Revue de presse du 26 juillet 2023

Situation confuse au Niger
L’accès à la présidence de la République était bloqué ce matin par la Garde présidentielle. Les raisons ne sont pas encore connues.
10hTU : Au Niger, le chef de l’Etat Mohamed Bazoum est détenu par des mutins. Nos sources indiquent aussi que les mutins retiennent également le ministre de l’Intérieur. Le nom du Général Omar Tchiani, chef de la garde présidentielle, est souvent cité dans l’affaire. Tchiani est un proche de l’ancien président Issoufou Mahamadou et était déjà chef de la garde présidentielle sous l’ancien président. Une source affirme à l’AFP qu’ »Il s’agit d’un mouvement d’humeur de la garde présidentielle, mais des pourparlers sont en cours avec le président ». Mercredi matin, tant les accès à la résidence du président nigérien, Mohamed Bazoum, qu’aux bureaux du complexe qui se trouvent dans le même périmètre, étaient interdits. Selon nos sources, la sécurité à la radio-télévision de l’Etat, l’ORTN, a été renforcée.
11h50 TU : la présidence nigérienne a déclaré dans un communiqué que certains membres de la garde présidentielle avait lancé un mouvement « anti-républicain » « en vain » et que l’armée nationale était prête à les attaquer s’ils ne revenaient pas à la raison. Le communiqué ajoute que le président Mohamed Bazoum et sa famille se portent bien après que des sources de sécurité ont déclaré que la garde présidentielle retenait Mohamed Bazoum à l’intérieur du palais présidentiel.
12h11 TU : selon nos sources, les mutins chercheraient à rallier d’autres unités de l’armée à leur mouvement.
12h35 TU : le président Bola Tinubu du Nigeria et président en exercice de la Cédéao dit suivre de près la situation au Niger et en consultations avec ses homologues de la sous -région.
12h55 TU : La commission de la Cédéao condamne la tentative de coup d’Etat au Niger. Elle tiendra tous ceux qui sont impliqués dans cet acte pour « responsables ». DW

Sommet Russie-Afrique : vers la reconfiguration des relations
Le président russe Vladimir Poutine doit rencontrer les dirigeants africains qui se réuniront en fin de semaine à Saint-Pétersbourg lors d’un sommet Russie-Afrique. 49 pays africains et 17 chefs d’Etat ont confirmé leur présence. Cette rencontre, selon cet expert Vsevolod Sviridov est une étape importante devant conduire à la reconfiguration des relations entre Moscou et le continent. Ce sommet intervient quelques semaines après que les dirigeants africains ont tenté de peser dans la recherche de la paix entre l’Ukraine et la Russie. Une délégation de chefs d’Etat s’est rendue mi-juin à Moscou et à Kiev, pour faire entendre la voix de l’Afrique dans ce conflit. … A Saint-Pétersbourg, plusieurs chefs d’Etat africains sont attendus, dont le président sud-africain Cyril Ramaphosa, pour la deuxième édition de ce sommet après une première en 2019 à Sotchi, sur la mer Noire. AfricaNews

RDC : 46 morts lors de l’attaque d’un camp de personnes déplacées
Au moins 46 personnes dont la moitié sont des enfants, ont été tuées en juin dernier lors d’une attaque menée par le groupe rebelle La Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) contre un camp de personnes déplacées dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a confirmé Human Rights Watch (HRW). « Attaquer des civils dans des camps où ils cherchent refuge contre la violence, est devenu la marque de fabrique odieuse de Codeco », a déclaré Thomas Fessy, chercheur de HRW en RDC, dans un communiqué L’organisation de défense des droits de l’homme a revu à la hausse le nombre de victimes initialement communiqué par les autorités congolaises, qui avaient chiffré le nombre de morts à 41 le 12 juin, soit le lendemain de la nuit de l’attaque. Codeco a attaqué le camp de Lala dans la province d’Ituri vers 2 heures du matin, heure locale (0000 GMT) ce matin-là, tuant 23 enfants, 13 femmes et 10 hommes, et en blessant huit autres. Sahel-Intelligence

Soudan : raids aériens et tirs d’artillerie à Khartoum, au moins 16 civils tués
La capitale est l’épicentre des violences qui opposent, depuis le 15 avril, l’armée régulière et les paramilitaires. Le conflit a déjà provoqué la mort de plus de 3 900 personnes et le déplacement de 3,3 millions d’habitants, dans le pays ou à l’étranger. Depuis plus de cent jours au Soudan, les combats font rage entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ». Mardi 25 juillet, des raids aériens et des tirs d’artillerie ont à nouveau touché la capitale, Karthoum, épicentre des violences ; au moins seize civils sont morts, a annoncé un groupe de citoyens. « Seize citoyens sont morts aujourd’hui dans cette guerre insensée », tués par des tirs qui ont touché des maisons dans le quartier d’Ombada, dans le nord-ouest de la capitale, selon le comité de résistance de ce quartier. Il s’agit de l’un des groupes de citoyens défenseurs de la démocratie qui se sont constitués pour organiser l’entraide au sein de la population. … Depuis l’éclatement du conflit, le 15 avril dernier, 3 900 personnes sont mortes selon un bilan de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), et 3,3 millions d’habitants se sont réfugiés dans le pays ou à l’étranger, selon l’ONU. Le Monde

Libye : 5 corps de migrants découverts à la frontière avec la Tunisie
Le gouvernement libyen a annoncé mardi dans un communiqué la découverte de cinq corps de migrants qui ont péri dans le désert dans une zone à la frontière avec la Tunisie. Les gardes-frontières libyens « ont découvert cinq corps non identifiés de migrants clandestins d’origine africaine lors d’une patrouille dans la zone de Dahr al-Khass à Tawilat al-Ratba », le long de la frontière avec la Tunisie, selon le communiqué du ministère de l’Intérieur. Les corps « ont été remis aux autorités », a indiqué à l’AFP une source des gardes-frontières ayant requis l’anonymat. Depuis dix jours, les gardes-frontières libyens viennent au secours de migrants subsahariens expulsés par les autorités tunisiennes qui les ont déposés, selon eux, dans une zone inhabitée, près d’Al’Assah, à environ 150 km au sud-ouest de Tripoli. AfricaNews/AFP

En Tunisie, une manifestation anti-gouvernementale pour réclamer la libération d’opposants
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, mardi, à Tunis, pour marquer les deux ans du coup de force du président Kaïs Saïed qui s’est arrogé les pleins pouvoirs depuis le 25 juillet 2021. Les manifestants réclament la libération de plus de 20 opposants et personnalités emprisonnés depuis février. Une nouvelle manifestation contre la « dérive autoritiaire » du pouvoir en Tunisie. Plusieurs centaines de personnes ont défilé, mardi 25 juillet, à Tunis contre le coup de force du président Kaïs Saïed qui s’est arrogé les pleins pouvoirs depuis le 25 juillet 2021, réclamant la libération de plus de 20 opposants et personnalités emprisonnés depuis février. « À bas le coup d’État », « Liberté pour tous (les opposants) emprisonnés », ont notamment scandé les manifestants rassemblés au centre de Tunis à l’appel du Front de salut national (FSN), principale coalition de l’opposition, dont fait partie le parti islamo-conservateur Ennahda, bête noire du président Kaïs Saïed. Bravant une vague de chaleur inédite en Tunisie (avec près de 50 degrés lundi à Tunis et près de 45 mardi), les manifestants, dont des dirigeants du FSN, ont crié aussi leur colère contre une « magistrature aux ordres ». France24

Timide espoir de dialogue au Kenya après des mois de manifestations
Les habitants de la capitale kényane Nairobi espéraient mercredi que s’ouvre un dialogue entre le président et l’opposition, qui se sont dits prêts à discuter après des mois de manifestations meurtrières contre le gouvernement et la hausse du coût de la vie. Mardi soir, le chef de l’État William Ruto a répété qu’il était « disponible pour (…) rencontrer » le leader de l’opposition Raila Odinga après que ce dernier a affirmé qu’il s’était « toujours dit (…) ouvert au dialogue ». Une précédente tentative de discussions entre les deux camps, amorcée après les premières manifestations organisées par l’opposition en mars, avait échoué, entraînant la reprise début juillet de cette mobilisation qui a été émaillée de pillages, actes de vandalisme et d’affrontements meurtriers avec la police. VOA/AFP

Gabon: La transition politique, un nouvel idéal ?
L’opposition rêverait d’une destitution du président sortant, Ali Bongo Odimba et d’une transition de deux à trois ans. Transition qui serait suivie d’une élection présidentielle. Cette élite politique explique sa proposition par le fait que les autorités gabonaises ne sont pas prêtes à organiser des élections libres et transparentes. Cependant, la mise en place d’une transition n’est pas fortuite, mais il y a des préalables comme l’explique l’analyste politique Youssouf Mboumba. « Il est difficile de parler de transition parce qu’elle sera conditionnée préalablement par un accord consensuel entre l’ensemble des forces vives d’une nation, donc de l’Etat dans lequel la constitution est plus ou moins sollicitée », estime l’analyste politique. « Or, lorsqu’on prend le cas du Gabon, on peut clairement observer que les différents courants politiquse ne sont pas forcément sur la même longueur d’onde, donc n’ont pas forcément l’ambition, la volonté d’aller vers une transition. Ils ont donc plus ou moins des positions totalement opposées ce qui fait que parler aujourd’hui d’une transition au Gabon reste très difficile ». La dernière transition politique connue par le Gabon, c’était après la mort du président Omar Bongo. La majorité n’a jusqu’alors pas souhaité s’exprimer sur la question, mais pour les jeunes Gabonais, la transition politique telle que proposée les opposant n’est qu’une utopie. DW

Plus de quarante deux millions de personnes en situation de crise alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest
Plus de quarante deux millions de personnes sont en situation de crise alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest, a indiqué, mardi à Dakar, le directeur de l’agriculture et du développement rural de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Alain Sy Traoré. »Plus de quarante deux millions de personnes se trouvent actuellement en situation de crise alimentaire et nutritionnelle dans l’espace de la CEDEAO », a-t-il notamment dit. Il intervenait à l’occasion d’un atelier de concertation pour la coordination avec les dispositifs nationaux en charge de la réponse humanitaire internationale à la crise alimentaire et nutritionnelle 2023. Selon M. Sy il faut ajouter à ce chiffre »près 100 millions de personnes » qui sont en situation de vulnérabilité, dans le même espace ». M. Traoré est longuement revenu sur les chocs conjoncturels et les aspects structurels qui ont fait exacerber la situation de la crise dans la région, citant en exemple la période de la Covid-19, la Guerre en Ukraine, et les raisons climatiques. APS

Le gouvernement burkinabè instaure de nouvelles taxes pour « l’effort de guerre »
Après le carburant, les boissons alcoolisées et le tabac, le Burkina Faso compte désormais de nouvelles taxes sur la téléphonie et les abonnements de télévisions privées. Le gouvernement entend mobiliser ces nouvelles ressources pour faire face à l’insécurité, mais ces décisions divisent. Depuis le jeudi 20 juillet, de nouvelles taxes sur la téléphonie, les télévisions privées et les cessions de terrains hors lotissement sont entrées en vigueur. La loi a été adoptée par l’Assemblée nationale le 24 juin et promulguée par le capitaine Ibrahim Traoré le 30 juin dernier. … « Ce sont de nouvelles taxes qui se greffent à d’autres taxes qui plongent le consommateur dans la misère, critique Adama Bayala, président du Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF). Je ne connais pas de Burkinabès contre l’effort de guerre pour bouter les terroristes hors de nos frontières sauf que, le prix à payer est tellement fort. Imposer de nouvelles taxes, c’est de nature à plonger les consommateurs, les contribuables dans la misère. Jusqu’à quand cela va durer ? » VOA

L’aggravation de l’insécurité en Afrique de l’Ouest et au Sahel inquiète l’ONU
Le Conseil de sécurité a examiné mardi la situation politique, sécuritaire et humanitaire en Afrique de l’Ouest et au Sahel, en écoutant le Représentant spécial du Secrétaire général pour ces régions, Leonardo Santos Simaõ, et le Président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDAO), Omar Alieu Touray. Si les deux responsables onusiens, qui se sont appuyés sur le dernier rapport relatif aux activités du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), ont salué la tenue dans le calme de plusieurs élections, ils ont exprimé leur préoccupation quant à l’aggravation de l’insécurité et de la situation humanitaire. Sur ce dernier point, le rapport indique que le nombre de personnes déplacées dans le Sahel et les pays côtiers a atteint 6,3 millions. Les membres africains du Conseil ont fait entendre leur voix, tandis que les pays occidentaux et la Fédération de Russie ont affiché leurs divergences de vues sur les solutions à privilégier pour sécuriser le Sahel, cela dans le contexte de préparation du retrait, fixé à la fin de l’année, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), à la demande de Bamako. ONU Info

Les incendies continuent de ravager l’Afrique du Nord
L’Algérie est en première ligne, plus d’une quinzaine de wilayas touchées dans le nord et l’est du pays, et un bilan humain très lourd : 34 personnes tuées et près de 200 blessés. La situation semblait s’améliorer hier soir avec 80 % des feux maîtrisés. « Des milliers de pompiers, des centaines de camions, des avions, des hélicoptères sont mobilisés », rappelle TSA qui accuse la canicule mais qui veut se réjouir, timidement : « Les températures sont revenues à la normale saisonnière ce mardi », explique le site qui rapporte les témoignages de survivants « aux yeux rougis par les larmes versées et le manque de sommeil ». Des habitants réveillés en pleine nuit par les flammes, écrit encore TSA, pour qui c’est souvent en tentant de fuir que les victimes ont perdu la vie. RFI