mandat. A la tête de la juridiction suprême qui a récemment invalidé plusieurs décrets et projets de loi, Danièle Darlan est considérée, dans ce pays d’Afrique centrale en guerre civile et parmi les plus pauvres du monde, comme le symbole du bras de fer entre le camp de M. Touadéra et l’opposition et une grande partie de la société civile, qui l’accusent de chercher à tout prix à se maintenir longtemps au pouvoir. « Sont (…) rapportées les dispositions du décret du 10 avril 2017 entérinant l’élection des membres du bureau de la Cour constitutionnelle, en ce qui concerne exclusivement Madame Danièle Darlan, pour empêchement définitif », proclame un décret du chef de l’Etat lu à l’antenne des radios et télévisions publiques mardi. Mme Darlan est régulièrement violemment attaquée verbalement, voire menacée, sur les réseaux sociaux et dans les manifestations pro-pouvoir. … M. Touadéra « vient d’opérer ce jour un coup d’Etat constitutionnel en violant la sacro-sainte règle constitutionnelle de l’inamovibilité des juges de la Cour », écrit dans un communiqué mardi le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), plateforme de partis d’opposition et d’organisations de la société civile. « Dès demain matin, un recours sera déposé en inconstitutionnalité », conclut le BRDC. VOA/AFP

Sénégal: Pour mettre fin a  » la folie du 3ème mandat  » – Dr Babacar Diop interpelle la CEDEAO
Le maire de Thiès et leader des FDS GUELEWARS invite la CEDEAO à verrouiller les mandats à deux, afin de mettre fin à l’instabilité institutionnelle qui secoue son espace. Dr Babacar Diop était à Rufisque pour les besoins du séminaire national de son parti qui s’est tenu au CNFA de Rufisque. Afin de mettre fin aux nombreuses querelles autour du 3ème mandat et des violences et soubresauts que cette question charrie, le secrétaire général des Forces démocratiques du Sénégal, (FDS/GUELWARS) et maire de Thiès invite la CEDEAO à agir sur le levier de son protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance. Dr Babacar Diop appelle l’organisation communautaire à interdire dans ses textes le 3ème mandat. En effet, pour lui, ce sujet a déjà semé trop de désolation dans la sous-région il urge aujourd’hui que les instances de l’organisation se penchent sur le sujet pour barrer la route à cette  » folie « .  » Aujourd’hui encore on a vu ce que le troisième mandat a encore provoqué comme désolation en Afrique. Allez en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a marché sur des centaines de cadavres pour un troisième mandat, au Burkina c’est la spirale des coups d’Etat à cause du troisième mandat, en Guinée également trop de morts et de destruction à cause de la folie du 37me mandat. Au Togo, sur toute la bande du Sahel, on retrouve les mêmes problèmes. Au Tchad, c’est un carnage, le fils d’Idriss Deby veut juste prolonger son règne au point de tuer la jeunesse de son pays juste pour le pouvoir  » a dit le maire de Thiès. Sud Quotidien

Tchad : des ONG veulent saisir la justice internationale
Des écoles transformées en prison où des manifestants sont torturés, les témoignages abondent et sont accablants pour les forces de l’ordre tchadiennes. Sur nos antennes, des habitants de N’Djamena ont témoigné sur ces atteintes aux droits de l’Homme. Des exactions que dénonce Dobian Assingar, délégué permanent de la Fédération internationale des droits de l’Homme auprès de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Pour lui, rien ne saurait justifier un tel acharnement contre des populations civiles. « Chaque jour, nous recevons des informations de parents ou de victimes qui viennent nous voir pour parler de tortures. Les écoles sont devenues des prisons à ciel ouvert. Chaque matin, on voit des ambulances enlever des corps et les amener à la morgue. Chaque jour, nous voyons des personnes couvertes de sang qui nous disent qu’elles ont été battues par les forces de l’ordre. C’est une situation intenable. Je ne sais pas ce qui peut justifier un tel déchainement des forces de l’ordre contre des citoyens « , estime Dobian Assingar. … L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) accuse également le pouvoir de graves violations des droits humains. DW

CEEAC : le président Tshisekedi « facilitateur » dans la crise tchadienne
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a été désigné mardi « facilitateur » dans la crise tchadienne par la Communauté des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) réunie en sommet extraordinaire à Kinshasa. Ce sommet consacré au « processus de transition politique au Tchad » a été organisé, à l’invitation de M. Tshisekedi, président en exercice de la CEEAC. Et cela intervient quelques jours après des manifestations qui ont fait une cinquantaine de morts le 20 octobre au Tchad. Le dirigeant tchadien Mahamat Idriss Déby Itno était lui-même présent à la réunion, à laquelle ont participé des chefs d’Etat et représentants des 11 pays membres de la CEEAC. Jeudi, l’opposition avait appelé à manifester contre la décision du régime du jeune général, qui a accédé au pouvoir à la tête d’une junte militaire après la mort au combat de son père Idriss Déby Itno, il y a 18 mois, de prolonger de deux ans la période de transition vers des élections. AfricaNews/AFP

L’envoyé spécial de l’ONU en Libye veut réunifier l’exécutif avant d’éventuelles élections
Le Sénégalais Abdoulaye Bathily a présenté à l’ONU, mardi 25 octobre, son premier rapport sur la situation dans ce pays en proie au chaos depuis plus de onze ans. Arrivé en Libye, il y a près de deux semaines, il a multiplié les rencontres avec les responsables de Tripoli. Devant le Conseil de sécurité, Abdoulaye Bathily a évoqué les résultats de ses consultations libyennes. Il a exclu l’organisation d’élections dans un avenir proche. Sur place, il a pu mesurer « les profondes divergences entre les Libyens », surtout en ce qui concerne la base juridique qui devrait permettre l’organisation des élections générales. Le chemin vers les élections doit maintenant passer par la réunification de l’exécutif et c’est la tâche à laquelle il doit s’atteler d’urgence. Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars dernier en Libye. L’envoyé spécial de l’ONU prévoit d’organiser une rencontre entre le chef du Parlement et le chef du haut-conseil consultatif, pour encourager l’application de l’accord sur la réunification des institutions. RFI

RDC-Rwanda, où en est la médiation?
Dans l’est de la République démocratique du Congo, des affrontements sont toujours signalés entre l’armée et les rebelles du M23. Des affrontements qui ont fait au moins une dizaine de morts et plusieurs blessés. Dans ce contexte de regain de tension, Kinshasa et Kigali s’accusent mutuellement. Pour la RDC, c’est le Rwanda qui soutient le M23, ce que Kigali conteste. Pour les autorités rwandaises, Kinshasa est « sur la voie d’une escalade militaire continue ». Pendant ce temps, les affrontements continuent de faire des victimes et le M23 a depuis conquis du terrain dans la province du Nord-Kivu, notamment en juin la cité de Bunagana, à la frontière avec l’Ouganda. Selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) en RDC, au moins 23.000 personnes auraient été déplacées par ces violences depuis le 20 octobre, chiffre incluant 2.500 habitants ayant traversé la frontière ougandaise. Pour ramner la paix, outre les initiatives diplomatiques lancées à Nairobi et Luanda, récemment en marge de l’assemblée générale de l’Onu, à New York, le président français Emmanuel Macron avait réuni les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, pour tenter de ramener la paix dans la région. DW

Madagascar: le ton monte entre le ministère de la Justice et les greffiers en grève
Depuis le 6 octobre dernier, sur la Grande Île, les auxiliaires de justice ont cessé de travailler et réclament l’application de leurs droits, avec notamment le passage à des grades supérieurs et de meilleures conditions salariales. Des décisions établies dans un décret datant de 2005 mais encore jamais mises en application. Accrochée aux grilles du palais de justice de première instance de la capitale de Madagascar, une banderole rouge floquée du message « en grève » annonce la couleur. Après presque trois semaines de grève, aucun compromis n’a été trouvé. De son côté, le ministère de la Justice se montre cinglant vis-à-vis du personnel et de leurs revendications. De quoi ajouter un peu plus de tensions au sein d’une administration judiciaire déjà minée par un climat délétère. RFI

Burundi : l’Union européenne lève les sanctions contre le Premier ministre Ndirakobuca
L’Union européenne (UE) a levé les sanctions qui pesaient au Burundi contre trois personnes, dont le Premier ministre, pour leurs rôles dans la crise politique de 2015 qui avait fait au moins 1200 morts, a annoncé mardi la délégation de l’UE dans le pays. … Accusé d’être un des acteurs de la violente répression menée durant la crise politique de 2015, Gervais Ndirakobuca, nommé Premier ministre le 7 septembre, a été visé par des sanctions américaines qui ont été levées à partir de fin 2021. Il restait en revanche parmi les personnalités visées par des sanctions de l’UE pour son rôle dans cette crise. Durant la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1993 et 2006 et fait 300.000 morts, il avait hérité du surnom « Ndakugarika », signifiant littéralement « Je vais t’étendre raide mort » en kirundi, la langue nationale. … En 2015, l’opposition avait jugé illégale la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. La contestation qui avait suivi avait été violemment réprimée, avec des exécutions sommaires, disparitions, détentions arbitraires, torture et violences sexuelles contre toute voix dissidente. Cette crise a fait au moins 1200 morts et poussé quelque 400.000 Burundais à l’exil. Depuis son accession au pouvoir en 2020, l’actuel président Évariste Ndayishimiye balance entre signes d’ouverture du régime, qui reste sous l’emprise de puissants « généraux », et ferme contrôle du pouvoir avec des atteintes aux droits humains dénoncées par des ONG. RTBF

Après la visite du patron du HCR, le Kenya dit vouloir «transformer» ses camps de réfugiés
En visite en Somalie et au Kenya, le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a évoqué avec le président William Ruto les besoins d’évolution des camps de réfugiés dans le pays. Avant de quitter le pays, mardi soir, Filippo Grandi s’est exprimé devant la presse à Nairobi après avoir rencontré lors de sa visite les chefs d’État somalien et kényan. Il a indiqué son inquiétude sur la situation en Somalie où les sécheresses sont récurrentes et il a souligné l’arrivée de nouveaux réfugiés somaliens au Kenya. Alors que le pays accueille déjà deux grands camps de réfugiés. Dans ses camps de Kakuma et Dadaab, le Kenya abrite plus de 500 000 réfugiés, principalement originaires du Soudan du Sud et de la Somalie. Nairobi a demandé leur fermeture à plusieurs reprises au cours des dernières années, dont encore récemment en mars 2021, sans succès. RFI

La démocratie, une chimère en Afrique ?
La résurgence des coups d’État ces dernières années dans certains pays comme le Mali, la Guinée et le Burkina Faso laisse croire que la démocratie est une chimère en Afrique. Bakary Samb, enseignant-chercheur et directeur régional du centre d’analyse Timbuktu Institute, présent au Forum International de Dakar sur la Paix et la Sécuritéen Afrique, explique comment les Africains sont conscients de l’universalité du principe démocratique. A l’en croire, « les Africains n’ont jamais été aussi en demande de démocratie. Les Maliens ne rêvent que de démocratie. Les Burkinabè ne rêvent que de démocratie », affirme Bakary Samb. Mais, ajoute-il, « sa déclinaison, la pratique qu’en ont eu les puissances occidentales ces dernières années a conduit à un désenchantement. On est dans un paradoxe sur le continent où il y a une majorité démographique constituée de jeunes et une minorité sociologique de ces jeunes-là par rapport aux instances de décision. Aujourd’hui, il faudrait plus de transparence mais aussi, que les puissances occidentales sortent de leurs inconséquences mais aussi de leurs incohérences par rapport à ces dix dernières années où leurs comportements vis-à-vis du principe démocratique n’a pas été des plus exemplaires ». Pour Niagalé Bagayoko, présidente de l’African Security Sector Network (Réseau africain du secteur de la sécurité), tous les manquements constatés au cours de ces 15 dernières années envers les principes démocratiques dans les pays où l’armée a pris le pouvoir expliquent la désaffection actuelle des populations pour le modèle démocratique. DW