Le Soudan était dans une situation confuse, lundi 25 octobre, après l’arrestation par des forces de sécurité du premier ministre, Abdallah Hamdok, et de la plupart des ministres et des membres civils du conseil de souveraineté, qui chapeaute la transition au Soudan. Dans la matinée, le ministère de l’information a annoncé dans un communiqué que M. Hamdok avait refusé de soutenir un « coup d’Etat » et avait été « emmené vers un lieu non identifié ». « Nous appelons la population soudanaise à protester par tous les moyens pacifiques possibles », a de son côté exhorté le bureau du premier ministre quelques heures plus tard. Par ailleurs, des soldats ont pris d’assaut le siège de la radio-télévision d’Etat à Omdourman – ville jumelle de la capitale, Khartoum, dont elle est seulement séparée par un pont sur le Nil –, a encore affirmé le ministère, qui ajoute que « des employés sont retenus ». Le réseau Internet du pays a été coupé, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). … Le ministère de l’information a affirmé en fin de matinée que les soldats tiraient « à balles réelles » sur les protestataires réunis devant les quartiers généraux de l’armée, dans le centre de Khartoum, dont l’accès est fermé par des blocs de béton depuis plusieurs jours. Douze manifestants ont été blessés par des tirs, selon un syndicat de médecins. L’Union africaine a réagi en fin de matinée, appelant à une « reprise immédiate » du dialogue entre civils et militaires. « Le président réaffirme que le dialogue et le consensus sont la seule voie pertinente pour sauver le pays et sa transition démocratique », ajoute l’Union. Le Monde avec AFP
Emmanuel Macron a condamné lundi « avec la plus grande fermeté » la tentative de coup d’État au Soudan et appelé au « respect de l’intégrité du Premier ministre et des dirigeants civils ». « La France condamne avec la plus grande fermeté la tentative de coup d’État au Soudan. J’exprime notre soutien au gouvernement de transition soudanais et appelle à la libération immédiate et au respect de l’intégrité du Premier ministre et des dirigeants civils », a souligné le président français dans un tweet. …Avant même qu’il ne s’exprime, des milliers de Soudanais descendaient dans les rues conspuant l’armée. Devant le QG de l’armée dans le centre de Khartoum, bouclé par soldats et blocs de béton depuis des jours, 12 manifestants ont été blessés par des tirs des forces armées, ont assuré un syndicat de médecin et le ministère de l’Information. … « J’appelle les forces armées à relâcher immédiatement les personnes retenues », a exhorté l’émissaire de l’ONU au Soudan Volker Perthes, jugeant « inacceptables » ces arrestations de civils appartenant aux autorités de transition. Les États-Unis, dont l’émissaire Jeffrey Feltman était la veille encore dans le bureau du Premier ministre, ont déjà prévenu que « tout changement du gouvernement de transition mettait en danger l’aide américaine ». AFP
La délégation du Conseil de sécurité de l’ONU en visite au Mali a rencontré, dimanche 24 octobre, les responsables de la junte au pouvoir, qui ont répété vouloir organiser des « assises nationales » avant de fixer la date des élections, a indiqué un responsable onusien. Les autorités de transition maliennes affichent ouvertement leur volonté de reporter les élections présidentielle et législatives prévues le 27 février, dont la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) exige la tenue à la date fixée. Le Conseil de sécurité de l’ONU veut également un respect des délais électoraux et un retour à un pouvoir civil, après les deux putschs d’août 2020 et de mai 2021, sur fond de violences jihadistes et communautaires. La délégation onusienne, arrivée samedi à Bamako et codirigée par l’ambassadeur du Niger aux Nations unies, Abdou Abarry, et son homologue français Nicolas de Rivière, comprend notamment l’ambassadrice américaine, Linda Thomas-Greenfield. Ses membres ont rencontré dimanche le président de transition, le colonel Assimi Goïta, puis le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, après des entretiens dans la journée avec des représentants de la société civile et des groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger de 2015. France24 avec AFP
Sécurité régionale, transitions militaires, alternance, Libye, Guinée, Tchad… Le chef de l’État nigérien, qui se définit comme un « militant de la démocratie », explique pourquoi son pays est un modèle à suivre. Sept mois après son investiture, Mohamed Bazoum, 61 ans, continue de surfer sur un état de grâce que ce vétéran de la scène politique nigérienne sait éphémère, mais dont il profite pour poser les trois principaux jalons de son quinquennat : sécurité, éducation, agriculture. Un triptyque pour la réalisation duquel une prolongation du climat actuel de relative paix politique et sociale ne serait, il est vrai, pas de trop, tant celui qui se définit comme un « militant de la démocratie » et que son homologue français Emmanuel Macron cite volontiers en exemple de bonne gouvernance fait face à des défis impressionnants. Certes, en se faisant élire, en février dernier, avec 55,6 % des voix, Mohamed Bazoum a remporté le premier de ses paris. Une victoire qu’il ne pouvait que partager avec son prédécesseur, Mahamadou Issoufou, un authentique démocrate lui aussi, labellisé prix Mo Ibrahim, qui a eu l’audace de se choisir comme héritier un homme issu d’une communauté très minoritaire mais dont il ne doutait ni de la loyauté, ni de la compétence, ni de l’expérience. Et cela, sans que la légitimité du dauphin souffre du parrainage du sortant, ce qui n’était pas acquis. Jeune Afrique
À la suite de différentes voix de l’opposition à l’Union sacrée, le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila, aujourd’hui dans l’opposition, condamne à son tour l’entérinement par le président Félix Tshisekedi de Denis Kadima à la tête de la Céni vendredi soir. C’est « un forcing inacceptable », selon un de ses cadres, qui assure que cette coalition est prête à descendre dans la rue jusque que la RDC ait une Céni consensuelle… Les Nations unies ont elles aussi donné leur voix au chapitre. Elles préviennent contre toute crise politique majeure avec comme risque de détourner l’attention sur des questions essentielles dans le pays. Jean-Pierre Lacroix, le secrétaire général adjoint des Nations unies en charge des opérations de maintien de la paix, en mission depuis mardi dans le pays, insiste sur un processus électoral apaisé alors que la crise politique s’exacerbe depuis cette investiture de Denis Kadima. RFI
Onze civils ont été tués en 48 heures par des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) aux environs de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), malgré l’état de siège auquel est soumis la région, ont indiqué dimanche des sources locales. Les ADF, à l’origine des rebelles musulmans ougandais, sont désormais présentés par l’organisation jihadiste Etat islamique comme sa branche en Afrique centrale. « Nous venons de perdre encore sept personnes dont une femme, massacrées dans le quartier Gala » dans la nuit de samedi à dimanche, a déclaré à l’AFP Lewis Thembo, président de la société civile de la localité de Bulongo, située dans le territoire de Beni, dans la province orientale du Nord-Kivu. Des boutiques et pharmacie ont été pillées par les « ennemis ADF » qui ont mené l’attaque, selon la même source qui dénonce des « défaillances au niveau du commandement militaire ». Contacté par l’AFP, le maire de Bulongo Jean-Paul Kahindo a confirmé cette tuerie. La nuit précédente, quatre civils avaient été tués près de Bulongo, dans une attaque également attribuée aux ADF. Plus tôt dans la journée, l’armée avait indiqué avoir « repéré quatre positions ADF dans le secteur de Ruwenzori et procédé au pilonnage ». VOA
Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué avoir mené une attaque à la bombe dans la capitale ougandaise Kampala, qui a fait au moins un mort et plusieurs blessés dans la soirée du samedi 23 octobre, selon un communiqué publié dimanche via un compte affilié sur la messagerie Telegram. L’action a été menée dans un restaurant populaire du quartier de Komamboga où se trouvaient des « membres et espions du gouvernement ougandais croisé », précise le texte. Selon le porte-parole de la police ougandaise Fred Enanga, les auteurs présumés de l’attaque sont arrivés vers 20 h 30 (17 h 30 GMT), portant un sac en plastique qu’ils ont placé sous une table. « Les suspects ont déclenché l’explosion de l’engin peu après avoir quitté l’endroit », une trentaine de minutes après leur arrivée, a-t-il expliqué, décrivant un engin explosif « sommaire » contenant des clous et des morceaux de métal. L’explosion a coûté la vie à Emily Nyinaneza, une serveuse de 20 ans. Trois blessés ont été hospitalisés, dont deux dans un état critique. Un couvre-feu national visant à lutter contre la pandémie de Covid-19 est toujours en vigueur à partir de 19 heures en Ouganda, mais il n’est pas uniformément respecté. Le Monde avec AFP et Reuters
Six jeunes sont morts dans l’explosion d’une mine au passage de leur carriole en Casamance, dans le sud du Sénégal, a affirmé samedi à l’AFP un maire de la région. La Casamance est le théâtre d’un des plus vieux conflits d’Afrique depuis que des indépendantistes y ont pris le maquis avec un armement rudimentaire après la répression d’une marche du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) en décembre 1982. L’explosion est survenue vendredi après-midi dans le village de Kandiadiou, dans la sous-préfecture de Sindian, près de la frontière gambienne, a déclaré à l’AFP le maire de Sindian, Yankouba Sagna. … La Casamance, séparée de la majeure partie du reste du territoire sénégalais par la Gambie, est une des régions les plus pluvieuses du pays, où la saison des pluies est en passe de s’achever. Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie, le conflit a persisté à petit feu, avec des montées de tension comme le massacre de 14 hommes près de Ziguinchor en janvier 2018. L’armée a lancé en janvier des opérations en Casamance pour sécuriser le retour des personnes déplacées, répondre à des exactions de la rébellion contre des civils, selon elle, et mettre fin aux trafics de bois ou de cannabis. AFP
Au moins 20 personnes ont été tuées dans des affrontements entre l’armée somalienne et une milice dans le centre de la Somalie, ont confirmé samedi les autorités. Le commandant de l’armée somalienne Mascuud Warsame a déclaré à l’agence DPA qu’il avait perdu cinq soldats, tandis que 12 membres de la milice ont été tués. Trois civiles dont un enfant ont été tués dans ces heurts, selon les autorités sanitaires. Les combats ont eu lieu dans la ville de Guriel, le centre économique de l’état de Galmudug. Les forces régionales, soutenues par l’armée fédérale, sont entrées dans la ville pour dégager une milice qui avait infiltré la ville il y a trois semaines. Ahlu-Sunna Waljama, un groupe soufi modéré, a déclaré avoir pris le contrôle de la ville afin de lutter contre le groupe islamiste extrémiste Al-Shabaab dans la région. Toutefois, le gouvernement estime que les dirigeants du groupe tentent d’influencer l’administration régionale lors des prochaines élections nationales. En Somalie, les conseils régionaux choisissent un sénat. Le ministre de l’information de Galmudug, Ahmed Falagle, a déclaré que les dirigeants soufis cherchaient à forcer les dirigeants de Galmudug à choisir certains candidats au Parlement. Belga
Agents du renseignement ou fils d’ancien président, tous ont été proches du pouvoir et sont aujourd’hui assis sur le banc des accusés: depuis deux mois, le Mozambique juge les responsables d’un des plus grands scandales de corruption du pays, qui inquiète jusqu’au sommet de l’Etat. Dix-neuf accusés de haut vol sont jugés pour chantage, faux, détournement de fonds et blanchiment pour des montants de plusieurs millions d’euros, dans le scandale dit de la « dette cachée ». L’affaire concerne des prêts secrets de 1,8 milliard accordés par des banques étrangères à des entreprises publiques mozambicaines, et garantis par l’Etat, officiellement pour des contrats d’équipement en matériel de pêche et surveillance maritime. Ce procès est « une occasion unique pour les Mozambicains de demander des comptes à ceux qui les ont poussés dans la pauvreté », estime Adriano Nuvunga, coordinateur du groupement anti-corruption Budget Monitoring Forum (BMF). « Fonctionnaires et politiciens doivent comprendre que la corruption ne restera pas impunie. La corruption entraîne des millions de gens dans la pauvreté », a-t-il affirmé à l’AFP. AFP/VOA
Le colonel Mamadi Doumbouya a dit récemment dans un de ses discours qu’il interdisait aux agents des forces de défense et de sécurité de soutirer de l’agent aux chauffeurs et aux passagers annonçant même la réduction drastique des barrages routiers interurbains. Mais aujourd’hui, la pratique semble perdurer. Malgré les mesures prises au plus haut niveau de l’État, les tracasseries routières et les rackets continuent, surtout au niveau des transports interurbains. « Jusqu’à présent, cela n’a pas été appliqué correctement comme le président l’a dit. Pour le moment, les barrages sont restés et la même manière de faire continue. Ce sont des années de coutume, ils obligent les chauffeurs aussi à payer. Celui qui ne paie pas ne bouge pas », témoigne Mamadou Yaya Baldé, secrétaire général adjoint du Syndicat des transporteurs. « Entre Conakry et Télimélé, il y a 8 barrages. Il y a 3 barrages à 20 000 francs guinéens, les autres sont à 10 000 francs guinéens. On dit que c’est obligé, il faut que l’on paye. Si on ne paye pas, on ne passe pas », rajoute un chauffeur qui préfère camoufler son identité de peur de faire les frais des agents postés le long des routes interurbaines. RFI
Les pays africains, qui sont parmi les premières victimes du désastre écologique annoncé, comptent bien faire entendre leur voix à l’occasion de la COP26. En Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire est particulièrement concernée par la disparition de ses forêts. Publié en juin dernier, le rapport de l’Inventaire forestier et faunique de la Côte d’Ivoire révèle que 90% de la surface des forêts ont disparu durant les 60 dernières années. Des chiffres alarmants donnant au pays des éléphants l’un des taux annuels de déforestation les plus rapides du continent. Selon Caumouth Alban Kouassi, président de la branche ivoirienne de l’ONG Page verte, cette situation s’explique par la poussée démographique, les aléas du marché agricole, ainsi que la coupe intensive des arbres pour répondre aux besoins de l’industrie du bois. Parmi ses conséquences désastreuses pour l’environnement, la baisse de la pluviométrie, le dérèglement des saisons et la disparition de nombreuses espèces animales, dont une trentaine sont déjà classées sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature. RFI
Implantés de longue date sur le continent, ces sociétés, hommes d’affaires ou consultants israéliens profitent de leurs entrées dans les cercles des pouvoirs locaux pour servir indirectement les intérêts de leur mère patrie. Voyage au cœur d’une diplomatie parallèle aussi florissante qu’opaque. … Derrière tout ça, au-delà des relations d’État à État, il existe une face un peu plus sombre, d’Abidjan à Yaoundé, à laquelle JA a choisi de s’intéresser. Une diplomatie parallèle faite d’hommes d’affaires, de consultants en tous genres et d’entreprises présents de longue date sur le continent et qui servent indirectement les intérêts de leur mère patrie. Ils s’appellent Eran Moas, Gaby Peretz, Didier Sabag, Orland Barak, Hubert Haddad, Eran Romano ou encore Igal Cohen, arpentent les palais présidentiels et ont comme domaines de prédilection le renseignement, les écoutes, la cybersécurité, l’armement, servant de porte d’entrée aux entreprises de leur pays. Ces dernières dominent depuis plusieurs années le marché des écoutes et de la surveillance électronique en Afrique subsaharienne. Les plus connues sont NSO, fondée par Shalev Hulio qui fabrique le célèbre logiciel espion Pegasus, et Verint. On peut citer également Mer Group (Congo, Guinée, Nigeria, RD Congo, où elle équipe l’Agence nationale de renseignement), ou encore Elbit Systems (Afrique du Sud, Angola, Éthiopie, Nigeria…). Jeune Afrique
Au Burkina Faso, des chercheurs lancent une pétition pour l’enregistrement vidéo ou audio du procès des présumés assassins du président Thomas Sankara. Après la décision du président de la première chambre du tribunal militaire de Ouagadougou de refuser l’enregistrement du procès, ces chercheurs espèrent recueillir au moins 10 000 signatures pour pousser le tribunal à revoir sa position. Pour le chercheur burkinabè Rassablega Seydou Ouédraogo de l’institut Free Afrik, il faut penser aux enjeux historiques de cette affaire Thomas Sankara. Il espère que les signatures obtenues pousseront le tribunal à revoir sa position sur l’archivage du procès : « Je sais ce que cela veut dire d’être en difficulté à trouver des informations, des documents, des archives sur ce qui nous intéresse. Deuxièmement, on ne peut pas construire une nation en ne sachant pas d’où elle vient. Nous pensons qu’il est vraiment indispensable d’archiver ce procès pour l’Histoire. Ce n’est pas une bagarre pour expliquer que le droit est de leur côté, ce n’est pas une question juridique. C’est une question d’enjeux pour demain, pour nos enfants ». RFI
Le réalisateur somalien Ahmed Khadar a remporté samedi l’Etalon d’Or de Yennenga du 27e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) pour son premier long-métrage « La femme du fossoyeur ». … Les trophées ont été remis au Palais des sports de Ouaga 2000 par les présidents burkinabè Roch Marc Christian Kaboré et sénégalais Macky Sall, dont le pays était l’invité d’honneur de 27è Fespaco. Se réjouissant d’avoir réussi au cours du festival la projection de « 500 œuvres au profit de 150.000 festivaliers » venus de 64 pays, « malgré l’adversité liée à l »insécurité et à la Covid-19 », le délégué général du Fespaco Moussa Alex Sawadogo, a donné rendez-vous du 25 février au 4 mars 2023 à Ouagadougou pour la 28e édition du festival. Un « mini Fespaco » itinérant doit avoir lieu dans le nord du Burkina Faso, région la plus touchée par les attaques jihadistes qui frappent ce pays et qui, en six ans, ont fait environ 2.000 morts et 1,4 millions de déplacés. AFP