Manifestations au Kenya : 22 personnes sont mortes, d’après un organisme de défense des droits humains
Assez calmes depuis une semaine, les manifestations ont tourné au drame au Kenya. Vingt-deux personnes ont été tuées lors des rassemblements contre le gouvernement, a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 26 juin, Roseline Odede, la présidente de la Kenya National Human Rights Commission (KNHRC). Mme Odede a affirmé que son organisation avait « ouvert une enquête ». Un précédant bilan donné par l’Association médicale du Kenya avait fait état d’au moins treize morts à la suite de cette journée qui a viré au chaos. Les journaux kényans ont été choqués par les violences qui ont eu lieu au cours des manifestations. Mercredi 26 juin, le quotidien The Standard a titré son numéro « Morts, désordre », tandis que le Daily Nation a qualifié la situation de « Pandémonium » [capitale de l’enfer], estimant que « les fondations du pays ont été profondément ébranlées », avec plusieurs morts et des scènes de chaos dans le centre de la capitale, Nairobi…Les rassemblements, principalement menés par des jeunes, avaient pourtant débuté la semaine dernière dans le calme. Des milliers de personnes, défilant à Nairobi et dans d’autres villes du pays, protestaient contre les nouvelles taxes prévues dans le budget 2024-2025, actuellement débattu au Parlement. La tension est brusquement montée, mardi 25 juin, alors que les opposants manifestaient pour la troisième fois en huit jours. Selon des ONG, dont la branche kényane d’Amnesty International, la police a tiré à balles réelles pour tenter de contenir la foule, qui a forcé les barrages de sécurité pour pénétrer dans l’enceinte du Parlement. Le Monde avec AFP
Afrique du Sud: les députés du MK mettent fin à leur boycott et prêtent serment
Les 58 députés du parti MK de Jacob Zuma ont finalement prêté serment à l’Assemblée nationale, 10 jours après la cérémonie officielle. S’ils ne reconnaissent toujours pas les résultats des élections générales, ils ont décidé d’incarner l’opposition au pouvoir alors que se profile la création d’un gouvernement d’union nationale très élargi…Figure des réseaux sociaux, Duduzile Zuma, la fille de l’ancien président Jacob Zuma, fait son entrée dans l’arène politique. Elle rejoint l’ancien juge John Hlophe. Ce juge controversé qui fut le premier de l’histoire à être destitué par l’Assemblée nationale. Le voilà devenu parlementaire. Alors que le parti MK veut la suppression de la Constitution, ses députés ont juré de respecter et d’être fidèles à la loi suprême. « Nous ne sommes pas des hooligans » a déclaré John Hlophe qui devient le chef de l’opposition. Le MK devrait s’associer avec d’autres partis, dont les Combattants pour la liberté économique (EFF) de Julius Malema pour occuper 100 sièges. C’est peu face à la coalition gouvernementale des 10 partis qui est en train de se former et qui rassemble plus des deux tiers des sièges des 400 sièges. Mais cette coalition n’a toujours pas formé de gouvernement, une semaine après l’inauguration du président Cyril Ramaphosa. Un signe de fragilité que ses opposants guettent avec intérêt.Ils espèrent que ce gouvernement d’union nationale, un alliage hétéroclite et inédit s’effondrera rapidement. RFI
La CPI rend son verdict contre un djihadiste pour « des crimes inimaginables » à Tombouctou
La Cour pénale internationale (CPI) rend, mercredi 26 juin, son verdict contre un chef de la police islamique accusé de « crimes inimaginables » dans la légendaire ville sanctuaire malienne de Tombouctou, théâtre d’une vague de terreur et de destructions en 2012 et 2013. Al-Hassan Ag-Abdoul Aziz Ag-Mohamed Ag-Mahmoud, dit Al-Hassan, 46 ans, est jugé pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité », dont des actes de torture, viols, esclavage sexuel et destruction de mausolées. Pendant le procès, ouvert en 2020, un avocat de victimes a affirmé que les habitants de cette ville du nord-ouest du Mali vivaient toujours dans la peur, plus d’une décennie après les faits…Sous le joug djihadiste, une vague de destructions s’est abattue en 2012 et en 2013 sur Tombouctou, fondée entre le Ve et le XIIe siècles par les tribus touareg et surnommée « la ville des 333 saints » pour le nombre de sages musulmans qui y sont enterrés. Al-Hassan est également accusé d’avoir contribué à la démolition du patrimoine culturel de Tombouctou, aussi surnommée « la perle du désert ». Commissaire de la police islamique, Al-Hassan a lui-même procédé à des arrestations, mené des enquêtes au cours desquelles des suspects ont été torturés, et participait personnellement à la mise en œuvre de châtiments corporels, selon l’accusation. Le Monde avec AFP
Un collectif et HRW dénoncent l’incarcération de 10 opposants maliens
Un collectif de partis maliens opposés à la junte et l’ONG Human Rights Watch ont dénoncé mardi l’incarcération de dix opposants comme une nouvelle attaque du pouvoir contre les libertés. Dix membres du collectif ont été placés en détention lundi après avoir été arrêtés le 20 juin alors qu’ils participaient à une rencontre chez l’un des leurs à Bamako. Les colonels qui ont pris en 2020 ont suspendu les activités des partis en avril, dans un nouvel acte de répression contre toute forme d’opposition…HRW s’est élevée dans un communiqué contre une « nouvelle attaque des autorités contre l’opposition ». « Depuis le coup d’État militaire (de 2020), la junte malienne a intensifié sa répression de la dissidence pacifique, l’opposition politique, la société civile et les médias », dit-elle. « Les autorités ont dissous des organisations politiques et de la société civile, ont fait disparaître de force un lanceur d’alerte et ont arrêté des journalistes », ajoute-t-elle. HRW réclame la libération immédiate de « toutes les personnes arrêtées à tort ». AFP
Guinée : un général, ancien numéro deux de la junte, meurt en détention
L’ancien chef d’état-major de l’armée guinéenne et ex-numéro deux de la junte au pouvoir est mort en détention des suites probables d’un traumatisme psychologique et d’un « stress prolongé », a annoncé la justice militaire mercredi 26 juin. Le général Sadiba Koulibaly, second du général Mamadi Doumbouya lors du coup d’Etat de septembre 2021, avait été condamné le 14 juin à cinq ans de prison ferme pour désertion et détention illégale d’armes par un tribunal militaire. Il est mort le 24 juin, a annoncé le parquet militaire dans un communiqué qui suggère qu’il avait auparavant été transféré à l’hôpital. L’autopsie ordonnée par la justice militaire à l’hôpital Ignace-Deen de Conakry conclut que « le décès pourrait être imputable à un psychotraumatisme important et à un stress prolongé » qui ont causé un arrêt cardiaque, précise le communiqué. Ses défenseurs avaient dénoncé son procès en criant à la machination. Son décès survient dans une période de forte crispation intérieure, au moment où l’opposition critique un exercice du pouvoir autoritaire et solitaire par le général Mamadi Doumbouya, aujourd’hui investi président. Le Monde avec AFP
La Mauritanie, rare pôle de stabilité au Sahel, élit son président samedi
Les Mauritaniens élisent leur prochain président samedi. Le sortant Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani part grand favori pour rester à la tête de ce vaste pays désertique qui a réussi à contenir la propagation jihadiste à la différence de ses voisins sahéliens. Environ 1,94 million d’électeurs sont appelés à choisir parmi sept candidats, tous des hommes, lequel dirigera pendant cinq ans la Mauritanie, rare pôle de stabilité en Afrique de l’Ouest et futur producteur de gaz. « Cette élection est charnière dans l’histoire politique de la Mauritanie », explique à l’AFP Abdellahi Ewah, professeur à l’université de Nouakchott, qui se présente comme soutien du président. Elle permettra d' »enraciner la stabilité », dit-il. La Mauritanie n’a plus connu d’attaque sur son sol depuis 2011 alors qu’elles abondent au Mali proche et au Sahel. Tandis que les militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger ne donnent aucun signe d’être prêts à rendre le pouvoir pris par la force depuis 2020, la Mauritanie prolonge avec l’élection le mouvement qui l’a vu en 2019 organiser sa première transition entre deux présidents élus depuis l’indépendance vis-à-vis de la France. Le pays est aussi devenu « très important pour la sécurité énergétique de l’Europe car il va devenir producteur de gaz et est très prometteur en termes d’hydrogène vert, une énergie appelée à remplacer les énergies fossiles », souligne Abdellahi Ewah…Les observateurs jugent possible une victoire de M. Ghazouani dès le premier tour, devant les divisions de l’opposition et la disproportion des moyens à l’avantage du sortant. L’opposition a dénoncé une « élection unilatérale » et accusé la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de « ne rien faire pour en assurer le bon déroulement ». AFP
Présidentielle en Mauritanie: à Nouakchott, l’opposant Biram Dah Abeid organise plusieurs meetings
En Mauritanie, c’est la dernière ligne droite avant la présidentielle de ce samedi 29 juin. Les candidats qui font campagne depuis une dizaine de jours dans tout le pays reprennent le chemin de la capitale. Lundi 24 juin, dans la soirée, le parti du militant des droits humains et figure de l’opposition Biram Dah Abeid, arrivé deuxième en 2019, avait organisé des meetings dans plusieurs quartiers de Nouakchott. Reportage dans le quartier populaire de Sebkha…Sur l’estrade, les cadres du parti se succèdent. Pour de nombreux Mauritaniens, le militant anti-esclavagiste incarne la garantie d’une plus grande égalité entre citoyens, comme l’explique Babou Abdou, secrétaire général du mouvement Ira…Ce mardi 25 juin dans la soirée, le candidat Biram Dah Abeid a fait la tournée de différents rassemblements dans la ville avant son meeting de fin de campagne aujourd’hui. RFI
RDC: la Mission de l’ONU finalise son retrait du Sud-Kivu
La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a fermé mardi son bureau de Bukavu, quartier général de ses opérations dans le Sud-Kivu (Est) depuis plus de 20 ans, poursuivant le retrait réclamé par Kinshasa qui la juge inefficace. La Monusco avait annoncé la fin de ses opérations au Sud-Kivu le 30 avril, ne laissant dans la province, disait-elle, que les effectifs nécessaires pour assurer la sécurité de ses installations jusqu’à la fin de son retrait. Acté en décembre dernier par le Conseil de sécurité, le désengagement total de la Monusco a été prévu en trois phases, la première concernant le Sud-Kivu…La Monusco a « transféré aux autorités nationales ou fermé sept bases ou sites » du Sud-Kivu (Baraka, Bukavu, Bunyakiri, Kamanyola, Kavumu, Rutemba, Sange) et 15 autres installations, a précisé la mission dans un communiqué. Il reste trois bases (Mikenge, Minembwe, Uvira) qui, bien qu’ayant cessé leurs opérations selon la Monusco, doivent être transférées à l’armée congolaise « dans les prochaines semaines », ajoute le texte. Le premier transfert avait eu lieu le 28 février à Kamanyola, lorsque la police congolaise avait pris possession de la base de l’ONU dans cette localité proche des frontières rwandaise et burundaise. La cheffe de la Monusco, Bintou Keita, a estimé mardi, lors d’une cérémonie à l’aéroport de Kavumu, près de Bukavu, que la première phase du désengagement a été « largement réussie »…Le Nord-Kivu est en proie depuis fin 2021 à une rébellion menée par le « M23 » (Mouvement du 23 mars) qui, avec le soutien d’unités de l’armée rwandaise, s’est emparé de vastes pans de territoire. Avant le lancement de son désengagement, la Monusco comptait environ 15.000 Casques bleus. AFP
Grands Lacs: pas de consensus européen sur le nom de l’envoyé spécial de l’UE pour le conflit dans l’Est de la RDC
Les ministres européens des Affaires étrangères se sont réunis à Luxembourg ce lundi et un point à l’ordre du jour a particulièrement attiré l’attention, à savoir le débat sur la situation dans la région des Grands Lacs. Les 27 s’alarment à nouveau de l’état de conflit chronique dans l’est de la RDC. Cette situation est largement connue des Européens qui ont, à ce sujet, décidé de longue date de nommer un envoyé spécial chargé de l’ensemble de la région. Mais, à Luxembourg, les 27 ont été obligés de constater l’impasse car cette nomination dépend de l’attitude à adopter vis-à-vis du Rwanda et c’est une ligne de fracture au sein de l’UE…Dans ce contexte, dès février 2023, les 27 avaient décidé de nommer un envoyé spécial pour les Grands lacs, avec mandat sur le Burundi, le Rwanda, l’Ouganda et l’Est de la RDC. Le processus de sélection, qui s’apparente à un parcours du combattant, a retenu deux noms dont celui de l’ancien ministre finlandais des Affaires étrangères, non francophone, qui a retiré sa candidature. C’est le diplomate belge Bernard Quintin qui a été sélectionné. Mais ce directeur général adjoint pour l’Afrique au sein du SEAE, la diplomatie européenne, n’a finalement pas été nommé lundi suite à des pressions rwandaises – alors que la nomination était encore censée être confidentielle. RFI
Le Président Tshisekedi immortalisé au Tchad
Le président Félix Tshisekedi a inauguré, mardi 25 juin, une avenue rebaptisée en son nom par les autorités tchadiennes, au cœur de la capitale Ndjamena. C’est pour saluer son implication comme facilitateur de la Communauté Economique des États d’Afrique Centrale (CEEAC) dans la résolution pacifique de la crise politique au Tchad, selon la Présidence congolaise. En raison de son rôle joué en tant que facilitateur du processus de transition tchadien, Félix Tshisekedi a été élevé au rang de « Grand-Croix » dans l’Ordre national du Tchad, la plus grande décoration honorifique de ce pays. C’est depuis lundi dernier que le chef de l’Etat congolais a entamé une visite d’État à Ndjamena. Ce périple est axé sur le renforcement des liens d’amitié et de coopération entre Kinshasa et N’djamena. Le président tchadien, Mahamat Idriss Deby avait participé, en janvier dernier, à la cérémonie de prestation de serment de son homologue congolais, Félix Tshisekedi au stade des Martyrs. Radio Okapi
Somalie: Bilan Media, un média 100% féminin remporte un prix consacré à la liberté de la presse
Bilan Media a reçu la semaine dernière le prix de la liberté de la presse de One World Media, une ONG britannique qui soutient les médias indépendants dans les pays du sud. Composée de six femmes âgées de moins de trente ans, la rédaction de Bilan Media donne la priorité aux sujets de société dans un pays à la fois très conservateur et dangereux pour les journalistes. « Bilan » signifie « Lumière » en somali. Lancé il y a deux ans avec le soutien du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ce média unique en son genre ose s’attaquer à des sujets tabous comme l’addiction à la drogue, les violences familiales ou encore l’exclusion des personnes séropositives. À travers des contenus diffusés à la télévision, à la radio et sur internet – via des médias partenaires – les six journalistes ont réussi à imposer de nouveaux thèmes dans le débat public. Et ce, malgré les menaces qui pèsent sur les journalistes dans leur pays, le plus dangereux en Afrique pour les journalistes, selon Reporters sans frontières (RSF). Peu avant le lancement du média, une journaliste de la rédaction avait survécu à un attentat perpétré par les shebabs, qui ne supportaient pas qu’elle exerce ce métier. Le jury de One World Media a récompensé Bilan Media pour son travail en faveur de la liberté de la presse en Somalie et son impact à l’international. La rédaction produit en effet des contenus pour de grands médias européens comme The Guardian et la BBC au Royaume-Uni. RFI