Revue de presse du 26 juin 2023

Présidentielle en Sierra Leone : la police disperse des opposants dans l’attente des résultats
La police sierra-léonaise a annoncé, dimanche 25 juin dans la soirée, avoir utilisé des bombes lacrymogènes pour disperser des opposants à Freetown, au lendemain de l’élection présidentielle, qui s’est déroulée globalement dans le calme et dont le décompte des voix se poursuit. Le principal adversaire du président sortant Julius Maada Bio dans cette élection, l’opposant Samura Kamara, a indiqué sur Twitter que des balles avaient visé le siège de son parti dans la capitale. Sidie Yahya Tunis, un porte-parole du Congrès de tout le peuple (APC), le parti de Samura Kamara, a affirmé à l’AFP qu’une femme était morte dans cet incident. « Elle était au rez-de-chaussée dans l’unité médicale. Elle est infirmière. Nous avons un petit dispensaire dans notre siège où elle travaillait », a-t-il dit dimanche soir. … Le réseau ouest-africain pour la construction de la paix, un autre groupe d’observateurs, a affirmé samedi que le vote avait été « relativement pacifique », reprenant un constat similaire de la commission électorale. La commission a toutefois indiqué samedi que des agents électoraux avaient été attaqués par des inconnus dans certaines zones. France24 avec AFP

Rébellion avortée de Wagner: quelles suites pour le groupe paramilitaire russe en Afrique?
De Bangui à Bamako en passant par le désert libyen, les mercenaires déployés par Wagner en Afrique doivent être les premiers à s’interroger sur l’avenir de leur patron. Jusque-là, aucun mouvement particulier n’a été signalé. Les employés du groupe, habitués à travailler en autonomie, poursuivent leurs activités : la sécurité, l’exploitation et l’exfiltration des ressources naturelles, et les manœuvres informationnelles. … Le chercheur Thierry Vircoulon, lui, voit quatre scenarios possibles : la reprise totale des activités du groupe par le gouvernement russe ; son remplacement par d’autres compagnies privées proches du ministère de la Défense ; la division des opérations avec la possibilité pour Evgueni Prigojine de garder ses affaires en Afrique, s’il abandonne ses troupes déployées en Ukraine ; enfin, le maintien de la situation en l’état. Cette dernière option est la moins plausible, selon le chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l’Institut français de relations internationales. Wagner ne peut pas se passer du soutien logistique de l’armée russe dans ses opérations africaines. Mais, en cas de démantèlement, la Russie ne laissera pas le terrain inoccupé : les gains politiques, économiques et diplomatiques obtenus cette dernière décennie sont importants pour Moscou. RFI

État russe ou Wagner: «Pour les autorités politiques au Mali, il faudra choisir un camp»
« Cela a sans doute fait réfléchir les autorités maliennes, qui avaient changé complètement de stratégie en s’orientant vers la Russie, qui serait un partenaire stratégique, un partenaire fiable, explique-t-il à David Baché. Il s’agit d’une crise entre le pouvoir actuel de Poutine et le groupe Wagner qui est présent au Mali, bien que les autorités maliennes les qualifient [les membres de Wagner, Ndlr] d’instructeurs russes. Donc, même s’il est encore tôt pour tirer des conclusions, quelles que soient les suites, il va s’agir pour les autorités politiques au Mali de choisir un camp. Celui de Poutine ou celui de Prigojine ». Oumar Berté poursuit : « L’État malien est en effet aujourd’hui engagé dans un double partenariat, avec l’État russe – le camp Poutine – et avec le groupe Wagner – le camp Prigojine. Ce qui jusqu’à présent ne faisait pas grande différence, mais qui pourrait changer si les deux camps ne se réconciliaient pas durablement. » RFI

Référendum constitutionnel au Mali : … l’opposition dénonce « le pire scrutin de l’histoire »
« Ce score, digne de la Corée du Nord, révèle l’ampleur des fraudes qui ont eu lieu. C’est une honte pour notre pays », fustige le cadre d’un parti politique ayant souhaité conserver l’anonymat. Comme lui, depuis le jour du vote, certaines organisations politiques ou de la société civile ont dénoncé des irrégularités lors de ce scrutin, le tout premier organisé par la junte, arrivée au pouvoir par deux coups d’Etat en août 2020 et en mai 2021. Le projet de nouvelle loi fondamentale malienne renforce les pouvoirs du président, dégage les putschistes de toute poursuite judiciaire et pourrait aussi permettre à la junte de présenter certains de ses membres à la future élection présidentielle prévue en février 2024. … « Les résultats de ce référendum, que les autorités actuelles n’avaient de toute façon pas la légitimité d’organiser, sont vraiment scandaleux », considère Youssouf Daba Diawara. Pour le coordinateur général de la CMAS, joint par Le Monde, ce scrutin est un « acte de désaveu » pour les militaires au pouvoir, qui « montre que la majorité du peuple malien ne soutient pas leur projet de Constitution ». … Si Kidal ne pèse pas lourd dans la balance électorale – à peine 0,5 % du total des électeurs, la tenue ou non du vote dans cette région représente un enjeu de taille et a ainsi donné lieu, ces derniers jours, à des déclarations contradictoires. « S’il était établi qu’aucun vote n’a pu se tenir dans la région de Kidal, le scrutin tout entier pourrait être considéré comme invalide, car la Constitution en vigueur précise que le peuple tout entier doit pouvoir s’exprimer et qu’aucune procédure de révision constitutionnelle ne peut avoir lieu lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire », souligne un observateur électoral. Le Monde

Conflit au Soudan : l’armée en infériorité numérique dans les rues de Khartoum
Les bataillons d’infanterie de l’armée soudanaise sont en très petit nombre dans les rues de Khartoum au cours des deux mois de conflit qui ont fait rage dans le pays, laissant une grande partie de la capitale sous le contrôle des forces paramilitaires rivales, les Forces de soutien rapide (FSR). L’armée est pourtant composée d’environ 200 000 soldats, soit à peu près le double des FSR. Pourtant, l’armée est largement dépassée dans les rues de Khartoum, ainsi que dans les deux villes situées de l’autre côté du Nil, Bahri et Omdurman. Les combattants des FAR se déplaçaient initialement dans les trois villes à bord de leurs pick-up armés, mais ils utilisent désormais principalement des voitures ordinaires. Un grand nombre de personnes se sont plaintes sur les médias sociaux du vol de leur voiture par les forces de sécurité. On soupçonne les forces de sécurité de les utiliser pour éviter d’être touchées par les frappes aériennes. La puissance aérienne étant sa plus grande force, l’armée n’a cessé de mener des frappes pour affaiblir les forces de sécurité. Bien qu’elles aient tué des centaines de civils, elles n’ont pas empêché les paramilitaires d’avancer à Khartoum, Bahri et Omdurman. BBC

Le Tchad appelle à l’aide internationale face à l’afflux de réfugiés soudanais
Le Tchad, où de nouveaux réfugiés fuyant la guerre au Soudan affluent par dizaines de milliers, a réclamé, samedi 24 juin, une « aide massive » de la communauté internationale, qu’il accuse de le « laisser presque seul » face à une crise humanitaire « sans précédent ». « La mobilisation de la communauté internationale (…) n’est pas à la hauteur de la mobilisation observée sous d’autres cieux, laissant le Tchad presque seul face à l’accueil des réfugiés en épuisant au maximum ses ressources propres », a asséné, samedi, devant les diplomates et représentants des organisations internationales le premier ministre Saleh Kebzabo. Début juin déjà, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) avait sonné l’alarme en annonçant que plus de 100 000 Soudanais, essentiellement des femmes et des enfants venus du Darfour, avaient traversé la frontière dans l’est du Tchad en un mois et demi de conflit. Venant s’ajouter à plus de 680 000 réfugiés déjà présents dans ce pays semi-désertique d’Afrique centrale, dont 60 % de Soudanais. Le Monde avec AFP

Au Kenya, «le retour de la terreur» après une attaque des shebabs ayant fait cinq morts
Le Kenya est frappé depuis plusieurs semaines par une recrudescence des attaques des jihadistes somaliens shebabs, affiliés à al-Qaïda. Ce 24 juin 2023, cinq personnes ont été tuées dans la région de Lamu au cours d’une attaque d’une rare violence, la dernière d’une série qui, en moins d’un mois, a fait une vingtaine de morts dans les rangs de forces de sécurité. Le quotidien kényan The Daily Nation titre ce 26 juin 2023 en gros caractères : « Le retour de la terreur ». Ce week-end, le Kenya a effet, une fois de plus, été endeuillé par une attaque revendiquée par les shebabs. Cette fois, ce sont des civils qui ont été ciblés. Deux villages de la région de Lamu ont été investis par un commando d’une trentaine d’hommes armés de fusils-mitrailleurs et de machettes, samedi en début de soirée. Les femmes ont été enfermées dans les maisons et les hommes sortis de force et ligotés. Certains ont alors été égorgés, d’autres décapités. La police a dénombré cinq morts, dont un lycéen. Un habitant a raconté que les assaillants avaient également pillé des maisons et mis le feu à un magasin. RFI

Énergies propres : urgence signalée pour l’Afrique
« Il faudrait au moins tripler les investissements annuels dans les énergies propres au sein des économies » émergentes et en développement afin de faire face aux besoins croissants en énergie et de s’aligner sur les objectifs climatiques définis dans l’accord de Paris », plaident l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et la Société financière internationale, filiale de la Banque mondiale dédiée au privé. Dans un rapport commun publié à l’orée du sommet pour un nouveau pacte financier mondial organisé à Paris ces 22 et 23 juin, les deux institutions estiment que les investissements devront pour l’ensemble de ces pays passer de 770 milliards de dollars en 2022 à au moins 2 800 milliards de dollars d’ici au début des années 2030. Le Point

Le Centre gabonais des élections annonce le calendrier électoral pour les élections générales
Le fait marquant de ce calendrier, c’est la tenue le même jour de l’élection présidentielle, des législatives et des locales. C’est une grande première au Gabon. Le calendrier électoral démarre le 11 juillet avec le dépôt des candidatures. Un mois plus tard, c’est-à-dire, le 11 août s’ouvrira la campagne pour l’élection présidentielle. Les candidats aux législatives et aux locales entreront en campagne le 16 août. Celle-ci prendra fin le vendredi 25 août. Le vote pour les trois scrutins se déroulera le 26 août. … Dans tous les cas, le gouvernement n’a pas une grande marge de manœuvre s’il tient à organiser l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels, c’est-à-dire avant le 27 août. Un Conseil des ministres se tient ce lundi sous la présidence d’Ali Bongo. Il devrait probablement approuver ce projet de calendrier ou le modifier. RFI

Paulette Missambo : « Au Gabon, il ne suffit pas de remporter la présidentielle »
Officiellement candidate à l’élection présidentielle depuis le 20 mai, Paulette Missambo est l’une des figures de proue de la coalition Alternance 2023, dont elle a été la première présidente, jusqu’au début de mai. L’ancienne ministre d’État, qui se verrait bien quitter le siège de l’Union nationale (UN, la formation d’opposition fondée par feu André Mba Obame) pour rejoindre le Palais du bord de mer, revient pour Jeune Afrique. La présidente de l’UN n’a toutefois pas souhaité commenter le départ de deux des principaux cadres de son parti, Paul-Marie Gondjout et Chantal Myboto, en juillet 2022. Elle ne souhaite pas « leur donner plus d’importance qu’ils n’en ont ». Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous décidé de participer aux élections présidentielle, législatives et locales plutôt que de les boycotter ? … Paulette Missambo : C’est important pour nous, d’abord parce que nous retenons les leçons du passé. Après la présidentielle de 2016 qui, selon nous, avait été remportée par notre candidat [Jean Ping], un ordre de boycott avait été donné pour les élections législatives de 2018. L’Union nationale ne l’avait pas respecté car nous n’étions pas d’accord avec cette décision, qui a ouvert un véritable boulevard au pouvoir : ce dernier s’est arrogé les deux tiers des sièges au Parlement. L’opposition est en conséquence inaudible aujourd’hui à l’Assemblée. Jeune Afrique