Revue de presse du 26 décembre 2024

Au Mali, la justice requiert un an ferme contre l’opposant Issa Kaou N’Djim
Une peine d’un an de prison ferme a été requise, lundi 23 décembre, au Mali, contre, Issa Kaou N’Djim, un opposant jugé devant un tribunal de Bamako pour avoir tenu des propos critiques contre les militaires au pouvoir au Burkina Faso voisin, selon une source judiciaire. L’agent judiciaire de l’État a également demandé à Issa Kaou N’Djim, figure politique malienne connue pour avoir soutenu le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avant de prendre ses distances, le paiement d’une amende de 5 millions de F CFA (7 659 euros). La décision a été mise en délibéré au 30 décembre. Issa Kaou N’Djim est poursuivi « pour offense commise publiquement envers un chef d’État étranger et injures commises par le biais d’un système d’information ». Il avait été placé en détention mi-novembre à la prison civile de Bamako. L’opposant avait mis en doute, lors d’une émission sur la télévision locale Joliba TV News, la crédibilité d’un supposé coup d’État déjoué au Burkina Faso, membre avec le Mali et le Niger de l’Alliance des États du Sahel (AES). Fermée depuis novembre par les autorités maliennes en rapport avec le dossier de Issa Kaou N’Djim, Joliba TV News a finalement écopé mi-décembre d’une suspension de six mois. Issa Kaou N’Djim a été l’un des vice-présidents du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif des militaires au pouvoir au Mali, avant de se prononcer en faveur d’une fin rapide de la période dite de transition censée rétablir un régime dirigé par des civils. Jeune Afrique avec AFP

Guinée: les Forces vives ne reconnaîtront plus la Transition à partir du 31 décembre
En Guinée, la plateforme des Forces vives, qui regroupe des partis d’opposition et des organisations de la société civile critiques de la Transition, annonce qu’elle ne reconnaîtra plus les autorités transitoires à partir du 31 décembre. Car cette date était la limite qui avait été avancée pour le retour à l’ordre constitutionnel. C’était la date limite promise pour le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée, celle aussi qui avait fait l’objet d’un accord avec la Cédéao. Finalement, il y a deux semaines, le porte-parole du gouvernement a confirmé que la date ne serait pas tenue, évoquant une deuxième phase, la « refondation de l’État », sans donner plus de précisions. Dans leur communiqué, les Forces vives de Guinée demandent la mise en place d’une transition civile. RFI

Tchad : mort de Saleh Déby Itno, oncle du président et opposant
L’oncle paternel du président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, Saleh Déby Itno, est décédé mardi 24 décembre au Caire, ont annoncé ses proches et un communiqué du Parti socialiste sans frontières (PSF), où il militait. « Il a été évacué dans la nuit de lundi à mardi en direction des Émirats arabes unis pour des soins. Arrivé en Égypte, il a rendu l’âme le mardi », a déclaré un de ses proches…Le général Saleh Déby Itno, frère de l’ancien président, avait rallié, début 2024, le PSF présidé par Yaya Dillo Djerou. Ce dernier avait été tué, le 28 février dernier, par des militaires dans l’assaut du siège du parti, deux mois avant l’élection présidentielle. Arrêté lors de cet assaut, Saleh Déby Itno avait passé cinq mois en prison avant d’être libéré. « Le PSF considère la mort du camarade Saley Déby Itno comme un meurtre qui s’inscrit dans la même logique que l’assassinat du président Yaya Dillo Djerou Betchi et des autres camarades », a dénoncé le PSF, dans un communiqué publié sur Facebook. Jeune Afrique avec AFP

Les FARDC annoncent avoir abattu 6 drones kamikazes de l’armée rwandaise
Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont annoncé, ce mercredi 25 décembre, avoir abattu six drones kamikazes de la force spéciale de l’armée rwandaise au-dessus de la localité de Mambasa, dans le territoire de Lubero. Cette information est livrée par le lieutenant-colonel Mak Hazukay, chargé de la communication et sensibilisation du secteur opérationnel Sokola 1 Grand Nord, cité par l’Agence congolaise de presse. Dans un autre communiqué signé ce même vendredi, les FARDC dénoncent l’utilisation par les M23, appuyés par le Rwanda, des jeunes civils congolais, habillés en treillis militaires rwandais, comme « chairs à canon” sur les lignes de front, notamment près de Mambasa et Alimbongo, dans le sud du territoire de Lubero. Dans ce communiqué signé par le colonel Mak Hazukay, l’armée alerte également sur la présence des rebelles du M23 armés dans des églises, écoles et hôpitaux dans les zones sous leur occupation au sud de Lubero. Une grave violation du Droit international humanitaire, précise le communiqué. Radio Okapi

Nigéria : le nettoyage du delta du Niger, un « échec »
Au Nigeria, les Nations unies estiment que le projet de dépollution du delta du Niger est un « échec total ». Les récents rapports de l’ONU révèlent que des sites pollués par d’énormes marées noires depuis quelques années sont toujours déclarés « paysage lunaire » inutilisable pour l’agriculture. Malgré le fond de nettoyages mis en place par les exploitants pétroliers de la région, l’exécution des travaux semblent s’être heurtée à des difficultés liées au choix des entreprises sous-traitantes très peu qualifiées pour la mission. Les documents révélés par l’agence Associated Press (AP) mettent en cause l’incompétence et la corruption et de hauts responsables onusiens se montrent inquiets. L’entreprise Hyprep en charge du nettoyage aurait changé de direction suite à un audit après des soupçons de mauvaise gestion en 2021 avant de se voir retirer le soutien de l’ONU en 2023, officiellement pour des raisons techniques. Au cours des cinq dernières années, l’Agence nationale nigériane de détection et d’intervention en cas de déversements d’hydrocarbures (NOSDRA) a répertorié près de 3.870 déversements de pétrole dans la zone du delta du Niger. Africanews

Rencontre entre la Somalie et l’Éthiopie, au lendemain d’un incident meurtrier
Le ministre somalien des Affaires étrangères Ali Mohamed Omar s’est rendu à Addis-Abeba, mardi 24 décembre, pour rencontrer son homologue éthiopien Mesganu Arega, au lendemain de heurts meurtriers dans la localité frontière de Doolow, et tenter de préserver la fragile détente entre les deux pays. Le ministre somalien a « protesté et condamné l’attitude des forces éthiopiennes à Doolow », selon un communiqué. Dans son propre communiqué, le ministre éthiopien des Affaires étrangères a lui démenti toute faute et blâmé « des tiers ayant l’intention de déstabiliser la Corne de l’Afrique », sans donner plus de précisions. L’incident du lundi 23 décembre est survenu quelques jours à peine après un accord bilatéral conclu sous l’égide de la Turquie. Mardi, les deux pays semblaient attacher à faire durer ce rapprochement…La Somalie a accusé lundi les forces éthiopiennes d’une attaque meurtrière contre ses troupes dans la localité frontalière de Doolow, au Jubaland, le même jour, alors qu’un accord destiné à mettre fin aux tensions entre les deux pays vient d’être signé. Des responsables de l’État semi-autonome du Jubaland ont cependant déclaré que les troupes éthiopiennes, également installées sur une piste d’atterrissage dans le cadre de leur mission de maintien de la paix contre les insurgés islamistes en Somalie, étaient intervenues pour protéger un groupe d’hommes politiques locaux. Jeune Afrique

Au Kenya, la police des polices s’inquiète de la multiplication des enlèvements par des agents
Au Kenya, l’inquiétude monte autour d’une série d’enlèvements et de disparitions forcées qui seraient perpétrés par les forces de l’ordre ces dernières semaines. L’IPOA, la police des polices, a tiré la sonnette d’alarme dans un communiqué publié ce mercredi 25 décembre. L’institution annonce avoir lancé une investigation. Deux disparitions ont provoqué la colère des Kényans sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Peter Muteti et Billy Mwangi, deux jeunes, populaires sur X, ont été enlevés le week-end dernier, emmenés de force dans un véhicule par des hommes non identifiés. Ils avaient publié quelques jours plus tôt des images générées par intelligence artificielle, montrant le président kényan William Ruto dans un cercueil. Les deux hommes restaient portés disparus mercredi 25 décembre dans la soirée. Tout comme trois autres Kényans, aussi enlevés ces derniers jours, selon la presse du pays. Dans son communiqué, l’IPOA évoque quatre cas de disparition pour le mois de décembre, dont ceux de Peter Muteti et Billy Mwangi. L’autorité en charge de surveiller la police se dit « inquiète par une hausse des enlèvements, présumés par des membres de la police nationale » et appelle le chef de la police à agir. RFI

Soudan du Sud: l’afflux de réfugiés soudanais aggrave l’épidémie de choléra, s’alarme MSF
Le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) alertait le 20 décembre sur un afflux de réfugiés au Soudan du Sud, en provenance du Soudan ces dernières semaines. Alarme également tirée lundi 23 décembre par Médecins sans frontières (MSF), qui note que plus de 5 000 personnes ont traversé chaque jour en décembre la frontière entre les deux pays. Conséquence : les deux centres de transit de Renk, coté sud-soudanais, sont totalement débordés et une épidémie de choléra déclarée en octobre est en « augmentation alarmante et rapide », selon l’ONG…Les deux centres de transit de Renk, au Soudan du Sud, accueillent aujourd’hui plus de 17 000 déplacés alors qu’ils sont conçus pour recevoir 8 000 personnes maximum. Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) estimait, en fin de semaine dernière, à plus de 80 000 le nombre de personnes, surtout des femmes et des enfants, à avoir franchi la frontière en moins de trois semaines. Cela après l’intensification des combats au Soudan dans les États du Nil Blanc, de Sennar et du Nil Bleu, affirme l’organe onusien…La plupart des camps sont débordés. Partout, les déchets s’accumulent, les latrines débordent… Conséquence : l’épidémie de choléra qui s’est déclarée fin octobre prend de l’ampleur. RFI

Au Sénégal, le gouvernement prend ses distances avec un ministre ayant qualifié les tirailleurs de « traîtres »
Ministre chargé de l’administration et de l’équipement à la présidence de la République, Cheikh Oumar Diagne avait affirmé, dans une interview à la télévision locale Fafa TV diffusée le 21 décembre, que « ceux qui célèbrent les tirailleurs ne savent pas ce que sont » en réalité ces soldats coloniaux. « Les tirailleurs sont des traîtres qui se sont battus contre leurs frères, dans leur pays, pour de l’argent » lors de révoltes ou de guerres anticoloniales en Afrique, avait estimé M. Diagne.« Cette sortie est très malheureuse. Je suis en total déphasage avec ce que M. Diagne a dit. Je considère que ces tirailleurs sont des héros de la nation », a déclaré jeudi Moustapha Njekk Sarré, porte-parole du gouvernement, sur la radio privée RFM. Le Sénégal a commémoré cette année avec une envergure inédite les événements du 1er décembre 1944 au camp militaire de Thiaroye, près de Dakar. Les forces coloniales françaises avaient alors tiré sur des tirailleurs rapatriés des combats en Europe, non seulement sénégalais mais aussi d’autres nationalités africaines, qui réclamaient le paiement d’arriérés de solde. De nombreuses zones d’ombre subsistent sur les circonstances du drame, le nombre de tirailleurs tués, leur identité et le lieu de leur inhumation. Les autorités françaises de l’époque avaient admis la mort de 35 personnes, mais plusieurs historiens avancent un nombre de victimes bien plus élevé, jusqu’à 400. Le Monde avec AFP

Grâce présidentielle pour le fils de l’ex-président angolais dos Santos
Le président angolais Joao Lourenço a accordé une grâce à une cinquantaine de condamnés, dont le fils de l’ancien président Jose Eduardo dos Santos, condamné à cinq ans de prison pour détournement de fonds, a-t-on appris jeudi auprès de la présidence. Cette grâce s’inscrit dans le cadre du cinquantenaire l’an prochain de l’indépendance de ce pays d’Afrique australe, dans un esprit d' »harmonie, de clémence, d’indulgence, de concorde et de fraternité », précise le décret affiché jeudi sur la page Facebook de la présidence. Surnommé « Zenu », Jose Filomeno dos Santos, aujourd’hui 46 ans, avait vu sa condamnation confirmée en juillet par la Cour suprême de Luanda, quelques mois après son annulation par une autre cour pour des motifs de procédure. Il avait été l’un des premiers membres de la famille dos Santos à être poursuivi dans le cadre de la campagne anti-corruption lancée par Joao Lourenço à son arrivée au pouvoir en 2017. Dirigeant du fonds souverain angolais entre 2013 et 2018, « Zenu » était accusé avec trois co-prévenus d’avoir transféré illégalement 500 millions de dollars de la Banque centrale vers le compte londonien d’une agence du Crédit suisse. La fraude leur aurait permis de détourner jusqu’à 1,5 milliard de dollars. AFP

Madagascar: une plateforme collaborative pour les protecteurs de l’environnement
À Madagascar, une plateforme numérique collaborative a été lancée pour partager les connaissances sur l’environnement et rapprocher les acteurs engagés dans sa protection. À l’origine de ce projet, l’INDRI, l’Initiative pour le Développement, la Restauration Écologique et l’Innovation. L’Initiative pour le Développement, la Restauration Écologique et l’Innovation (INDRI), est un centre d’expertise et de plaidoyer basé à Madagascar. Il est parti du constat que les projets environnementaux étaient très nombreux sur la Grande Île, mais aussi très dispersés, au risque de perdre en efficacité. Des études scientifiques, des guides techniques, des résultats d’initiatives… La plateforme, baptisée INDRI Connect, compile déjà près de 300 documents, à la disposition des ONG, chercheurs ou citoyens engagés…En plus des ressources accessibles librement, la plateforme propose également une carte interactive présentant plusieurs centaines d’acteurs mobilisés pour l’environnement à Madagascar…Chaque acteur engagé peut de lui-même s’inscrire sur la plateforme INDRI Connect pour y partager ses coordonnées et ses travaux. RFI