Burkina: le chef des mutins avait proposé à Kaboré de faire appel au groupe Wagner
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui est responsable d’un coup d’Etat militaire au Burkina Faso, avait proposé à deux reprises au président évincé, Marc Christian Kaboré, de faire appel à la société militaire du groupe privé Wagner dans la lutte contre les groupements islamistes, mais aurait essuyé des refus. C’est ce qu’a publié le site d’informations The Daily Beast, se référant à des sources proches de l’ancien président. Ce dernier aurait motivé son refus par le fait que cela pourrait aggraver les relations avec les pays occidentaux, comme c’est le cas au Mali. Sandaogo Damiba aurait tenté d’obtenir cet accord du président Kaboré en janvier dernier. Il faut souligner que les islamistes opèrent dans le nord-est du Burkina Faso et qu’au cours des cinq dernières années, environ 1 500 personnes ont perdu la vie à cause des attaques terroristes. Adiac-Congo
Coup d’Etat au Burkina Faso: large condamnation internationale
La communauté internationale a condamné d’une seule voix le coup d’Etat militaire mené lundi au Burkina Faso, appelant au dialogue pour régler la crise et à la « libération immédiate » du président Roch Marc Christian Kaboré et de « toutes les autorités détenues ». La Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao) a « fermement » condamné mardi « le coup d’Etat militaire » au Burkina Faso et « la démission » du président Roch Marc Christian Kaboré « obtenue sous la menace ». « La situation au Burkina Faso est caractérisée par un coup d’Etat militaire » commis lundi « suite à la démission » de M. Kaboré « obtenue sous la menace, l’intimidation et la pression des militaires après deux jours de mutinerie », indique un communiqué de la Cédéao qui annonce la tenue prochaine d’un « sommet extraordinaire » sur la situation dans ce pays. Pour sa part, la présidence du G5 Sahel s’est déclarée « très préoccupée » par le déroulement des événements politiques et militaires au Burkina Faso, lesquels « sont de nature à mettre en péril les acquis démocratiques dans ce pays membre de l’organisation ». De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé mardi à propos du Burkina Faso que « les coups d’Etat militaires étaient inacceptables », en réclamant aux militaires en Afrique de l’Ouest de « défendre leur pays, pas d’attaquer leurs gouvernements ». APS
La « nécessaire réconciliation nationale » au Burkina Faso
C’est ce qu’on appelle une coïncidence, ou un hasard du calendrier : le Burkinabè Anicet Adaloué Liliou a publié vendredi dernier [21.01.2022] une tribune, co-signée par un prêtre jésuite de la diaspora, Barwendé Médard Sané, pour convaincre leurs concitoyens et concitoyennes du Burkina Faso de la « nécessaire réconciliation nationale ». Le coup d’Etat militaire a eu lieu au lendemain de la parution de cet article sur le site d’information lefaso.net. Evidemment, les deux auteurs ne pouvaient pas prévoir ce qui arriverait mais Anicet Adaloué Liliou, qui est consultant-formateur en gestion des conflits et doctorant en droit à l’Université de Grenoble-Alpes, en France, explique qu’ils avaient senti une urgence à tenir compte des aspirations de la population burkinabè pour ramener la paix. DW
Éthiopie : les rebelles tigréens annoncent reprendre les combats en région Afar
Les rebelles de la région éthiopienne du Tigré ont déclaré mardi avoir été « obligés » de reprendre les combats dans la région voisine de l’Afar, quelques semaines après un repli dans leur fief qui avait suscité des espoirs de paix. « Depuis hier matin (24 janvier), nous avons été obligés de prendre des mesures fortes pour neutraliser la menace posée par » des forces pro gouvernementales en Afar, a déclaré dans un communiqué le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui combat l’armée éthiopienne depuis plus de 14 mois. « L’armée du Tigré n’a pas l’intention de rester longtemps en Afar ni ne veut voir le conflit se détériorer encore plus », ajoute le texte. Le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé en novembre 2020 l’armée fédérale au Tigré pour en destituer les autorités régionales, issues du TPLF. En 2021, les combats se sont étendus aux régions voisines de l’Amhara et de l’Afar, se rapprochant d’Addis Abeba. RTBF
L’Union africaine veut relancer le dialogue entre le Mali et la Cédéao
Une délégation de l’Union africaine était à Bamako ce mardi 25 janvier. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a rencontré les autorités de transition. Il s’est notamment entretenu avec le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, le Premier ministre Choguel Maïga et le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.Que ce soit du côté de la délégation de l’Union africaine ou des autorités maliennes de transition, on reste sobre sur le contenu des échanges. « Il est simplement venu écouter, comprendre comment relancer le dialogue », explique un conseiller à la primature, après l’entretien entre Choguel Maïga et le président de la Commission de l’Union africaine. RFI
Ituri : 14 personnes tuées par des présumés ADF
Quatorze personnes ont été tuées lundi 24 janvier par des présumés rebelles ougandais des ADF à Luna Samboko, dans le territoire d’Irumu (Ituri). Selon des sources locales, ces miliciens ont également incendié des maisons et emporté des biens de la population. Face à cette énième attaque armée contre des civils sur l’axe Komanda-Luna, des organisations de la société civile et notables locaux appellent les autorités à lancer enfin des opérations militaires conjointes FARDC et l’armée ougandaise UDPS, dans cette région, pour mettre fin aux exactions des assaillants contre les civils. D’après des sources sécuritaires, ces présumés rebelles des ADF en provenance du Nord-Kivu ont traversé la rivière Samboko en Ituri, il y a deux semaines pour se diriger vers les localités de Masesele, Mongali et Point TU dans le Walese Vonkutu. Une vingtaine d’entre eux, indiquent-elles, ont investi cette entité pendant plusieurs heures en tirant des coups de feu. Dans cette confusion, 14 personnes ont été abattues, affirment plusieurs sources concordantes. Radio Okapi
Tchad: la dispersion des manifestations à Abéché a fait au moins cinq morts
L’annonce de la cérémonie d’intronisation d’un nouveau chef de canton dans la province a mis le feu aux poudres. Mardi 25 janvier, une foule d’habitants s’est fait violemment dispersée par les forces de l’ordre. La veille, des manifestations avaient éclaté dans la ville pour demander l’annulation de la création de ce canton. Selon les organisations de défense des droits de l’homme, cinq personnes sont mortes et une trentaine blessées. Des tirs nourris ont été entendus à Abéché aux environs de 8 heures rapportent des témoins sur place. Ils expliquent que plusieurs pick-up de militaires ont tiré en l’air pour disperser une foule d’habitants réunis au cimetière pour enterrer leurs proches. … À l’origine de cette colère : l’annonce de l’intronisation du chef de canton de Bani Halba. Ce nouveau canton ne respecte pas les règles coutumières selon les manifestants qui expliquent qu’il empiète sur des cantons déjà existants. … La CNDH renvoie dos-à-dos les manifestants, dont certains ont usé de violence, et les forces de l’ordre qui auraient tiré sur la foule, selon les informations recueillies sur place. Elle annonce envoyer rapidement une équipe sur place en vue d’enquêter et d’établir les responsabilités. RFI
Deux soldats sénégalais tués et neufs autres disparus en Gambie
Les forces militaires sénégalaises ont annoncé la mort de deux soldats membre de la mission de maintien de la paix en Gambie. Selon l’armée, neuf autres éléments sont également portés disparus et pourraient avoir été enlevés par des rebelles. L’annonce de mardi est intervenue un jour après que l’armée a déclaré que deux soldats avaient été tués dans la même bataille avec des combattants soupçonnés d’appartenir au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Lors de la bataille, un rebelle a également été tué et trois autres capturés par les forces sénégalaises, a indiqué un communiqué de l’armée. « Les neuf militaires portés disparus sont probablement retenus en otage par le MFDC. Des opérations sont en cours pour les retrouver et sécuriser la zone », a-t-il ajouté. Selon les informations rapportées par Al Jazeera, les éléments sénégalais étaient en mission de surveillance du trafic de bois dans le cadre de l’ECOMIG, une mission de maintien de la paix du bloc régional de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Actu Cameroun
Algérie: le Conseil d’État suspend un nouveau parti d’opposition et ferme ses bureaux
Le tribunal a été saisi par le ministère de l’Intérieur contre le Parti socialiste des travailleurs (PST), petit parti d’opposition proche du Hirak, le mouvement qui réclame un changement radical du système de gouvernance. Cette nouvelle décision, la troisième visant un parti politique agréé, suscite la colère de plusieurs autres formations politiques de gauche qui expriment leurs inquiétude pour la liberté et la démocratie. Plusieurs petits partis politiques proches du Hirak ont manifesté leur solidarité avec le Parti socialiste des travailleurs condamné pour ne pas avoir respecter la législation gérant le fonctionnement des partis politiques et pour ne pas avoir organiser une conférence générale à temps pour renouveler sa direction. Le PST considère de son côté que « c’est un précédent dangereux, une oppression des libertés démocratiques ». … Le Conseil d’État, la plus haute autorité judiciaire, avait déjà dissout en 2021 deux partis de l’opposition, l’Union pour la démocratie et le Front algérien démocratique. Les raisons avancées étaient les mêmes : le non-respect des lois régissant les partis politiques. RFI
Somalie: comment les shebabs tirent profit de la crise politique
La Somalie traverse une grave crise politique. Mi-avril, le mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit « Farmajo », qui avait expiré le 8 février, a été prolongé de deux ans. Depuis, les relations ne cessent de s’envenimer avec son Premier ministre. Une crise dont tirent profit les islamistes shebabs, comme l’a constaté dans la ville de Baidoa Florence Morice, la correspondante permanente de RFI en Afrique de l’Est. Dans cet épisode de Témoins d’actu, Florence Morice explique tout d’abord qu’il n’est possible de se rendre à Baidoa que par les airs. Les routes alentours sont toutes sous le contrôle des shebabs. Notre journaliste n’a pu réaliser ses interviews que dans un lieu sécurisé et tenu secret. À l’échelle du pays, les shebabs tiennent 30 % du territoire, essentiellement dans les zones rurales. « Un chiffre à nuancer », dit Florence car « même dans les grandes villes, leur influence est de plus en plus importante ». RFI
Afrique du Sud: poursuites dans 940 affaires de corruption liées au Covid
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promis mardi des poursuites judiciaires et des sanctions après de multiples détournements, via fraudes et corruption, dans le cadre de contrats publics pour la lutte contre le Covid de l’ordre de 830 millions d’euros. Plus de la moitié des 5.467 contrats examinés par l’Unité des enquêtes spéciales (SIU) sous la tutelle du ministère de la Justice, conclus pour l’achat de matériel ou des services dans le cadre de la lutte contre la pandémie, montrent des irrégularités. « Il est inacceptable qu’un si grand nombre de contrats destinés à sauver des vies et assurer des moyens de subsistance soient irréguliers, illégaux ou frauduleux », a déclaré M. Ramaphosa dans un communiqué. Avec plus de 3,5 millions de cas et 94.000 décès, l’Afrique du Sud est officiellement le pays le plus touché du continent. VOA