Le coup d’Etat en cours au Soudan suscite une vive inquiétude dans le monde. De nombreuses voix internationales ont condamné, lundi 25 octobre, l’arrestation par l’armée des dirigeants civils. Le secrétaire général des Nations unies (ONU) Antonio Guterres a dénoncé « le coup d’Etat militaire en cours » et réclamé la libération « immédiate » du premier ministre Abdallah Hamdok. « Il faut assurer le plein respect de la charte constitutionnelle pour protéger la transition politique obtenue de haute lutte », a-t-il encore souligné sur Twitter. Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait tenir, mardi après-midi, une réunion d’urgence à huis clos, ont fait savoir des diplomates à l’Agence France-Presse (AFP). Cette session a été réclamée par six pays occidentaux, le Royaume-Uni, l’Irlande, la Norvège, les Etats-Unis, l’Estonie et la France, ont précisé ces sources. Des membres du Conseil envisagent de demander à leurs partenaires d’adopter une déclaration commune. Celle-ci n’irait cependant pas jusqu’à condamner le coup d’Etat, comme l’a fait de manière ferme Antonio Guterres, mais se bornerait à évoquer l’inquiétude du Conseil de sécurité. L’objectif est d’avoir l’adhésion de tous les membres du Conseil, a précisé à l’AFP un diplomate, mais il n’est pas sûr que la Russie et la Chine l’approuvent. Les Etats-Unis, dont l’émissaire pour la Corne de l’Afrique était la veille encore dans le bureau du premier ministre soudanais, se sont dits « profondément inquiets », prévenant que « tout changement du gouvernement de transition mettait en danger l’aide américaine ». Le Monde avec AFP
C’est une nouvelle séquence dans la guerre qui oppose depuis presque un an le gouvernement éthiopien aux rebelles du Front populaire de libération du Tigré (FPLT). L’armée fédérale a procédé à pas moins de huit frappes aériennes la semaine dernière dans la région septentrionale du Tigré, tuant au moins trois personnes le 18 octobre et en blessant des dizaines d’autres, selon l’ONU et des sources humanitaires. Les derniers bombardements, dimanche 24 octobre, ont visé l’ouest et le nord de la province, après avoir ciblé à plusieurs reprises Makalé, la capitale régionale. « Les opérations chirurgicales de l’armée fédérale visent à détruire des caches illégales d’armes lourdes dans des sites localisés », affirme le gouvernement éthiopien sur son compte Twitter. Les raids aériens ont, en réalité, touché des cibles variées parmi lesquelles un hôtel et des usines de textile et de matériel de construction. Et, selon les versions, un hôpital ou des camps d’entraînement des rebelles des Forces de défense tigréennes (TDF), structurées autour de l’ancien parti du FPLT. Il reste néanmoins difficile d’évaluer les dégâts réels. La province est soumise à un black-out des télécommunications et demeure inaccessible pour les journalistes. Après avoir initialement nié l’existence de ces raids, se récriant contre un « mensonge absolu », Addis-Abeba a fini par reconnaître l’évidence. Le Monde
Des hommes armés ont abattu lundi seize personnes qui priaient à l’intérieur d’une mosquée dans un village du centre-ouest du Nigeria, ont indiqué mardi à l’AFP les autorités locales. Le Centre et le Nord-Ouest du Nigeria sont depuis plusieurs années le théâtre de violences perpétrées par des groupes criminels, appelés localement « bandits », qui volent du bétail, kidnappent contre le versement de rançons et attaquent des villages mais très rarement des lieux de culte. Lundi à l’aube, des dizaines d’hommes armés se déplaçant à moto ont pris d’assaut le village de Maza-Kuka, dans le district de Mashegu, et ont ouvert le feu dans une mosquée pendant les prières du matin, tuant 16 fidèles, a déclaré un responsable du gouvernement de l’État du Niger Ahmed Ibrahim Matane. « Les bandits ont abattu 16 personnes à l’intérieur de la mosquée pendant qu’elles priaient », a-t-il affirmé, précisant que trois autres fidèles ont été blessés, dont l’un grièvement. Alors qu’ils prenaient la fuite, les assaillants ont également abattu une autre personne dans le village voisin de Kaboji, a-t-il indiqué. Une enquête est en cours pour déterminer le mobile des assaillants et des policiers et militaires ont été envoyés sur place, selon la même source. Ces groupes criminels, qui agissent a priori sans motivation idéologique, ont pris pour cible cette année des écoles et des universités, enlevant plus de 1.400 élèves, selon l’Unicef. AFP
Dans le cercle de Djenné, les combats entre chasseurs traditionnels dozos et jihadistes de la Katiba Macina, membre du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Jnim), y ont redoublé de violence, faisant plusieurs dizaines de morts depuis la semaine dernière. Les mêmes acteurs s’affrontent également dans le cercle de Niono, où l’armée malienne est intervenue ce lundi 25 octobre. Mais les soldats maliens sont aussi accusés d’exactions meurtrières, ce que l’armée dément. Tout commence entre le lundi 18 et le mercredi 21 octobre dans le cercle de Djenné, lorsqu’une centaine de chasseurs traditionnels dozos décident d’attaquer le village de Marebougou, un village contrôlé par les jihadistes de la Katiba Macina. Les dozos se sont filmés, en armes et à moto, lors de leur impressionnant rassemblement avant le combat. Mais les dozos sont repoussés, les nombreuses sources locales interrogées évoquent un bilan de 40 à 50 morts et une centaine de blessés dans leurs rangs. RFI
Personnage central dans les négociations entre l’organisation ouest-africaine et les autorités de transition, Hamidou Boly a appris ce 25 octobre qu’il avait 72 heures pour quitter le Mali. Bamako l’accuse de tentative de « déstabilisation ». L’annonce est tombée comme un couperet. Dans un communiqué publié ce lundi 25 octobre, le gouvernement du Mali a déclaré « persona non grata » Hamidou Boly, le représentant spécial de la Cedeao dans le pays pour « agissements incompatibles avec son statut ». Le document notifie également que cette décision intervient après plusieurs mises en gardes adressées à l’intéressé à travers sa hiérarchie. Hamidou Boly est sommé de quitter le pays dans un délai de 72 heures. Convoqué dans la matinée au ministère des Affaires étrangères et de la coopération, il l’a appris par un officiel de haut rang du cabinet de Abdoulaye Diop. Alors que ce diplomate était devenu une figure centrale des discussions entre la Cedeao et le pouvoir malien, que s’est-il passé ? Jeune Afrique
Après le Mali, le Niger a reçu lundi 25 octobre la délégation du conseil de sécurité conduite par le trio de représentants à l’ONU de la France, du Kenya et du Niger. Une visite de 24 heures qui a permis à la mission de s’enquérir de la situation sécuritaire au Niger, notamment en visitant le poste de commandement du G5 Sahel à Niamey. La délégation du conseil de sécurité a eu plusieurs entretiens et a effectué des visites de terrains à son arrivée au Niger. À la sortie de son entretien avec le président Mohamed Bazoum, le chef de la mission Martin Kimani, représentant permanent du Kenya à l’ONU a déclaré : « Nous devons nous lever et soutenir le Niger, nous devons soutenir le G5 Sahel parce que le combat que mènent les populations du Niger n’est pas uniquement un combat pour eux-mêmes, mais aussi un combat pour l’Afrique et pour la communauté internationale. » Comment contribuer à endiguer la violence intercommunautaire dans le Sahel. Le diplomate Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France aux Nations unies : « Le Niger comme le Mali bien sûr, peut compter sur la France, et le Niger doit et peut compter sur les Nations unies pour tous les défis auxquels il est confronté. » Pour le ministre d’État nigérien aux affaires étrangères, Hassoumi Massoudou, cette mission est une opportunité pour son pays : « Le Niger constitue un exemple positif, qu’il conviendra de soutenir pour que ce modèle-là puisse prospérer en Afrique. Ça a été très utile pour notre pays, pour le regard positif que le monde porte sur notre pays, et sur nos efforts. » RFI
Les dossiers s’accumulent sur le bureau des magistrats du pôle antiterroriste du Burkina Faso. Du cas de ce « combattant de 14 ans » à celui d’un « maître coranique de 50 ans » radicalisé, en passant par ces « femmes utilisées pour le ravitaillement en nourriture », les enquêtes se multiplient à l’infini. Chaque nouvelle attaque sur le territoire burkinabé est censée entraîner l’ouverture d’une information judiciaire. Mais face à l’expansion des violences, la tâche est « impossible » et il faut « trier en fonction de la gravité des faits », regrette le procureur Emile Zerbo. Ici, dans les locaux du pôle judiciaire spécialisé créé en 2017, ils ne sont que quatre juges d’instruction pour 459 dossiers. « C’est trop peu, on est débordés », souffle l’un d’entre eux. « Il aurait fallu qu’ils soient au moins une cinquantaine, mais le manque de magistrats formés a été un grand obstacle », reconnaît la ministre de la justice, Victoria Ouédraogo Kibora. Pendant près d’un an, Le Monde Afrique a enquêté sur les lenteurs et les difficultés de la justice antiterroriste au Burkina Faso. Six ans après le début des violences djihadistes qui ont fait plus de 1 500 morts parmi les civils dans ce pays du Sahel selon l’ONG Acled, un cap a été franchi en août avec l’ouverture des premiers procès de terroristes présumés. Le Monde
Le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le colonel Mamady Doumbouya, a nommé quatre nouveaux ministres dont celui des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, de l’Intégration africaine et des Guinéens de l’étranger, Morissanda Kouyaté. Le nouveau chef de la diplomatie guinéenne était auparavant le directeur exécutif du Comité inter-africain sur les pratiques traditionnelles. Médecin de formation, il a reçu en 2020 le Prix Nelson Mandela de l’ONU pour son engagement contre les mutilations génitales féminines. Selon un décret lu lundi soir à la télévision publique, Julien Youmbouno a été nommé ministre du Travail et de la fonction publique. Mamadou Pathé Diallo devient ministre de la Santé et de l’Hygiène publique et Charlotte Daffé, ministre de la Pêche et de l’Economie maritime. Ces nominations portent à sept le nombre de ministères pourvus, après le choix de deux militaires comme ministre délégué chargé de la Défense nationale et comme ministre délégué à la Sécurité et d’une civile comme ministre de l’Environnement et du Développement durable. AFP
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordinateur des secours d’urgence, Martin Griffiths, a approuvé l’allocation de 5 millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) pour soutenir l’aide humanitaire au Cameroun. « Cette subvention du CERF permettra à la communauté humanitaire de maintenir l’assistance multisectorielle vitale aux populations les plus vulnérables aux niveaux requis. Les agences des Nations Unies bénéficiaires développeront des partenariats avec les ONG locales qui ont un meilleur accès et une présence plus large », a déclaré Matthias Z. Naab, le coordinateur humanitaire pour le Cameroun. « Le financement servira également à renforcer l’évaluation des besoins dans la région afin d’apporter une réponse adéquate », a-t-il ajouté. … « Ce financement intervient à un moment où la réponse humanitaire au Cameroun est sous-financée et où des milliers de personnes continuent d’être privées d’une assistance humanitaire et d’une protection vitales », a déclaré de son côté Carla Martinez, la responsable du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Cameroun. ONU Info
Décidément, les Nigérians sont en avance sur tout ce qui est technologique. Aujourd’hui, cette assertion est une réalité palpable. Étranglés par la crise économique due au Covid-19 et confrontés à la dépréciation constante du naira ces dernières années, les Nigérians n’hésitent pas à investir dans les monnaies virtuelles, hissant la première économie d’Afrique parmi les leaders mondiaux des usagers de bitcoins. Les cryptoactifs permettent notamment à la jeunesse nigériane – qui cherche à sécuriser ses économies et veut générer de nouvelles sources de revenus alors que le chômage et l’inflation la frappent très durement – de recevoir plus facilement de l’argent de la diaspora ou de faire sortir leur épargne du pays. Au fil du temps, le bitcoin est devenu une monnaie refuge.Chiffres à l’appui : plus de 400 millions de dollars ont été échangés en cryptomonnaies au Nigeria en 2020, faisant du géant ouest-africain de 200 millions d’habitants le troisième utilisateur de monnaies virtuelles au monde après les États-Unis et la Russie, selon une étude du cabinet de recherche spécialisé Statista. Le Point
Un « machin » de plus pour certains, un outil de coopération indispensable pour d’autres : le bilan de l’UpM, lancée en 2008 par Nicolas Sarkozy, paraît en tout cas bien éloigné de ses objectifs initiaux. « C’est un grand espoir que nous avons commencé à faire naître, tous, à notre place. Cet espoir, on n’a pas le droit de le décevoir. Cet espoir, il porte un nom, la paix, la paix et encore la paix. Cela, c’est la feuille de route pour chacun d’entre nous. » C’est par ces mots que Nicolas Sarkozy donnait naissance à l’Union pour la Méditerranée (UpM), lancée en grande pompe lors d’un sommet à Paris en 2008, dans la continuité du Processus de Barcelone, initié en novembre 1995, soit quasiment vingt-six ans d’existence. Treize ans plus tard, entre les joutes verbales franco-algériennes, la crise entre le Maroc et l’Espagne en mai, les tensions gréco-turques, la crise que traverse le Liban, la rupture des relations entre Rabat et Alger, les inquiétudes sur la démocratie tunisienne, « la paix, la paix et encore la paix » devra attendre dans l’espace méditerranéen. Une « machinerie technocratique dont la vie est animée essentiellement pas la réunion de hauts fonctionnaires », fruit d’une initiative « franco-française sans concertation préalable » qui en font un projet « mort-né » : si le bilan de l’institution dressé par Béligh Nabli, chercheur associé au CERI de Sciences-Po, est bien sévère, c’est que l’UpM ne semble remplir aucune des missions qui lui ont été assignées en 2008. « L’idée de départ a beaucoup évolué », concède son secrétaire général, Nasser Kamel, dans les colonnes de JA en 2019. Jeune Afrique