Revue de Presse du 26 décembre 2019

L’attaque jihadiste qui a fait 42 morts dans le nord du Burkina Faso, la pire dans le pays depuis cinq ans, a plongé une nation dans le deuil à Noël. C’est le président burkinabè Roch Kaboré en personne, à qui a souvent été reproché un manque de poigne face aux groupes jihadistes, qui a annoncé sur Twitter le macabre bilan. Trente-cinq civils, dont 31 femmes, et sept militaires (quatre soldats et trois gendarmes) ont été tués dans cette attaque armée non revendiquée, menée mardi à Arbinda, près de la frontière malienne, qui a visé à la fois le détachement militaire et la population civile. Quatre soldats et trois gendarmes ont également péri, et «80 terroristes ont été neutralisés», selon le Président et l’état-major des armées burkinabè. Mercredi soir, des sources sécuritaires ont rapporté à l’AFP qu’une nouvelle attaque s’était produite dans la même région, à une soixantaine de kilomètres, une embuscade dans laquelle «une dizaine de militaires» ont péri. Libération avec AFP

Au moins sept personnes ont été tuées et une adolescente enlevée la veille de Noël, lors d’une attaque du groupe terroriste armé Boko Haram, visant un village chrétien près de Chibok, dans le nord-est du Nigeria. Des dizaines de combattants venus à bord de camions et de motos ont attaqué le village de Kwarangulum (Etat du Borno) mardi soir, tirant sur les habitants alors qu’ils s’enfuyaient et incendiant des maisons et une église après avoir pillé des vivres. Chibok fut le théâtre de l’enlèvement par Boko Haram de 276 lycéennes en 2014 qui avait soulevé une indignation mondiale. Par ailleurs, au moins trois civils ont été tués et 13 autres blessés lors d’une attaque contre une position militaire dans le nord-est du Nigeria, selon un porte-parole du gouvernement local. Des combattants du groupe de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), à bord de 14 camions, ont attaqué lundi soir un poste de contrôle militaire aux abords de la ville de Biu, à 180 km de la capitale de l’Etat du Borno, Maiduguri. Sahel Intelligence 

Nouveau rebondissement dans l’affaire qui oppose Omoyele Sowore à l’État nigérian. L’opposant a été libéré ce mardi 24 décembre en début de soirée. Il était détenu dans les locaux de l’Agence Nationale de Renseignement depuis le 6 décembre dernier. Sowore, qui dirige le journal en ligne Sahara Reporters, était candidat à la présidentielle de 2019. Il est poursuivi pour « trahison et insulte » contre le président Buhari. « Joyeux Noël ! » Ce sont les premiers mots d’Omoyélé Soworé à sa sortie des bureaux de la police secrète nigériane, la DSS, heureux visiblement de pouvoir retrouver sa famille pour les fêtes. L’opposant de 48 ans voulait lancer un grand mouvement de contestation nommé « La Révolution maintenant », mais juste avant la première manifestation, il avait été arrêté le 1er Août. Après plusieurs mois derrière les barreaux, il avait été libéré le 5 décembre, mais le lendemain, nouvelle arrestation : il se retrouve en détention dans les locaux de la police secrète. RFI

En Côte d’Ivoire, le mandat d’arrêt émis ce lundi 23 décembre contre l’ex-Premier ministre Guillaume Soro, ainsi que son retour avorté à Abidjan, ont provoqué des réactions souvent outrées des partis d’opposition. Dans un communiqué, la plateforme Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP), emmenée par l’ex-président Henri Konan Bédié, s’insurge contre les « dérives dictatoriales » du pouvoir ivoirien suite au mandat d’arrêt et au retour avorté de Guillaume Soro à Abidjan. Les groupes parlementaires PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) condamnent quant à eux une « énième violation de l’immunité parlementaire en Côte d’Ivoire », à la suite de l’arrestation de cinq députés du camp Soro. De son côté, le Front populaire ivoirien (FPI) dénonce l’usage de la force contre les partisans de l’ancien président de l’Assemblée nationale. « Nous pensons que les libertés comme celle de se rassembler, ou celle d’aller et venir, sont des libertés fondamentales, qui méritent d’être respectées », souligne Issiaka Sangaré, secrétaire général et porte-parole du FPI. RFI

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a effectué, mercredi 25 décembre, une visite surprise à Tunis, où il a évoqué avec son homologue tunisien le conflit en Libye et les tensions régionales suscitées par un renforcement de la coopération entre Ankara et le gouvernement libyen d’union. M. Erdogan, qui a rencontré pour la première fois le président Kaïs Saïed, entré en fonction le 23 octobre, a déclaré lors d’une conférence de presse avoir évoqué la coopération avec la Tunisie pour aider à un règlement du conflit libyen. « Nous avons discuté des moyens de coopérer pour parvenir à un cessez-le-feu en Libye dans le cadre de la relance du processus politique », a expliqué le président turc, dont le pays appuie militairement le gouvernement d’union (GNA) reconnu par l’ONU. « L’impact des développements négatifs en Libye ne se limite pas à ce pays, mais touche aussi les pays voisins, en tête desquels la Tunisie », a ajouté M. Erdogan. La Tunisie partage une longue frontière avec ce pays plongé dans le chaos et accueille des milliers de réfugiés libyens depuis la révolte qui avait conduit à la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 et à la guerre civile. Le Monde

L’Algérie a enterré mercredi, lors de funérailles dignes d’un chef de l’État, le puissant général Ahmed Gaïd Salah, homme fort de fait du pays ces derniers mois et gardien du « système » au pouvoir face à un mouvement de contestation populaire massif. Exposé durant quatre heures au Palais du peuple, bâtiment d’apparat du centre de la capitale, sa dépouille, devant lequel hauts dignitaires et citoyens se sont recueillis, a ensuite pris, sur un affût de canon tiré par un véhicule de transport de troupes blindé, le chemin du cimetière d’El Alia, à une dizaine de kilomètres. Chef d’état-major depuis 2004 de l’armée algérienne, institution pilier du régime qui dirige l’Algérie depuis son indépendance en 1962, le général Gaïd Salah, décédé lundi à 79 ans d’une crise cardiaque, a été inhumé peu après la prière de l’après-midi, au sein du carré des Martyrs, où reposent les anciens chefs d’État et grandes figures de la lutte contre le pouvoir colonial français. Entré en fonction il y a moins d’une semaine, le président Abdelmadjid Tebboune, élu le 12 décembre lors d’une présidentielle portée à bout de bras par le général Gaïd Salah mais boudée par les électeurs, s’est recueilli devant le cercueil avant de présenter ses condoléances aux proches du défunt. La Libre

Alors que l’Algérie vient tout juste d’enterrer mercredi, lors de funérailles dignes d’un chef de l’État, le puissant général Ahmed Gaïd Salah, le nom de son successeur circule depuis le lundi 23 décembre. Il s’agit du général-major Saïd Chengriha. Sa particularité ? Il est le premier chef d’état-major à ne pas avoir fait partie de l’Armée de libération nationale (ALN), qui a mené la guerre d’indépendance. C’est le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui l’a nommé à ce poste hautement stratégique, indique un communiqué de la présidence. « À la suite du décès du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, le président de la République, ministre de la Défense nationale, chef suprême des forces armées, M. Abdelmadjid Tebboune a nommé, lundi 23 décembre 2019, le général-major Saïd Chengriha en qualité de chef d’état-major de l’Armée nationale populaire par intérim. Le Point

C’était une visite qui avait été annoncée par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed après la réception de son prix Nobel de la Paix, début décembre. Six mois après leur dernière rencontre, le président érythréen Issayas Afeworki est arrivé à Addis Abeba ce mercredi pour relancer le processus de paix. Abiy Ahmed ne fait jamais dans la demi-mesure lorsqu’il s’agit de montrer son affection. Pour accueillir le président Issayas à l’aéroport, il a sorti le grand jeu : tapis rouge au pied de l’avion, youyous autour du chef érythréen, fanfare tonitruante. Et c’est avec ses éternelles lunettes d’aviateur qu’Abiy Ahmed a conduit lui-même son homologue, dans son 4×4 blanc, vers les visites officielles prévues toute la journée. Il faut dire que les questions à régler restent nombreuses. Les quatre postes-frontières entre les deux pays sont toujours fermés, les territoires autrefois disputés n’ont toujours pas changé de mains et les hommes d’affaires éthiopiens butent toujours sur la bureaucratie policière d’Asmara. Après son Prix Nobel, Abiy Ahmed a donc voulu accueillir vite celui qu’il appelle son « camarade de paix » dans « sa deuxième patrie », comme il l’a dit sur Twitter. RFI

En République démocratique du Congo, Martin Fayulu mène depuis le 24 décembre une visite de compassion auprès des populations meurtries du territoire de Beni, dans le Nord-Kivu. Il interpelle les autorités onusiennes locales. Martin Fayulu a rendu une visite de Noël dans cette région où les autorités et l’ONU attribuent les massacres de civils depuis plus de cinq ans aux rebelles ougandais de l’ADF. Pour l’opposant, qui revendique toujours sa victoire à la dernière présidentielle, la solution à la crise dans la région passe par l’installation d’autorités légitimes. Accompagné de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, qui est aussi le nouveau coordonnateur de Lamuka, Martin Fayulu arrive au QG de la Monusco à Beni et se présente comme le « président élu » le 30 décembre dernier par les Congolais. Aux responsables de la mission onusienne, il dit ne pas pardonner à la Monusco son « inefficacité », décriée par les populations locales depuis plusieurs années. Pour lui, les massacres s’intensifient dans la région, en présence de contingents pléthoriques et des hauts dirigeants de l’armée. Si la Monusco appuie les troupes congolaises dans les opérations en cours, elle ne doit pas pour autant appuyer les institutions du pays, estime M. Fayulu. RFI

La justice béninoise a condamné, mardi 24 décembre, un journaliste d’investigation à dix-huit mois de prison ferme et 200 000 francs CFA d’amende pour des posts sur les réseaux sociaux, ont déclaré à l’Agence France Presse (AFP) son avocate et des membres de son entourage. … Ignace Sossou a déjà fait l’objet d’une condamnation récente par un tribunal béninois à une peine de prison avec sursis pour « publication de fausses nouvelles » après des révélations sur des comptes offshore et des sociétés écran visant des hommes d’affaires béninois et français. Dans un communiqué mardi, le Réseau 3i a demandé « la libération immédiate d’Ignace Sossou », estimant que sa condamnation est « totalement contraire à la lettre et à l’esprit du respect de la liberté de la presse ». Le président Patrice Talon, élu en avril 2016, est régulièrement accusé d’avoir opéré un virage autoritaire dans ce pays habituellement salué pour le dynamisme de sa démocratie. Le Monde avec AFP

Dans la canopée centrafricaine se cache le Papilio antimachus, le plus grand papillon de jour d’Afrique, quasiment inconnu de la science. Cette espèce vénéneuse dont l’envergure peut atteindre 20 à 25 cm est quasiment inconnue de la science. Depuis sa découverte, en 1782, personne n’a encore réussi à observer sa chenille et sa chrysalide. Pour élucider ce mystère, une expédition française d’une vingtaine de personnes, financée sur fonds privés, a pris ses quartiers durant trois semaines dans l’extrême sud de la République centrafricaine, sur les berges de la rivière Lobaye. L’Agence France-presse (AFP) l’a suivie en reportage. « C’est un lieu de braconnage, où les mâles viennent boire des sels minéraux sur les rives et sont capturés pour des collectionneurs ou des confections de tableaux », explique à l’AFP l’entomologiste Nicolas Moulin. En République centrafricaine, les tableaux en ailes de papillons sont un artisanat réputé qui fait vivre de nombreux chasseurs. A l’étranger, un spécimen d’antimachus peut se négocier 1 500 euros. Le Monde avec AFP