Le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a annoncé, vendredi 26 mars, que l’Erythrée allait retirer ses troupes de la région du Tigré. « Dans mes discussions du 26 mars avec le président [érythréen] Isaias Afwerki à l’occasion de ma visite à Asmara, le gouvernement érythréen a accepté de retirer ses forces de la frontière éthiopienne », a-t-il déclaré dans un communiqué posté sur son compte Twitter. Cette annonce fait suite à la reconnaissance, mardi, pour la première fois depuis le début de l’opération militaire au Tigré, de la présence de troupes érythréennes sur le sol éthiopien par M. Abiy, qui s’est rendu à Asmara, la capitale érythréenne, jeudi. Le chef du gouvernement avait lancé, le 4 novembre, une intervention militaire visant à renverser le parti au pouvoir dans cette région du nord du pays, le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), dont il a accusé les forces d’avoir attaqué des bases de l’armée fédérale. Le Monde avec AFP
Des soldats mozambicains ont lancé jeudi une offensive pour repousser des jihadistes présumés au lendemain d’une attaque à Palma (nord-est), où un mégaprojet gazier auquel participe le groupe français Total a été paralysé plusieurs mois par les violences, a annoncé le ministère de la Défense. Des jihadistes ont attaqué Palma mercredi après-midi, forçant des habitants terrifiés à fuir dans la forêt environnante alors qu’ils se frayaient un chemin dans la ville en bord de mer. Cette attaque est survenue le jour de l’annonce par le géant français de la reprise des travaux de construction sur le site gazier qui devrait être opérationnel en 2024. Le porte-parole du ministère de la Défense, Omar Saranga, a assuré que les forces de sécurité du Mozambique (SDS) traquaient « les mouvements de l’ennemi » et travaillaient « sans relâche pour rétablir la sécurité et l’ordre ». AFP
Au moins treize personnes ont été tuées mercredi au Niger au cours d’attaques contre trois villages de la région de Tillabéri (ouest) proche du Mali, selon les autorités locales. Un bilan précédent faisait état de onze morts. « Le bilan se présente comme suit: six personnes décédées à Zibane-Koira Zéno, une personne à Zibane Koira-Tégui et six personnes à Gadabo donc treize personnes ont perdu la vie », a déclaré Tidjani Ibrahim Katiella, le gouverneur de Tillabéri, à la télévision publique. Ibrahim Katiella fait partie d’une délégation d’officiels civils et militaires, dont le chef d’état-major des Armées du Niger, le général Salifou Mody, qui s’est rendue jeudi sur les lieux des attaques. « Ce qui nous préoccupe beaucoup, c’est cette escalade de violences et d’insécurité qui se propagent au niveau de la région. Prélèvement de la zakat (impôt islamique), enlèvements du bétail et aujourd’hui c’est la population civile qui est massacrée », a-t-il dénoncé lors d’une rencontre avec les habitants des villages visés. AFP
Au Niger, les ministres de l’Intérieur, de la Défense et de l’Action humanitaire se sont rendus jeudi sur les lieux du massacre de Tillia, dans la région de Tahoua, au Nord du pays. Plusieurs attaques ont lieu ces dix derniers jours dans la région. Tout porte à croire qu’elles seraient menées par le groupe Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS). L’EIGS a largement étendu son emprise sur cette partie de la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina-Faso. Dimanche des hommes armés ont tué 157 civils dans des campements nomades. … Depuis 2020, le Tillabéry et la région de Tahoua sont devenus des bases de repli pour l’EIGS. Avant installé vers Ménaka, dans le nord-est du Mali, ce groupe a été repoussé de l’autre côté de la frontière par la force française Barkhane et ses alliés, mais aussi par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, autre faction terroriste dans la région. Un an plus tard, l’EIGS a repris des forces, notamment grâce à une capacité importante de recrutement dans ces zones isolées, où les populations se sentent abandonnées. « L’EIGS a des liens solides au Niger avec certaines communautés, explique un analyste sécuritaire, au détriment d’autres, qui s’opposent à collaborer et subissent des attaques violentes. » RFI
Après l’appel du secrétaire général de l’ONU mercredi, de l’Égypte ce jeudi, ce sont les trois ministres français, italien et allemand en compagnie de la cheffe de la diplomatie libyenne qui ont appelé lors d’une conférence de presse conjointe à Tripoli au départ rapide des mercenaires. Une priorité pour la stabilité en Libye. « Nous réitérons la nécessité du départ de tous les mercenaires de Libye et de façon immédiate » a déclaré jeudi 25 mars, Najla al-Mangoush la ministre libyenne des affaires étrangères lors de la conférence de presse aux côtés de ses trois homologues européens en visite à Tripoli, dix jours seulement après la prise de fonction du nouveau gouvernement unifié. Ce déplacement surprise des ministres français, italien et allemand en Libye a visiblement pour but de soutenir le nouvel exécutif. « Le départ de mercenaires étrangers est nécessaire pour que l’état libyen affirme sa souveraineté », a déclaré Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française. RFI
Une rafale de vent souffle sur un navire flottant sur le canal de Suez, et c’est tout le commerce mondial qui se trouve pris dans une tempête. Un porte-conteneurs bloque encore jeudi 25 mars l’une des routes commerciales les plus empruntées au monde, après s’être mis en travers de la voie d’eau dans la partie sud du canal, mardi matin. Un porte-parole de Bernhard Schulte Shipmanagement (BSM), le gestionnaire du navire Ever-Given, confirme au Monde que l’accident a été provoqué par des « vents forts » sans préciser si ces vents avaient déporté le navire ou si les tempêtes de sable avaient réduit la visibilité. Des remorqueurs et des dragueurs tentaient toujours, jeudi, de dégager ce mastodonte des mers battant pavillon panaméen ; une tâche rendue difficile par leurs gabarits de lilliputiens. Le Monde
Les médias burundais en exil au Rwanda réduits au silence depuis deux jours sur décision des autorités rwandaises. Certains journalistes en exil dans ce pays se disent sacrifiés à l’autel du réalisme politique, depuis que les deux pays voisins se sont engagés sur la voie de la normalisation de leurs relations, c’était il y a un peu plus de six mois. La RPA Radio publique africaine, Télé Renaissance et la radio Inzamba, accusées par Gitega de « déstabilisation » du Burundi, diffusaient leurs émissions à partir de Kigali au Rwanda où ils ont trouvé refuge au plus fort de la crise burundaise après leur destruction par le pouvoir de Gitega, depuis bientôt six ans. Les responsables des médias burundais en exil au Rwanda se savaient en sursis. Déjà en octobre 2020, juste après le début du lancement du processus de normalisation entre Gitega et Kigali. Les autorités rwandaises leur avaient donné un mois pour plier bagage, mais ils avaient continué à émettre sans aucun problème. Tout s’est accéléré il y a deux jours, lorsqu’ils ont été enjoints de fermer tout de suite. RFI
En Côte d’Ivoire, deuxième jour du procès d’Amadé Ouérémi devant le tribunal criminel d’Abidjan. Ce trafiquant de l’ouest ivoirien est soupçonné d’être l’un des artisans du massacre du quartier Carrefour de Duékoué les 28 et 29 mars 2011, au cours duquel plus de 800 personnes avaient été tuées lors de la prise de la ville par les forces pro-Ouattara. Ce jeudi, une dizaine de témoins ont été entendus. À l’ouverture des débats, le président pose une question claire à l’accusé : « Qui a donné l’ordre d’attaquer Carrefour ? », « C’est Losseni Fofana », répond Amadé Ouérémi, incriminant ainsi « Loss », l’un des principaux commandants de zone rebelles régnant sur l’Ouest, et qui aurait orchestré son arrestation en 2013. À la barre, Amadé Ouérémi réaffirme qu’il n’a pas participé aux tueries les 28 et 29 mars 2011 et qu’il est resté à l’arrière. Il répète qu’il est un simple « élément » du groupe du lieutenant Coulibaly de Kouibly, lui-même aux ordres de « Loss ». RFI
Selon des élus locaux, six jeunes maliens ont été tués, jeudi 25 mars, dans le nord-est du pays lors d’une frappe décrite par la force française Barkhane comme visant des jihadistes. Les notables locaux parlent de jeunes chasseurs tués alors qu’ils traquaient du gibier. Ils demandent l’ouverture d’une enquête et que les responsabilités soient établies. La frappe aérienne a eu lieu à l’extérieur de Talataye, une localité située entre Gao et Ménaka. Selon le maire, les six victimes sont des jeunes du village – dont quatre de moins de 16 ans qui étaient partis à la chasse explique Mohamed Assaleh Ahmad. RFI
Cette rencontre fait suite à la série de consultations depuis la nomination de Zéphirin Diabré à ce poste. L’objet est de recueillir les propositions de schéma qui pourrait conduire vers une réconciliation nationale. Même si les participants ne rejettent pas l’idée d’une réconciliation, ils estiment que certains préalables doivent être levés, au nombre desquels le dédommagement des victimes, la vérité sur certains faits et un calendrier pour le traitement judiciaire de certains dossiers. Victime de violence en 2000, Gauthier Zagré a vu le domicile de ses parents incendié et ses parents expulsés de la ville de Koudougou pour avoir réclamé « justice et vérité » sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, en décembre 1998 à Sapouy. Pour lui, il faut avant tout dédommager toutes les victims… RFI
La future ligne de 1 102 kilomètres devrait rallier Ouagadougou au port de Tema, pour un coût total estimé à quelque 4,7 milliards d’euros. Les travaux du chemin de fer Burkina-Ghana, devant faciliter le transport de quelque 3 millions de passagers et 17 millions de tonnes de fret par an, vont être lancés « au premier trimestre 2022 », a annoncé jeudi 25 mars le ministre burkinabé des transports Vincent Dabilgou. « Le 30 novembre 2021, les deux parties du Ghana et du Burkina Faso vont entamer les négociations finales et dès le premier trimestre de l’année 2022, les travaux de démarrage vont proprement commencer », a déclaré M. Dabilgou lors d’une conférence de presse, coanimée avec le ministre ghanéen du développement du chemin de fer John Peter Amewu’s, en visite à Ouagadougou. Le Monde avec AFP
Six ans après le procès de la cour criminelle de Ndjamena le 25 mars 201), les victimes du régime de Hissène Habré demandent toujours l’application des peines prononcées : travaux forcés pour une vingtaine d’ex-agents de la DDS et le versement d’une indemnisation de 75 milliards de francs CFA. À quelques semaines de l’élection présidentielle, les victimes souhaitent se faire entendre par les candidats et espèrent faire bouger les choses. … L’élection présidentielle aura lieu le 11 avril et les victimes profitent donc de ce moment pour tenter de se faire entendre, comme l’explique Ousmane Abakar Taher, vice-président de l’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré : « Les partis qui sont en campagne, on ne les a même pas vus. On est sortis pour siffler, mais personne n’est venu vers nous. Nous sommes dans l’amertume pour cela. On est oublié, vraiment on est oublié ! » RFI
Au Tchad, dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle du 11 avril prochain, la Deutsche Welle brosse le portrait de quelques jeunes militants de l’opposition et du parti au pouvoir. Vous retrouvez tous ces portraits sur notre site. Dans cet article, celui de Delphine Djiraibé. Toujours souriante avec une voix posée, maître Delphine Kemneloum Djiraibé est née en décembre 1960 à Koumra dans la province du Mandoul, au sud du Tchad. … Membre de l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme depuis 1991, son nom est associé à la liste des avocats et acteurs de la société civile qui ont lutté pendant plus de 25 ans pour obtenir la condamnation de l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré, à Dakar, en avril 2017. … Au sujet du processus électoral en cours, marqué par des tensions, l’avocate Delphine Kemneloum Djiraibé demande simplement au président sortant Idriss Déby d’être à l’écoute de son peuple. « Les conditions des élections crédibles ne sont pas réunies. Il y a des violations quotidiennes des droits de l’homme qui nous emmènent à dire qu’il ne faut pas y aller. Il faut qu’on crée des conditions normales pour des élections crédibles, transparentes avec égalité des chances », constate Mme Djiraibé. DW
L’insolente vitalité des cryptomonnaies au Nigeria est-elle menacée ? Face à la frénésie que suscitent ces devises virtuelles, bitcoin en tête, dans le pays le plus peuplé d’Afrique, la Banque centrale nigériane (CBN) est bien décidée à serrer la vis. Début février, elle a rappelé que leur utilisation était illégale – une interdiction déjà formulée en 2017 – et demandé aux banques commerciales d’« identifier les personnes et entités » disposant de comptes en cryptomonnaies, afin de les « fermer immédiatement ». Jusqu’ici, il était possible de transformer facilement ses « coins » virtuels en monnaie sonnante et trébuchante en passant par une application spécialisée. « Désormais, si la banque voit qu’un virement a été effectué depuis ou vers l’une de ces plateformes, elle risque de fermer automatiquement le compte concerné », explique un utilisateur au téléphone. Devenu méfiant, ce jeune homme originaire de l’Etat d’Ekiti (sud-ouest) préfère se présenter sous le pseudonyme d’« Archangel », celui qu’il utilise dans l’univers des cryptomonnaies. Le Monde
Quatre entreprises ont particulièrement fait les frais des troubles qui ont agité le pays après l’arrestation d’Ousmane Sonko : Eiffage, Total, Orange et Auchan. Peint sur un mur de Dakar, le graffiti est sans nuance. On y voit le président Macky Sall, pistolet au poing, abattre de sang-froid un manifestant. La manche de son costume est aux couleurs de la France. Mais la fresque montrant le chef de l’Etat en bras armé de l’ancienne puissance coloniale n’a pas tenu longtemps : elle a été rapidement recouverte. Une couche de peinture blanche après une flambée de protestations comme le Sénégal n’en avait jamais vécu. Le pays a connu entre le 3 et le 8 mars un nombre de morts inédit – entre dix et treize selon les bilans du pouvoir et de l’opposition – et a vu exploser les interrogations sur le devenir de sa démocratie, soulevées par l’arrestation, puis la remise en liberté sous contrôle judiciaire, d’Ousmane Sonko, opposant iconoclaste accusé de viols par une jeune employée d’un salon de massage. Le Monde
Près de deux mois après avoir pris la tête de l’Union africaine, Félix Tshisekedi lance les activités contenues dans son plan d’action. Cette année, le thème choisi par l’organisation panafricaine est « Arts, culture et patrimoine : leviers pour construire l’Afrique que nous voulons ». Dans ce cadre, un prix littéraire panafricain a été lancé dans la capitale congolaise, une première du genre. Le prix panafricain de littérature vient combler un vide, celui de l’absence d’une récompense acceptée au niveau continental. Il vient également, selon ses initiateurs, corriger l’erreur de voir les auteurs africains n’être primés qu’à l’étranger et d’après les critères de l’étranger. RFI