Plus de 500 radios locales d’Afrique de l’Ouest lancent un appel à la protection des journalistes au Sahel
Plus de 500 radios locales d’Afrique de l’Ouest ont lancé, mardi 24 septembre à Bamako, un appel à la protection des journalistes au Sahel, où ils subissent assassinats et enlèvements. « Il est important que le Sahel ne devienne pas ce trou noir de l’information », a déclaré Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières (RSF), à l’origine de cette initiative. Les radios dites communautaires du Sahel diffusent à moyenne portée des nouvelles de proximité sur la santé, l’éducation ou l’agriculture, généralement dans les langues locales. Maillant le territoire, elles jouent un rôle éminent dans des zones souvent reculées où l’accès à l’information se restreint pour des raisons matérielles, sécuritaires ou politiques. Elles opèrent dans un environnement dégradé, de vastes étendues étant livrées à la propagation djihadiste et aux agissements des groupes armés au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad. Les journalistes disent voir les membres de groupes armés intervenir auprès d’eux pour changer le contenu des programmes, voire prendre possession de l’antenne, a rapporté Sadibou Marong : « Au Tchad, les journalistes des radios communautaires sont trouvés directement dans leur maison et sont tués simplement parce qu’ils ont couvert des conflits latents entre agriculteurs et éleveurs. » Le Monde
La guerre a plongé le Soudan dans une crise de la faim, alerte le PAM
Un an et demi après le début du conflit au Soudan, les violents combats continuent de déraciner la population, a prévenu mardi le Programme alimentaire mondial (PAM), qui lutte sur place contre une crise de la faim à grande échelle dans ce pays. Lançant un appel à une plus grande solidarité mondiale avec le peuple soudanais, le PAM a annoncé qu’environ 800.000 personnes ont fui vers Ondo, au Tchad voisin, après avoir subi des « violences inimaginables ». Selon les témoignages recueillis par Leni Kinzli, chargée de communication du PAM à Genève, des réfugiés venus des zones menacées par la famine ont raconté qu’ils avaient dû partir « parce qu’il ne restait plus rien à manger et que toutes leurs cultures avaient été détruites par les inondations ». ONU Info
RDC: la crise humanitaire largement sous-financée, alerte l’ONU
En RDC, la crise humanitaire dans le pays reste sous-financée à trois mois de la fin de l’année, alertent les Nations Unies. Les besoins ont explosé alors que les moyens restent maigres. Pourtant, le pays compte près de 6,4 millions de déplacés internes, dont deux tiers se trouvent dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et en Ituri, à l’est du pays. Pour faire face à cette situation, la RDC nécessite 2,6 milliards de dollars (environ 2,4 milliards d’euros), mais seuls 37% de cette somme ont été débloqués par les bailleurs. RFI
Tunisie : des familles d’opposants sollicitent la CPI
Les avocats et les familles des opposants tunisiens emprisonnés ont demandé mardi à la Cour pénale internationale (CPI) d’enquêter sur la répression de l’opposition politique et sur les mauvais traitements infligés aux migrants d’Afrique noire dans ce pays d’Afrique du Nord, qui s’est vu offrir un soutien financier de l’Union européenne pour l’aider à freiner l’immigration. C’est la deuxième fois que des membres de l’opposition tunisienne demandent une enquête de la CPI. L’année dernière, les familles de sept hommes politiques emprisonnés ont demandé à la Cour d’enquêter sur des allégations de persécution politique et de violation des droits de l’homme par l’administration du président Kais Saied. Les avocats déclarent maintenant qu’ils déposent une deuxième demande d’enquête à la suite de nouvelles allégations de mauvais traitements infligés aux migrants et de persécution des dirigeants de l’opposition. Cette demande intervient moins de deux semaines avant les élections du 6 octobre, au cours desquelles Kais Saied briguera un second mandat. AfricaNews/AP
Tunisie : « Tout a été fait pour verrouiller l’élection »
[Interview] En 2019, dans un article prémonitoire, Michael Ayari avait anticipé « la tentation autoritaire » de Kaïs Saïed qui mènerait au coup d’État du 25 juillet 2021. Depuis, la plupart des institutions nées de la révolution ont été défaites : gouvernement, assemblée des représentants du peuple, Constitution de 2014, INLUC (Instance de lutte contre la corruption)… Un populisme anti-élites est depuis inculqué par le président et plusieurs centaines d’opposants ont été arrêtés et emprisonnés depuis deux ans. En exclusivité pour Le Point, Michael Ayari décrypte les enjeux de la présidentielle du 6 octobre prochain et de ses similitudes avec le scrutin qui vient de se dérouler en Algérie. Le Point
Soudan du Sud: l’attaque d’un bus à Juba, une «menace régionale» imputée au groupe rebelle NAS
Au Soudan du Sud, un bus a été pris en embuscade à environ 40 kilomètres au sud de la capitale, Juba, lundi 23 septembre au matin vers 8h30. Les 44 passagers, qui se rendaient en Ouganda, ont été attaqués par des hommes armés qui ont ouvert le feu sur le véhicule. L’attaque a entraîné la mort d’une personne, de nationalité ougandaise, et a fait huit blessés. Selon l’armée sud-soudanaise, entre 7 et 14 passagers ont été kidnappés, et le groupe rebelle NAS (National Salvation Front), non-signataire de l’accord de paix de 2018, est accusé d’être à l’origine de cette agression. RFI
Comores: la mort en détention de l’agresseur présumé du président continue de poser question
Mardi 25 septembre, un communiqué du parquet de Moroni a indiqué qu’aucune trace de violence n’a été relevée sur le corps d’Ahmed Abdou, alias « Fanou », décédé dans sa cellule dans la nuit du 13 au 14 septembre, écartant ainsi la possibilité d’une enquête complémentaire. Selon le communiqué du parquet, le certificat médico-légal délivré par le docteur Naoufal Boina, médecin du service de santé militaire, est sans équivoque. Il confirme l’absence de blessures par arme à feu ou par arme contondante sur le corps d’Ahmed Abdou, décédé dans sa cellule dans la nuit du 13 au 14 septembre, peu après l’attaque au couteau ayant visé le président Azali Assoumani. Fort de ce rapport, le parquet estime en conséquence qu’il n’y a « pas d’opportunité de poursuivre l’enquête ». La mort en détention d’Ahmed Abdou, jeune militaire, jusqu’alors décrit comme en bonne santé, suscite de vives interrogations. Le parti Ushe, une nouvelle formation politique, dénonce l’absence d’autopsie, et s’interroge sur l’impartialité du médecin militaire. Ushe réclame ainsi une enquête indépendante, soulignant la nécessité d’une réforme des pratiques des forces de l’ordre dans le pays. RFI
Tchad : mobilisation pour la libération du SG du PSF
La mobilisation ne faiblit pas à Njaména pour retrouver l’opposant Gam Robert. Le Secrétaire général du Parti Socialiste sans frontières (PSF) est porté disparu depuis le 20 septembre 2024. Les partis politiques et les organisations de la société civile sont mobilisés pour la libération du Secrétaire général du Parti Socialiste sans frontières (PSF), Gam Robert. Ce dernier est porté disparu depuis le 20 septembre 2024. A travers des communiqués de presse, plusieurs d’entre eux sont montés au créneau. La coalition « Forces de l’Opposition crédible » (FOC), dont est membre le PSF, qualifie cette disparition d’enlèvement portant la signature des services de renseignements. « Depuis l’assassinat macabre de Yaya Dillo, Gam Robert est devenu ennemi du pouvoir à cause de ses réclamations pour la Justice », affirme le porte-parole des FOC, Yantoingar David. Le Groupe de concertation des Acteurs politiques (GCAP) abonde dans le même sens, critiquant le silence des services de l’État face à cette disparition. « Est-il normal qu’un père de famille, de surcroît acteur politique, ne puisse donner signe de vie pendant trois jours et qu’un gouvernement, malgré le signalement, ne dise rien ? », s’interroge Bidi Valentin, un membre du GCAP. APA
Au Tchad, un Russe proche de Wagner arrêté à l’aéroport de N’Djamena
Maxim Chougaleï, directeur de la Fondation pour la défense des valeurs nationales, proche de feu Evgueni Prigojine, le fondateur du Groupe Wagner, est détenu avec trois de ses collègues dans un lieu inconnu. Les drapeaux russe et tchadien flottent côte à côte sur la devanture de la nouvelle Maison russe de N’Djamena. Samedi 21 septembre, les hôtes du centre culturel bavardent autour du buffet tandis que les enceintes diffusent un air de Tchaïkovski. Mais un invité manque à l’appel. Deux jours plus tôt, Maxim Chougaleï, directeur de la Fondation pour la défense des valeurs nationales et fer de lance des opérations d’influence russes en Afrique, a été interpellé avec trois de ses collègues à l’aéroport de N’Djamena : deux Russes et un Biélorusse. Ils sont, depuis, détenus dans un lieu inconnu pour des motifs qui le sont tout autant. Sous sanctions américaines et européennes pour avoir conduit des opérations de désinformation au profit du Groupe Wagner, Maxim Chougaleï, qui se présente comme un sociologue, était un fidèle du fondateur du groupe paramilitaire, Evgueni Prigojine, tué dans un crash aérien en août 2023, deux mois après sa rébellion avortée contre le Kremlin. Dans un communiqué publié lundi 23 septembre, la diplomatie russe dit avoir « pris les mesures nécessaires » pour obtenir sa libération « rapide » en contactant les autorités tchadiennes. Le Monde
Bénin: un collectif d’avocats s’alarme de «l’enlèvement» d’Olivier Boko
Au Bénin, dans l’affaire de l’arrestation de l’homme d’affaire Olivier Boko, ami et « pilier » du système Talon, les avocats sont les premiers à prendre la parole. Les autorités judiciaires et policières n’ont rien dit d’officiel sur le sujet. Tard, le mardi 24 septembre au soir, des représentants du collectif des avocats qui défendent Olivier Boko, l’ancien ministre des Sports et un troisième homme, le commandant de la Garde républicaine, ont indiqué dans leur récit que l’ensemble de la procédure était illégal. Ils exigent leur libération immédiate et sans condition pour préserver la paix et une démocratie béninoise durable. RFI
La langue soninké célèbre sa première journée mondiale le 25 septembre
[Vidéo] Pour la première fois, l’Unesco célèbre le 25 septembre 2024 la journée mondiale de la langue soninké. Le soninké compte des millions de locuteurs dans le monde et en particulier en Afrique de l’ouest. Elle devient la deuxième langue africaine après le kiswahili à obtenir une telle reconnaissance. Reportage à Paris et entretien avec Ousmane Diagana, président de l’association pour la promotion de la langue soninké. TV5Monde