Le dérèglement climatique éprouve les moyens de subsistance de nombreuses régions d’Afrique, amplifiant l’instabilité de multiples façons. La capacité du continent à s’adapter et à atténuer ces effets aura des répercussions pour toute la planète. … Avec chaque augmentation de 0,5 degré Celsius des températures locales, le risque de conflit augmente de 10 à 20 %. La décennie de 2011 à 2021 a été la plus chaude jamais enregistrée. Le Sahel a été particulièrement touché, avec des températures augmentant 1,5 fois plus rapidement que la moyenne internationale pendant cette période. Huit des dix pays les plus vulnérables au dérèglement climatique se trouvent en Afrique. Six de ces huit pays font face à des conflits armés. L’enjeu est de taille à travers l’Afrique, chaque région faisant face à un mélange différent de risques associés au climat. Les cas ci-dessous illustrent comment le dérèglement climatique contribue à l’instabilité en Afrique. [Infographie] Centre d’études stratégiques de l’Afrique
La tension restait forte lundi matin à Mogadiscio, où l’accès à certains quartiers était bloqué par des combattants pro-opposition au lendemain de confrontations avec l’armée somalienne, liées à l’extension du mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed. Dans la capitale, les mouvements étaient restreints sur les axes majeurs et des barrages ont été dressés dans la nuit sur des routes menant à des bastions de l’opposition, avec des hommes armés et des véhicules équipés de mitrailleuses, selon des témoins. « Les forces armées somaliennes et les combattants pro-opposition ont chacun pris position le long de certaines routes clés, certains transports publics circulent mais, dans certaines zones, ils ne permettent à personne de bouger », a déclaré à l’AFP Abdullahi Mire, un résident de Mogadiscio. La Somalie, pays fragilisé par des décennies de guerre civile et par l’insurrection de la milice islamiste shebab, connaît actuellement une des pires crises politiques de ces dernières années. AFP
C’est une semaine décisive qui s’ouvre au Tchad, après une autre qui a bouleversé le pays, de la mort d’Idriss Déby à la mise en place du comité militaire de transition dirigé par le fils du chef de l’État. Que vont faire les militaires de leur pouvoir ? Comment la transition va-t-elle avancer ? Quid des rebelles ? Le deuil national se poursuit à Ndjamena, mais la société civile veut pousser le Conseil militaire de transition (CMT) à partager la transition. Le contenu de la charte ne passe toujours pas. « Mahamat Kaka a plus de pouvoir qu’en avait son père ! », s’est exclamé dimanche le secrétaire général de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme, Mahamat Nour Ibedou dans le « Débat africain » sur RFI, craignant comme beaucoup ici que les « 18 mois » annoncés ne soient qu’un début pour le fils d’Idriss Déby. Plusieurs organisations et opposants appellent à des manifestations à compter de demain, mardi 27 avril. Reste à voir si la population osera y prendre part dans une ville sillonnée par les militaires et que beaucoup ont quittée par crainte d’affrontements armés. RFI
La junte militaire au pouvoir au Tchad a refusé, dimanche, d’entamer des négociations avec les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde (FACT). Ce groupe mène depuis deux semaines une offensive contre le régime et est accusé d’être responsables de la mort du maréchal Idriss Déby. La junte militaire au pouvoir au Tchad a annoncé, dimanche 25 avril, son refus de négocier avec les rebelles qui mènent depuis deux semaines une offensive contre le régime et sont accusés par l’armée d’avoir tué le chef de l’État Idriss Déby Itno. Dans une déclaration à la télévision d’État Télé Tchad, le porte-parole du Conseil militaire de transition (CMT), Azem Bermandoa Agouna, a annoncé les intentions des militaires de mater la rébellion. Samedi 24 avril, le chef des rebelles avaient affirmé qu’ils étaient « disponibles à observer un cessez-le-feu » et s’est dit en faveur d’une solution politique. France24 avec AFP
L’Union africaine (UA) a appelé vendredi soir à la restauration au plus vite d’un régime civil au Tchad, où le général Mahamat Idriss Déby a cette semaine pris le pouvoir suite au décès de son père Idriss Déby Itno. Dans un communiqué, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, a fait part de sa « grave préoccupation » quant à l’instauration d’un conseil militaire dirigé par le fils du défunt président. Idriss Déby Itno, 68 ans, qui dirigeait le pays depuis 30 ans, est mort lundi, selon la présidence, des suites de blessures subies au front, dans le nord du pays, contre des rebelles. Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA s’était réuni jeudi mais a attendu que se tiennent les funérailles de vendredi pour publier son communiqué. Il appelle les forces de sécurité tchadiennes « à respecter le mandat et l’ordre constitutionnel, à s’engager rapidement dans un processus de restauration de l’ordre constitutionnel et de transfert du pouvoir politique aux autorités civiles. » AFP/VOA
Au moins 31 militaires ont été tués dimanche sur une route du nord-est du Nigeria où des jihadistes liés à l’Etat islamique (EI) ont tendu une embuscade à leur convoi, a-t-on appris lundi matin de deux responsables militaires. Une vingtaine de véhicules de combattants du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ont attaqué dimanche vers midi (11H00 GMT) ce convoi militaire dans la localité de Mainok, située dans la périphérie de Maiduguri, la capitale de l’Etat du Borno, épicentre de l’insurrection jihadiste dans le nord-est qui dure depuis plus de dix ans. « Dans l’embuscade des terroristes, nous avons perdu 31 soldats, dont leur commandant qui était un lieutenant-colonel », a déclaré un officier militaire sous le couvert de l’anonymat. Le convoi acheminait des armes vers Maiduguri lorsqu’il a été attaqué, a déclaré une deuxième source militaire qui a donné un bilan similaire. AFP
Le président de la République s’est adressé samedi 24 avril aux députés de l’Union sacrée qui constituent la majorité parlementaire. Il leur a demandé d’investir rapidement le nouveau gouvernement pour qu’il se mette au travail afin de résoudre les problèmes des Congolais dont les violences dans l’Est du pays. «Je suis bloqué pour prendre certaines décisions radicales par rapport à la situation à l’Est de notre pays», a fait savoir Félix Tshisekedi, affirmant avoir besoin que le gouvernement soit rapidement mis en place. «Si vous pensez que nous avons encore du temps à perdre, par rapport à l’urgence qui guette le pays à l’Est, alors perdez ce temps. Si vous pensez que nous devons agir dès maintenant, alors s’il vous plaît, donnez-moi ce gouvernement et vous allez voir le travail que nous allons faire», a déclaré le chef de l’Etat, expliquant que «la priorité des priorités», c’est la situation dans l’Est du pays où des massacres des civils continuent d’être perpétrés notamment dans le territoire de Beni et en Ituri. Radio Okapi
Les manifestations pour réclamer le retour de la paix continuent. À Beni particulièrement, les élèves ont décidé de passer la nuit devant le bâtiment de la mairie pour réclamer la présence du chef de l’État dans la région. Félix Tshisekedi avait promis de déplacer l’état-major de l’Armée de Kinshasa au Nord-Kivu, et il avait annoncé qu’il viendrait lui-même s’installer dans la région. C’est ce que ces jeunes rappellent dans ce mouvement qui s’est radicalisé depuis jeudi 22 avril. … Ici, les élèves s’organisent. Ceux qui sont considérés comme les plus robustes montent la garde. On les appelle les brigadiers. Ils contrôlent les sorties et les entrées. RFI
Après l’attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) contre la ville portuaire de Palma le 24 mars, le géant pétrolier français Total confirme la suspension de son projet gazier au Mozambique. « Compte tenu de l’évolution de la situation sécuritaire dans le nord de la province du Cabo Delgado au Mozambique, Total confirme le retrait de l’ensemble du personnel du projet Mozambique LNG du site d’Afungi », écrit le groupe dans un communiqué publié lundi 26 avril. « Cette situation conduit Total, en tant qu’opérateur du projet Mozambique GNL, à déclarer la force majeure », ajoute le groupe. Cette notion juridique est invoquée lorsque des conditions exceptionnelles empêchent la poursuite d’un chantier et l’exécution des contrats qui y sont liés. Total avait déjà évacué une partie des employés, et suspendu les travaux depuis fin décembre, à la suite d’une série d’attaques djihadistes. Le Monde avec AFP et Reuters
La gendarmerie nationale ivoirienne a annoncé dimanche avoir interpellé 12 personnes soupçonnées d’avoir participé à l’attaque du camp militaire de N’Dotré, dans le Nord d’Abidjan, dans une déclaration au JT de 20h sur la RIT 1, la télévision publique. Selon la gendarmerie nationale, ces 12 individus ont été appréhendés à la suite d’une enquête menée par les éléments de la maréchaussée de la commune de Daloa, dans le Centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Le commissaire du gouvernement ivoirien, le contre-amiral Ange Kessy, a indiqué jeudi que l’attaque ayant visé la base militaire de Ndotré, ne provenait « pas de djihadistes », au journal télévisé de 20h de la RTI 1, la télévision publique. « Nous avons les premiers éléments de l’enquête », a dit le magistrat Ange Kessy qui a révélé l’identité des assaillants appréhendés, notamment « Bedel Rickens (Libéria), Kana Djimi (Libéria) et Gnepa Valentin (Ivoirien), le quatrième n’ayant pas de pièce. APA
Le pape François a qualifié dimanche 25 avril de « honte » le sort de 130 migrants portés disparus depuis jeudi à la suite d’un naufrage en Méditerranée, et s’est dit « très attristé par cette tragédie ». « Je vous confesse que je suis très attristé par la tragédie qui encore une fois s’est produite ces derniers jours en Méditerranée. Frères et soeurs, interrogeons-nous tous sur cette énième tragédie. C’est un moment de honte », » a expliqué un pape visiblement touché par ce nouveau naufrage. L’évêque de Rome qui, la voix grave, a retracé les heures sombres de ces migrants ayant espéré des secours jamais venus. « Cent trente migrants sont morts en mer, ce sont des personnes, ce sont des vies humaines qui ont pendant deux journées entières vainement imploré de l’aide. Une aide qui n’est pas arrivée. Frères et sœurs, interrogeons-nous tous sur cette énième tragédie. C’est le moment de la honte ! ». RFI
Au moins vingt-deux personnes ont été condamnées à mort depuis 2018 par des tribunaux militaires et des centaines d’autres ont été emprisonnées après des « simulacres de procès » dans l’est de la Libye, a indiqué lundi 26 avril Amnesty International. Ces procès militaires « secrets et manifestement inéquitables » visent à « punir les opposants » de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, a fustigé l’ONG dans un rapport. Parmi les civils jugés figurent des journalistes, des manifestants pacifiques ou des internautes qui ont critiqué l’ANL sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, d’anciens détenus ont confié à Amnesty avoir été enlevés et « détenus illégalement » pendant des mois, voire des années, « torturés et soumis à des procédures extrêmement inéquitables ». D’autres ont été contraints de signer des « aveux » pour des crimes qu’ils n’avaient pas commis, poursuit le rapport. Le Monde avec AFP
Pour la 114e semaine depuis la naissance du mouvement prodémocratie Hirak, plusieurs milliers de personnes sont de nouveau descendues dans la rue, au moment où le régime intensifie sa répression à l’approche d’élections législatives. Ils réclament la fin de « l’injustice et (de) l’oppression » : les Algériens ont de nouveau manifesté, vendredi 23 avril, lors de marches devenues traditionnelles du mouvement populaire Hirak. Plusieurs milliers de personnes ont ainsi participé à la marche hebdomadaire à Alger à partir des quartiers populaires de Belouizdad (ex-Belcourt) et Bab-el-Oued, fiefs de la contestation, ainsi que de la grande artère Didouche-Mourad, a constaté l’Agence France-Presse (AFP). … Soixante-six détenus d’opinion, en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles, sont actuellement incarcérés dans le pays, selon le site spécialisé Algerian Detainees. Plus d’une vingtaine observent une grève de la faim depuis dix-sept jours. Les hirakistes ont défilé au milieu d’un important déploiement des forces de l’ordre dans le centre de la capitale et devant les bâtiments officiels, selon des journalistes de l’AFP. Mais aucune caméra d’organisme de presse n’a pu filmer le cortège vendredi. Le Monde avec AFP
Le militant des droits humains Ali Yahia Abdennour est décédé dimanche 25 avril à son domicile à Alger, trois mois après avoir fêté ses 100 ans. De la création de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) au soutien apporté publiquement au Hirak, l’avocat aura été de tous les combats pour les libertés et la citoyenneté en Algérie. Né le 18 janvier 1921 à Aït Yahia, en Kabylie, Ali Yahia Abdennour a d’abord exercé, comme son père, le métier d’instituteur, après avoir obtenu son brevet d’enseignement moyen à Tizi Ouzou. En 1943, il est mobilisé, envoyé au Maroc pour une instruction dans les blindés. Il fait notamment la bataille des Ardennes, lors de laquelle il est blessé à la colonne vertébrale. Décoré de la croix de guerre, Ali Yahia Abdennour découvre à son retour les massacres du 8 mai 1945 qui ont touché notamment Sétif, Guelma et Kherrata. … Sans surprise, Ali Yahia Abdennour avait apporté publiquement son soutien au Hirak. Dès les prémices de ce mouvement de contestation populaire entamé le 22 février 2019, il avait exhorté l’armée à ouvrir un dialogue avec les protestataires. Le Monde
La classe centrafricaine est en deuil : Désiré Bilal Kolingba, leader du Rassemblement démocratique centrafricain est décédé à l’âge de 64 ans ce dimanche 25 avril à Kinshasa, des suites d’une maladie, selon sa famille. Ancien ministre de la Jeunesse et des Sports sous la présidence de François Bozizé, Désiré Kolingba avait été candidat à deux élections présidentielles, en 2015 et en décembre dernier. Économiste formé aux États-Unis et au Canada, Désiré Kolingba a travaillé à la Banque Mondiale à Washington en 1988. En Centrafrique, il est surtout connu pour avoir repris les rênes du RDC, le Rassemblement démocratique centrafricain, parti fondé par son père, l’ancien président André Kolingba. Pas évident de porter un tel héritage : Désiré Kolingba met en avant les principes de liberté et d’État de droit. Comme l’explique René Constant Ngbondo, un ancien compagnon de route : « Il a suivi les idéaux du parti, c’est-à-dire : le rassemblement, l’entente et l’intérêt général. » RFI
La cérémonie des Oscars à Los Angeles aura vu récompenser le documentaire sud-africain La sagesse de la pieuvre. Il reçoit la prestigieuse récompense dans la catégorie documentaire. Même si La sagesse de la pieuvre avait la faveur des pronostics après avoir déjà gagné le Bafta du meilleur documentaire, la réalisatrice Pippa Ehrlich a eu du mal à contenir son émotion en venant chercher sa statuette. Cette histoire d’amitié si spéciale, si étrange entre un Sud-Africain dépressif et un poulpe dans la baie du Cap a donc touché le monde entier, jusqu’à Hollywood. En partie grâce à Netflix qui a rendu ce documentaire sans gros budget visible partout. « Je sais que beaucoup de Sud-Africains sont restés éveillés pour regarder la cérémonie. À plein d’égard, il s’agit d’une petite histoire dans une forêt sous-marine au bout de l’Afrique, mais à une échelle plus universelle, j’espère que ce film a offert un exemple d’un autre type de relation possible entre l’humain et la nature » RFI