Revue de Presse du 26 novembre 2021

Des milliers de Soudanais manifestent contre l’accord signé entre les militaires et Hamdok
Des dizaines de milliers de personnes dans tout le pays ont manifesté jeudi 25 novembre contre le pouvoir militaire réclamant un véritable changement alors qu’un accord vient de réinstaller le Premier ministre civil tout en renforçant la mainmise de l’armée après son putsch du 25 octobre. La manifestation s’est déroulé dans le calme, quelques grenades lacrymogènes ont été tirées à Omdurman. Pour la première fois depuis le coup d‘État, cette marche du million s’est déroulée alors que les communications étaient rétablies et que les ponts n’étaient pas bloqués par l’armée. Officiellement, cette manifestation avait lieu pour commémorer les 42 protestataires tués par les forces de l’ordre depuis le coup d’État. Mais c’était aussi pour beaucoup l’occasion de refuser l’accord signé par le Premier ministre. En tête de cortège, les portraits des 42 martyrs de la révolte contre le coup d’État. Abderahman continuera à manifester tant que les généraux ne seront pas jugés pour ces crimes. « Nous voulons être gouvernés par des civils. Nous n’avons rien contre le retour de Abdallah Hamdok mais nous ne voulons pas d’un pouvoir dirigé par les militaires. L’accord ne change pas grand-chose. Les généraux sont toujours là et les décisions de Burhan toujours en vigueur. L’accord n’a pas arrêté la répression, la violence et les arrestations ». RFI

Soudan : après le coup d’État, la communauté chrétienne craint d’être à nouveau opprimée
[Video] Les chrétiens du Soudan, qui représentent 3 à 5 % de la population, étaient discriminés sous la dictature d’Omar el-Béchir. Avec la révolution de 2019 et la chute de l’ancien président, leur situation s’est améliorée. Mais après le coup d’État survenu il y a un mois, les chrétiens soudanais redoutent de voir ressurgir la répression qui s’abattait sur eux. Les turbulences que traverse le pays inquiètent les fidèles. France24

Une explosion fait au moins 5 morts et 23 blessés à Mogadiscio
Au moins cinq personnes sont mortes et 23 autres ont été blessées après une énorme explosion qui a secoué Mogadiscio, la capitale somalienne, tôt jeudi, selon des responsables et un témoin. « Pour l’instant, nous savons que cinq personnes sont mortes et que 23 autres (ont été) blessées », a déclaré à Reuters Abdikadir Abdirahman, directeur des services ambulanciers d’Aamin. Le groupe islamiste somalien al Shabaab, auteur de l’attaque, ciblait un convoi des Nations unies de passage, a déclaré Abdiasis Abu Musab, porte-parole des opérations militaires du groupe. L’explosion, qui s’est produite près de la jonction K4, au cœur de Mogadiscio, a été si forte qu’elle a fait s’écrouler les murs de l’école primaire et secondaire voisine de Mucassar. « Nous avons été secoués par la pression de l’explosion, puis assourdis par les tirs qui ont suivi », a déclaré Mohamed Hussein, un infirmier de l’hôpital Osman voisin. VOA

Covid-19 : un variant “préoccupant” découvert en Afrique du Sud
Une équipe de scientifiques sud-africains a annoncé jeudi la découverte d’un nouveau variant du Covid-19, jugé “préoccupant” en raison de ses nombreuses mutations. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) se réunira vendredi pour en déterminer la dangerosité. “Nous ignorons encore beaucoup de choses” sur le variant B.1.1.529, a reconnu jeudi la Pr Maria Van Kerkhove, l’une des spécialistes du Covid-19 à l’OMS, citée par CNBC. “Ce que nous savons, en revanche, c’est que ce variant a un grand nombre de mutations. Et notre inquiétude, c’est qu’un si grand nombre de mutations ait un impact sur la façon dont le virus se comporte”. Une inquiétude partagée par l’équipe sud-africaine à l’origine de la découverte. “Ce variant est tout nouveau. Nous en avons trouvé les premiers signes il y a deux jours”, a déclaré jeudi Tulio de Oliveira, l’un des responsables des recherches, qui avait “convoqué une réunion d’urgence dans l’heure ayant suivi la découverte”, précise le Daily Maverick. Courrier International

Covid-19 en Afrique : seul un professionnel de santé sur quatre est entièrement vacciné
Seulement 27 % des professionnels de santé, soit environ un sur quatre, ont été entièrement vaccinés en Afrique contre le Covid-19, a estimé jeudi 25 novembre l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette situation « laisse sans protection l’essentiel du personnel en première ligne contre la pandémie », ajoute le bureau régional pour l’Afrique de l’OMS, dans un communiqué diffusé après un point de presse virtuel hebdomadaire. « La majorité des travailleurs de la santé en Afrique n’est toujours pas vaccinée et reste dangereusement exposée aux formes graves » de la maladie, s’est inquiétée Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Or, selon l’OMS, « il est primordial que les travailleurs de la santé bénéficient d’une forte couverture vaccinale, non seulement pour leur propre protection, mais aussi pour la protection de leurs patients, et pour que les systèmes de santé continuent de fonctionner en période d’extrême nécessité ». « La pénurie de personnel de santé en Afrique est aiguë et profonde », rappelle-t-elle, précisant que seize pays de la région comptent moins d’un professionnel de santé pour 1 000 habitants. Le Monde/AFP

Près de 500 migrants secourus au large par la Marine tunisienne
Près de 500 migrants partis de Libye ont été secourus vendredi par la Marine tunisienne après le chavirage de l’embarcation qui les transportait au large de la Tunisie, a indiqué le ministère de la Défense. « Une patrouille de haute mer appuyée par des unités de la Marine et des gardes-côtes ont secouru vendredi à l’aube 487 migrants clandestins de différentes nationalités arabes, asiatiques et africaine », a affirmé le ministère dans un communiqué. L’embarcation était partie des côtés libyennes et se dirigeait vers « l’espace européen », a ajouté le ministère. Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est devenue une plaque tournante pour des dizaines de milliers de migrants cherchant à gagner l’Europe par la mer. VOA

Libye: un journaliste enlevé à Benghazi par des inconnus
« L’Autorité générale de la presse déplore, dans les termes les plus forts, l’enlèvement lundi de Siraj Abdelhafid al-Mogassbi, un journaliste coopérant avec la branche de cette autorité à Benghazi, par un groupe d’inconnus », selon un communiqué de cet organisme dont l’AFP a reçu copie. « Une plainte a été déposée au commissariat de police d’al-Madina et j’ai contacté personnellement le procureur » à son sujet, a déclaré à l’AFP Abderrazag al-Dahech, président de cette Autorité en charge de la presse et des médias publics. Selon l’organisme, les kidnappeurs sont entrés dans les bureaux du journal libyen Al-Hayat, pour lequel travaille M. Mogassbi et qui se trouve dans les locaux de l’Autorité, « menaçant et intimidant les employés et les journalistes ». AFP

Gambie: la Commission vérité et réconciliation rend son rapport sur les crimes de l’ère Jammeh
La Commission vérité, réconciliation et réparations a rendu son rapport, jeudi 25 novembre, au président Adama Barrow. Le fruit de plus de deux années d’auditions de victimes, de témoins et d’auteurs des crimes commis sous le régime de l’ancien président Yahya Jammeh, en exil en Guinée équatoriale. Dans ses recommandations, la Commission appelle à des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces crimes, sans donner plus de détails pour l’instant. C’est un dossier très attendu que les commissaires de la Commission vérité, réconciliation et réparations ont apporté au président Adama Barrow. Il recommande que les principaux responsables des crimes commis durant le régime de l’ancien président Yahya Jammeh soient jugés, explique le président de la Commission, Lamin Sise : « Dans son rapport, la Commission a identifié et recommandé que soient poursuivies les personnes les plus responsables des violations flagrantes des droits de l’homme et des abus commis à l’encontre des Gambiens et des non-Gambiens entre juillet 1994 et janvier 2017. » RFI

RDC: une information judiciaire ouverte contre le clan Kabila
Une information judiciaire visant le clan de l’ancien président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila a été ouverte à Kinshasa après des révélations de détournements présumés de 138 millions de dollars, a-t-on appris de source judiciaire. Dans une enquête intitulée « Congo Hold-up », menée par des médias internationaux et ONG, dont la publication a débuté vendredi, M. Kabila et sa famille sont accusés d’avoir « siphonné » au moins 138 millions de dollars des caisses de l’État. Ces détournements présumés ont eu lieu de 2013 à 2018, d’après les auteurs de cette enquête. Interrogé par la presse, le porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya a indiqué que « la ministre de la Justice a écrit au parquet le 20 novembre […], elle a donné injonction aux fins d’enquête et de poursuite ». « Nous ne pouvons pas, comme gouvernement, rester insensible à de telles allégations », a estimé M. Muyaya, également ministre de la Communication. « Il y a ouverture d’une information judiciaire » par le parquet près la Cour de cassation, faisant suite à la demande de la ministre de la Justice, a déclaré à l’AFP, sous couvert d’anonymat, une source de ce parquet. AFP

Plusieurs scandales interrogent la culture du viol en Afrique de l’Ouest
Guinée, Sénégal, Côte d’Ivoire… Les affaires récentes de viol qui secouent ces pays rappellent la banalité d’un mal trop répandu en Afrique de l’Ouest. C’est une affaire qui horrifie toute la Guinée et vient rappeler l’impunité et le silence qui entourent trop souvent les affaires de viol. M’mah Sylla, âgée de 25 ans, est morte après avoir été victime de viol dans un hôpital de Conakry, samedi 20 novembre. Guinée Matin explique que la jeune femme, hospitalisée pour un problème de tension, a été violée par deux médecins de l’hôpital. Ces derniers auraient tenté par la suite d’interrompre la grossesse qui s’est ensuivie “par tous les moyens”. En raison des sept interventions chirurgicales qu’ils lui ont fait subir, la jeune femme a dû être évacuée pour être soignée à Tunis, où elle est décédée. Trois médecins ont par la suite été inculpés pour “viol, avortement, administration de substances nuisibles, risques causés à autrui et complicité”. Courrier International

Saif al-Islam Kadhafi : sa candidature à la présidentielle rejetée
Le fils du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a été exclu de la course aux élections présidentielles du 24 décembre. La commission électorale a rejeté la candidature de plusieurs candidats, dont Saif al-Islam Kadhafi, en invoquant des « raisons juridiques », ont rapporté les médias locaux. M. Kadhafi avait suscité la controverse après avoir annoncé sa volonté de se présenter à l’élection présidentielle. Il est recherché par la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre et des meurtres présumés commis lorsque son père dirigeait le pays d’Afrique du Nord. La candidature de l’homme fort Khalfa Haftar a également suscité des remous dans le pays, car il fait l’objet de poursuites pénales devant les tribunaux américains, mais on ignore s’il fait partie des personnes dont la candidature a été rejetée. BBC

Le président burkinabè promet des actes face aux attaques
La pression se faisait de plus en plus grande. Le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré a pris la parole ce jeudi soir (25.11) à la télévision nationale. Un discours à la nation après une nouvelle série d’attaques ce mois-ci, dont la plus meurtrière a fait 57 morts à Inata le 14 novembre. « L’onde de choc consécutive au drame d’Inata » et « la multiplication des attaques contre les positions de nos forces de défense et de sécurité à Foubé et à Thiou, nous interpellent tous sur l’urgence d’améliorer nos capacités d’adaptation à la situation », a-t-il déclaré. Après l’attaque d’Inata, une enquête administrative avait été ouverte. Celle-ci doit se terminer mardi prochain (30.11). « Toutes les conséquences disciplinaires seront tirées », a promis le chef de l’Etat. DW

Burkina Faso : la coupure d’internet crispe la société civile
Au Burkina Faso, les entreprises et membres de l’opposition contestent la coupure d’internet opérée dans le pays depuis le 20 novembre. Les autorités ont décidé de suspendre la connexion mobile après l’organisation de manifestations contre la politique sécuritaire du gouvernement burkinabé impuissant face aux attaques djihadistes et contre la présence de l’armée française. « Aujourd’hui, nous avons des manifestations prévues par les sociétés civiles pour exprimer leur mécontentement de la gouvernance sur la sécurité. Le gouvernement prend peur et a décidé de couper l’internet. C’est une atteinte aux libertés individuelles et publiques. …… » a déclaré Eddie Komboïgo, leader de l’opposition. Si l’internet fixe n’est pas concerné, la connexion mobile est la véritable cible du gouvernement qui assure qu’il faut calmer le jeu sur les réseaux sociaux où les appels à manifester se multiplient. AfricaNews

Sénégal : le président veut rétablir le poste de Premier ministre
Le président sénégalais Macky Sall se prépare à rétablir le poste de Premier ministre qu’il avait fait supprimer à la surprise générale et malgré les protestations après son élection à un deuxième mandat en 2019, a-t-on appris mercredi de sources gouvernementales. Le Conseil des ministres a indiqué dans un communiqué avoir adopté un projet de révision de la Constitution visant à rétablir le poste. Cette révision réintroduira la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale, supprimée en même temps que le poste de Premier ministre en 2019, et restituera le pouvoir présidentiel de dissoudre l’Assemblée nationale, a indiqué le Conseil des ministres. Le texte sera soumis suivant une procédure d’urgence à partir du 30 novembre à l’Assemblée, où le président dispose de la majorité, a dit à l’AFP un responsable gouvernemental sous le couvert de l’anonymat. Le projet est introduit dans un contexte politique et social délicat. RTBF

En Afrique, un sexisme « épidémique et dévastateur » au sein des Parlements
« Les hommes parlementaires passent leur temps à faire des plaisanteries et des avances. Ils y reviennent tout le temps. » « Un collègue m’a touché la poitrine. » « Les hommes du parti ont essayé d’imposer le fait qu’une femme doive coucher avec eux pour pouvoir être candidate. » Les témoignages extraits d’une vaste étude conjointe menée par l’Union interparlementaire (UIP) et l’Union parlementaire africaine (UPA) et publiée mardi 23 novembre sont accablants. L’enquête, inédite sur la question en Afrique, révèle un sexisme « épidémique et dévastateur » au sein des Parlements du continent. Ainsi, 40 % des femmes députées déclarent avoir été harcelées sexuellement au cours de leur mandat par un collègue masculin ou un élu de l’opposition. Et 23 % ont subi des agressions physiques, à l’image d’une députée kényane, Fatuma Gedi, giflée deux fois dans la cour du Parlement en 2019. Le Monde