Le militaire libyen Mahmoud al-Werfalli, visé par deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a été abattu de plusieurs balles mercredi 24 mars en Libye, selon une source sécuritaire. Il se trouvait alors dans sa voiture à Benghazi, situé dans l’Est du pays, lorsque des « hommes armés non identifiés ont ouvert le feu sur sa voiture ». Il était membre des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen et chef de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL). Grièvement blessé, Al-Werfalli est décédé à son arrivée au Centre médical de Benghazi, situé près du lieu de la fusillade, selon une autre source sécuritaire. Al-Werfalli était accusé par la Cour pénale internationale de « crimes de guerre, torture, traitements cruels, crimes contre l’humanité et d’autres crimes inhumains ».Le militaire de 43 ans était accusé d’avoir « directement commis et ordonné » des meurtres « en tant que crime de guerre dans le contexte de sept incidents, concernant 33 personnes », de juin 2016 à juillet 2017 dans la région de Benghazi, selon la CPI. France24 avec AFP
Libye : l’envoyé de l’ONU se félicite des progrès mais prévient des écueils sur le chemin de la paix
L’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Libye, Jan Kubis, s’est félicité mercredi des progrès réalisés par les Libyens ces derniers mois mais a prévenu que des écueils restaient sur la voie menant à un retour à la paix. « Depuis que j’ai pris mes responsabilités au début du mois de février, une succession de réalisations des parties prenantes libyennes a montré que des divisions autrefois apparemment insurmontables peuvent être surmontées avec une volonté politique déterminée et une réceptivité aux demandes et aux aspirations du peuple libyen », a noté M. Kubis lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la situation en Libye. « Alors que nous réfléchissons à la meilleure manière d’aider la nouvelle autorité exécutive intérimaire à faire progresser ses priorités, nous devons garder à l’esprit les écueils qui nous attendent, en particulier ceux qui visent à retarder ou à entraver la voie vers les élections de décembre », a-t-il ajouté. Par ailleurs, il a noté qu’alors que le cessez-le-feu a entraîné une réduction spectaculaire du nombre de victimes civiles, la MANUL continue de documenter des meurtres, des disparitions forcées, des violences sexuelles, y compris des viols, des arrestations et détentions arbitraires, des attaques contre des militants et des défenseurs des droits de l’homme et des crimes de haine. ONU Info
Des soldats mozambicains ont lancé jeudi une offensive pour repousser des jihadistes présumés au lendemain d’une attaque à Palma (nord-est), où un mégaprojet gazier auquel participe le groupe français Total a été paralysé plusieurs mois par les violences, a annoncé le ministère de la Défense. Des jihadistes ont attaqué Palma mercredi après-midi, forçant des habitants terrifiés à fuir dans la forêt environnante alors qu’ils se frayaient un chemin dans la ville en bord de mer. Cette attaque est survenue le jour de l’annonce par le géant français de la reprise des travaux de construction sur le site gazier qui devrait être opérationnel en 2024. Le porte-parole du ministère de la Défense, Omar Saranga, a assuré que les forces de sécurité du Mozambique (SDS) traquaient « les mouvements de l’ennemi » et travaillaient « sans relâche pour rétablir la sécurité et l’ordre ». AFP
La Commission éthiopienne des droits de l’homme se penche elle aussi sur les crimes et les atrocités commises dans la province du Tigré. Après des mois de silence, elle reconnait dans un rapport que plus de 100 personnes ont été massacrés dans la ville d’Aksoum, validant ainsi les enquêtes d’autres organisations telles que Amnesty International. L’annonce tardive du rapport de la Commission éthiopienne des droits de l’homme au milieu de la nuit ne doit rien au hasard. Le timing a été calculé, quelques heures seulement après le long discours d’Abiy Ahmed. Le premier ministre avouait mardi que des atrocités avaient eu lieu au Tigré. Il reconnaissant également que l’armée érythréenne était belle et bien engagée sur le terrain, et ce après des mois de déni. Dans son rapport, la Commission pointe justement du doigt les soldats érythréens, coupable d’une razzia dans la ville d’Aksoum qui a coûté la vie à des centaines de civils à la fin du mois de novembre. RFI
Alors que le parti au pouvoir savoure la victoire dès le premier tour du président Denis Sassou Nguesso, la famille d’Alexandre Ibacka Dzabana s’inquiète pour sa santé. Le militant congolais des droits de l’homme a été arrêté le 11 mars dernier à son domicile. Depuis 14 jours, ni son avocat, ni sa famille n’ont eu de nouvelle du militant des droits de l’homme connu pour ses critiques contre le pouvoir. Alexandre Ibacka Dzabana serait détenu à la Centrale d’intelligence et de documentation, l’ancienne Direction générale de la surveillance du territoire. Une situation « extrêmement préoccupante » pour l’Observatoire congolais des droits de l’homme. « Nous avons engagé un avocat, nous sommes en train de multiplier les actions de plaidoyer pour rappeler aux autorités congolaises la nécessité de respecter les droits fondamentaux », explique Trésor Nzila, directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’homme. DW
Le chef de l’Etat s’exprimera sur le pillage de l’argent public lorsque son prédécesseur, Jacob Zuma, était au pouvoir. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui a fait de la lutte anticorruption un cheval de bataille, témoignera en avril devant la commission chargée d’enquêter sur le pillage de l’argent public lorsque son prédécesseur, Jacob Zuma, était au pouvoir, a annoncé mercredi 24 mars cette commission. Le chef d’Etat est convoqué pendant quatre jours, les 22, 23, 28 et 29 avril, a précisé le président de la commission, le juge Raymond Zondo, lors d’une audience retransmise à la télévision. « Le président a indiqué qu’il serait prêt à témoigner et être interrogé sur toutes les questions faisant l’objet d’une enquête de la commission », a-t-il déclaré. Cyril Ramaphosa témoignera en sa qualité de dirigeant du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), ainsi qu’en tant que président et ancien vice-président du pays (2014-2018). Confirmant sa présence, la présidence a rappelé dans un communiqué que M. Ramaphosa avait à de nombreuses reprises « exprimé sa volonté de témoigner ». Le Monde avec AFP
Ce jeudi 25 mars marque le dernier des trois jours de deuil national décrétés après les attaques à Tillia et Banibangou, proches de la frontière malienne, où plus de 203 civils ont été froidement assassinés par des groupes armés. Des attaques encore non revendiquées mais dont le mode opératoire rappelle fortement le groupe État islamique dans le Grand Sahara. C’est dans ce contexte que s’achève aussi le Forum sur la Paix et la Stabilisation des pays du Sahel, autour du thème « Stabilisation des zones de conflit et lutte contre le terrorisme dans le Sahel central et le bassin du Tchad ». Il a été question d’apporter des solutions nouvelles pour accompagner l’effort militaire. À la tribune de l’amphithéâtre du Centre international de Conférence Mahatma-Gandhi de Niamey, des diplomates, des militaires, des chercheurs africains et occidentaux se succèdent. L’objectif est de tirer des débats un nouveau cadre de réflexion stratégique, alors que les récents massacres à la frontière malienne hantent encore les esprits. RFI
Au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées lorsqu’un bus a sauté mercredi matin, sur une bombe placée sur Arabia Road, dans le comté kényan de Mandera, frontalier avec la Somalie, a indiqué la police. Le bus qui se dirigeait vers la ville de Mandera depuis Lafeya a roulé sur un dispositif explosif improvisé, avant de sauter. Des photos prises sur le site ont montré le toit du bus arraché avec des blessés qui traînaient autour de la scène. Un premier bilan communiqué par la police kényane fait état de 3 morts et de plusieurs blessés. Cette attaque intervient un jour seulement après que des agents de la sécurité kényane aient repoussé une attaque menée par des hommes armés d’al-Shabab contre un camp de police à Lafey, dans le comté de Mandera. Sahel Intelligence
Le Kenya demande la fermeture de deux immenses camps de réfugiés sur son territoire. Les sites de Dadaab et de Kakuma abritent plus de 500 000 réfugiés, principalement somaliens pour le premier et sud-soudanais pour le second. Nairobi invoque des raisons sécuritaires. Une annonce qui inquiète mais dont l’application s’annonce extrêmement complexe. Le ministre de l’Intérieur a donné 14 jours aux humanitaires pour établir un calendrier de fermeture. Fred Matiangi a déclaré qu’il n’y avait « plus de place pour les négociations » et que le gouvernement avait « l’obligation de protéger le Kenya », citant des attaques terroristes planifiées depuis les camps. Depuis 2016, c’est au moins la troisième fois que le Kenya cherche à fermer Dadaab, le camp situé près de la Somalie. Dans un premier temps, la justice avait estimé que Nairobi ne pouvait pas contraindre les réfugier à rentrer. Puis, en 2019, c’est la diplomatie qui avait joué. « Les pays donateurs avaient fait pression, mettant en jeu des aides dont le pays bénéficie », confie un connaisseur, ajoutant que le gouvernement avait touché des millions de dollars de soutien, pour avoir respecté ce verdict. RFI
C’était il y a dix ans, quasiment jour pour jour. Alors que la Côte d’Ivoire est plongée dans une violente crise post-électorale, le 29 mars 2011, les milices pro-Ouattara prennent Duékoué, dans l’ouest du pays. La ville est le théâtre d’un massacre qui fait plus de 800 morts, selon le Comité international de la Croix-Rouge. Depuis mercredi 24 mars, un homme est jugé par le tribunal criminel d’Abidjan. Amadé Ouérémi, ancien bandit et trafiquant des montagnes de l’ouest, aurait prêté main forte aux ex-rebelles lors de la conquête de cette région en 2011. Arrêté en 2013, il est accusé d’être l’un des artisans de ce massacre de Duékoué. Il comparaît seul. Le procès doit se poursuivre ce jeudi 25 mars. RFI
De nombreuses victimes en Centrafrique attendent toujours de savoir pourquoi elles ont souffert, pourquoi elles ont perdu des proches et souhaitent donc que la vérité soit apportée sur ces crimes. « Les attentes des victimes sont toujours basées sur les questions de vérité parce que les victimes ont subi des préjudices. Que la justice fasse son travail pour que les victimes connaissent la vérité sur ce qui s’est passé pendant la crise dans notre pays », a exigé Evodie Ndemadé qui a perdu ses deux enfants. La nuit semble longue pour les victimes mais l’administration de la justice se met en place pour juger les bourreaux. Les deux juges suisses de la Cour pénale spéciale (CPS) ont prêté serment en qualité de juge d’instruction. DW
Que risque John Numbi, le général qui a fui vers l’étranger après avoir refusé de répondre à une invitation de la justice militaire, qui cherche à l’entendre sur l’affaire Chebeya ? Certains officiels congolais évoquent la possibilité d’une extradition de l’intéressé vers la République démocratique du Congo (RDC). C’est possible, en actionnant le mécanisme interne de la SADC, qui regroupe les pays de l’Afrique australe parmi lesquels la RDC et le Zimbabwe, ou solliciter la Convention internationale contre la torture. Les explications de Me Peter Ngomo. RFI
La justice sénégalaise a remis en liberté provisoire, mercredi 24 mars, trois militants arrêtés pour « organisation d’un mouvement insurrectionnel » en lien avec la contestation soulevée par l’enquête pour viols présumés contre l’opposant Ousmane Sonko, a indiqué le parquet. Guy Marius Sagna, Clédor Sène et Assane Diouf sont libérés alors que différents acteurs politiques mais aussi religieux s’emploient à la décrispation après les troubles de début mars, les pires qu’ait connus depuis des années ce pays réputé comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest. Ces libérations devraient préluder à celle d’une trentaine d’autres personnes arrêtées à Dakar et en province dans le même contexte, anticipent la presse et les avocats. Le Monde avec AFP
L’inventivité et le dynamisme des internautes ont fortement joué sur la puissance de mobilisation des populations lors des derniers événements. Entre le 3 et le 8 mars, le Sénégal a connu une vague de violences inouïe découlant de l’arrestation de la principale figure de proue de l’opposition, le député Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle de 2019. Accusé de « viols et menaces de mort » par une jeune femme de 20 ans, l’opposant dénonce une conspiration orchestrée par le chef de l’État Macky Sall et ses proches collaborateurs de la hiérarchie judiciaire visant à l’évincer du jeu politique, ce que le président réfute. L’arrestation d’Ousmane Sonko a déclenché de violents heurts dans tout le pays, occasionnant le saccage de biens publics, des scènes de pillage, de multiples arrestations, des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants, et la mort d’« au moins 11 jeunes Sénégalais et plus de 590 blessés » selon Amnesty International. Le Point
Des dizaines de navires sont bloqués, attendant que des bateaux de secours libèrent le navire de 400 mètres de long, qui a été dévié de sa route par des vents violents. L’Égypte a rouvert le canal le plus ancien pour détourner une partie du trafic jusqu’à ce que le navire immobilisé puisse repartir. Le canal de Suez est une artère du commerce mondial, reliant la Méditerranée à la mer Rouge, et offrant aux navires une voie de passage entre l’Asie, le Moyen-Orient et l’Europe. La principale alternative, un passage par le cap de Bonne-Espérance à l’extrémité sud de l’Afrique, qui prend beaucoup plus de temps. En moyenne, près de 50 navires par jour empruntent le canal, bien que ce nombre puisse parfois être beaucoup plus élevé, ce qui représente environ 12 % du commerce mondial. Il est particulièrement important en tant que voie d’acheminement du pétrole et du gaz naturel liquéfié, permettant aux cargaisons de passer du Moyen-Orient à l’Europe. BBC
163 kilomètres de long (195 kilomètres, chenaux d’accès compris), jusqu’à 345 mètres de large, plus de 20 mètres de profondeur, sans écluse… Le canal de Suez, bloqué depuis mercredi par un immense porte-conteneurs, n’est pas le plus grand canal du monde mais c’est certainement le plus emblématique. Le plus convoité également. Reliant la mer Méditerranée au Golfe de Suez, puis la Mer rouge et enfin l’Océan indien, permettant aux bateaux de passer de l’Europe à l’Asie, s’épargnant le contournement de tout un continent, l’Afrique, le canal de Suez a une histoire unique. RTBF