Revue de presse du 26 juin 2025

Crise dans l’Est de la RDC : Félix Tshisekedi reçoit Olusegun Obasanjo à Kinshasa
Le Président Félix Tshisekedi s’est entretenu mercredi 25 juin à Kinshasa avec l’ex-Président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, l’un des facilitateurs désignés par la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour contribuer à trouver des solutions au conflit armé qui secoue l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). « Nous explorons toutes les possibilités sur la situation entre le Rwanda et la RDC pour qu’il n’y ait plus de confrontation militaire et de violence. Les discussions que j’ai eues avec mes deux frères du Rwanda et de la RDC sont sur le bon chemin », a déclaré Olusegun Obasanjo, qui revenait du Rwanda. Après l’étape de Kinshasa, il poursuit sa tournée au Togo : « nous avons un médiateur nommé par l’Union africaine en la personne de Faure Gnassingbé, Président du Conseil des ministres togolais. Je vais me rendre à Lomé pour lui faire rapport et voir ce qui doit être fait pour une paix durable dans la région », a précisé l’ancien Président nigérian. Le 24 mars dernier, lors de leur 2ème Sommet conjoint auquel avait pris part le Président Félix Tshisekedi, l’EAC et la SADC avait décidé de nommer cinq anciens chefs d’Etat africains comme facilitateurs régionaux pour la résolution de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC : Olusegun Obasanjo du Nigeria, Uhuru Kenyatta du Kenya, Kgalema Motlanthe de l’Afrique du Sud, Catherine Samba Panza de la République centrafricaine, et Sahle-Work Zewde de l’Ethiopie. Radio Okapi

Kenya : au moins 16 personnes tuées dans les manifestations du 25 juin
Au moins 16 personnes ont été tuées mercredi au Kenya lors de manifestations commémorant les victimes des violences policières d’il y a un an. Les marches ont dégénéré et la police pour disperser les foules n’a pas hésité à utiliser des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc. Selon Amnesty Kenya, les victimes ont pour la plupart été tuées par des tirs de la police. C’est au cri de Ruto doit partir que des milliers de jeunes à Nairobi, mais également dans plusieurs autres villes du Kenya ont dénoncé l’instrumentalisation de la police pour instaurer un climat de peur. Au total, Au fil de plusieurs semaines de manifestations survenues l’année dernière contre une loi de finances controversée, plus de 60 personnes avaient été tuées, et des dizaines d’autres enlevées. Africanews

Kenya: l’interdiction de diffuser en direct les manifestations révoquée par la justice, trois médias retrouvent leur signal
Au Kenya, les trois chaînes de télévision NTV, KTN et K24 ont finalement retrouvé leur signal. Elles avaient été suspendues mercredi après-midi pour avoir bravé une directive de l’autorité des communications interdisant la couverture en direct des manifestations. Cette mesure a finalement été révoquée par une haute cour de justice à Nairobi. Le juge Chacha Mwita a estimé que la directive de l’autorité des communications représentait une « violation potentielle de la Constitution et de la liberté des médias. » L’initiative de l’autorité des communications a provoqué une véritable vague d’indignation. Dans un communiqué, le groupe Média Nation, propriétaire notamment de la télévision NTV, a dénoncé une « action futile, illégale et un abus de pouvoir. » Le groupe de travail sur la réforme de la police, une coalition d’une dizaine d’organisations de la société civile, a quant à lui estimé que l’autorité des communications franchissait « un pas dangereux vers la suppression des libertés fondamentales au Kenya. » Ce n’est pas la première fois que les autorités kényanes s’en prennent aux médias. En 2018, après l’élection à la présidence d’Uhuru Kenyatta, trois chaines de télévision avaient été suspendues pour avoir diffusé, la prestation de serment fantoche de l’opposant Raila Odinga, qui contestait le scrutin. RFI

Nigeria : une centaine de morts dans des affrontements entre un gang et des forces de sécurité
Plus d’une centaine de membres d’un gang criminel ont été tués lors d’affrontements avec des forces de défenses locales soutenues par le gouvernement dans l’Etat de Zamfara, dans le nord-ouest du Nigeria. Ils n’ont toutefois pas réussi à neutraliser leur chef, Bello Turji, connu pour ses atrocités. Mardi 24 juin, des membres de la Garde civile de protection de Zamfara (CPG) – une milice gouvernementale – ont pris d’assaut le bastion de Bello Turji et ont engagé ses combattants dans une fusillade qui a duré plusieurs heures. Ahmad Manga, conseiller à la sécurité du gouverneur de l’Etat de Zamfara, a ajouté qu’au moins 20 membres des milices et des groupes d’autodéfense ont été tués dans les combats dont Bashari Maniya, un ancien bandit repenti. Ahmad Manga précise que la CPG était soutenue par la police secrète nigériane et des milices antidjihadistes de l’Etat de Borno, dans le Nord-Est, où elles aident l’armée à combattre les groupes djihadistes. L’attaque a été menée par Bashari Maniya, qui aidait l’armée et la milice à lutter contre les gangs…La coopération croissante entre les gangs criminels motivés par l’appât du gain et les djihadistes menant depuis seize ans une insurrection armée pour instaurer un califat dans le Nord-Est a aggravé la situation et intensifié les attaques. Les violences, qui ont débuté par des affrontements entre éleveurs peuls et agriculteurs pour le contrôle des ressources, ont évolué vers un conflit plus large alimenté par le trafic d’armes. Au fil des années, Turji a pris le contrôle des districts d’Isa, Goronyo et Sabon Birni, où il impose des taxes aux communautés et mène des raids meurtriers contre celles qui refusent de payer, sans épargner femmes et enfants. En mai, il avait contraint plus de 5 000 villageois à fuir leurs foyers après qu’il les a menacés de les attaquer. Le Monde avec AFP

Cinq gendarmes ivoiriens interpellés par des Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs de l’armée burkinabée
Cinq gendarmes ivoiriens ont été interpellés samedi 21 juin par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils de l’armée du Burkina Faso, près de la frontière entre les deux pays dont les relations sont glaciales, a annoncé une source gouvernementale ivoirienne mercredi à l’Agence france-Presse (AFP). Le Burkina Faso, dirigé par une junte autoritaire et souverainiste, accuse régulièrement son voisin ivoirien de chercher à le déstabiliser, ce qu’Abidjan nie. Le lieu exact de l’arrestation n’est pas confirmé, mais, selon la source gouvernementale, « les VDP ne se hasarderaient pas à entrer en territoire ivoirien pour arrêter des forces de sécurité ivoiriennes ». « De mon point de vue, lesdits gendarmes ont franchi le territoire burkinabé », ajoute-t-elle. Les autorités ivoiriennes ont contacté celles de Ouagadougou pour demander que les gendarmes leur soient remis, a-t-on appris de même source, qui rappelle qu’il y a deux mois des VDP arrêtés côté ivoirien avaient été rendus au Burkina Faso. En septembre 2023, deux gendarmes ivoiriens avaient été interpellés au Burkina Faso et étaient restés détenus pendant plus d’un an. La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, qui partagent une frontière poreuse de quelque 600 kilomètres, entretiennent des relations tendues depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine putschiste, Ibrahim Traoré, en septembre 2022. Le Monde avec AFP

Ouganda : l’opposant Bobi Wine veut être candidat à la présidentielle de 2026
Le principal parti d’opposition ougandais a annoncé mercredi 25 juin l’intention de son chef, Bobi Wine, déjà candidat en 2021 face au président Yoweri Museveni, de concourir à nouveau lors du prochain scrutin à hauts enjeux de 2026. Museveni, président de l’Ouganda depuis quatre décennies, a annoncé il y a deux jours son intention de se représenter…Ancien chanteur âgé de 43 ans, Bobi Wine est devenu le principal visage de l’opposition au régime de Yoweri Museveni, qui dirige l’Ouganda d’une main de fer depuis 1986. Il a été arrêté ou assigné à résidence à de multiples reprises ces dernières années, et le fils et héritier de Yoweri Museveni et chef de l’armée, Muhoozi Kainerugaba, l’a plusieurs fois publiquement menacé. Au début de mai, ce dernier avait affirmé avoir capturé le chef de la sécurité de Bobi Wine, Eddie Mutwe, et le détenir « dans [son] sous-sol »…Les Nations unies et plusieurs organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude concernant la répression de l’opposition à l’approche de l’élection présidentielle. Le Monde avec AFP

Cameroun: l’ex-ministre et proche de Paul Biya, Issa Tchiroma Bakary, annonce sa candidature à la présidentielle
Au Cameroun, Issa Tchiroma Bakary, l’ex-ministre démissionnaire de l’Emploi et de la Formation professionnelle est désormais candidat déclaré à l’élection présidentielle. C’est par une « Lettre aux Camerounais » qu’il a annoncé son ambition 24h à peine après son départ du gouvernement et sa rupture avec le président Paul Biya, dont il était l’un des principaux alliés. La lettre compte 24 pages. Elle s’ouvre par un hommage à ceux que le rédacteur appelle « les pères fondateurs de la nation » et dont il convoque l’esprit face « au péril d’un régime à bout de souffle », écrit-il. Le texte est parcouru de dénonciations des dysfonctionnements d’un système auquel il a appartenu pendant de longues années. Issa Tchiroma confesse alors : « J’ai connu le pouvoir et j’en ai mesuré les limites ». Il adresse ensuite une pique à l’endroit du président Paul Biya en écrivant qu’un « pays ne peut exister au service d’un homme. Il doit vivre au service de son peuple ». Fort de ces constats, l’ancien porte-parole du gouvernement propose sa candidature à la présidence. Un scrutin qu’il considère comme une « chance historique ». Cette longue lettre aux Camerounais présente aussi de larges pans du programme avec lequel Issa Tchiroma compte aller à la quête des suffrages. Ainsi, dans ce texte, il fait part du train de réformes qu’il envisage comme le retour à une forme de « fédéralisme choisi ». RFI

En Guinée, des experts de l’ONU s’inquiètent des disparitions forcées et interpellent les autorités
Abdoul Sacko, Oumar Sylla, et Mamadou Billo Bah. Trois noms qui suscitent les plus vives inquiétudes du côté des experts des Nations unies sur les questions de droits humains en Guinée. Un seul d’entre eux, le premier, a pour le moment été retrouvé. En avril dernier, un groupe d’experts de l’ONU a écrit une lettre aux autorités guinéennes pour soulever la question des cas présumés de disparition forcée dans le pays. La lettre commune, laissée sans réponse, a été rédigée par trois rapporteurs spéciaux de l’ONU sur la torture, la liberté d’association et les défenseurs des droits de l’homme, ainsi que par le groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées. Après soixante jours sans que le gouvernement guinéen ne se manifeste, elle a été publiée. Dans ce document, les spécialistes expriment leur inquiétude quant aux « allégations d’enlèvement, de disparition forcée et de torture du défenseur des droits de l’homme Abdoul Sacko, ainsi que la disparition forcée prolongée des défenseurs des droits humains Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah ». Si ces allégations devaient être confirmées, ont-ils écrit, « le gouvernement aurait gravement violé les droits humains fondamentaux et ses engagements en matière de droit international des droits de l’homme ». Abdoul Sako, opposant connu à la junte militaire, a été enlevé à son domicile, le 19 février, par une dizaine de ravisseurs masqués. Le coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée a été retrouvé quelques heures plus tard abandonné en brousse, sévèrement battu. Selon son avocat, il était alors dans un état « critique », et avait été « torturé ». Jeune Afrique avec AFP

Burkina Faso : Une délégation parlementaire russe attendue en juillet
Une délégation du groupe d’amitié parlementaire russe est attendue à Ouagadougou en juillet prochain, dans le cadre du renforcement de la coopération entre le Burkina Faso et la Fédération de Russie. Cette visite portera notamment sur le développement des échanges parlementaires et la formation de cadres et d’étudiants burkinabè. L’annonce a été faite par le député de la Douma Dmitri Ivanovitch Savelev, coordonnateur du Groupe d’amitié parlementaire Burkina-Russie, à l’issue d’une rencontre avec le ministre burkinabè de l’Énergie, Yacouba Zabré Gouba, en marge du 28e Forum économique international de Saint-Pétersbourg. « En juillet, une délégation du Centre de diplomatie publique se rendra à Ouagadougou pour discuter de l’augmentation du nombre d’étudiants burkinabè en Russie et du renforcement de la coopération dans la formation des cadres », a indiqué M. Savelev. Selon Savelev, la Russie considère le Burkina Faso comme un pays ami, et le développement des relations bilatérales est désormais une priorité d’ordre stratégique pour Moscou. Sahel Intelligence

Climat politique en Tanzanie: la 30e conférence du barreau d’Afrique de l’Est déplacée à Addis-Abeba
Initialement prévue à Zanzibar, en Tanzanie, la 30ᵉ conférence du barreau d’Afrique de l’Est, aussi connue sous le nom de l’ « East Africa law society » (l’EALS), se tiendra finalement à Addis-Abeba, en Éthiopie. Une décision motivée par un contexte politique jugé préoccupant et des violations des droits humains dénoncées au niveau international. Dans un communiqué, l’organisation explique ce changement par « les développements récents, dont l’élection présidentielle à venir en Tanzanie autour de la même période », qui l’ont poussée à « reconsidérer le lieu de la conférence ». Une décision visant à « garantir la sécurité et le confort » de tous les membres, précise Ramadhan Abubakar, président du barreau d’Afrique de l’Est. Sans le mentionner explicitement, le document fait écho à plusieurs incidents récents liés aux droits de l’homme. Le mois dernier, deux célèbres avocats kenyans ont été déportés peu après leur arrivée à Dar es Salam, alors qu’ils venaient assister au procès de l’opposant Tundu Lissu, détenu depuis avril pour trahison – une accusation passible de la peine de mort en Tanzanie. Dans la même période, un activiste kenyan et une militante ougandaise ont également été arrêtés. Ils affirment avoir été torturés et agressés sexuellement avant d’être déportés. Des violations dénoncées au conseil des droits de l’Homme des Nations Unies. RFI

Libye: Saddam Haftar reçu en Egypte pour renforcer les relations entre les deux pays
Le chef d’état-major des forces armées égyptiennes a reçu, au Caire, mardi 24 juin, le militaire libyen Saddam Khalifa Haftar, commandant des forces terrestres de l’Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par l’homme fort de l’est libyen, son père, Khalifa Haftar. Cette visite clôt une période de tension et de conflit latent entre les deux parties, en raison de différends sur les dossiers régionaux. Cette rencontre militaire égypto-libyenne renouvelle en quelque sorte l’alliance entre l’est libyen et le Caire, après plusieurs mois de froid. Elle intervient dans une période de grands développements politiques et militaires dans la région. En invitant Saddam Haftar, l’héritier probable du pouvoir de son père, le Caire voudrait renforcer son rôle et renouer une relation forte avec les autorités de l’est libyen. Au ministère de la Défense égyptienne, un accueil officiel et très chaleureux a été réservé. Les deux hymnes nationaux ont été joués et la garde d’honneur exposée. Saddam Haftar était accompagné d’une grande délégation militaire. Au-delà du protocole, certains analystes égyptiens voient dans cet accueil chaleureux réservé à Saddam Haftar un message adressé à Abou Dhabi, pour dire que le Caire reste un acteur majeur dans le dossier libyen. L’Égypte craint pour la sécurité à sa frontière ouest. Le triangle frontalier entre elle, la Libye et le Soudan est passé, il y a deux semaines, sous le contrôle des paramilitaires soudanais, en guerre contre l’armée. Cela constitue une grande source d’inquiétude pour le Caire. Elle craint que sa frontière ne soit déstabilisée et cherche à impliquer Saddam Haftar dans les efforts sécuritaires. RFI