Revue de presse du 26 décembre 2023

En RDC, le gouvernement interdit une manifestation de l’opposition
Le gouvernement de la République démocratique du Congo a annoncé mardi qu’une manifestation prévue mercredi par l’opposition pour protester contre les « irrégularités » ayant entaché selon elles les élections des 20-21 décembre serait interdite…Dans une lettre rendue publique samedi, cinq opposants candidats à la présidentielle informaient le gouverneur de Kinshasa de leur intention d’organiser une marche mercredi. « Nous protesterons contre les irrégularités constatées lors des opérations de vote », écrivaient-ils, qualifiant le scrutin de « simulacre d’élections ». Parmi ces opposants figurent notamment Martin Fayulu, candidat malheureux à l’élection de 2018, et Denis Mukwege, prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre. Le camp d’un autre candidat de l’opposition, l’ancien gouverneur de la région minière du Katanga (sud-est) Moïse Katumbi, a de son côté appelé à l’annulation pure et simple des élections. Dès le 20 décembre, l’opposition avait qualifié les élections de « chaos total »…En raison de multiples problèmes logistiques, le quadruple scrutin a été prolongé officiellement d’une journée et s’est poursuivi jusqu’à Noël dans certaines zones reculées. Des résultats encore très partiels de la présidentielle diffusés par la Commission électorale placent le président sortant, Félix Tshisekedi, largement en tête, avec plus de 80% des quelque 1,8 million des voix comptabilisées. AFP

Plus de 160 personnes tuées dans des attaques dans le centre du Nigeria
Au moins 160 personnes ont été tuées dans des attaques menées par des groupes armés entre samedi soir et lundi dans plusieurs villages de l’Etat du Plateau, dans le centre du Nigeria, ont annoncé lundi les autorités locales. « Les hostilités déclenchées samedi se poursuivaient lundi matin », a déclaré à l’AFP Monday Kassah, le président du conseil du gouvernement de Bokkos, une circonscription située dans cette région en proie depuis plusieurs années à des tensions religieuses et ethniques. « Au moins 113 corps ont été retrouvés », a-t-il ajouté. Et « plus de 300 personnes » ont été blessées et transférées dans les hôpitaux de Bokkos, de Jos et de Barkin Ladi, a affirmé Monday Kassah. Un premier bilan provisoire de la Croix-Rouge locale transmis à l’AFP faisait état lundi soir de 104 morts dans 18 villages de la région de Bokkos. Des groupes armés, dont les membres sont localement qualifiés de « bandits », ont attaqué « pas moins de 20 villages », incendiant de nombreuses maisons, entre samedi soir et lundi matin, a précisé M. Kassah, selon qui « les attaques étaient bien coordonnées ». A ces 113 morts dans la circonscription de Bokkos s’ajoutent « au moins 50 personnes tuées » dans quatre villages de la circonscription voisine de Barkin Ladi, d’après Dickson Chollom, un élu de l’assemblée locale…Les populations des régions du nord-ouest et du centre du Nigeria vivent dans la terreur des attaques des groupes jihadistes et des bandes criminelles qui pillent les villages et tuent ou enlèvent leurs habitants.  AFP

Au Burundi, une attaque rebelle dans l’ouest du pays fait vingt morts, selon le gouvernement
L’attaque a été revendiquée par le principal groupe armé combattant le régime burundais, dirigé par le président Evariste Ndayishimiye. Vingt personnes, dont dix-neuf civils, ont été tuées dans une attaque conduite dans l’ouest du Burundi vendredi soir, a annoncé samedi 23 décembre le gouvernement. Le groupe rebelle RED-Tabara (Résistance pour un Etat de droit au Burundi) a quant à lui affirmé avoir tué dix membres des forces de sécurité. L’attaque a été menée dans la localité de Vugizo, située à une vingtaine de kilomètres de la capitale économique Bujumbura et frontalière de la République démocratique du Congo (RDC), pays où se trouve la base arrière de RED-Tabara. Dans un communiqué, le gouvernement a affirmé que cette « attaque lâche » a délibérément visé les civils, tuant un total de vingt personnes, dont « douze enfants, parmi lesquels cinq de moins de 5 ans ; trois femmes dont deux enceintes ; et cinq hommes dont un des policiers qui intervenaient pour secourir les civils ». Neuf autres personnes ont été blessées et hospitalisées, selon le gouvernement, qui a condamné un « acte terroriste, ignoble et barbare »…Il s’agit de la deuxième action menée en moins de deux semaines par ces rebelles sur le sol burundais, où ils n’avaient plus été actifs depuis des attaques menées en septembre 2021, dont l’une avait visé l’aéroport de Bujumbura. Le 11 décembre, ils avaient fait état d’affrontements avec des militaires dans le nord-ouest du Burundi. « Le mouvement RED-Tabara promet de poursuivre ses opérations dans tout le pays », avaient-ils écrit sur X. Depuis fin 2021, leurs combats se concentraient dans la province du Sud-Kivu, en RDC, où des forces burundaises ont été envoyées pour les traquer, selon des sources congolaises et burundaises…Créé en 2011 et disposant d’effectifs estimés de 500 à 800 hommes, RED-Tabara est accusé d’être responsable de la plupart des attaques meurtrières et embuscades au Burundi depuis 2015. Le Monde avec AFP

Soudan: le Programme alimentaire mondial cesse ses activités à Wad Madani en raison des combats
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a interrompu ses activités humanitaires dans la ville de Wad Madani, capitale de l’État de Jezira. D’autres localités de cet État ne sont plus accessibles non plus à l’organisation onusienne. Dans cette région agricole, la guerre fait aussi peser un risque sur l’ensemble de la production céréalière…La guerre sanglante qui oppose depuis huit mois l’armée soudanaise aux paramilitaires des FSR à Khartoum, avait poussé un demi-million de personnes à trouver refuge plus au sud, dans cet État agricole jusqu’à récemment épargné par les violences. Mais depuis peu, les paramilitaires, qui contrôlent la majorité de la capitale, ont avancé le long de l’autoroute qui relie la capitale à Wad Madani prenant village après village et terrorisant leurs habitants. Le 15 décembre, ils ont attaqué Wad Madani, forçant plus de 300 000 personnes à fuir de nouveau, à l’intérieur de l’État d’Al-Jazira mais aussi vers les États voisins de Sennar et de Gedaref, d’après l’ONU. Depuis, les paramilitaires continuent leur implacable descente vers le sud…« Près de 18 millions de personnes au Soudan sur une population totale de 46 millions de personnes dans le pays sont déjà identifiées comme étant en situation d’insécurité alimentaire au cours des derniers mois. Si les combats ne s’arrêtent pas au premier trimestre de l’année prochaine, qui est la période des cultures pour les agriculteurs, la situation va devenir encore plus sombre, poursuit Karim Abdelmoneim, chargé des opérations d’urgence pour le Programme alimentaire mondial dans le pays. RFI

Suspendu des instances de la Francophonie, le Niger suspend toute forme de coopération avec l’OIF
Les autorités de transition du Niger suspendent toute forme de coopération avec l’Organisation internationale de la Francophonie, l’OIF. Annonce faite à Niamey dimanche 24 décembre dans un communiqué du CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie). Une riposte à la décision du mardi 19 décembre, jour où le Conseil permanent de la Francophonie, réuni en visioconférence, a décidé de suspendre le Niger des instances de la Francophonie, dénonçant le coup d’État du 26 juillet et appelant à libérer le président renversé Mohamed Bazoum, en résidence surveillée depuis maintenant cinq mois. Mais pour les nouvelles autorités de Niamey, l’OIF s’est décrédibilisée. Par la voix du Colonel-Major Abdourahamane Amadou Djibo, le CNSP et le gouvernement du Niger rappellent qu’à l’origine, avant l’OIF, il y a eu l’ACCT (Agence de coopération culturelle technique), dont l’acte de naissance – 1970 – a été signé, justement, à Niamey. Cette coopération entre gouvernements basée sur le partage d’une langue commune, c »était d’abord une idée des pères fondateurs de la Francophonie institutionnelle : le Nigérien Hamani Diori, le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Tunisien, Habib Bourguiba et le prince Norodom Sihanouk du Cambodge…Dans leur communiqué, les autorités de transition du Niger appellent à une décolonisation des esprits et à la promotion des langues nationales « conformément aux idéaux des pères fondateurs du panafricanisme ». RFI

Burkina Faso: l’ex-ministre des Affaires étrangères Ablassé Ouedraogo appréhendé à son domicile
L’homme politique et ancien ministre Ablassé Ouedraogo lors de son retour au Burkina Faso a été interpellé par des inconnus à son domicile, dimanche soir 24 décembre. Une arrestation qui intervient après celles de nombreuses autres personnalités burkinabè réputées critiques du régime de transition…Après avoir reçu, en début d’après-midi, plusieurs visites de courtoisie à son domicile, c’est vers 18h30 que deux hommes en civil ont sonné à son portail. Après s’être présenté à Ablassé Ouedraogo, celui-ci a été prié de les suivre sans qu’il n’y ait de mandat ou de convocation spécifique, selon un de ses proches qui a assisté à la scène. À l’extérieur du bâtiment, un important dispositif de sécurité avait été disposé tandis qu’Ablassé Ouedraogo suivait ses deux visiteurs sans aucune résistance. Leader du parti Le Faso Autrement, Ablassé Ouedraogo avait, en octobre dernier, pris à témoin les autorités religieuses et coutumières burkinabés dans un courrier dans lequel il s’était montré assez critique sur la gestion du gouvernement de transition. Suite à cette correspondance, rendue publique, Ablassé Ouedraogo aurait reçu un ordre de réquisition militaire envoyé par le pouvoir de transition et l’obligeant à se rendre au front contre les jihadistes. Ablassé Ouedraogo est âgé de 70 ans. RFI

Tchad: la nouvelle Constitution approuvée par référendum, l’opposition conteste
Les Tchadiens ont approuvé avec 86% des voix le projet de nouvelle Constitution soumis par la junte militaire au pouvoir depuis deux ans et demi, à l’issue d’un référendum que l’opposition avait appelé à boycotter et dont elle conteste les résultats. D’après les résultats provisoires du référendum du 17 décembre, le « oui » l’a emporté avec 86% des voix tandis que le « non » a obtenu 14% des suffrages avec un taux de participation à 63,75%, a indiqué dimanche la Commission nationale chargée de l’organisation du référendum constitutionnel (Conorec). Ce référendum constitue une étape-clé vers le retour au pouvoir aux civils promis par la junte militaire et finalement repoussé à fin 2024…La nouvelle Constitution qui prône « un État unitaire et décentralisé » ne diffère pas de celle précédemment adoptée, le chef de l’État concentrant toujours l’essentiel du pouvoir et l’autorise à se présenter aux prochaines élections…L’opposition, qui avait appelé à boycotter le scrutin, a aussitôt contesté les résultats…Pour une partie de l’opposition et de la société civile, ce scrutin s’apparente à un plébiscite destiné à préparer l’élection du président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno. A 37 ans, il avait été proclamé par l’armée le 20 avril 2021 président de transition à la tête d’une junte de 15 généraux, à la mort de son père Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front. L’ex-chef de l’Etat dirigeait d’une main de fer depuis plus de 30 ans cet État d’Afrique centrale, deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU…Les résultats définitifs proclamés par la Cour Suprême sont attendus le 28 décembre. AFP

Sonko a déposé sa candidature à la présidentielle sénégalaise au Conseil constitutionnel
L’opposant sénégalais emprisonné Ousmane Sonko a déposé sa candidature à la présidentielle de février au Conseil constitutionnel malgré le refus de l’administration de lui livrer tous les documents nécessaires, a indiqué mardi Ousseynou Ly, un responsable de la cellule de communication de son parti…M. Sonko, personnage central d’un bras de fer de plus de deux ans avec l’Etat qui a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers, a jusqu’au 26 décembre pour déposer sa candidature et recueillir ses parrainages. Bassirou Diomaye Faye, lui aussi en prison, est le plan B du parti de M. Sonko, le Pastef (parti des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) – dont les autorités ont annoncé la dissolution fin juillet – pour l’élection présidentielle du 25 février 2024. La semaine dernière, le représentant de M. Sonko a été empêché de récupérer les documents nécessaires à sa candidature à la Direction générale des élections (DGE). Ses avocats avaient ensuite annoncé leur intention de déposer la candidature de l’opposant, disant « faire confiance à la justice » face à un Etat cherchant selon eux à l' »écarter » du scrutin…Mi-décembre, un juge a relancé sa candidature en ordonnant sa réinscription sur les listes électorales, confirmant une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor (Sud) qui avait été cassée par la Cour suprême. L’ancienne Première ministre Aminata Touré, autrefois proche de Macky Sall et qui a ensuite rejoint l’opposition, a aussi annoncé le dépôt de sa candidature lundi. Le Conseil constitutionnel doit annoncer la liste des candidats retenus à la présidentielle le 20 janvier. AFP

Tunisie: faible taux de participation pour l’élection d’une 2e chambre au Parlement
La Tunisie a organisé dimanche des élections locales largement boudées par les électeurs et dont l’objectif est de mettre en place une deuxième chambre au Parlement, dernière pierre de l’édifice « autoritaire » du président Kais Saied, selon l’opposition. Seuls 11,66% des 9 millions d’électeurs (sur une population de 12 millions d’habitants) se sont rendus aux urnes, selon l’instance chargée d’organiser ce scrutin, l’Isie. Spécialiste de la Constitution, élu démocratiquement en octobre 2019, le président Saied s’est emparé de tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021. La Constitution qu’il a faite modifier par référendum à l’été 2022, institue un Parlement de deux chambres: l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et un Conseil national des régions et des districts. L’ARP, aux pouvoirs très limités, a pris ses fonctions au printemps 2023 après des législatives boycottées par l’opposition et massivement boudées par les électeurs (11% de participation). L’investiture de la deuxième chambre est prévue en juin 2024, au terme d’un processus complexe de scrutins locaux et tirages au sort. Ce Conseil se prononcera sur le budget de l’Etat et des projets de développement régional. Dimanche, les Tunisiens ont été invités à élire plus de 2.000 conseillers locaux sur environ 7.000 candidats, selon l’autorité électorale Isie…L’Isie annoncera les résultats préliminaires du premier tour le 27 décembre. Le second tour est prévu en février. L’opposition a appelé à boycotter un vote « illégal » et « imposé », selon elle, par le président Saied pour parachever son processus « autoritaire ». Depuis février, les autorités ont incarcéré plus d’une vingtaine d’opposants, dont le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi et le cofondateur du Front de salut national –principale coalition d’opposants– Jawhar Ben Mbarek, ainsi que d’anciens ministres et hommes d’affaires. Plus de 260 personnalités tunisiennes ont signé une pétition nationale pour s’opposer à un scrutin « inutile », estimant que le pouvoir « continue de mettre en oeuvre son projet politique imposé aux Tunisiens ». AFP

En Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam prend les rênes du principal parti d’opposition
Retour au pays réussi pour Tidjane Thiam. Le banquier franco-ivoirien a été élu, vendredi 22 décembre, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), la principale formation d’opposition du pays. M. Thiam a été élu très confortablement lors d’un congrès du parti à Yamoussoukro, avec 96,5 % des voix face au maire de la commune abidjanaise de Cocody, Jean-Marc Yacé, crédité de 3,2 % des voix, selon les résultats proclamés tard en soirée. Plus de 6 000 congressistes étaient appelés à voter dans la capitale ivoirienne vendredi et ont pu accomplir leur devoir en fin de journée, sans incident majeur. La participation a atteint 64 %. M. Thiam devient le troisième président élu de l’histoire du PDCI, fondé en 1946, par le père de la nation ivoirienne, Félix Houphouët-Boigny, et un autre ancien chef de l’Etat, Henri Konan Bédié. Sa victoire lui permet d’envisager d’être candidat à la prochaine présidentielle, en 2025…Tidjane Thiam, patron du Credit Suisse de 2015 à 2020, faisait figure de favori, fort de sa notoriété internationale mais aussi du soutien d’une large majorité de députés du parti…A la tête de la Côte d’Ivoire sans discontinuer de 1960 à 1999, l’ancien parti unique n’a plus accédé à la magistrature suprême depuis vingt-quatre ans, lorsqu’un coup d’Etat avait chassé Henri Konan Bédié du pouvoir, un soir de Noël 1999. Un temps allié d’Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, le PDCI a repris sa place dans l’opposition en 2018 et a boycotté la dernière présidentielle. Le Monde avec AFP

Tombouctou : La ville ancienne du Mali défie le siège des djihadistes pour organiser un festival
À l’ombre du monument à la paix de Tombouctou, de couleur ivoire, des musiciens de tout le Mali sont montés sur scène alors que le soleil se couchait sur les maisons de sable de la ville historique située à la lisière du désert du Sahara. Les chefs des communautés locales et les représentants du gouvernement militaire ont ouvert le festival traditionnel de la ville avec la pompe et la cérémonie habituelles. Mais cette année, les choses étaient différentes. Depuis la fin du mois d’août, Tombouctou est soumise à un blocus par le groupe Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda. Les villages situés juste à l’extérieur de la ville sont devenus un champ de bataille entre l’armée malienne et les combattants djihadistes…Le festival Vivre ensemble est devenu un événement majeur depuis qu’il a été organisé pour la première fois il y a huit ans avec le soutien de la mission de l’ONU au Mali, la Minusma. Des dizaines de commerçants et d’artisans locaux présentent leurs marchandises sur des rangées de stands colorés, vendant de tout, des ornements traditionnels à la nourriture…Mais l’objectif principal du festival a toujours été de favoriser le dialogue. Il rassemble des membres de différentes communautés pour des débats sur une série de sujets – cette fois-ci, l’accent a été mis sur l’entreprenariat féminin. Des spectacles musicaux ont été organisés le soir, après que la chaleur accablante de la journée se soit calmée, avec des chanteurs et des groupes venus de tout le Mali et même des pays voisins. BBC