Revue de presse du 25 novembre 2024

Le Niger dit avoir demandé le remplacement de l’ambassadeur de l’UE, rappelé à Bruxelles
Le régime militaire du Niger a affirmé dimanche 24 novembre avoir demandé le remplacement de l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) avant son rappel annoncé samedi par l’UE pour « consultations » à Bruxelles, le pouvoir nigérien critiquant une aide aux victimes de récentes inondations. Les autorités nigériennes ont accusé vendredi l’UE d’avoir redistribué « de manière unilatérale » à des organisations non gouvernementales (ONG) étrangères exerçant au Niger une aide humanitaire de 1,3 million d’euros de l’UE, sans qu’elles en aient été informées au préalable…Le lendemain, l’UE exprimait son « profond désaccord » après la remise en cause des modalités de gestion de l’aide et annonçait le rappel de son ambassadeur au Niger, Salvador Pinto da França, pour « consultations » à Bruxelles. Le Monde avec AFP

Le Mali décide de fermer Joliba TV News
La mesure sera exécutoire dès le 26 novembre, a affirmé un responsable de Joliba TV News sous couvert de l’anonymat. La Haute autorité de la communication (HAC) malienne a pris la décision de fermer la chaîne privée locale en lui retirant sa licence, avait-il déclaré précédemment. La mesure survient après une plainte, le 12 novembre, du Conseil supérieur de la Communication du Burkina Faso contre Joliba TV News. Cette plainte faisait suite à la sortie d’Issa Kaou N’Djim, figure politique malienne connue pour avoir soutenu le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avant de prendre ses distances…L’ancien Premier ministre malien Moussa Mara dit avoir appris avec « une profonde tristesse, mais également une grande inquiétude » la décision de la HAC, dans un texte publié sur Facebook. Il invite le régime malien « à œuvrer à garantir [les] libertés [de la presse et d’opinion] et à les protéger, car sans elles, aucune stabilité sociale, politique ou institutionnelle ne sera durable ». Le Monde avec AFP

Le Bénin assouplit les restrictions douanières imposées au Niger
Les autorités béninoises ont autorisé la libre circulation de personnes et de plusieurs produits vers et en provenance du Niger, signe d’une volonté d’apaisement entre les deux pays brouillés diplomatiquement depuis juillet 2023, à l’heure où la frontière côté nigérien reste fermée…Depuis plusieurs semaines, les signes d’apaisement entre le Bénin et le Niger se multiplient, avec en particulier des rencontres organisées entre les deux voisins, ainsi que l’agrément fourni par les autorités béninoises en octobre au diplomate Kadade Chaibou, nommé nouvel ambassadeur du Niger à Cotonou. Les relations entre les deux pays s’étaient tendues avec le coup d’État militaire qui avait renversé, en juillet 2023, le président nigérien élu Mohamed Bazoum. Jeune Afrique avec AFP

COP29: 300 milliards de dollars d’aide en trompe-l’œil, dénoncent des ONG et des négociateurs
Les pays développés se sont donc engagés à Bakou à financer davantage les pays vulnérables menacés par le changement climatique à hauteur d’au moins 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035. Le précédent objectif fixé en 2009 était d’atteindre 100 milliards par an en 2020. Mais le nouveau montant est loin des attentes et des besoins des pays en développement et certains, ONG ou négociateurs, estiment que ce n’est pas un triplement effectif…Après deux nuits de prolongations à la COP29, les pays pauvres et vulnérables se sont résignés à cet engagement qui relève l’engagement actuel des pays riches de 100 milliards de dollars par an. Pourtant, quelques heures auparavant, les pays les moins développés et les petits États insulaires avaient quitté une consultation avec ce même montant. Pendant quelques jours, des voix s’élevaient même, y compris au sein du groupe Afrique, pour dire qu’il valait mieux ne pas avoir d’accord du tout plutôt que d’avoir un mauvais accord. RFI

Crise dans l’Est de la RDC: à Luanda, Congolais, Rwandais et Angolais se penchent sur un plan harmonisé
Nouveau round de discussion à Luanda ce 25 novembre 2024. Les ministres des Affaires étrangères de la RDC, du Rwanda et de l’Angola, sont réunis pour discuter du processus de paix pour l’est du Congo. Et les parties prenantes vont s’attarder sur un plan harmonisé proposé fin-octobre par des experts. C’est la deuxième mouture de ce plan harmonisé sur lequel doivent se pencher les chefs de la diplomatie des trois pays. L’Angola est le médiateur de l’Union africaine dans cette crise entre la RDC et le Rwanda. Une première version de ce plan avait été présentée lors d’une réunion tripartite au mois de septembre. Mais cette feuille de route avait été refusée par la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Wagner. Depuis, les experts se sont de nouveau réunis, notamment fin-octobre à Luanda, pour se mettre d’accord sur un nouveau document. Peu de détails ont filtré sur ce nouveau plan, si ce n’est que, comme l’ancien, il prévoit deux axes : la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda – FDLR, groupe rebelle hutu formé, à l’origine, d’anciens génocidaires rwandais – et le retrait des forces rwandaises. RFI

En Angola, manifestation contre le gouvernement et la faim
Plusieurs milliers de partisans de l’opposition angolaise ont manifesté samedi dans leur capitale Luanda contre le gouvernement, leur premier grand rassemblement depuis les élections controversées de 2022. Étroitement encadrées par la police, quelque 4.000 personnes ont marché pacifiquement avec des banderoles critiquant le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) au pouvoir et le président Joao Lourenço. La manifestation était organisée par l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), parti dont la popularité n’a cessé de grimper ces dernières années. L’Unita a refusé sa défaite aux élections générales de 2022 et a contesté leur résultat en justice, mais la cour suprême du pays a rejeté sa requête…Nombre de manifestants arboraient les couleurs rouge et vert de l’opposition en défilant dans les rues encadrés par la police, dont des agents à cheval. Joao Lourenço gouverne le deuxième producteur africain de pétrole depuis 2017 et a souvent été accusé d’autoritarisme par ses opposants…L’Unita, un ancien groupe rebelle devenu le deuxième plus grand parti politique du pays, a invité la société civile et d’autres mouvements d’opposition à rejoindre la manifestation. Aux dernières élections, le MPLA avait été reconduit au pouvoir avec 51% des voix, suivi de près par l’Unita avec 44%. AFP

Guerre au Soudan: «Je défends les filles qui ont été violées», ces femmes qui s’engagent dans l’armée
Depuis le 15 avril 2023, la capitale du Soudan, Khartoum, est l’épicentre des combats entre les Forces armées soudanaises du général Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti. Ces dernières, issues des milices « janjawids », qui ont participé au génocide du Darfour au début des années 2000, sont accusées de perpétrer d’innombrables violences contre les femmes dans les zones sous leur contrôle. Ces atrocités poussent de plus en plus de Soudanaises, quelques milliers, à rejoindre les rangs de l’armée régulière…La plupart de ces femmes ont fui les zones contrôlées par les troupes du général Hemedti. Désormais engagées sous les drapeaux du côté de l’armée régulière, elles apprennent la discipline militaire, le maniement des armes, le kung-fu et le tir…S’il y a peu de chance que ces femmes soient déployées un jour sur le champ de bataille, savoir porter une arme les rassure. Toutes sont unanimes, elles ne se sont jamais senties aussi vulnérables. RFI

Namibie: démonstration de force du parti au pouvoir avant des élections générales serrées
Derniers meetings de campagne en Namibie avant les élections générales du mercredi 27 novembre 2024. Ce dimanche, la Swapo, au pouvoir, a tenté de faire une démonstration de force et de galvaniser ses partisans avant ce scrutin qui s’annonce serré…À 72 ans, l’actuelle vice-présidente a demandé à ses partisans de se montrer « très sérieux » face à la menace d’une victoire de l’opposition. Elle les a incités à continuer à convaincre leurs proches et leur expliquer comment aller voter. Au cours d’un discours fleuve, elle a aussi tenté de défendre le bilan de son parti qui a été affaibli par une série de scandales de corruption. La Namibie est le deuxième pays le plus inégalitaire dans le monde selon la Banque Mondiale…Si elle était élue, la candidate de la Swapo deviendrait la première femme à diriger la Namibie, mais elle a face à elle un candidat de poids : Panduleni Itula. En 2019, il avait fait dissidence de la Swapo pour se présenter en indépendant. Il avait tout de même raflé près de 30% des voix. Depuis, il a fondé son propre parti, l’IPC. RFI

En Tanzanie, le chef de l’opposition libéré sous caution avant des élections locales et générales
Le chef du principal parti d’opposition tanzanien, Freeman Mbowe, a été libéré sous caution, a annoncé son parti, samedi 23 novembre, après son arrestation, la veille, à quelques jours d’élections locales. Le Parti de la démocratie et du développement (ou Chadema, pour Chama cha Demokrasia na Maendeleo, en swahili) avait déjà protesté plus tôt cette semaine contre la disqualification « injuste » de plusieurs de ses candidats, à la veille d’un scrutin dans les villes et villages du pays. Les élections de mercredi sont attendues comme un baromètre du paysage politique, avant la présidentielle, prévue en octobre 2025 dans le pays…M. Mbowe avait été arrêté vendredi avec d’autres responsables après la dispersion par la police d’un rassemblement « à l’aide de gaz lacrymogènes », selon le parti…La Tanzanie connaît ces derniers mois une intensification de la répression politique. Le Chadema accuse les forces de sécurité d’être impliquées dans les disparitions de plusieurs de ses membres et dans le meurtre d’Ali Mohamed Kibao, un de ses dirigeants retrouvé mort le 7 septembre. Le Monde

IA en Afrique : quels sont les pays les mieux préparés selon l’AFD ?
Dans son index sur le développement de l’intellignce artificielle dans le monde, l’Agence française de développement fait le bilan du potentiel des États dans ce domaine…Cet index, qui se divise en quatre catégories sur une échelle allant de 0 à 100, hiérarchise les pays ayant le plus de potentiel pour attirer des investisseurs…En Afrique, neuf pays tirent leur épingle du jeu en figurant dans le haut de l’index (entre 76 et 100 points) : le Maroc, le Sénégal, le Gabon, le Kenya, le Rwanda, l’île Maurice, le Botswana, l’Égypte et la Tunisie…L’une des méthodes pour attirer les investissements dans ce domaine reste les publications scientifiques. Plus les universitaires publient des articles, plus les promoteurs sont curieux…Pour s’intégrer dans le mouvement, les Africains devront localiser des activités privées et publiques liées à l’IA et en faire des priorités. Jeune Afrique