Revue de presse du 26 janvier 2023

Burkina Faso : la France rappelle son ambassadeur pour « consultations »
Le Quai d’Orsay a annoncé jeudi 26 janvier avoir rappelé l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade pour « consultations », au lendemain de l’annonce du retrait des troupes françaises du pays d’ici un mois. « Dans le contexte des derniers développements intervenus au Burkina Faso, nous avons décidé de rappeler notre ambassadeur à Paris, pour mener des consultations sur l’état et les perspectives de notre coopération bilatérale », a annoncé le ministère des Affaires étrangères. Paris a pris acte de la décision du gouvernement burkinabè, confirmée lundi, de mettre fin à un accord de défense de 2018 avec la France. … En coulisses, la junte burkinabè assure à la France qu’elle ne compte pas s’attacher les services de Wagner, dont une équipe de liaison est venue prospecter au Burkina, riche en ressources minières, selon plusieurs sources françaises. Mais les services de garde prétorienne proposés par les mercenaires russes pourraient finir par séduire les militaires au pouvoir. Le président français Emmanuel Macron a lancé une réflexion pour repenser les partenariats militaires sur le continent africain, qui devront coller aux demandes spécifiques des pays et s’appuyer sur des dispositifs moins visibles. De premières conclusions devraient être tirées « dans les prochaines semaines », de source gouvernementale. France24 avec Reuters et AFP

Mali: vers un report des élections?
Au Mali, va-t-on vers un report des élections ? Le 23 janvier, le ministre malien de l’Administration territoriale, le colonel Abdoulaye Maïga, a présidé le Comité de pilotage du référendum et des élections générales. La réunion s’est tenue au siège de la toute nouvelle Autorité indépendante de gestion des élections (Aige), installée il y a tout juste deux semaines. … Le référendum constitutionnel est programmé en mars 2023, la présidentielle devant marquer la fin de la période de Transition, en février 2024, dans un peu plus d’un an. Entre les deux sont également prévues des élections territoriales et des législatives. RFI

Mali : nouveaux déplacements de population
Plus de 3 700 personnes ont fui N’tililt pour se mettre en sécurité à Gao, dans le nord du Mali. Le HCR précise dans son communiqué publié mardi 24 janvier qu’il s’agit à la fois de Maliens et de Burkinabè, arrivés par vagues successives depuis 2018. Mais l’insécurité n’est pas moindre de ce côté de la frontière : selon des sources locales et internationales jointes par RFI, au début du mois, la branche sahélienne du groupe État islamique a lancé un ultimatum aux habitants de N’tililt, exigeant leur départ. Des menaces qui s’inscrivent dans la violente offensive menée depuis près d’un an par ce groupe pour prendre le contrôle de zones jusqu’ici dominées par leurs rivaux du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (le Jnim, son acronyme arabe), lié à al-Qaïda au Maghreb islamique. « La population restante craint des représailles », précise le HCR, qui ajoute que les déplacés, en majorité des femmes et des enfants, « vivent actuellement sous des arbres ou dans des abris de fortune avec peu de nourriture ou d’eau ». RFI

Guinée : la junte s’acharne contre le FNDC
Amnesty international dénonce les « restrictions disproportionnées aux droits, à la liberté d’expression et de réunion pacifique » en Guinée. L’organisation de défense des droits humains s’inquiète notamment de l’arrestation de Mamadou Billo Bah, responsable de la mobilisation du Front national de défense de la Constitution (FNDC). Celui-ci a été placé sous mandat de dépôt le mardi, 24 janvier et poursuivi pour « participation à un attroupement, complicité de destruction d’édifices publics et privés. » C’est le troisième membre important du FNDCà être arrêté et incarcéré à la prison centrale de Conakry. Fabien Offner, chercheur au bureau Afrique d’Amnesty international dénonce l’acharnement des militaires au pouvoir contre les membres du FNDC. DW

L’opposant tanzanien Tundu Lissu de retour au pays après des années d’exil
Son parti Chadema a posté en début d’après-midi une photo de M. Lissu saluant le secrétaire général du parti à l’aéroport de la capitale économique Dar es Salaam. Il a été acclamé par une foule aux couleurs bleu, blanc, rouge du parti, a constaté un journaliste de l’AFP. Il doit ensuite participer à un rassemblement dans un stade de la ville. Tundu Lissu avait annoncé son retour en Tanzanie le 13 janvier, dix jours après l’annonce de la levée de l’interdiction des meetings politiques d’opposition par la présidente Samia Suluhu Hassan. « Nous ne pouvons pas continuer à vivre indéfiniment en exil », avait-il déclaré dans un discours diffusé sur YouTube. « Nous allons écrire un nouveau chapitre. (…) 2023 est une année importante dans l’histoire de notre pays », avait-il poursuivi. Cette interdiction avait été prise en 2016 par l’ancien chef de l’Etat John Magufuli, dirigeant autoritaire et grand adversaire de Tundu Lissu qui est décédé soudainement en mars 2021. AFP

Cameroun: après la disparition de Martinez Zogo, la mobilisation des journalistes ne faiblit pas
Au Cameroun, les journalistes sont toujours autant mobilisés pour pousser les autorités à faire la lumière sur les circonstances de la disparition brutale de Martinez Zogo. Les présentateurs télé étaient tous vêtus de noir en signe de deuil hier à l’antenne. Une action parmi tant d’autres qui visent à terme la constitution d’une commission d’enquête indépendante sur l’assassinat du journaliste. À l’initiative du SNJC, le principal syndicat des journalistes du Cameroun, la journée du mercredi 25 janvier a été décrétée « journée nationale » dans les rédactions du pays. Marion Obam, la présidente de ce syndicat, en explique les motivations : « Nous avons observé une journée de deuil national. Tous les médias étaient en noir. Les hommes et femmes des médias, nous portons le deuil parce que l’un des nôtres est décédé de la façon la plus cynique, sauvage, inhumaine, odieuse qu’il soit, alors qu’il était dans l’exercice de son métier. » RFI

Dans le centre du Nigeria, 27 personnes tuées par une « bombe », selon la police
Vingt-sept éleveurs ont été tués et plusieurs blessés, mercredi 25 janvier, dans l’explosion d’une « bombe » dans le centre du Nigeria, selon la police, alors qu’une association d’éleveurs a évoqué une frappe aérienne de l’armée. Les éleveurs et leurs troupeaux se trouvaient dans le village de Rukubi, à la frontière entre les Etats de Nasarawa et Benue, lorsqu’une « bombe » a explosé au milieu d’eux. « Nous avons établi que 27 personnes ont été tuées dans l’explosion d’une bombe ainsi que du bétail en nombre », a indiqué un responsable de la police de l’Etat de Nasarawa, Maiyaki Muhammed Baba. « Plusieurs autres personnes ont été blessées et le bilan des morts pourrait grimper », a-t-il ajouté. Des experts de la police enquêtent sur l’origine de l’explosion. De son côté, un groupe représentant des éleveurs a affirmé que l’explosion venait d’une frappe de l’armée nigériane. « C’était une frappe aérienne. Elle a tué 27 personnes », a déclaré Lawal Dano, de l’association des éleveurs de bétail du Nigeria : « Nous savons tous que seuls les militaires possèdent des avions pour effectuer des frappes aériennes et nous appelons à une enquête approfondie et à des sanctions nécessaires pour ceux qui sont derrière cela. » Le porte-parole de l’armée de l’air n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP. Dans le passé, il y a eu des frappes accidentelles de l’armée sur des civils dans le nord du pays, où les militaires combattent des djihadistes et des bandes criminelles. Le Monde avec AFP

En Libye, le géant italien Eni investira 8 milliards de dollars dans le gaz
Le géant italien Eni va investir 8 milliards de dollars dans le développement de sites gaziers offshore au large de la Libye, au terme d’un accord avec la Compagnie libyenne nationale de pétrole (NOC), a annoncé mercredi 25 janvier le patron de la NOC Farhat Bengdara. « Nous sommes parvenus à un accord avec la société Eni pour le développement du secteur pétrolier et gazier, visant deux champs offshore susceptibles de produire 850 millions de m3 de gaz » par jour, a fait savoir M. Bengdara lors d’un entretien télévisé avec la chaîne locale Al-Masar. Sollicitée par l’AFP, l’Eni n’a pas souhaité faire de commentaires. Cet accord « entre la NOC et ENI sera signé samedi 28 janvier, lors d’une cérémonie officielle, pour l’investissement de 8 milliards de dollars pour le développement de ces deux champs », a-t-il précisé. Une visite de la première ministre italienne Giorgia Meloni est prévue dans les prochains jours à Tripoli, selon des médias libyens et italiens. Le Monde

Umaro Sissoco Embalo : « La création d’une monnaie unique dans l’espace CEDEAO renforcera l’intégration régionale »
S’exprimant lors de l’ouverture du séminaire d’information et de sensibilisation des parlementaires de la CEDEAO sur la création de la monnaie unique en Afrique de l’Ouest, l’Eco, qui se déroule jusqu’à jeudi 26 janvier à Bissau, M. Embalo a jugé que la création d’une nouvelle monnaie était « une démarche solide destinée à renforcer les liens d’amitié, de solidarité et de coopération entre les pays et les peuples frères de la sous-région », rapportent des médias. Le processus de création de l’Eco « doit être mené de manière sereine et globale, car il y a beaucoup de défis à relever », a-t-il souligné, ajoutant que la monnaie unique et le système de paiement interbancaire, promoteurs du commerce régional, représentent une tâche complexe qui interpelle la classe politique et nécessite une réflexion large et inclusive de la part de tous les acteurs concernés. AFRIMAG