Revue de presse du 26 février 2025

En Afrique, les groupes islamistes militants maintiennent un rythme soutenu de létalité
Environ 18 900 morts imputables à la violence des islamistes militants se sont produites en Afrique en 2024…Pour la quatrième année consécutive, le Sahel reste le théâtre le plus meurtrier du continent. Environ 10 400 morts imputables à la violence des islamistes militants se sont produites au Sahel en 2024…Le Sahel est aussi la région où la violence contre les civils est la plus importante, les groupes islamistes militants y ciblant directement les civils. Cette région représente 67 % (soit 1 840) des morts de civils sur le continent. Le Bassin du lac Tchad était deuxième, avec 24 % de ces morts (soit 670). Trois théâtres représentent 98 % des morts signalées imputables à la violence des islamistes militants en Afrique : le Sahel (55%), la Somalie (24 %) et le Bassin du lac Tchad (19 %). Le Mozambique et l’Afrique du Nord ont tous deux subi une augmentation dans les activités violentes et les morts signalées, cela après des déclins constants pendant les années précédentes. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Déploiement militaire burundais en RDC, sanctions britanniques contre le Rwanda
Des troupes du Burundi, allié de Kinshasa, continuent de se déployer mardi au nord d’Uvira, localité de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) en ligne de mire du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda, envers lequel Londres a annoncé suspendre le gros de ses aides financières…Le M23 et ses alliés ont ensuite progressé facilement dans plusieurs directions, sans véritable opposition de la part d’une armée de la RDC en pleine déroute, dont les soldats ont multiplié les exactions dans leur fuite, selon des habitants. Le M23 s’est notamment rapproché rapidement d’Uvira, ville de la pointe nord-ouest du lac Tanganyika, face à Bujumbura, la capitale du Burundi. Des troupes burundaises se déploient depuis dimanche aux alentours de Luvungi, à environ 60 km au nord d’Uvira, à une dizaine de km au sud des positions du M23 qui semblait ces derniers jours avoir stoppé sa progression dans cette zone. AFP

RDC : Des enlèvements, agressions et braquages signalés à Goma (OCHA)
La situation sécuritaire dans la ville de Goma et ses environs est de plus en plus préoccupante depuis son occupation par les rebelles du M23 et l’Alliance fleuve Congo de Corneille Nangaa, soutenus par l’armée rwandaise.Un rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), publié mardi 25 février, note la recrudescence d’incidents criminels, notamment des enlèvements, des agressions, des braquages de domiciles et des vols. Ces incidents alimentent un climat de peur et d’anxiété au sein de la population, selon OCHA. Le rapport indique également que des véhicules appartenant à des particuliers et à des organisations humanitaires, saisis par ces hommes armés, n’ont toujours pas été restitués. A ceci s’ajoute, selon le communiqué, une menace persistante d’engins explosifs de guerre non explosés à Goma et dans ses zones périphériques. La semaine dernière, deux enfants ont été blessés par l’explosion de grenades dans le quartier Bujovu, dans la ville volcanique, exacerbant la situation déjà critique. De plus, sur le plan sanitaire, OCHA évoque également la détérioration de la situation. Les six principaux hôpitaux de Goma, soutenus par des partenaires humanitaires, sont toujours débordés face à l’afflux de blessés. Radio Okapi

Niger : un chef rebelle resté fidèle au président Bazoum arrêté dans le sud de la Libye
Mahamoud Sallah, chef d’un mouvement rebelle soutenant le président déchu du Niger, Mohamed Bazoum…Selon le média Aïr Info, basé dans le nord du Niger, M. Sallah a été « arrêté dimanche à son domicile de Gatrun [Al-Qatroun] », en Libye voisine. Aïr Info précise que le chef du FPL a été arrêté lors d’un « raid » mené par « des éléments de l’unité 87 de l’Armée nationale libyenne » dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle la partie est et sud de la Libye…M. Sallah a créé le FPL à la frontière libyenne, au nord du Niger, en août 2023, un mois après le renversement du président Mohamed Bazoum – qui est toujours séquestré – par un coup d’Etat le 26 juillet de la même année. Il avait déclaré avoir pris les armes contre les militaires au pouvoir pour demander « la libération » de M. Bazoum et « le rétablissement de la légalité constitutionnelle », un mois après le putsch. Le Monde avec AFP

Burkina Faso : trois djihadistes condamnés à la prison à vie pour les attaques de mars 2018
Trois personnes ont été condamnées à perpétuité pour une double attaque en mars 2018, ayant visé simultanément l’état-major des armées burkinabées et l’ambassade de France à Ouagadougou faisant huit morts et 85 blessés, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. Huit accusés étaient jugés au pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes terroristes du tribunal de grande instance de Ouagadougou, qui a rendu son verdict mardi dans la capitale burkinabée. Ils étaient poursuivis pour « actes terroristes », « complicité d’assassinats » et « complicité de tentative d’assassinats ». Trois d’entre eux ont été condamnés à la réclusion à perpétuité, a indiqué le parquet du tribunal de grande instance de Ouagadougou, joint par l’AFP. Ils ont notamment reconnu leur rôle dans cette attaque et leur appartenance à un groupe djihadiste. Deux autres accusés, qui finançaient les activités du groupe, et un troisième qui exerçait la profession de couturier au profit des membres du groupe, ont été condamnés à des peines allant de 10 à 21 ans de prison ferme, selon la même source. Le Monde avec AFP

En Somalie, 70 membres des shebab tués lors d’une offensive selon le gouvernement
Plus de 70 membres du groupe islamiste radical shebab ont été tués lors d’une opération de l’armée, aidée par des forces locales, dans l’Etat somalien d’Hirshabelle (centre-sud), a annoncé mardi le ministère de l’Information dans un communiqué…Selon plusieurs sources interrogées par l’AFP, l’opération de l’armée intervenait en réponse à des attaques shebab dans ces zones ces deux derniers jours. Les shebab ont perpétré par le passé de nombreux attentats à la bombe et autres attaques à Mogadiscio et dans plusieurs régions de ce pays instable de la Corne de l’Afrique…L’armée a joint ses forces à celles des milices claniques locales dans le cadre d’une campagne militaire soutenue par une force de l’UA et des frappes américaines. L’offensive a toutefois subi des revers. AFP

À Bissau, une rencontre entre la CEDEAO et plusieurs partis politiques
Une mission de haut niveau de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), arrivée dimanche en Guinée-Bissau, a reçu mardi les leaders de plusieurs partis pour tenter de renouer le dialogue politique dans le pays alors que le président a récemment annoncé des élections pour fin novembre. La rencontre, qui a duré plus de deux heures, a eu lieu entre le leader du parti du travail de Guinée-Bissau El Hadji Botche Cande, le leader du parti de la rénovation sociale Félix Nandungue et la délégation de la CEDEAO, a constaté un correspondant de l’AFP…Le président de Guinée-Bissau a déclaré dimanche dernier que les élections présidentielle et législatives se tiendraient le 30 novembre, alors que la date de la fin de son mandat fait l’objet de contestations de la part de l’opposition. Selon l’opposition, son mandat se termine jeudi…Dans un communiqué diffusé mardi, M. Pereira a exigé que les partenaires de Bissau cessent après cette date de considérer le président Embalo comme représentant légitime de l’État bissau-guinéen. La mission de la CEDEAO doit rester à Bissau jusqu’à vendredi, pour tenter de trouver un consensus. Le président Embalo a de son côté quitté le pays pour une visite en Russie. AFP

Présidentielle au Gabon : le président équato-guinéen Obiang Nguema soutient Oligui Nguema
Il n’est même pas encore officiellement candidat à l’élection présidentielle du Gabon, que certains de ses homologues le soutiennent déjà publiquement. Dans un discours prononcé, samedi 22 février, lors d’une cérémonie marquant le raccordement du réseau électrique de son pays avec le Gabon, et diffusé lundi sur TikTok, le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, a appelé les citoyens gabonais à se montrer « sages » et à appuyer la candidature de l’actuel chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, en avril prochain…La campagne électorale est prévue du 29 mars au 11 avril minuit. Jusqu’à présent, aucun candidat ne s’est officiellement déclaré. Mais l’ancien chef de la garde présidentielle, qui est arrivé au pouvoir en renversant Ali Bongo Ondimba, le 30 août 2023, multiplie les déplacements sur le terrain pour mettre en avant la politique du gouvernement de transition. La période légale de dépôt des candidatures pour la présidentielle s’ouvre jeudi 27 février à Libreville. Jeune Afrique

Bénin: le comité de pilotage chargé de revoir le code électoral se met en place
Au Bénin, un comité de pilotage est en place depuis le 8 janvier pour s’occuper de l’audit du fichier électoral. Lundi, le comité a rencontré le président Talon au palais présidentiel à Cotonou. C’est lui qui en 2023 a autorisé l’opération après une requête du parti de l’opposition les Démocrates. La démarche est menée en prélude aux élections générales de l’année prochaine. L’opposition réclame un scrutin transparent et ouvert à tous…Six membres composent le comité : quatre viennent de la société civile et les deux autres places sont réservées à l’opposition et à la majorité. Le comité promet livrer un fichier fiable au plus tard mi-juin prochain. Il va recruter quatre experts pour le job. Le président du comité, Jean-Baptiste Elias, une grande figure de la lutte contre la corruption au Bénin a bien compris sa mission : « Il s’agit d’un travail technique et scientifique qui n’a rien à voir avec les connotations politiques ». Patrice Talon leur a fait la même recommandation lundi : le travail doit se concentrer sur les outils techniques, a insisté le chef de l’État. Ses opposants ne s’arrêtent pas à l’outil technique, ils réclament également la relecture du Code électoral retouché en mars 2024. RFI

Sénégal: le président Bassirou Diomaye Faye lance le «New Deal Technologique» pour accélérer la transformation numérique
Ce « New Deal Technologique » repose sur quatre piliers, à commencer par la souveraineté numérique, qui vise à réduire la dépendance aux technologies étrangères, en particulier dans le domaine sensible du traitement des données. Autre pilier destiné à faciliter la vie des Sénégalais : la numérisation de l’Administration et des services publics. Bassirou Diomaye Faye fixe un objectif de dématérialisation de 90% d’ici à 2034. Concrètement, plus besoin de se rendre dans une agence physique, les démarches liées au cadastre, à l’état civil ou aux impôts pourront se faire en ligne grâce à une identité numérique unique. Les autorités misent sur le développement de l’économie numérique et l’élargissement de l’accès à internet, à moindre coût, dans les régions reculées. Le plan prévoit de soutenir la création d’entreprises s’appuyant sur le numérique dans les secteurs de la santé, de l’agriculture et de l’éducation…D’ici à 2034, le président de la République vise à propulser le Sénégal parmi les trois leaders du numérique en Afrique, en attirant des investissements étrangers et en développant des filières de formation d’excellence. RFI