Revue de Presse du 26 août 2019

Niger: douze villageois tués par Boko Haram dans la région de Diffa
Douze villageois ont été tués vendredi soir au Niger dans une attaque attribuée au groupe jihadiste nigerian Boko Haram dans la commune de Gueskérou (sud-est) proche du Nigeria, a indiqué samedi à l’AFP un élu local. « Ce sont douze villageois qui ont été tués vendredi vers 20H00 (locales – 19H00 GMT) par des éléments de Boko Haram à Lamana, un village de la commune de Gueskérou », dans la région de Diffa, a affirmé cet élu, sans détailler les circonstances de l’attaque. « Onze personnes ont été tuées par balles et une autre a été égorgée », a cependant précisé l’élu qui se trouvait sur le lieu de l’attaque. La zone de Gueskérou, riveraine de la Komadougou (rivière qui sert de frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria) est exposée depuis quatre ans aux raids meurtriers de Boko Haram, affilié au groupe Etat islamique. AFP

Au G7, France et Allemagne lancent un pacte pour la sécurité du Sahel
France et Allemagne ont annoncé dimanche 25 août à Biarritz, lors du sommet du G7, une coopération avec les 5 pays du Sahel pour former les forces de police et l’armée, afin de combattre la « gangrène » du terrorisme. Le pacte pour la sécurité du Sahel sera présenté lors de l’Assemblée générale de l’ONU, en septembre. Face à l’expansion du terrorisme au Sahel, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont lancé à Biarritz, au cours du sommet du G7, un pacte pour la sécurité du Sahel, conjointement avec le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui dirige actuellement le G5 Sahel (Mali, Niger, Mauritanie, Tchad et Burkina Faso).Ce cadre de coopération doit permettre de former les gendarmes, les douaniers et les militaires des pays de la région, pour combattre le terrorisme. La Croix

Mali : les plans du gouverneur de Mopti pour sauver cette région au bord de la guerre civile
Nommé fin juin gouverneur de Mopti, le général Abdoulaye Cissé parviendra-t-il à débarrasser le centre du Mali des groupes armés et à y maintenir la paix ? Accusé d’exactions dans le Nord dans les années 1990, il s’en défend et fait valoir son expérience militaire. Peu connu dans la région de Mopti, le général Abdoulaye Cissé maîtrise pourtant bien la situation de cette zone sensible en proie à des violences intercommunautaires, notamment entre les communautés dogon et peule. Jusqu’à sa nomination au poste de gouverneur, à la fin de juin, ce fils de militaires était sous-chef d’état-major général des armés, chargé des opérations militaires dans le Centre et le Nord. Et pour sa nouvelle mission, le général Cissé s’est doté d’un plan martial. Jeune Afrique

Tunisie: Tension et accusation après l’arrestation d’un candidat
Le parti de Nabil Karoui, candidat à la présidentielle, arrêté pour « blanchiment d’argent », a accusé samedi le Premier ministre Youssef Chahed de chercher à barrer la route de ce rival potentiel, faisant grimper la tension à trois semaines d’un scrutin indécis. Inculpé le 8 juillet avec son frère Ghazi pour « blanchiment d’argent », M. Karoui a été arrêté vendredi alors qu’il revenait de Béja (nord-ouest), où il venait d’ouvrir un nouveau local de son parti Qalb Tounes (« Le coeur de la Tunisie »). « Nous adressons une accusation directe envers Youssef Chahed et son gang, (celle) d’avoir orchestré cette arrestation », a déclaré lors d’une conférence de presse Iyadh Elloumi, un dirigeant du bureau politique de Qalb Tounes. Dénonçant des « pratiques dégradantes et dictatoriales », ce responsable a ironisé en remerciant M. Chahed « pour cette publicité gratuite qui ne va que dans l’intérêt de Nabil Karoui ». M. Elloumi a assuré que « la campagne électorale aura lieu en présence ou en l’absence de Nabil Karoui, qui va remporter la présidentielle dès le premier tour ». M. Chahed n’a pas réagi jusque-là à ces accusations. AFP

Soudan : état d’urgence dans un Etat de l’est après des heurts tribaux
Les autorités soudanaises ont décrété dimanche l’état d’urgence dans l’Etat de la Mer Rouge, dans l’est du pays, et ordonné l’ouverture d’une enquête après des affrontements tribaux ayant fait au moins 16 morts. Les heurts ont éclaté mercredi entre les tribus de Bani Amer et de Nouba à Port-Soudan, capitale de l’Etat de la Mer Rouge, et ont tué au moins 16 personnes, a indiqué la police dans un communiqué en précisant que des forces avaient été déployées pour contenir les violences. Les raisons des heurts ne sont pas connues. Le Conseil souverain a « décrété l’état d’urgence (dans l’Etat) et ordonné la mise en place d’un comité d’enquête », selon un communiqué de cette instance qui assure depuis le 21 août la transition au Soudan après la destitution du président Omar el-Béchir sous la pression de la rue. Le gouverneur de la province et le chef de la sécurité ont été démis de leurs fonctions, a-t-il ajouté. Africa News

Soudan du Sud : des experts de l’ONU inquiets de la persistance de la violence malgré l’accord de paix
Un groupe d’experts des Nations Unies s’est déclaré « profondément préoccupé » par la poursuite de la violence au niveau local au Soudan du Sud malgré l’accord de paix revitalisé signé par les belligérants en septembre 2018. « Les civils avec lesquels nous nous sommes entretenus ont exprimé de nombreuses inquiétudes sur ce qu’ils considèrent comme des obstacles à une paix durable », a déclaré Yasmin Sooka, présidente de la Commission des Nations Unies sur les droits de l’homme au Soudan du Sud, un organe indépendant mandaté par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, basé à Genève. Mme Sooka s’est exprimée vendredi à Juba alors que le groupe d’experts effectue une mission sur le terrain jusqu’au 29 août au Soudan du Sud, puis en Ouganda, en Éthiopie et au Kenya. Les personnes rencontrées au Soudan du Sud ont dit leur préoccupation concernant les affrontements liés à la terre, aux ressources et au bétail. Les experts de l’ONU sont aussi inquiets de la détérioration des conditions de vie des personnes déplacées, de la sécurité et du rétrécissement constant de l’espace consacré à l’engagement civique. ONU Info

Nouveau gouvernement en RDC: l’incarnation de la «rupture»?
En République démocratique du Congo (RDC), au terme d’une très longue attente, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a finalement dévoilé cette nuit la composition de son gouvernement, vers 5h du matin heure de Kinshasa, trois mois après sa nomination et sept mois après l’investiture du président Tshisekedi. Une fois investi par l’Assemblée nationale, ce nouveau gouvernement devra rapidement se mettre au travail. Plusieurs urgences attendent les nouveaux ministres dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la sécurité. Avec ce nouveau gouvernement, le président congolais Félix Tshisekedi s’était notamment fixé comme objectif d’incarner une rupture. Un défi de taille, puisqu’en raison de la confortable majorité qu’il a conservée sur le Parlement, l’ex-président Joseph Kabila rafle quasiment les deux tiers des postes. Dans sa brève allocution au milieu de la nuit, le Premier ministre a tout de même insisté sur un point : 76,9% des personnalités choisies n’ont jamais participé auparavant à un gouvernement. C’est « la principale » innovation selon lui. Gage de « changement », même si cela a pu dérouter certains observateurs à l’énoncé de la liste. RFI

RDC: trois militaires tués et une dizaine de personnes enlevées
Trois militaires ont été tués dans des accrochages avec des milices en Ituri (nord-est de la République démocratique du Congo), a indiqué samedi l’armée, qui a aussi annoncé un changement d’Etat-major dans la région voisine de Beni touchée par les milices et Ebola. L’armée congolaise affirme avoir perdu trois militaires et « neutralisé » 20 miliciens dans la nuit de vendredi à samedi en territoire de Djugu. Dans cette partie nord de l’Ituri, des dizaines de personnes ont été tuées en juin et des milliers d’autres ont pris la fuite en raison des violences attribuée à une milice dénommée « Ngudjolo ». Une guerre intercommunautaire avait fait des dizaines de milliers de morts en Ituri entre 1999 et 2003. Dans la province voisine du Nord-Kivu, l’armée a annoncé un changement à la tête du commandement de la zone de défense couvrant les territoires de Beni et Lubero. Sahel Intelligence

Gambie : comment juger Yahya Jammeh?
Pendant qu’à Banjul les témoignages se multiplient sur son règne de terreur, le despote déchu coule une paisible retraite en Guinée équatoriale. Une impunité à laquelle son hôte, le président Obiang Nguema Mbasogo, est désormais prié de mettre un terme. La vidéo a fuité sur les réseaux sociaux au début de janvier. On y voit Yahya Jammeh se déhancher dans une ambiance festive à Malabo, célébrant la nouvelle année lors d’un concert privé du chanteur congolais Koffi Olomidé. À ses côtés, le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui l’héberge depuis qu’il a quitté la Gambie, en janvier 2017. Lui aussi esquisse quelques pas de danse. Jeune Afrique

Guinée: la presse privée se rebiffe contre les convocations de journalists
En Guinée, le syndicat de la presse privée entend protester devant la Haute autorité de la communication contre les convocations à répétition de journalistes devant la justice. En Guinée, la presse prévoit de se réunir aujourd’hui à Conakry, la capitale, devant la Haute autorité de la communication (HAC). Ce sit-in est initié par le Syndicat des professionnels de la presse privée de Guinée en collaboration avec plusieurs autres organisations. L’objectif est de protester contre les convocations répétées ces derniers mois de journalistes par la police judiciaire. RFI

Algérie : le directeur général de la Sûreté nationale limogé
Le chef de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelkader Kara Bouhadba, a été limogé le 24 août. Selon une source sécuritaire, ce départ forcé est lié à la bousculade mortelle à l’entrée du concert du rappeur Soolking à Alger. Moins de sept mois après sa nomination, Abdelkader Kara Bouhadba est déjà sommé de faire ses cartons. Le président par intérim, Abdelkader Bensalah, « a nommé Kalifa Ounissi » pour le remplacer, selon un communiqué de la présidence. Aucun motif officiel n’a été donné à ce changement à la tête de la DGSN, qui chapeaute les différents services de police. Mais ce limogeage intervient quelques heures après la démission de la ministre de la Culture, Meriem Merdaci, au surlendemain de la mort de cinq jeunes dans une bousculade à l’entrée d’un concert du rappeur Soolking, à Alger. Jeune Afrique

Les musulmans soufis manifestent contre l’influence des salafistes à Dakar
Au Sénégal, les musulmans soufis ont manifesté contre l’influence des salafistes ce vendredi. À l’origine de la protestion : des injures qui auraient été adressées à des icônes religieuses du pays, via les réseaux sociaux notamment. À Dakar, dans les rues, les protestataires souhaitaient avertir les autorités sur ce qu’ils considèrent comme une menace et ils réclament des lois contre les salafistes qui, selon eux, cherchent à déstabiliser le pays. Ce vendredi ils étaient donc des centaines dans les rues de Dakar. Marche approuvée par Serigne Masou Cissé, journaliste et écrivain. … Chez les religieux, la colère se fait sentir aussi. « Pourquoi ces étudiants qui étaient en Arabie Saoudite, qui ont appris quelque part l’Islam, sont revenus dans notre pays pour insulter nos références, nos guides religieux ? », interroge Maodo Malick, prêcheur dans une télévision privée locale. Il fustige les attaques contre les icônes religieuses sénégalaises « Ça pose un problème, ça peut même menacer la stabilité de l’Etat sénégalais. » DW

RDC: vague de retours volontaires de réfugiés congolais exilés en Angola
Des milliers de réfugiés congolais exilés en Angola ont pris ces derniers jours le chemin du retour vers leur pays d’origine. En 2017, un conflit a éclaté dans le centre du pays, provoquant la fuite des civils. Environ 27 000 d’entre eux avaient trouvé refuge en Angola. Depuis le 18 août, plus de 8 500 réfugiés congolais ont spontanément quitté le camp de Lovua en Angola pour revenir en RDC. Selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés, ces retours spontanés sont encouragés par l’annonce d’une amélioration de la sécurité dans le Kasaï, ravagé par un conflit civil meurtrier. Cette vague de retours volontaires n’avait pas été anticipée par le programme de l’ONU. Celui-ci tente tout de même d’établir un cadre sécuritaire. « On a des moniteurs qui sont tout au long de la route pour vérifier qu’ils se dirigent bien vers la RDC en sûreté », expliqueFabien Faivre, chargé des relations extérieures pour le HCR. RFI

Il y a plus d’incendies en ce moment en Afrique subsaharienne qu’en Amazonie
Mais en élargissant le cadre, on s’aperçoit qu’une autre zone du monde semble encore plus touchée : l’Afrique centrale, ou plus précisément ce qu’on appelle l’Afrique subsaharienne. … Un examen plus approfondi permet même de se rendre compte que l’étendue des feux semble généralisée sur l’ensemble de pays comme l’Angola, la Zambie ou la Tanzanie, et très présents au Congo. Pourtant, on ne trouve aucune mention de ces incendies, que ce soit dans la presse locale africaine, ou dans la presse internationale. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’un phénomène habituel, et régulier. Mais qui n’en reste pas moins inquiétant. Explication. Au mois de juin dernier, la NASA elle-même expliquait que les incendies étaient monnaie courante en Afrique à cette période de l’année. Et ils ne sont pas dus à la sécheresse ni à la pollution, mais bien aux pratiques agricoles. La NASA l’appelle « slash and burn », on parle chez nous de « culture sur brûlis », une technique peu coûteuse et facile à appliquer : le bois est coupé puis brûlé, et la couche de cendres fournit aux terres défrichées une couche riche en nutriments pour aider à fertiliser les cultures. RTBF