Les habitants de onze circonscriptions devront retourner aux urnes dans les prochaines semaines. La décision vient du Conseil constitutionnel, et a été rendue publique hier soir. C’est la CRTV, la radio-télévision nationale, qui a rapporté hier soir la décision du Conseil constitutionnel. Au total, dix circonscriptions du Nord-Ouest, et une circonscription du Sud-Ouest devront organiser de nouvelles élections. Le Conseil constitutionnel a été saisi par une dizaine de partis qui demandent l’annulation partielle ou totale du scrutin ou alors un recomptage des voix chacun pour des raisons différentes. Au total, 40 recours ont été déposés, seuls onze ont été déclarés recevables, ceux du SDF, Social Democratic Front, deuxième parti d’opposition, dont les fiefs se trouvent dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Pour l’instant, la date du nouveau scrutin dans les localités concernées n’a pas encore été rendue publique. La plus haute juridiction du pays n’a pas non plus exposé les raisons qui l’ont poussée à prendre cette décision. RFI
Le meurtre d’une vingtaine de civils, dont 13 enfants, le 14 février au Cameroun anglophone, en proie à un sanglant conflit séparatiste, a été perpétré par les « forces gouvernementales » et une milice peule alliée, a accusé, mardi 25 février, l’organisation non gouvernementale (ONG) Human Rights Watch (HRW). « Les forces gouvernementales et des membres de l’ethnie peule ont tué au moins 21 civils, dont 13 enfants et une femme enceinte (…) dans des conditions horribles », écrit HRW dans un rapport. L’armée a démenti dès les premiers jours, assurant qu’il s’agissait des conséquences d’un « malheureux accident » – l’explosion de conteneurs de carburant consécutive à des échanges de tirs entre soldats et rebelles séparatistes – et n’a évoqué la mort que de 5 civils. Survenu le 14 février dans le quartier Ngarbuh, dans le village de Ntumbo, dans la région du Nord-Ouest, le drame a coûté la vie, selon le bilan des Nations unies, à 23 civils, dont 15 enfants – neuf de moins de 5 ans – et deux femmes enceintes. Le Monde avec AFP
Selon les résultats préliminaires de la Commission électorale indépendante, il est arrivé deuxième avec 18% des voix, contre 72% pour le président sortant, Faure Gnassingbé. Le candidat du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement rejette le scrutin qu’il juge entaché de graves « irrégularités ». Agbéyomé Kodjo affirme qu’il aurait remporté plus de 60% des voix et accuse la Cédéao de donner caution à une « forfaiture ». Le perdant a appelé lundi (24.02.2020) à la mobilisation contre la victoire contestée du président sortant Faure Gnassingbé, reconduit pour un quatrième mandat. Mais cet appel pour l’instant a trouvé peu d’écho à travers le pays. DW
Un épais vent de sable souffle sur Nouakchott, floutant la vision, brouillant les perspectives et interdisant nombre d’atterrissages, sans égard pour la renommée des personnalités transportées. La capitale mauritanienne a accueilli, mardi 25 février, un sommet des chefs d’Etat du G5 Sahel, l’organisation qui réunit avec ce pays le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad dans la lutte contre les groupes djihadistes actifs dans la région. Le G5 Sahel était né ici même il y a six ans et ses succès, tant dans le domaine sécuritaire que dans celui du développement, demeurent pour beaucoup invisibles. Plus d’un mois après la réunion tenue à Pau, le 13 janvier, qui permit de clarifier officiellement la relation entre certains pays membres et la France ainsi que d’annoncer un recentrage des opérations militaires sur la zone des trois frontières entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, là où se concentrent désormais les attaques, le sommet de Nouakchott, auxquels assistaient notamment les ministres des affaires étrangères français et espagnol, s’est conclu par un communiqué rappelant l’urgence de la situation qui prévaut dans la région. En 2019, 1 500 soldats de la région et 4 000 civils ont été tués. Le Monde
L’Ethiopie a annoncé mardi qu’elle allait libérer des dizaines de prisonniers, dont des militants de l’opposition politique et d’autres détenus, accusés de tentative de coup d’Etat. Un porte-parole du bureau du procureur général Zinabu Tunu a déclaré que les procédures judiciaires avaient été abandonnées contre 63 personnes et qu’elles seraient libérées plus tard cette semaine « pour le bien de la nation ». « Le gouvernement éthiopien espère élargir l’espace politique et démocratique du pays avec la libération » de ces personnes, a-t-il affirmé. Parmi ceux qui seront libérés, se trouvent des cadres du National Movement of Amhara (NAMA), un groupe soupçonné d’avoir mené des attaques l’année dernière que le gouvernement a considéré comme une tentative de coup d’état régional dans ce vaste pays fédéraliste aux multiples ethnies. Des centaines de personnes avaient été arrêtées à la suite de violences en juin 2019 dans le nord de l’Éthiopie, qui s’étaient soldées par la mort de hauts fonctionnaires et avaient mis sous pression le gouvernement central confronté à ces tensions régionales. AFP
La lutte contre la corruption semble toujours dans l’impasse au Niger. Pourtant, le pays s’est doté d’un instrument central. En 2011, l’Etat nigérien a créé la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia), dont les moyens ont été renforcés en 2016. Malgré cela, les Nigériens doutent de la volonté des autorités d’endiguer le phénomène en raison des nombreux scandales classés sans suites. Dernier en date : celui qui porte sur la manière dont ont été dépensés les budgets consacrés à l’armée et aux forces de sécurité. Le montant est énorme : plus de 500 milliards de francs CFA de contrats sans aucun respect de la législation en vigueur. Récemment, dans un document sonore enregistré à son insu, lors une rencontre avec certains de ses proches, le ministre de la Défense s’est insurgé « contre tous les acteurs » ayant participé à ce qu’il qualifie de « fautes graves » car des soldats ont perdu la vie pour défendre la nation, alors que les fonds alloués pour leur équipement ont été détourné. Cet enregistrement, dont la validité a été reconnue par le ministre de la Défense, relance le débat sur les scandales qui caractérisent la gestion de la 7e République. L’opposition pour sa part dénonce la léthargie du gouvernement dans la lutte contre la corruption et promet de faire mieux si elle arrive au pouvoir. DW
L’opposition guinéenne souhaite que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) et l’Union africaine (UA) imitent l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Alors que le climat sociopolitique ne cesse de se dégrader et que de nouvelles violences sont redoutées, la Cédéao et l’Union africaine sont restées muettes sur la tenue du double scrutin de dimanche (01.03.20). Le dernier communiqué de la Cédéao sur la situation en Guinée remonte à novembre 2019. L’institution appelait alors à une préparation sereine des prochaines échéances électorales. Il y a deux semaines, lors de son 33e sommet à Addis-Abeba, en Ethiopie, l’UA aurait, pour sa part, demandé au président Alpha Condé d’éviter toute démarche pour demeurer au pouvoir. Mais pour le député Ousmane Gaoual Diallo, du parti d’opposition UFDG, l’UA et la Cédéao sont trop prudentes sur la crise politique qui secoue la Guinée : « Nous espérons qu’ils iront plus loin. Les sorties du chef de l’Etat ces derniers jours donnent aussi plus de relief à ces organisations qui, nous ne désespérons pas, suivront peut-être l’Organisation internationale de la Francophonie. » DW
L’armée américaine a affirmé avoir éliminé un chef du groupe jihadiste somalien d’Al-Shabab qui serait lié à l’attaque perpétré en janvier dernier contre la base militaire américaine de Manda Bay au Kenya et qui a fait trois morts parmi les militaires américains. Le Commandement américain pour l’Afrique (Africom) a déclaré, dans un communiqué relayé mercredi par les médias kényans, que le terroriste a été tué aux côtés de son épouse, qui était également un membre connu d’Al-Shabab, lors d’une frappe aérienne samedi. La frappe aérienne, menée en coordination avec le gouvernement somalien, aurait visé Saakow, à environ 320 km à l’ouest de Mogadiscio, selon la même source. «Les deux terroristes ont été identifiés comme un haut dirigeant d’Al-Shabab, qui était chargé de planifier et de diriger les opérations terroristes dans la région frontalière du Kenya, y compris la récente attaque contre la baie de Manda, et sa femme, également un membre actif d’Al -Shabab, était responsable de la facilitation d’un large éventail d’activités terroristes», a expliqué l’Africom dans son communiqué. Sahel Intelligence
A sa création, en 2014, la Commission vérité et réconciliation avait pour mission de rétablir la vérité sur les massacres interethniques qui ont frappé le Burundi depuis son indépendance en 1962 jusqu’en 2008, année de la fin supposée de la violence armée dans le pays. Selon la CVR, l’excavation de six fosses communes situées au bord de la rivière Ruvubu, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Gitega, a permis d’exhumer les ossements de plus de 6.000 victimes. Mais la méthode utilisée et la période choisie par la Commission font polémique. Selon Vital Nshimirimana membre de la société civile burundaise en exil « ce travail tombe à trois mois des élections. La Commission dit que son travail repose sur des témoignages, or nous savons que dans la situation du Burundi, il est difficile de démêler le vrai du faux, surtout lorsqu’on est pour le moins partial ». La CVR est constituée presque exclusivement de membres du CNDD-FDD, le parti au pouvoir, et son président est l’ancien chef de la Commission électorale lors des élections controversées de 2010 et 2015. … L’opposition et la société civile accusent la CVR de manipuler la vérité en ciblant volontairement le fosses communes renfermant des Hutu tués en 1972. DW
Un grand mystère entoure l’apparition il y a une semaine d’un groupe qualifié de « criminels armés » et les affrontements qui l’ont opposé aux forces de l’ordre, dans la province de Bujumbura rural, un des principaux fiefs du principal parti d’opposition burundaise dans l’ouest du pays. La police n’a pas donné la moindre indication qui permette d’identifier ces assaillants, ce qui nourrit les spéculations avant les élections du 20 mai. Ce mystérieux groupe armé est apparu dans les collines qui surplombent la ville de Bujumbura il y a une semaine, explique le porte-parole de la police du Burundi. Il a été neutralisé quatre jours plus tard, après plusieurs escarmouches qui l’ont opposé aux forces de l’ordre. Alors que l’administration locale parlait jusqu’à lundi d’un bilan de douze bandits armés et un policier tués, celui-ci a pratiquement doublé selon la police hier. Au final, vingt-deux « criminels armés » et deux policiers ont été tués, six autres assaillants capturés, sans parler des armes et des munitions saisies, a annoncé le porte-parole de la police Pierre Nkurikiye, qui n’hésite pas à lier l’apparition de ce groupe aux élections prévues dans moins de trois mois … Mais ces interrogations subsistent, d’autant que des témoins et la société civile accusent les forces de l’ordre appuyées par des Imbonerakure, des membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir que l’ONU qualifie de milice, d’avoir exécuté une dizaine d’assaillants qui avaient été faits prisonniers, ce qu’a démenti l’administration locale. RFI
Quelque trois cents personnes ont célébré mardi à Kinshasa une messe à la mémoire des « martyrs de la démocratie » tués début 2018 dans des marches demandant le départ de l’ancien président Joseph Kabila, a constaté l’AFP. A l’origine de la messe et des marches de 2018, le collectif chrétien du Comité laïc de coordination (CLC) a demandé aux autorités « justice » pour les familles des victimes. Le CLC a envisagé de « porter plainte et se constituer partie civile aux côtés de toutes ces victimes ». La messe a été dite à l’occasion du deuxième anniversaire de la mort du militant des droits de l’homme Rossy Mukendi, tué dans la dernière des trois marches le 25 févrierv 2018. Un policier avait été arrêté le jour suivant. Une quinzaine de manifestants avaient été tués les 31 décembre 2017, 21 janvier et 25 février 2018. Les noms des militants morts lors de ces marches étaient inscrits sur un pagne imprimé pour la circonstance. AFP
Alors que le pays se prépare à aller aux élections en fin d’année, l’Assemblée nationale a adopté hier le projet de loi relatif aux partis politiques et au statut de l’opposition. Jusqu’à présent la vie politique était régie par une ordonnance datant de 2005, qui était jugée insuffisante par les partis politiques. L’accord de paix signé le 6 février 2019 recommandait la révision de ce texte. C’est chose faite. Le président du parti d’opposition URCA, Anicet-Georges Dologuele, s’est réjoui lors de son intervention : « Enfin notre pays va se doter d’une loi qui permettra aux partis politiques de fonctionner en connaissant leurs droits et leurs obligations. » Parmi les obligations pour lutter contre les formations politiques pléthoriques, un parti, pour qu’il ne soit pas dissout, doit recueillir au moins 5% des suffrages aux législatives ou aux municipales. C’est une des mesures majeures pour le ministre de l’Administration du territoire, Augustin Yangana-Yahote : « Hier il y avait un certain laisser-aller mais aujourd’hui, je pense qu’il y a des cadres qui ont été établis pour que les partis politiques puissent se mouvoir, s’affirmer et prouver qu’ils sont des partis politiques responsables. » RFI
L’exploitation du gaz va se transformer en véritable jackpot pour le gouvernement mozambicain. À moyen terme, 3 milliards de dollars par an de recettes fiscales sont escomptés. Ce qui revient tout simplement à doubler le budget du pays. Les opérations de construction, sur au moins dix ans, vont participer à la dynamique économique du pays. Plus de 700 000 emplois, dont 15 000 directs, sont anticipés. « Le pays accédera alors rapidement au rang de pays à revenu intermédiaire alors qu’il compte aujourd’hui parmi les plus pauvres au monde », note le Trésor français et le FMI estime qu’à partir de 2023-2024 la croissance pourrait s’envoler de plus de 20 % par an. Pour tenter de répondre aux attentes grandissantes des Mozambicains, le président Filipe Nyusi, réélu le 15 octobre, a profité de la cérémonie d’investiture, le 15 janvier, pour annoncer que son gouvernement souhaitait créer un fonds souverain destiné à investir dans l’économie du pays les revenus à venir de l’exploitation de ses immenses réserves gazières. « Nous voulons prouver que les ressources énergétiques peuvent être une bénédiction, pas une malédiction », a-t-il ajouté selon l’AFP. Le Point
Une ancienne ministre des finances du Liberia, Antoinette Sayeh, va devenir directrice générale adjointe du Fonds monétaire international (FMI) à compter du 16 mars, a annoncé mardi l’institution de Washington dans un communiqué. C’est la dirigeante du FMI, Kristalina Georgieva, qui a elle-même proposé cette nomination après le départ de la directrice administrative, Carla Grasso, annoncé début février. … Depuis 2016, Mme Sayeh est membre émérite du Center for Global Development (CGD). En tant que ministre des finances au lendemain du conflit que le Liberia avait connu, Mme Sayeh avait piloté l’apurement des arriérés, accumulés de longue date, de la dette multilatérale du pays. Elle avait, en outre, géré les négociations avec le Club de Paris et œuvré à l’élaboration de la première Stratégie de réduction de la pauvreté. « Ce faisant, Mme Sayeh a considérablement renforcé les finances publiques du Liberia tout en promouvant la réforme de la gestion des finances de l’Etat », selon le FMI. Le Monde avec AFP
Les autorités algériennes ont annoncé mardi l’identification d’un premier cas de coronavirus dans le pays. Il s’agit d’un ressortissant italien arrivé à Alger le 17 février. Le dispositif de « surveillance et d’alerte mis en place au niveau national a permis de détecter deux cas, âgés de 55 et 61 ans, répondant à la définition de cas suspect », a indiqué le ministère de la Santé. « Un cas a été confirmé positif au coronavirus » parmi ces deux cas suspects « de nationalité italienne », a-t-il précisé. Le seul cas confirmé de maladie en Afrique avait été jusqu’à présent recensé en Égypte. Selon la télévision, la personne infectée a été placée en isolement. Les circonstances de son infection ne sont pas établies. Le ministère de la Santé a assuré avoir « renforcé le dispositif de prévention autour du cas confirmé, et le dispositif de surveillance et de veille au niveau de tous les points d’entrée » en Algérie. Jeune Afrique avec AFP