Sénégal : le candidat du pouvoir, Amadou Ba, reconnaît sa défaite face à son adversaire antisystème, Bassirou Diomaye Faye
Le candidat du pouvoir à la présidentielle au Sénégal, Amadou Ba, a reconnu lundi 25 mars la victoire de l’opposant antisystème Bassirou Diomaye Faye dès le premier tour de l’élection, dimanche, et l’a félicité, par le biais d’un communiqué. Le président sénégalais sortant, Macky Sall a, lui, aussi « félicit[é] le vainqueur, M. Bassirou Diomaye Faye, que les tendances donnent gagnant ». Sur le réseau social X, il a ajouté : « C’est la victoire de la démocratie sénégalaise », saluant « le bon déroulement de l’élection ». Les résultats officiels devraient être connus dans le courant de la semaine. La commission électorale nationale a jusqu’à vendredi pour publier des résultats provisoires, avant leur validation par le Conseil constitutionnel…Bassirou Diomaye Faye va devenir le cinquième président de ce pays ouest-africain de 18 millions d’habitants, et le plus jeune de son histoire. Sorti d’onze mois d’emprisonnement dix jours avant l’élection, en même temps que son guide et chef de son parti dissous Ousmane Sonko, M. Faye se veut le « candidat du changement de système » et d’un « panafricanisme de gauche ». Son programme insiste sur le rétablissement de la « souveraineté » nationale, bradée selon lui à des pays étrangers. Il a promis de combattre la corruption et de mieux répartir les richesses, et s’est engagé à renégocier les contrats miniers, gaziers et pétroliers conclus avec des compagnies étrangères. Le Monde avec AFP
Mali: la période de transition se termine officiellement mais les autorités restent en place
Au Mali, le 26 mars, c’est la date de la chute de la dictature militaire du général Moussa Traoré, en 1991. Trente-trois ans plus tard, ironie de l’histoire, ce jour marque officiellement la fin de la période de transition qui s’est ouverte avec le coup d’État militaire d’août 2020. Mais en dépit des engagements pris par les actuelles autorités maliennes de transition, dans les faits, ces dernières sont toujours bien en place et semblent déterminées à rester au pouvoir…Le décret présidentiel signé par le colonel Assimi Goïta, il y a deux ans, le 6 juin 2022, allongeait la durée de la transition de vingt-quatre mois, à compter du 26 mars 2022. Cet engagement n’aura donc pas été respecté et l’élection présidentielle qui devait avoir lieu le mois dernier a été reportée. Il y a six mois, lors de l’annonce, Bamako évoquait un « léger report », mais à ce jour, aucune nouvelle date n’a été fixée…Les opposants qui souhaitent un retour à l’ordre constitutionnel démocratique, perçoivent cette situation comme une prise d’otage du pays par les colonels au pouvoir depuis maintenant près de quatre ans. RFI
Le président togolais sera désormais élu par le Parlement
Les députés togolais ont adopté lundi soir une nouvelle Constitution changeant l’actuel régime présidentiel en régime parlementaire, donnant désormais le pouvoir au Parlement d’élire le président de la République. Le président sera désormais choisi « sans débat » par le Parlement réuni en congrès « pour un mandat unique de six ans », d’après le nouveau texte lu à l’Assemblée nationale et validé avec 89 voix pour, une contre et une abstention. On ignore à ce stade à quelle date le texte entrera en vigueur. Jusqu’alors, le mandat du président togolais élu au suffrage direct était de 5 ans, renouvelable une fois. Le changement de Constitution, proposé par un groupe de députés en majorité de l’Union pour la République (UNIR, au pouvoir), a été adopté à la quasi-unanimité puisque l’opposition, qui avait boycotté le dernier scrutin législatif de 2018 et dénoncé des « irrégularités » dans le recensement électoral, est très faiblement représentée à l’Assemblée nationale. Cette nouvelle constitution introduit également un poste de « président du Conseil des ministres » ayant la « pleine autorité et le pouvoir de gérer les affaires du gouvernement et d’être tenu responsable, en conséquence ». Le président du Conseil des ministres est « le chef du parti ou le chef de file de la coalition de partis majoritaire à l’issue des élections législatives. Il est désigné pour un mandat de 6 ans », selon le texte. AFP
Tchad : sept soldats tués par une mine dans une zone repaire des djihadistes
Sept militaires ont péri, lundi 25 mars, dans l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule dans la région du lac Tchad, où des groupes djihadistes armés sont actifs, a annoncé le président, Mahamat Idriss Déby Itno. Aux confins du Tchad, du Niger, du Cameroun et du Nigeria, le lac Tchad est une vaste étendue d’eau et de marécages constellée de centaines d’îlots dont certains servent de repaire à des groupes très mobiles de Boko Haram et du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap, selon l’acronyme anglais). Les djihadistes s’attaquent régulièrement aux armées et aux civils des quatre pays riverains…« Leur véhicule a sauté sur une mine lors d’une patrouille », a expliqué le chef de l’Etat, candidat à la présidentielle du 6 mai qu’il est quasiment assuré de remporter face à une opposition muselée et réprimée, et dont les principaux candidats ont vu leur candidature invalidée dimanche. L’armée tue ou capture régulièrement des djihadistes dans la région du lac, mais enregistre aussi des pertes, même si celles-ci ont considérablement baissé depuis plus d’un an…Même si l’intensité des attaques djihadistes aux confins des quatre pays a progressivement diminué ces dernières années, l’Iswap, qui a fait sécession de Boko Haram en 2016, reste toujours actif dans la région. Le Monde avec AFP
Crise énergétique au Tchad : Les médias privés au bord de l’asphyxie
Au Tchad, les médias travaillent dans des conditions très difficiles. Le manque d’électricité oblige les responsables des médias privés à se tourner vers les générateurs. Mais là encore, ils font face à l’augmentation du prix des produits pétroliers. Certains commencent déjà à réaménager leurs programmes et d’autres risquent de fermer si la situation ne s’améliore pas…Cette situation a amené le patron des Radios Privés du Tchad à demander au gouvernement un appui financier spécial pour permettre aux médias privés de couvrir l’élection présidentielle du 06 mai prochain. Mais, pour l’instant, pas de réponse des autorités de transition. Les organes de presse écrite subissent également les conséquences liées aux coupures d’énergie électrique…Et c’est dans cette situation peu reluisante pour la presse tchadienne que l’autorité de régulation vient de suspendre 31 médias pour arrêt de parution et non-respect du dépôt légal. VOA
Des partis d’opposition sud-soudanais dénoncent des frais d’enregistrement « exorbitants »
Des partis d’opposition sud-soudanais ont dénoncé lundi des frais « exorbitants » de 50.000 dollars exigés pour être enregistré avant les premières élections dans ce pays en proie à des violences à caractère politico-ethniques et à une instabilité chronique. Le Soudan du Sud, plus jeune Etat de la planète qui a acquis son indépendance du Soudan en 2011, doit se rendre pour la première fois aux urnes d’ici la fin de l’année dans le cadre d’un accord de paix signé en 2018, mais les Nations unies et plusieurs partenaires internationaux estiment que des obstacles majeurs subsistent. La semaine dernière, le Conseil des partis politiques, un organisme créé pour préparer les élections, a institué que les partis politiques devaient payer 50.000 dollars (environ 46.200 euros) ou l’équivalent en livres sud-soudanaises pour s’enregistrer et pouvoir participer aux élections. Auparavant, 20.000 livres sud-soudanaises (environ 140 euros) étaient requises. « Nous pensons que ces frais exorbitants n’ont aucun fondement et sont en contradiction directe avec le principe de démocratie et de participation politique équitable », a déclaré Gai Chol Pol, président du Forum du peuple uni, lors d’un rassemblement organisé devant le Conseil des partis politiques à Juba, la capitale sud-soudanaise. AFP
Guerre au Soudan: un groupe rebelle armé du Darfour rejoint l’armée du général al-Buhran
En novembre dernier, alors que les paramilitaires gagnaient du terrain au Darfour, le mouvement de Mini Minawi ainsi que deux autres groupes armés étaient sortis de leur neutralité pour afficher leur soutien à l’armée. Aujourd’hui, c’est à bord d’un véhicule militaire que Mini Minawi a annoncé l’appui de ses hommes à l’armée soudanaise. « Cela fait dix mois que nous attendons une solution négociée à la crise », explique le chef rebelle dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. « Face aux graves exactions commises par les Forces de soutien rapide du général Hemedti, nous allons nous joindre aux combats », a-t-il ajouté. Le gouverneur du Darfour accuse les FSR de viols, de pillages et d’entraver la distribution d’aide humanitaire. Il appelle les Soudanais à résister. RFI
Madagascar: après les critiques de la présidente de l’Assemblée nationale, le camp présidentiel riposte
Après ses déclarations fracassantes ce week-end, le clan présidentiel a sorti lundi l’artillerie lourde pour clouer au pilori l’ancienne proche d’Andry Rajoelina. Le parti présidentiel TGV/IRD annonce des sanctions à l’encontre de celle qui a « trahi » et « retourné sa veste ». « Le pays a sombré dans le mal et l’injustice totale », a déclaré samedi, Christine Razanamahasoa. La présidente de l’Assemblée nationale de Madagascar a affirmé ne pas vouloir se rendre complice du « bourbier dans lequel on entraine le peuple » et qui serait dû, selon elle, « à une personne ». Lundi, la riposte s’est organisée. Les premières balles ont été tirées par les députés du clan présidentiel. « Ce n’est pas la première fois que la présidente de l’Assemblée agit de manière à perturber la vie politique et en provoquant ce qui ressemble à un coup d’État ! », a déclaré le député Milavonjy Philobert…Quelques heures plus tard, le bureau politique se réunit et annonce, par la voix de sa secrétaire générale Jocelyne Rahelihanta, prendre « des mesures ». « Elle a renié à la fois le parti politique qui l’a placé à la tête de l’Assemblée et le peuple qui l’a élue en tant que députée. Le parti ne tolère pas cette attitude et prendra des mesures strictes à la hauteur de ses actes », a estimé la secrétaire générale. RFI
RDC : 13 civils tués dans une double attaque attribuée aux rebelles des ADF à Sayo
Au moins treize civils ont été tués, samedi 23 et dimanche 24 mars, dans une double attaque attribuée aux rebelles des ADF à Sayo, un quartier de la commune de Mulekera situé en périphérie de la ville de Beni (Nord-Kivu). Selon des sources concordantes, la première attaque des ADF est intervenue samedi dans les cellules de Musuku, Kasanga-Tuha, Mundubiena du quartier Sayo. Sur place, les assaillants ont tué un civil et incendié quatre motos. Le dimanche, ces rebelles ont mené une deuxième attaque dans la cellule Mutombe du même quartier, au cours de laquelle ils ont tué d’autres civils et incendié plusieurs maisons d’habitation. La société civile de la commune de Mulekera dresse un bilan de treize civils tués et une dizaine de maisons incendiées dans cette double attaque. Cette structure citoyenne reproche à l’armée de n’être pas intervenue, malgré les nombreuses alertes de la population sur une probable attaque rebelle dans la zone…Depuis plusieurs jours, les attaques des rebelles des ADF sont menées dans les périphéries de la ville de Beni. Radio Okapi
En Tunisie, blogueurs et artistes eux aussi soumis à la répression
[Le décret-loi 54-2022], promulgué par Kaïs Saïed en septembre 2022, dans l’optique officielle de lutter contre la diffusion de « fausses informations et rumeurs mensongères », puni de cinq ans de prison et 50 000 dinars d’amende (près de 15 000 euros) toute personne qui « utilise délibérément les réseaux de communication et les systèmes d’information pour produire, promouvoir, publier ou envoyer des fausses informations ou des rumeurs mensongères ». La peine encourue peut aller jusqu’à dix ans de prison en cas de diffamation à l’encontre d’un fonctionnaire de l’Etat. Depuis l’entrée en vigueur de cette législation, plusieurs journalistes ont été poursuivis en justice pour des déclarations faites dans l’exercice de leur métier. Des blogueurs tunisiens aussi…Les cas de ces journalistes, blogueurs ou artistes ne sont pas isolés. Entre le 25 juillet 2021 et le 14 janvier 2024, quelque 1 484 personnes ont été poursuivies en justice pour des faits liés à la liberté d’expression ou à leurs activités politiques, selon un suivi effectué par l’Alliance pour la sécurité et les libertés (ASL), une coalition d’organisations de la société civile tunisienne et internationale…Les personnes ciblées sont des dirigeants de partis, des avocats, des juges, des journalistes, mais aussi des citoyens sans affiliation politique. Le Monde