L’opposant Diomaye Faye donné nettement en tête de la présidentielle sénégalaise
L’opposant Bassirou Diomaye Faye, encore en prison il y a une dizaine de jours, semble avoir pris l’avantage à la présidentielle au Sénégal, mais le camp du pouvoir a assuré qu’il y aurait un second tour. Une victoire de M. Faye s’apparenterait à un séisme politique. Après trois années d’agitation et de crise, les Sénégalais attendent toujours lundi de connaître l’issue du scrutin présidentiel de la veille, qui tranchera entre continuité et changement peut-être radical. Ils demeurent dans l’incertitude sur la nécessité d’un second tour, pour lequel aucune date n’est fixée. Des résultats officiels ne devraient pas être connus avant le courant de la semaine. La commission électorale nationale a jusqu’à vendredi pour publier des résultats provisoires, avant leur validation par le Conseil constitutionnel. Il faut la majorité absolue des suffrages exprimés pour l’emporter au premier tour. A défaut, les deux premiers disputent un second tour. Les résultats publiés dans les médias et sur les réseaux sociaux placent le candidat Bassirou Diomaye Faye nettement devant celui du pouvoir, Amadou Ba, et très loin devant les autres. Des journaux proclament la victoire de M. Faye à leur une. AFP
Présidentielle tchadienne : des opposants recalés
Dix candidatures à la présidentielle au Tchad, dont celles de deux farouches opposants à la junte au pouvoir, Nassour Ibrahim Neguy Koursami et Rakhis Ahmat Saleh, ont été rejetées par le Conseil constitutionnel, a annoncé ce dernier dimanche. Le dossier de huit candidats de petites formations et des deux opposants a été jugé « non conforme » et « irrecevable », en raison notamment d’irrégularités dans les pièces administratives requises, a justifié lors d’une audience solennelle le Conseil constitutionnel, en charge de la validation des candidatures pour le scrutin dont le premier tour a été fixé le 6 mai. Dix candidats sont encore en lice, dont le président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno, et son Premier ministre Succès Masra, un ancien opposant dont la participation est dénoncée par l’opposition comme une « candidature prétexte » destinée à donner un semblant de pluralité à un scrutin qu’elle considère gagné d’avance pour Mahamat Déby. AFP
Cameroun: début du procès de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo
Le très attendu procès sur l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, ancien directeur d’une radio urbaine à Yaoundé retrouvé mort fin janvier 2023. Le corps, marqué par de nombreux sévices, avait été retrouvé à une vingtaine de kilomètres dans la périphérie de la capitale. L’affaire a provoqué une immense émotion au Cameroun. 17 personnes sont dans le box des accusés. Le gros du contingent de ces accusés, ce sont des agents de la DGRE, les services secrets camerounais. Certains de ces agents sont poursuivis pour « assassinat ». Léopold Maxime Eko Eko, ancien patron de cette unité est aussi dans le box des accusés pour « complicité de torture », de même que le lieutenant-colonel Justin Danwe qui en était le directeur des opérations jusqu’à son interpellation dans les tous premiers jours de l’ouverture de l’enquête en janvier 2023. À côté de ces accusés au profil militaire, il y a aussi des civils dont le journaliste Bruno Bidjang, directeur général des médias du groupe l’Anecdote et surtout son patron, le très controversé homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga, qui devra répondre, comme Maxime Eko Eko de « complicité de torture ». Interpellé quasiment neuf mois après l’ouverture de l’enquête, Martin Stéphane Savom était, il y a encore quelques jours, maire de la commune de Bibey. Il est accusé de « complicité d’assassinat ». Le procès qui s’ouvre ce lundi au tribunal militaire de Yaoundé permettra d’établir, ou non, les connexions entre ces différents individus et leurs rôles éventuels dans l’orchestration, la torture et la mise à mort du journaliste qui était sur les ondes d’Amplitude FM, un pourfendeur des actes de corruption et de détournement de fonds publics. RFI
Tunisie: un journaliste critique du président Saied placé en garde à vue
En Tunisie, un nouveau journaliste fait l’objet de poursuites judiciaires. Mohamed Boughalleb, qui officie sur les ondes de la radio CAP FM, n’en est pas à ses premiers démêlés avec la justice tunisienne. Son arrestation intervient dans un contexte de tensions grandissantes dans le pays. C’était l’une des dernières voix critiques du pays. Mohamed Boughalleb a passé dimanche sa troisième nuit en détention. Placé en garde à vue vendredi, sa période de détention a ensuite été prolongée de 48 heures. Elle fait suite à une plainte déposée par une fonctionnaire du ministère des Affaires religieuses qui l’accuse de diffamation, selon les déclarations de ses avocats. Mohamed Boughalleb – connu des Tunisiens pour sa gouaille – s’était étonné du grand nombre de voyages à l’étranger que cette fonctionnaire effectuait. Habitué des convocations judiciaires, le journaliste est surtout un pourfendeur du régime de Kaïs Saïed. Le syndicat national des journalistes tunisiens a fait part de son soutien et de son inquiétude face à la multiplication des poursuites à l’encontre des journalistes. RFI
Madagascar: à l’approche des législatives, le retour de voix contestataires
À Madagascar, à l’approche des élections législatives du 29 mai, les voix qui s’étaient élevées pendant la présidentielle de novembre, se font de nouveau entendre. L’opposition, autrefois réunie dans le « Collectif des 11 » est aujourd’hui divisée mais engagée vers les législatives. Autre figure contestataire de taille : la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa. Dans un discours ce samedi 23 mars, cette ancienne alliée du président Andry Rajoelina a dénoncé, quatre mois après la réélection de ce dernier, une situation socio-politique délétère. Dans son discours au palais de Tsimbazaza, la présidente de l’Assemblée nationale de Madagascar a dressé un état des lieux très critique : « le peuple s’enlise dans la pauvreté extrême, dit-elle, il vit dans l’illusion de fausses promesses, dans l’obscurité, dans la saleté ». Et d’ajouter, sans citer de noms, que « des hommes » étaient responsables de ces maux. En novembre dernier, Christine Razanamahasoa s’était attirée les foudres du camp du pouvoir dont elle est elle-même issue, en demandant l’annulation de l’élection présidentielle, faute, disait-elle d’un climat apaisé pour celle-ci. S’en était suivi un désaveu immédiat des députés du parti majoritaire. Pas de quoi décourager cette voix contestataire dont le discours est aujourd’hui adoubé par l’opposition. RFI
Élections législatives au Togo: la Cour constitutionnelle valide 2 350 candidats pour 113 sièges
Selon la liste des candidats publiée par la Cour constitutionnelle, il y aura 2 350 candidats pour 113 sièges aux prochaines législatives. Elle a été saisie le 15 mars pour examiner la conformité des candidatures. 19 partis politiques, 60 groupes indépendants et 2 groupes de partis politiques prennent part à cette élection prévue le 20 avril. La liste des candidats aux régionales devrait être dévoilée d’ici quelques jours. Avec la publication des listes, le processus électoral rentre progressivement dans sa dernière ligne droite. Mais dans les états-major de partis politiques, on s’impatiente. Le groupement de partis Alliance ensemble dénonce le temps mis par la Cour constitutionnelle pour rendre public les listes. « Elle a travaillé dans la précipitation sans tenir compte du chronogramme », affirme Me Tchassona Traoré avant d’ajouter qu’il y a des erreurs de nom sur certaines listes. RFI
Comores: le parti politique Radhi fait son retour dans le mouvement d’Azali Assoumani
Figure incontournable de la scène politique comorienne, Houmed M’saidié, secrétaire général du parti Radhi, a signé, jeudi 21 mars dernier, la fusion de son parti avec la CRC, le parti au pouvoir. Désormais, le Radhi (« bénédiction », en Shikomori), n’existe plus. La fin d’un parti né d’une scission, dix ans plus tôt, avec cette même CRC pour des problèmes de leadership. Sur place, le choix de Houmed M’saidié de retourner dans sa formation politique, et surtout d’enterrer sa propre formation, est diversement appréciée. En 2014, Houmed M’saidié et d’autres membres de la CRC quittent le parti pour fonder le Radhi, contestant la désignation d’Azali Assoumani comme candidat naturel à la présidence de 2016 et affirmant que d’autres membres pouvaient également se porter candidats. Aujourd’hui, le retour au sein de la CRC du directeur de campagne d’Azali Assoumani lors des présidentielles de 2019 et 2024, porte-parole du gouvernement des Comores depuis 2019, est critiqué par Daoudou Abdallah Mohamed, leader d’Orange, un parti d’opposition…Approché, Houmed M’saidié estime pour sa part que l’unification des deux formations vise à renforcer ce leadership dans l’atteinte des aspirations légitimes des Comoriennes et des Comoriens au mieux-être. RFI
Somalie : 16 suspects arrêtés pour l’attaque d’un hôtel de Mogadiscio
Seize personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur l’attaque meurtrière d’un hôtel de Mogadiscio mi-mars par des islamistes radicaux shebab, a annoncé l’Agence du renseignement somalienne…Trois personnes sont mortes lors de l’attaque lancée le 14 mars au soir et menée 13 heures durant par des islamistes shebab à l’hôtel SYL, un établissement proche de Villa Somalia, l’enceinte ultra-sécurisée qui abrite la présidence et les bureaux du Premier ministre. Les forces de sécurité ont également tué cinq assaillants, selon la police…Selon ce dernier, cinq membres des agences de sécurité somaliennes, responsables des points de contrôle traversés par les assaillants, figurent parmi les personnes arrêtées. Le trafic dans les environs est en effet restreint du fait de la proximité de la Villa Somalia. Le principal suspect, Nur, a été accusé d’avoir organisé les véhicules utilisés dans l’attaque, tandis que quatre autres personnes arrêtées sont des individus dont les noms ont été utilisés pour immatriculer les véhicules, toujours selon l’agence nationale du renseignement. Le SYL est une cible récurrente des shebab. Cette attaque est au moins la cinquième depuis 2015. La dernière, en décembre 2019, avait fait cinq morts. AFP
Nigeria: libération de plus de 130 élèves enlevés début mars
Près de 140 élèves, victimes début mars d’un des plus importants enlèvements de masse enregistrés ces dernières années au Nigeria, ont été libérés sains et saufs, ont annoncé l’armée et les autorités locales dimanche. Le général Buba a précisé à l’AFP que l’ensemble des petits captifs avaient été secourus. Il a ensuite diffusé des photos montrant des enfants vêtus d’uniformes couverts de poussière à bord de bus. Le nombre de victimes avait précédemment été estimé à environ 250 par les enseignants et les villageois. Cependant, les bilans sont souvent revus à la baisse au Nigeria lors de kidnappings de masse, avec le retour de personnes comptées comme disparues mais ayant en fait réussi à fuir les attaques. Les enfants, âgés de 8 à 15 ans selon des informations de presse, avaient été emmenés le 7 mars par des hommes armés qui avaient attaqué leur établissement scolaire dans le village de Kuriga, dans le nord-ouest du pays, théâtre d’enlèvements à grande échelle ces dernières années…Des gangs appelés localement « bandits » sont à l’origine de ces enlèvements massifs dans le nord-ouest et le centre-nord du Nigeria. Ils ciblent les écoles, les villages et les autoroutes où ils peuvent rapidement enlever un grand nombre de personnes pour demander une rançon. AFP
Deux étudiantes nigérianes tuées dans une bousculade lors d’une distribution de nourriture
Deux étudiantes ont été tuées vendredi au Nigeria dans une bousculade sur un campus universitaire de l’Etat de Nasarawa (centre) où une foule importante s’était rassemblée pour une distribution de nourriture par les autorités locales, a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’université. Des milliers d’étudiants de l’Université de l’Etat de Nasarawa, dans la ville de Keffi, ont cassé les portes d’une zone clôturée pour accéder à des sacs de riz apportés par le gouvernement de l’Etat et ont commencer à se battre pour s’en emparer. Le Nigeria connaît une inflation galopante depuis que le président Bola Ahmed Tinubu, arrivé au pouvoir en mai, a supprimé les subventions à l’essence et laissé flotter la monnaie nationale, le naira, dans le cadre de mesures visant à relancer l’économie du pays. Ces mesures structurelles ont eu pour conséquence le triplement des prix des denrées alimentaires, l’inflation atteignant en février 31,7 %, soit son plus haut niveau depuis 30 ans, ce qui rend la nourriture de plus en plus difficile d’accès à de nombreux Nigérians. AFP
Malawi : la sécheresse décime les récoltes, l’état de catastrophe déclaré
Les récoltes ne sont pas bonnes au Malawi. Les pluies sont devenues rarissimes et la sécheresse prend des proportions insoutenables. 23 des 28 districts du pays sont déclarés zones sinistrées du fait du phénomène El Niño…Le président malawite Lazarus Chakwera a déclaré qu’il avait fait une tournée dans son pays pour découvrir l’ampleur de la crise de la sécheresse, et une évaluation préliminaire du gouvernement a révélé qu’environ 44 % de la récolte de maïs du Malawi avait échoué ou avait été affectée, et 2 millions de ménages ont été directement touchés. Il a déclaré que ce pays de 20 millions d’habitants avait besoin d’environ 600 000 tonnes d’aide alimentaire et a appelé la communauté internationale à l’aide…Sur les 23 districts qui ont été déclarés zones sinistrées, 13 ont également subi l’impact du cyclone Freddy en mars 2023. Ces dernières années, le Malawi a été frappé à plusieurs reprises par des conditions météorologiques extrêmes et le pays fait face à une crise alimentaire alarmante. Africanews avec AP