Revue de presse du 26 février 2024

Cédéao: le plaidoyer de l’organisation régionale pour convaincre Burkina Faso, Mali et Niger de rester
Les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se sont réunis en sommet exceptionnel à Abjua le 24 février 2024. Ils ont notamment décidé de lever toutes les sanctions économiques qui frappaient le Niger depuis le coup d’État militaire du 26 juillet 2023, et cela avant même d’avoir obtenu la libération du président déchu Mohamed Bazoum, alors qu’un bras de fer s’était engagé autour de son cas. Les dirigeants de la Cédéao ont également évoqué le départ du Burkina, Mali et Niger, annoncé le 28 janvier. Dans son communiqué final, la Cédéao mêle gestes d’apaisement et argumentation financière pour leur demander, encore et toujours, de rester…Pour continuer de plaider le maintien, la Cédéao a mis fin samedi aux sanctions qui frappaient le Niger. RFI

La Cedeao lève des sanctions contre la Guinée et le Mali
Après le Niger, la Guinée et le Mali. Dans un communiqué publié dimanche 25 février, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a annoncé « lever les sanctions financières et économiques à l’encontre de la République de Guinée » et « lever les restrictions sur le recrutement des citoyens de la République du Mali pour des postes au sein des institutions de la Cedeao »…En Guinée, la Cedeao avait interdit les transactions financières avec ses institutions membres un an après l’arrivée au pouvoir du colonel Mamadi Doumbouya, qui a renversé le président Alpha Condé en septembre 2021. [La semaine dernière] le chef de la junte a annoncé par décret la dissolution du gouvernement en fonction depuis juillet 2022. Au Mali, qui a connu deux coups d’Etat, en 2020 et 2021, le bloc régional avait imposé des sanctions économiques et financières qu’il avait levées en juillet 2022, quand la junte au pouvoir avait annoncé son calendrier de transition. Le Monde avec AFP

Guinée: la capitale Conakry paralysée par une grève générale
En Guinée, les 13 centrales syndicales du pays ont appelé tous les secteurs, privé, public et informel, à une grève générale et illimitée à partir de ce lundi 26 février. Un débrayage pour réclamer la baisse des prix des denrées de première nécessité, mais aussi la fin de la censure des médias. Un mouvement largement suivi dans Conakry, la capitale, à la mi-journée…Leur mot d’ordre a été largement suivi. La plupart des rideaux de fer sont restés baissés, à Kaloum, le quartier des affaires de la capitale, habituellement très animé. Ce lundi a des airs de dimanche. Si le secteur privé est touché, la grève concerne aussi le public. Dans les administrations, les fonctionnaires se font rares. Mines, télécoms, banques, transports : les syndicats des principaux secteurs de l’économie guinéennes ont décidé de suivre le mot d’ordre. À l’hôpital Ignace Deen, l’un des deux CHU de Guinée, c’est le service minimum. RFI

Présidentielle au Sénégal: le collectif Aar Sunu Election organise un vote symbolique
Plusieurs votes symboliques ont été organisés ce dimanche 25 février, date initialement prévue pour l’élection présidentielle, mais malgré l’invalidation du report du scrutin par le Conseil constitutionnel, le président Macky Sall n’a toujours pas fixé de nouvelle date et a appelé à un dialogue qui commence ce lundi matin. Des acteurs de la société civile et une partie des candidats à l’élection présidentielle ont donc voté pour mettre la pression afin que l’élection présidentielle se tienne le plus rapidement possible. Dans le bureau de vote symbolique, les électeurs se sont glissés dans un isoloir avant de mettre leur bulletin dans l’urne…Elimane Kane est l’un des membres de la plateforme de la société civile Aar Sunu Election « Protéger notre élection », qui est à l’origine de cette initiative. « Ce vote symbolique est organisé pour montrer au président de la République que les citoyens sénégalais étaient déjà prêts pour venir voter ce jour, qui est le jour légal de l’élection présidentielle. » RFI

Le président Sall ouvre un « dialogue » pour sortir de la crise au Sénégal
Le président sénégalais Macky Sall réunit lundi un certain nombre d’acteurs politiques et sociaux pour tenter de forger un accord sur la date de la présidentielle, mais des protagonistes majeurs ont annoncé qu’ils boycotteraient les discussions. M. Sall s’est donné deux jours, lundi et mardi, pour trouver une sortie à la crise que traverse le pays, l’une des plus graves en 64 ans d’indépendance, depuis qu’il a décrété le 3 février le report de la présidentielle qui devait se tenir dimanche. Il invite à ce « dialogue » à Diamniadio, ville nouvelle à une trentaine de kilomètres de la capitale Dakar, les candidats retenus en janvier par le Conseil constitutionnel, ceux qui ont été disqualifiés (les « recalés »), les représentants de la société civile, des responsables religieux et coutumiers, a indiqué la présidence…Seulement, 16 des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel ont dit qu’ils ne participeraient pas. Le collectif Aar Sunu Election (« Préservons notre élection »), qui revendique plus d’une centaine d’organisations et de personnalités fédérées contre le report, ainsi que d’autres plateformes citoyennes, ont fait de même. AFP

Des fidèles musulmans et catholiques tués dans des attaques séparées au Burkina Faso
Plusieurs dizaines de fidèles musulmans ont été tués dimanche dans une « attaque d’envergure » contre une mosquée à Natiaboani, dans l’est du pays, le même jour qu’une autre attaque meurtrière contre des catholiques rassemblés dans une église, a appris lundi l’AFP de sources sécuritaire et locales. « Des individus armés ont attaqué une mosquée à Natiaboani dimanche aux environs de 05h00 (locales et GMT), faisant plusieurs dizaines de morts », a déclaré à l’AFP une source sécuritaire…Le même jour que cette attaque contre la mosquée, au moins quinze fidèles ont été tués et deux blessés par des jihadistes présumés en pleine messe dans une église catholique, dans le nord du Burkina, selon le vicaire général du diocèse de Dori, l’abbé Jean-Pierre Sawadogo. AFP

Tchad: le Premier ministre à la recherche de financements aux États-Unis et en Europe
Le Premier ministre tchadien est actuellement en tournée aux États-Unis et en Europe pour rencontrer les institutions financières internationales. Succès Masra, ancien opposant rentré d’exil et nommé à la Primature en début d’année, a entamé une visite d’une dizaine de jours dans le but de mobiliser des financements pour son pays, notamment en vue de l’élection présidentielle…Les ministres des Finances, de l’Économie sont du voyage. Ils visiteront la Banque mondiale, qui organise à Washington le Forum sur les pays fragiles et affectés par les conflits. Ils iront aux Nations unies à New York, rencontreront des officiels américains et français, ainsi que la direction du Fonds monétaire international. Les équipes du FMI viennent d’achever une visite à N’Djamena, avec un bilan en demi-teinte : si le Tchad a fait des efforts en termes d’accessibilité aux données, des progrès restent à faire concernant la discipline budgétaire et surtout pour expliquer d’importantes dépenses extra budgétaires. RFI

Polémique autour de deux soldats sud-africains tués en RDC
Les dépouilles de deux soldats sud-africains, tués dans l’est de la République démocratique du Congo, où ils participaient à une opération de maintien de la paix, ont été rapatriées mercredi (21.02.2024) à Pretoria. Depuis l’annonce de la mort de ces deux soldats, la polémique ne cesse d’enfler en Afrique du Sud. D’après l’Alliance démocratique, le premier parti d’opposition du pays, les forces de défense sud-africaines n’ont pas la capacité de mener efficacement leur mission dans l’est de la RDC…Des accusations que relativise Fontey Akum, directeur exécutif de l’ISS, l’Institut d’études de sécurité à Prétoria, en Afrique du Sud. « C’est une polémique qui va de soi avec le déploiement, mais ça rentre aussi dans un cadre électoral puisqu’il y a quelques jours, le président sud-africain a annoncé que les élections vont se tenir le 29 mai prochain. Donc, je me dis que ce sont des polémiques qui sont motivées par une quête politique plutôt qu’une question de tactique militaire », a-t-il expliqué. La présence sud-africaine en RDC intervient dans le cadre de la mission de la force régionale de la Sadc, la Communauté de développement d’Afrique australe. DW

Nord-Kivu : reprise des combats entre les FARDC et le M23 à Sake et Shasha
Plusieurs sources font état ce dimanche 25 février d’intenses et violents combats à l’arme lourde entre les FARDC et les rebelles du M23, appuyés par l’armée rwandaise, autour des cités de Sake et de Shasha situées respectivement à 27 et 40 kilomètres au sud de la ville de Goma, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). Toujours dans cette région, d’autres combats sont signalés sur différents fronts. Les sources concordantes confirmées par la société civile, affirment que jusqu’à la mi-journée de ce dimanche, les détonations d’armes lourdes se faisaient entendre aux environs de la cité de Sake. Et que des violents combats opposent les forces loyalistes aux rebelles du M23. Les hostilités se déroulent sur plusieurs positions des insurgés situées au sommet de la colline Ndumba, tout autour de la cité de Shasha, dans le groupement Mufuni Shanga. Radio Okapi

Le président togolais décale la date des élections législatives d’une semaine
Le président togolais Faure Gnassingbé a décalé d’une semaine la date des élections législatives et régionales, les fixant au 20 avril, selon un communiqué gouvernemental publié samedi. Aucune raison n’a été donnée dans un premier temps pour expliquer ce léger report. Début février, le gouvernement avait fixé la date de ces élections, mettant fin à des mois de suspense alors qu’elles étaient initialement supposées être organisées fin 2023. Ces législatives seront couplées avec des élections régionales, que le Togo organisera pour la première fois…La campagne électorale se déroulera du 4 avril jusqu’au 18 avril 2024. L’Assemblée nationale togolaise a modifié en janvier, une loi organique portant de 91 à 113 le nombre de députés pour ces législatives. Les dernières élections législatives ont eu lieu en 2018 et avaient été boycottées par l’opposition qui avait dénoncé des « irrégularités » dans le recensement électoral. AFP

Ghana: l’enquête sur l’assassinat du journaliste Ahmed Hussein-Suale au point mort
L’enquête sur l’assassinat du journaliste d’investigation Ahmed Hussein-Suale se poursuit. C’est ce qu’a affirmé le procureur général en réponse aux questions de plusieurs députés mardi 20 février. Âgé de 31 ans quand il a été tué par balles en janvier 2019, Ahmed Suale enquêtait sur des affaires de corruption. Quatre suspects avaient été arrêtés au début de l’enquête en 2019, avant d’être remis en liberté faute de preuves…Ahmed Hussein-Suale a été tué par deux hommes à moto alors qu’il sortait de son domicile de Madina, dans la banlieue d’Accra, un soir de janvier 2019. Il enquêtait sur des affaires de corruption au sein du collectif d’investigation « Tiger Eye » et avait notamment révélé des malversations dans le milieu du football, impliquant des dizaines de haut-responsables africains…Le directeur de Reporters sans frontières en Afrique de l’Ouest, Sadibou Marong, dénonce « une dégradation des conditions de travail des journalistes au Ghana ces dernières années ». Il redoute que l’impunité favorise un phénomène d’auto-censure chez les journalistes. RFI

Le journaliste français Antoine Galindo emprisonné en Ethiopie, accusé de vouloir « créer le chaos »
Un journaliste français, Antoine Galindo, est incarcéré en Ethiopie depuis son arrestation le 22 février. Les autorités d’Addis-Abeba l’accusent de « conspirer en vue de créer le chaos » dans le pays, a annoncé lundi 26 février son employeur, la publication spécialisée Africa Intelligence. Dans un communiqué, le groupe Indigo Publications, éditeur du média Africa Intelligence, « s’indigne de cette arrestation injustifiée qui constitue en outre une grave atteinte à la liberté de la presse »…Antoine Galindo, 36 ans, chef de la rubrique Afrique de l’Est, était arrivé en Ethiopie le 13 février pour couvrir notamment le sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, siège de l’organisation panafricaine…Antoine Galindo a résidé en Ethiopie entre 2013 et 2017, quatre années durant lesquelles il était le correspondant de plusieurs médias internationaux…Selon une source proche du dossier ayant requis l’anonymat, Antoine Galindo a été arrêté jeudi après-midi dans la capitale éthiopienne en compagnie d’un responsable du Front de libération oromo (OLF), parti politique d’opposition légalement enregistré, avec qui il avait rendez-vous. Le Monde avec AFP

Paris réitère son « soutien clair et constant » au plan d’autonomie marocain du Sahara occidental
Le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, a réitéré, lundi 26 février, le soutien « clair et constant » de Paris au plan d’autonomie marocain du Sahara occidental, assurant vouloir progresser sur ce dossier, lors d’un déplacement à Rabat destiné à relancer la relation bilatérale après une période de froid…Le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole, est contrôlé en majeure partie par le Maroc, mais revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie. L’ONU considère qu’il s’agit d’un « territoire non autonome »…La visite de M. Séjourné, qui intervient après une série de crises diplomatiques entre Paris et Rabat, avait pour objectif d’« ouvrir un nouveau chapitre » dans leurs relations, d’après une source diplomatique. Le Monde avec AFP

Génocide en Namibie : appel au président allemand pour des réparations
Le président allemand a été invité samedi, à l’occasion d’une visite en Namibie, à accélérer les discussions sur les réparations du génocide des Herero perpétré à l’époque coloniale par l’Allemagne dans ce pays d’Afrique australe. Frank-Walter Steinmeier est actuellement dans la capitale Windhoek pour rendre hommage à son homologue namibien Hage Geingob, figure de l’indépendance et ardent opposant au régime d’apartheid en Afrique du Sud, décédé le 4 février…Lors d’une cérémonie commémorative samedi, McHenry Venaani, chef du Mouvement démocratique populaire (PDM, opposition) s’est directement adressé à M. Steinmeier. « Notre peuple attend que l’affaire du génocide allemand en Namibie soit réglée », a-t-il déclaré…L’un des derniers actes de M. Geingob, avant sa mort à l’âge de 82 ans, avait été de déplorer ce qu’il a appelé « l’incapacité de l’Allemagne à tirer les leçons de son histoire horrible ». AFP

« Dahomey » de la Franco-Sénégalaise Mati Diop remporte l’Ours d’or à la Berlinale
La Berlinale a sacré samedi une réalisatrice franco-sénégalaise, Mati Diop, pour un documentaire sur la question brûlante de la restitution par les anciennes puissances coloniales d’oeuvres d’art volées en Afrique… »Dahomey » raconte la restitution en novembre 2021 au Bénin de 26 œuvres pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises. Un mouvement amorcé ces cinq dernières années par les anciennes puissances occidentales, dont la France, l’Allemagne et la Belgique. Mati Diop, fille du musicien sénégalais Wasis Diop et d’une mère travaillant dans l’art, qui est née et a grandi à Paris, avait déjà remporté à Cannes en 2019 pour « Atlantique » le Grand prix, la plus haute distinction après la Palme d’Or. AFP