Un camp de la Mission de l’ONU (Monusco) en RDC a été envahi ce lundi par des manifestants, à Beni, où des affrontements ont éclaté lors desquels les forces de sécurité congolaises ont tiré à balles réelles pour tenter de disperser la foule. Les habitants de Beni dénoncent depuis jeudi « l’inaction » de l’armée congolaise et des Casques bleus face aux tueries à répétition attribuées aux ADF dans la région. La tension est montée d’un cran, ce lundi à Beni. Des centaines de personnes sont sorties dans les rues de la ville pour exprimer leur colère après un nouveau massacre de huit civils, dans la nuit de dimanche à lundi, attribué au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF). Après avoir incendié la mairie de la ville, les manifestants se sont dirigés vers deux camps des Nations unies. Les forces de sécurité congolaises ont tiré à balles réelles pour contenir des manifestants, avant que ceux-ci ne parviennent finalement à entrer dans l’un des deux camps. Avant de s’attaquer au cantonnement de la Monusco, les contestataires avaient incendié la mairie de Beni. Jeune Afique avec AFP
La Guinée-Bissau était lundi dans l’attente des résultats de l’élection présidentielle, et surtout de savoir si ce scrutin ramènera la stabilité dans ce pays d’Afrique de l’Ouest miné par la corruption, les trafics de drogue et les crises politiques à répétition. Malgré des échauffourées signalés dans plusieurs localités du pays entre partisans des différents camps, le dépouillement a commencé dès la fermeture des bureaux, dimanche à 17H00 (GMT et locales). Les premières tendances sont attendues dans les prochains jours, voire dans les prochaines heures, tandis qu’un éventuel second tour, jugé probable par les analystes en raison du nombre important de candidats -12, tous des hommes- aura lieu le 29 décembre le cas échéant. … Mais le président sortant, José Mario Vaz, élu en 2014 et qui brigue un second mandat, cherchera-t-il à s’accrocher au pouvoir, après avoir défié ces dernières semaines la communauté internationale en tentant de limoger le Premier miniers Aristides Gomes, soutenu par les pays d’Afrique de l’Ouest? M. Vaz a promis en déposant son bulletin de vote dimanche matin de « respecter la volonté du peuple ». Mais avant même la fermeture des bureaux, son camp a dénoncé un « bourrage d’urnes » dans plusieurs villes de l’intérieur du pays. AFP
La Namibie vote, mercredi 27 novembre, pour des élections générales promises une nouvelle fois au parti qui la dirige sans partage depuis son indépendance, en 1990, malgré une récession économique sévère et la grogne montante de la population. Il en est de ce gigantesque paradis désertique pour touristes épris de faune comme de tous ses voisins d’Afrique australe : rien, ni la crise, ni l’usure du pouvoir ne semblent en mesure d’y faire vaciller le régime issu de la guerre de « libération ». « Il n’y a pas d’alternative crédible à la Swapo [Organisation du peuple du Sud-Ouest africain], dit l’analyste Henning Melber. Avec une opposition aussi faible, elle n’a rien à craindre. » Le bilan affiché par la Swapo et le président Hage Geingob, 78 ans, candidat à un second mandat, n’a pourtant rien d’élogieux. Malgré un sous-sol gavé de ressources naturelles, dont l’uranium, des fonds marins riches en poissons et en diamants et l’essor de son tourisme, la Namibie semble engluée depuis 2016 dans une sévère crise économique. Le Monde avec AFP
Les autorités égyptiennes s’en sont pris à un symbole de la presse indépendante. Les forces de sécurité ont mené, dimanche 24 novembre, dans l’après-midi, une perquisition dans les locaux du site d’information Mada Masr, au Caire et ont arrêté plusieurs membres de sa rédaction. Ils ont été relâchés en début de soirée. Avec la dérive dictatoriale du régime du président Abdel Fattah Al-Sissi et la répression contre toute voix libre, ce média créé en juin 2013 est l’une des dernières sources d’information indépendantes dans le pays, qui publie encore, en arabe et en anglais, des enquêtes fouillées sur la corruption et l’armée au pouvoir. L’attaque contre Mada Masr avait débuté, samedi soir, avec l’arrestation, à son domicile au Caire, de l’un de ses rédacteurs en chef, Shady Zalat, 37 ans. Il a été libéré dimanche sur une route désertique, quelques heures après le raid contre les locaux de la rédaction. Le Monde
Il y a dans la forêt de Tofa Gala, dans le nord du Burkina Faso tout près du Mali, un marécage nappé de nénuphars dont la vision ferait presque oublier qu’ici aussi, comme ailleurs dans le Sahel, la guerre fait rage. Ce samedi de novembre à l’aube, des soldats français avancent armes à la main d’un côté du marécage. De l’autre, des soldats burkinabè marchent en parallèle. Les déploiements se multiplient au Sahel contre les mouvements jihadistes qui prolifèrent. Mais cette opération est inédite et illustre l’effort renouvelé pour venir enfin à bout d’un ennemi insaisissable. C’est la première fois en effet que les Français, les armées nationales et la force multinationale du G5 Sahel (Mali, Burkina, Niger, Mauritanie et Tchad) travaillent officiellement ensemble sur le terrain. Mission des 1.400 militaires de cette opération Bourgou IV (dont 600 des 4.500 Français de la force Barkhane): rétablir l’autorité dans une zone reculée où aucune armée n’a mis les pieds depuis plus d’un an, laissant le champ libre aux jihadistes. Cette forêt, et toute la région dite « des trois frontières » entre le Mali, le Burkina et le Niger, sont la principale zone d’action des mouvements jihadistes sahéliens. AFP
Selon un communiqué de la direction de la communication de la gendarmerie nationale, douze motos ont été récupérées ainsi que plusieurs types d’armements. « Si les renseignements militaires fonctionnent bien, en récupérant du matériel militaire sur l’ennemi, on devrait pouvoir déterminer son origine et la manière dont ces gens-là agissent », déclare, optimiste, le colonel Lona Charles Ouattara, ancien chef des opérations aériennes des Nations unies, actuellement député de l’UPC, l’Union pour le progrès et le changement du chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré. L’escadron de gendarmerie de la province d’Arbinda et la brigade territoriale de cette localité du nord du pays affirment avoir aussi saisi des téléphones portables. C’est une belle prise, estime le journaliste Seidik Abba. Selon lui, « il y a deux types de renseignements. Il y a le renseignement humain qui peut être fourni par les informateurs. Et il y a les renseignements techniques qu’on peut obtenir à partir des interceptions de communication ou de l’exploitation de matériels de communication. » DW
Le Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a indiqué vendredi 22 novembre être confronté à « de graves difficultés d’accès » aux personnes déplacées et réfugiées au Burkina Faso, en raison de l’insécurité grandissante dans le pays. « Le HCR et ses partenaires sont confrontés à de graves difficultés pour accéder aux personnes déplacées et aux populations réfugiées au Burkina Faso, alors que l’insécurité grandit dans le nord-est du pays », a déclaré à Genève le porte-parole de l’agence onusienne, Babar Baloch, cité dans un communiqué. « Alors que le nombre de déplacés avoisine déjà près de 500 000 personnes, une récente recrudescence d’attaques violentes commises par des milices à l’encontre des militaires et des civils a forcé des milliers d’autres (personnes) à fuir leurs foyers en quête de sécurité », souligne le HCR. Selon lui, « environ 300 000 personnes ont été déplacées dans le pays au cours des quatre derniers mois seulement ». « Le nombre de personnes déplacées pourrait atteindre 650 000 d’ici la fin 2019 », s’alarme Babar Baloch. AFP
L’inquiétude fut palpable au Forum de Dakar, qui avait réuni les représentants des principaux pays engagés politiquement et militairement dans la prévention de l’extrémisme violent dans le Sahel, mais aussi des universitaires africanistes qui suivent de près « la descente de la région dans l’enfer jihadiste ». « Cette année, on s’était donné pour objectif d’évaluer l’efficacité des dispositifs antiterroristes mis en place dans le Sahel. Puisque ces dispositifs se révèlent incapables de stopper la progression des groupes jihadistes, la plupart des observateurs qu’on a pu écouter pendant la rencontre craignent que la contagion ne se répande à d’autres pays de la sous-région », explique Hugo Sada, porte-parole des organisateurs du Forum de Dakar. Il faut dire que la donne a changé, avec des infiltrations de plus en plus franches et audacieuses à partir de 2016 dans le nord et l’est du Burkina Faso, qui a longtemps servi de tampon sécuritaire entre les États côtiers de l’Afrique de l’Ouest et les pays sahéliens en butte aux attaques terroristes depuis plusieurs années. Le verrou burkinabè est tombé avec « les récentes attaques au Burkina Faso, à proximité des frontières avec la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin », peut-on lire dans une note publiée (1) en début de cette année par le think tank franco-belge, l’Institut Thomas More. RFI
« La migration doit être choisie et non subie, telle est notre conviction. » Les mots du Premier ministre français, Edouard Philippe, ont résonné à Dakar le 17 novembre dernier lors d’une rencontre avec le président sénégalais, Macky Sall. Les deux pays se sont engagés à « poursuivre une coopération efficace contre les migrations irrégulières. » En banlieue de la capitale, dans les rues étroites de Thiaroye-sur-Mer, point de départ de 380 migrants qui ont trouvé la mort en mer depuis 2005, la déclaration n’a laissé personne indifférent. Les jeunes de la petite commune de pêcheurs ont commencé à partir massivement vers l’Espagne au début des années 2000. « Au large, on pouvait voir les lumières des passeurs sur les bateaux presque chaque soir », se rappelle Moustapha Diouf, à la tête d’une association de rapatriés. La situation n’a pas changé en 15 ans. Les plus jeunes rêvent tous de quitter le petit port pour l’Europe. « La pêche ne rapporte rien, personne n’a de quoi vivre correctement ici », reprend Moustapha en désignant les bâtisses délabrées et les rues encombrées par des détritus. Les meilleurs marins ramènent jusqu’à 2000 francs de poisson chaque jour, l’équivalent de 3 euros. RTBF
La Fédération internationale des droits de l’homme a publié un rapport vendredi sur les procédures judiciaires dans les affaires de violences sexuelles en Afrique. La FIDH constate dans ce rapport que les crimes commis en période de crise ou de conflit restent toujours impunis. En Guinée, dix ans après le massacre du 28 septembre 2009, avec 157 morts et une centaine de femmes violées, le procès des responsables n’a toujours pas commencé. Au Kenya, les victimes des violences sexuelles pendant la crise post-électorale de 2007 n’ont pas encore obtenu réparation. « Le facteur principal est souvent le manque de volonté politique. C’est-à-dire que compte tenu du contexte politique, les dirigeants n’ont pas forcément intérêt à faire avancer ces procédures. Comme dans le cas du Soudan, où ce sont les responsables des crimes de masse qui ont été commis qui étaient à la tête de l’État », témoigne Daisy Schmitt, responsable des droits des femmes à la Fédération internationale des droits de l’homme. Autre cas emblématique : la Libye contemporaine. Des ONG s’activent pour lutter contre la violence faite aux femmes. Fadwa al-Aawar, présidente de l’ONG Al-Kamel, organise à partir de ce 25 novembre une compagne de dix jours dans le pays pour sensibiliser la femme sur ces droits… RFI
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a exhorté lundi les hommes à renoncer aux « attitudes sexistes et patriarcales » qui nourrissent les violences contre les femmes, en lançant une campagne nationale de mobilisation contre ce fléau. Les féminicides sont devenues depuis plusieurs semaines une cause nationale en Afrique du Sud, à la suite d’une série de meurtres qui ont profondément choqué l’opinion. Selon des statistiques publiées en septembre, une femme y est assassinée toutes les trois heures et, chaque jour, la police enregistre 110 plaintes pour viol. M. Ramaphosa, qui a lui-même décrit son pays comme « un des endroits les plus dangereux au monde pour une femme », a récemment lancé un plan d’urgence doté de plus d’un milliard et demi de rands (100 millions d’euros). « A la racine des violences faites aux femmes, il y a les attitudes sexistes et patriarcales », a-t-il souligné lundi dans la province du Limpopo (est), « notre message à ceux qui abusent des femmes est clair: vous n’avez pas de place dans notre société ». Dans son discours, le chef de l’Etat a qualifié les violences faites aux femmes de « grande honte de notre pays ». AFP
Créatrice du réseau Wassila de protection des femmes et de la section algérienne d’Amnesty International, Fadila Boumendjel-Chitour, professeur de médecine, témoigne. Militante de longue date de la cause des femmes, Fadila Boumendjel-Chitour a accepté d’évoquer, dans cet entretien, la violence extrême dont font l’objet les femmes en Algérie. … Le Point Afrique : En Algérie, une loi contre les violences faites aux femmes est entrée en vigueur en 2016. A-t-elle amélioré le quotidien de ces femmes ? … Fadila Boumendjel-Chitour : Quand on est optimiste et qu’on ne veut pas perdre totalement espoir, on dit que nous n’avons pas assez de recul pour voir les bienfaits de l’application de cette loi dont nous avons salué l’existence. C’est la première fois que le législateur algérien mettait de l’ordre et punissait la violence dans le domaine privé. C’est la première fois aussi que la violence conjugale est condamnée et sanctionnée. Donc il ne faut pas en diminuer la portée politique et le signal fort et important qu’elle a donné. D’ailleurs, je pense que c’est le combat des militantes féministes qui a été un peu à l’origine de cette loi. Le Point