Revue de presse du 25 mai 2023

Le président de la Zambie, M. Hichilema, estime que la sécurité exige un effort de l’ensemble de la société
Son Excellence le Président zambien Hakainde Hichilema a prononcé le discours d’ouverture du programme du Centre d’études stratégiques de l’Afrique sur « La gestion des ressources de sécurité en Afrique », qui s’est tenu cette année à Lusaka, en Zambie. Partant du constat que la gestion efficace des ressources est un pilier de la sécurité, le programme a réuni plus de 60 professionnels africains du secteur de la sécurité, civils et en uniforme, venus de 16 pays. Le président Hichilema a déclaré que la sécurité était essentielle pour « les moyens de subsistance des citoyens, l’accès aux biens et aux services, ainsi que le libre exercice des droits civils, politiques, sociaux et économiques ». Reconnaissant la complexité croissante des menaces sécuritaires et des mégatendances, le président Hichilema a déclaré que pour que l’Afrique réalise son énorme potentiel, les citoyens doivent se sentir en sécurité. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Le chef de la diplomatie ukrainienne appelle l’Afrique à soutenir Kiev face à Moscou
« Nous essayons d’expliquer à nos amis africains que la neutralité n’est pas la réponse », a déclaré Dmytro Kuleba à la presse à Addis Abeba où il a poursuivi, après le Maroc, sa deuxième tournée en Afrique. « Car en étant neutre vis-à-vis de l’agression russe envers l’Ukraine, vous étendez cette neutralité à la violation des frontières et aux crimes de masse qui peuvent se produire près de chez vous, si ce n’est vous arriver », a-t-il expliqué. En février, 22 des 54 Etats membres de l’Union africaine se sont abstenus ou n’ont pas pris part au vote de la dernière résolution en date de l’Assemblée générale de l’ONU appelant la Russie à retirer ses forces d’Ukraine. Deux – Erythrée et Mali – avaient voté contre. M. Kuleba a rencontré mercredi le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, le président de la Commission de l’UA Moussa Faki Mahamat et le président en exercice de l’organisation panafricaine, le président comorien Azali Assoumani. Un des sujets « discutés avec nos amis africains est le soutien de l’Ukraine face à l’agression russe », a-t-il expliqué, sans entrer dans le détail de ses entretiens. « En Afrique, des pays et des gens ont de la sympathie pour la Russie, car ils font le lien entre la Russie et le soutien que ces pays ont reçus à l’époque de l’Union soviétique et le rôle de l’Union soviétique dans la décolonisation de l’Afrique », a-t-il souligné. « Mais la vérité est que la Russie a privatisé tout ce que l’Union soviétique a fait pour l’Afrique, ignorant le fait » que l’Ukraine était membre de l’URSS et qu’elle a accueilli « des milliers d’étudiants africains » et envoyé en Afrique « des milliers d’ingénieurs ». La Russie actuelle est « très différente », a-t-il ajouté, « l’investissement réel le plus important de la Russie en Afrique, ce sont les mercenaires de Wagner ». AFP

Afrique du Sud : les liens de l’ANC avec la Russie passés à la loupe
Le gouvernement sud-africain a été soumis à de nouvelles pressions mercredi pour avoir refusé de divulguer des documents relatifs à la visite d’un navire russe qui, selon les États-Unis, aurait recueilli une cargaison d’armes pour le compte de Moscou. Par ailleurs, un haut responsable du parti au pouvoir en Afrique du Sud a ajouté à l’examen minutieux des relations du pays avec la Russie en déclarant que le parti « accueillerait favorablement » une visite du président Vladimir Poutine, qui a été inculpé par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre. … Le gouvernement sud-africain a nié avoir effectué une quelconque transaction d’armes avec la Russie, même s’il n’a pas catégoriquement exclu la possibilité qu’une autre entité l’ait fait secrètement. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a ordonné une enquête. Mercredi, le principal parti d’opposition sud-africain, l’Alliance démocratique, a demandé au gouvernement de dire la vérité s’il n’avait rien à cacher et de publier le manifeste de la visite du Lady R à la base navale de Simon’s Town. … Le refus de Modise de rendre public le manifeste de la cargaison a été soutenu par ses collègues législateurs de l’ANC, qui ont déclaré que les documents étaient « confidentiels ». Modise a déclaré qu’ils seraient remis à l’enquête sur l’incident. AfricaNews avec AP

Soudan: les combats reprennent en intensité à Khartoum et continuent dans le pays
Les combats ont repris mercredi à Khartoum et ses environs, après deux jours de calme relatif, selon des habitants. Des tirs d’artillerie ont été entendus dans le centre, le sud et le nord de la capitale. Un avion de l’armée aurait même été abattu au-dessus d’Omdurman et le pilote fait prisonnier, selon plusieurs sources. Dans l’ensemble du pays, des affrontements ont également continué d’avoir lieu ces derniers jours à Nyala et Zalingei notamment, malgré la trêve. C’est du moins ce qu’ont relevé dès mardi l’Arabie saoudite et les États-Unis. « Alors que les combats à Khartoum semblaient moins intenses (…), ont-il déclaré dans un communiqué commun, les facilitateurs [de l’accord de Jeddah] ont transmis (…) des rapports indiquant que les deux parties avaient violé l’accord. » Par ailleurs, la ville d’El-Geneina, dans le Darfour, est coupée du monde depuis vendredi. Les violences contre les civils, elles non plus, n’ont pas cessé, notamment dans deux nouveaux hôpitaux de la capitale dont les patients et le personnel ont été expulsés. RFI

Sénégal : Ousmane Sonko, accusé de viols et menacé d’inéligibilité, veut marcher sur Dakar
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024 et menacé d’inéligibilité, a lancé mercredi 24 mai un nouveau défi à risques au pouvoir en annonçant son prochain retour à Dakar à la tête d’un convoi populaire à travers le pays. … M. Sonko a affirmé son intention de rentrer par la route et de transformer ces quelque 500 kilomètres de trajet en « caravane de la liberté ». Puis il a paradé ceint du drapeau sénégalais au milieu de ses sympathisants chantant et scandant son nom. Il a précisé plus tard sur les réseaux sociaux qu’il comptait se mettre en branle jeudi et a appelé les Sénégalais à converger vers Dakar. C’est un nouvel acte de défiance à l’encontre des autorités de la part du président du parti Pastef-Les Patriotes, troisième de la présidentielle en 2019, personnalité clivante mais populaire chez les moins de 20 ans qui représentent la moitié de la population. Mardi, M. Sonko a brillé par son absence à son procès pour viols, disant craindre pour sa sécurité et remettant en cause l’impartialité de la justice. Il a toujours réfuté les accusations et crié au complot du pouvoir pour l’écarter de la présidentielle. L’enjeu dépasse les mœurs. M. Sonko risque son éligibilité, déjà compromise par une condamnation à six mois avec sursis pour diffamation contre un ministre. La « caravane de la liberté » s’annonce comme un exercice aléatoire, tangent à la date du verdict qui doit être prononcé le 1er juin. Le Monde avec AFP

Russie: Evgueni Prigojine accuse l’armée d’empêcher Wagner d’aller en Afrique
Est-ce le début de difficultés pour Wagner sur le continent africain ? En tout cas, selon son fondateur, ses hommes commenceraient à rencontrer des difficultés pour s’y rendre. Coupable habituel désigné : le ministère russe de la Défense qui aurait, selon Evgueni Prigojine, « commencé à bloquer les vols vers l’Afrique pour nous ». Evgueni Prigojine avance pourcela deux raisons :« Nous ne donnons pas les pots-de-vin nécessaires » et « la direction du ministère de la Défense a pour tâche directe de minimiser l’influence de la Russie dans le monde ». … Enfin, Evgueni Prigojine a, de manière un peu moins directe, levé aussi le voile sur un sujet majeur : dans une vidéo rendue publique ce mercredi après-midi, on voyait derrière lui une carte du monde et 32 pays marqués par des pins de 3 couleurs différentes : en rouge certains ont cru reconnaître 7 pays où ses hommes sont présents ; en blanc, ceux qui pourraient être pour lui d’un intérêt marquant. RFI

Mali: six mois après l’interdiction des financements français, comment les ONG s’adaptent
Au Mali, cela fait six mois que les autorités de transition ont interdit tout financement français aux ONG travaillant sur le territoire malien. La décision avait été annoncée de manière fracassante le 21 novembre dernier, en représailles à la suspension par la France de son aide au développement à destination du Mali. Seuls les financements d’urgence avaient été maintenus par Paris avant d’être interdits par Bamako. Une décision qui avait suscité d’immenses inquiétudes dans le secteur humanitaire au Mali. … Le responsable au Mali d’une importante ONG humanitaire internationale, qui intervient principalement dans les régions du Nord, dresse un constat un peu moins serein : « Il y a six mois, nous avons suspendu tous les programmes qui étaient financés par l’AFD (Agence française de développement), ce qui représentait environ 30 à 40% de nos activités. Ces programmes sont toujours arrêtés aujourd’hui. » … Certaines des sources humanitaires considèrent tout de même ces dispositifs de contrôle comme « une menace ». « On ne sait pas ce qu’ils font de toutes les données que nous leur transmettons », estime un cadre au sein d’une ONG internationale. Plusieurs sources jugent que ces dispositifs de contrôle sont une épée de Damoclès que les autorités maliennes de transition pourront utiliser, au moment opportun, comme moyen de pression ou de rétorsion. Pour empêcher certaines activités dans des zones où l’armée voudrait avoir le champ libre, ou dans le cadre d’un différend avec un autre État, par exemple. À ce stade, il ne s’agit que de craintes exprimées. Sollicité par RFI, le ministère malien de l’Administration territoriale n’a pas répondu. RFI

Guinée: le tribunal de Dixinn lève le contrôle judiciaire de 9 opposants
« À travers cette ordonnance de main levée, a réagi Etienne Soropogui, nous venons de mettre un terme, en tout cas pour le moment, à une forme de persécution judiciaire qui a été intelligemment construite pour détruire des leaders pro-démocratie que nous sommes ». Très remonté, il met en garde certains magistrats. « Ce qui est déplorable, c’est que la justice se laisse instrumentaliser en livrant poings et pieds liés aux putschistes. En tout les cas tout le monde doit comprendre que tôt ou tard ceux qui se livrent à ce genres de transgressions de nos valeurs et assises fondamentales engagent leur responsabilité tôt ou tard devant l’histoire ». Ces 9 responsables politiques sont poursuivis pour avoir soutenu des manifestations contre la junte. Plusieurs charges pèsent contre eux : destruction de biens publics et privés, coups et blessures volontaires, entre autres. Aujourd’hui, tous attendent avec impatience leur procès, affirme Maître Salifou Béavogui, l’un des avocats qui les défend. « Nous sommes animés par un sentiment de joie de voir en fin nos clients rétablis dans leur droit finalement reconnu et appliqué. Il faut se réjouir par ce que des libertés qui avaient été confisquées viennent d’être restituées », a-t-il commenté mercredi soir. RFI

RDC : l’ONU condamne la répression d’une marche, un opposant crie à la « dérive dictatoriale »
L’ONU a condamné à son tour, mardi 23 mai, « l’usage disproportionné de la force par la police », samedi à Kinshasa, lors d’une manifestation de l’opposition congolaise, dont un candidat a dénoncé une « dérive dictatoriale » après avoir été empêché de se rendre dans l’ouest du pays. A sept mois d’une élection présidentielle qui s’annonce tendue, la Conférence épiscopale du Congo (Cenco) avait condamné lundi la « répression ignoble et sauvage que les forces de l’ordre et leur milice complice [avaient] infligée le 20 mai aux manifestants, y compris aux mineurs trouvés sur leur chemin ». L’Union européenne (UE) a également condamné « cette répression violente » et les Etats-Unis ont fait part de leur « préoccupation » face aux « indications d’un usage disproportionné de la force par les forces de sécurité ». Mardi, la Mission de l’organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco) a elle aussi « condamné l’usage disproportionné de la force par la police », « salué l’arrestation des policiers impliqués dans l’incident contre un mineur » et appelé les autorités à « respecter le droit à la liberté de réunion et de manifestation pacifique ». Le Monde avec AFP

Élections locales « historiques » dans la région du Puntland en Somalie
Des élections locales au suffrage direct se sont ouvertes jeudi matin dans l’Etat semi-autonome somalien du Puntland, scrutin qualifié d' »historique » dans ce pays de la Corne de l’Afrique qui n’a plus voté selon le principe d' »une personne, une voix » depuis plus de 50 ans. La commission électorale transitoire de cette région du nord-est de la Somalie a toutefois reporté le vote dans trois districts sur 33, dont la capitale Garowe, invoquant des problèmes sécuritaires, sans donner plus de précisions. Plus de 387.000 électeurs se sont inscrits pour choisir parmi 3.775 candidats, dont 28% de femmes, aux conseils de district, a-t-elle détaillé. Exception faite de la région séparatiste du Somaliland, aucune élection ne s’est tenue en Somalie selon le principe d' »une personne, une voix » depuis 1969 et la prise de pouvoir du dictateur Siad Barre. AFP

La zone de libre-échange africaine pourrait stimuler une croissance durable, selon Guterres
La croissance robuste que de nombreux pays africains ont connue avant la COVID-19 a été perdue à cause de la pandémie, a averti mercredi le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, soulignant la nécessité d’intensifier les efforts en vue de la création d’un marché commercial unique sur le continent. Intervenant au dernier jour des Dialogues sur l’Afrique 2023 qui se sont déroulés au Siège de l’ONU à New York sous le thème : « Marché et échelle : Déverrouiller l’industrialisation grâce au commerce intra-africain », M. Guterres s’est félicité que les pays aient choisi de se focaliser sur l’industrialisation et le commerce alors que le continent est miné par de nombreuses crises, qui ne sont pas de son fait. Le chef de l’ONU a affirmé que la zone de libre-échange continentale africaine « a vocation à devenir la plus grande zone de libre-échange au monde » et elle doit apporter de nouvelles opportunités d’investissement et de commerce, renforcer la résilience des économies africaines et réduire les vulnérabilités aux chocs extérieurs. ONU Info

Les Nations unies récoltent 2,4 milliards de dollars pour lutter contre la famine dans la Corne de l’Afrique
Près de 32 millions de personnes au Kenya, en Somalie et en Ethiopie vont bénéficier d’une aide d’urgence grâce aux dons et promesses de pays et organisations internationales, se sont félicitées, mercredi 24 mai, les Nations unies (ONU), à l’issue d’une conférence à New York coorganisée avec l’Italie, le Qatar, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Grâce aux 2,4 milliards de dollars (2,23 milliards d’euros environ) récoltés, « la famine a été évitée », a proclamé, dans un communiqué, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), même si l’organisation internationale espérait récolter bien plus d’argent. Pour protéger les habitants de cette région de l’est de l’Afrique (Ethiopie, Erythrée, Somalie, Djibouti, Kenya et Soudan), 7 milliards de dollars sont nécessaires. La situation reste grave : « Des ressources additionnelles sont nécessaires, de façon urgente, pour éviter un retour au pire des scénarios », a prévenu l’ONU. Le Monde avec AFP

Il y a 60 ans naissait l’Organisation de l’unité africaine
L’OUA, l’Organisation de l’unité africaine – l’ancêtre de l’Union africaine – voyait le jour à Addis-Abeba en Ethiopie il y a 60 ans jour pour jour. Un moment marquant dans l’histoire de l’intégration africaine. Ce jour-là, 32 chefs d’État et de gouvernements parviennent enfin à se rassembler et à s’entendre autour d’un projet commun. Ils signent dans la nuit du 25 au 26 mai la charte de l’unité africaine. … Ce texte prône l’égalité souveraine des États membres, la non-ingérence et le respect de l’intégrité territoriale. Objectif : favoriser l’unité, la solidarité de l’Afrique et combattre le colonialisme. Cette première organisation continentale est dotée d’un secrétariat général, de commissions, et d’institutions inter-gouvernementales. À la tribune, les dirigeants n’ont cessé durant deux jours d’appeler à l’unité du continent, à l’image de Kwame Nkrumah. « Cette union, nous devons la réaliser, sans sacrifier nécessairement nos diverses souverainetés, grandes ou petites, exhorte le président ghanéen. Nous devons nous unir afin de réaliser la libération intégrale de notre continent ». RFI