Le Mali s’est réveillé mardi avec la désolation du déjà-vu après l’arrestation la veille par les militaires du président et du Premier ministre de transition, un coup de force mené neuf mois après un putsch et vivement condamné par la communauté internationale. Le président Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane ont passé la nuit aux mains des militaires qui, lundi, les ont fait conduire de force au camp de Kati, haut lieu de l’appareil de Défense à quelques kilomètres de Bamako, a-t-on appris de source proche des militaires. Aucune autre précision n’a été fournie par cette source qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat compte tenu de la volatilité de la situation. Les militaires ont jusqu’à présent gardé le silence et leurs intentions demeurent inconnues, malgré les spéculations sur une démission forcée des dirigeants de transition, comme cela était advenu en 2012 ou 2020. Le Mali, plongé dans une crise inextricable et multiforme depuis des années, allait au-devant d’une journée d’incertitudes, de rumeurs et d’activités diplomatiques et politiques, avec l’arrivée prévue du médiateur des Etats ouest-africains Goodluck Jonathan. AFP
Le calme au milieu de la tempête. Dans la soirée du lundi 24 mai, la vie ordinaire suivait son cours à Bamako. Les artères goudronnées de la capitale malienne connaissaient leur va-et-vient habituel de véhicules et de motos, dérangés aux feux rouges par les vendeurs ambulants. Et pourtant. Quelques heures plus tôt, le président de la transition, Bah N’Daw, et son premier ministre, Moctar Ouane, ont été les cibles, en plein centre-ville, d’un coup de force militaire. Venus les extraire par la force de leur domicile, des soldats ont conduit les deux chefs de la transition au camp militaire de Kati, situé à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Bamako. Une arrestation attribuée par plusieurs sources à certains des auteurs du coup d’Etat du 18 août 2020, les mêmes qui avaient mis aux arrêts l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta (« IBK »), conduit au camp de Kati avant d’être contraint à la démission. « Ce qui se passe aujourd’hui est une photocopie du 18 août 2020 : les militaires veulent montrer une fois de plus aux autorités civiles que ce sont eux qui commandent », se désespère un habitant de la ville garnison. « Ils se sont accrochés au pouvoir. Comme ils n’ont pas obtenu ce qu’ils voulaient par la négociation, ils l’ont tenté par les armes », estime pour sa part un conseiller de la transition. Le Monde
Au Tchad, une partie de la société civile décide de mettre la junte militaire, au pouvoir depuis le 20 avril dernier suite à la mort du président Idriss Deby, sous surveillance. À travers l’Observatoire de la transition, une trentaine d’associations de la société civile s’engagent à ausculter au quotidien l’action du Conseil militaire de transition. Une semaine après la mort du président Idriss Déby Itno, une partie de la société civile s’est retrouvée pour réfléchir à la meilleure manière d’influer sur la transition. Au bout du processus, il a été décidé de créer l’Observatoire de la transition, un organe chargé d’aiguillonner le processus. L’avocat Me Nodjitoloum Salomon, et militant des droits humains -il fut le président de l’Acat-Tchad-, est le président de cet observatoire. « « D’abord, (il s’agit) de faire une veille citoyenne de ce qui va se passer au niveau de la transition. Nous prenons, par exemple, le dialogue inclusif qui est appelé de tous les vœux : il va falloir essayer de regarder qui doit participer à ce dialogue, comment ce dialogue va être organisé, comment ce dialogue peut aboutir à des résolutions, à des recommandations qui doivent unir tous les Tchadiens ». RFI
Le conflit continue au Tigré, province du nord de l’Éthiopie en proie aux violences depuis novembre. Face à l’ancien pouvoir tigréen du TPLF, les forces fédérales sont épaulées par l’armée érythréenne, mais également les milices amharas. Ce groupe ethnique a pris le contrôle d’une partie du territoire, notamment l’ouest et la pointe sud du Tigré. Des régions revendiquées depuis des décennies par les deux communautés. Reportage au Sud, à Alamata, une localité désormais sous contrôle amhara. Dans les rues d’Alamata, des barrages sont désormais installés en divers endroits de la ville. Ils sont tenus par les forces amharas qui revendiquent la pointe sud du Tigré. RFI
Des centaines de manifestants en colère sont descendus dans les rues à la sortie d’Abuja, lundi 24 mai, et ont bloqué une autoroute pour protester contre une hausse importante des kidnappings contre rançons dans la périphérie de la capitale fédérale du Nigeria. Des groupes de jeunes hommes ont dressé des barricades de pneus en feu au niveau du district de Tafa, sur la route entre Abuja et Kaduna qui mène vers le nord du pays, et ont mis le feu à un commissariat, a pu constater un journaliste de l’AFP sur place. En remontant l’axe routier dans une scène de grande confusion et de colère, ils chantaient et criaient : « Les kidnappings doivent cesser ! » « Il y a cinq jours, ils ont enlevé quatre personnes. Et hier ils sont revenus et en ont enlevé seize », criait l’un deux, ne souhaitant pas divulguer son identité, comme tous les autres manifestants. Dans l’après-midi, la police a annoncé avoir dispersé les manifestants avec l’aide de l’armée, permettant la reprise de la circulation. Plus tôt, des dizaines de camions et de camions-citernes étaient bloqués à la sortie d’Abuja. Le Monde avec AFP
Le chef des opérations des paix des Nations Unies, Jean-Pierre Lacroix, a souligné, mardi devant le Conseil de sécurité, le rôle crucial joué par la Force conjointe du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad) dans la lutte contre les groupes terroristes dans cette région. La Force conjointe, qui « continue de renforcer ses capacités opérationnelles », demeure « un élément essentiel des réponses sécuritaires pour lutter contre les groupes armés extrémistes dans la région, ainsi que d’autres problèmes transfrontaliers, notamment le trafic de personnes, de marchandises illicites, d’armes et de drogues », a déclaré M. Lacroix lors d’une réunion du Conseil à laquelle participaient aussi le chef de la diplomatie du Tchad, Oumar Ibn Daoud, et le Commandant de la Force conjointe, le général Oumarou Namata. Sahel Intelligence
La Mauritanie s’est dotée de sa première Alliance nationale de lutte contre la corruption. Elle a été créée dimanche soir à l’issue d’un congrès au centre international de Nouakchott et s’est fixé notamment pour mission de faire la lumière sur les fonds publics supposément détournés les dix années de la présidence de Mohamed Ould Abdel Aziz. L’Alliance, qui entend agir dans le cadre de la société civile, regroupe des intellectuels, professeurs d’universités, avocats et des leaders religieux. Parmi ses premiers objectifs, contribuer à la récupération des capitaux publics qui auraient été détournés durant les dix dernières années. Cela concerne manifestement la période où la Mauritanie était dirigée par l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz. Assigné à résidence depuis le 11 mai, l’ex-chef de l’État avait été inculpé, le 12 mars, pour corruption, blanchiment d’argent, dilapidation et détournements de biens publics. RFI
Deux fois par semaine, des dizaines d’enfants s’installent sous l’ombre d’un manguier pour un atelier dessin. Il s’agit moins de tromper l’ennui, dans ce camp de réfugiés du nord du Mozambique, que de soigner les blessures psychiques. Ces tout petits ont vu, entendu, vécu des horreurs. Ne pas se fier à leurs visages joufflus ou leurs mollets potelés de petite enfance, ces filles et garçons dessinent inlassablement des fusils mitrailleurs. Ceux des groupes armés jihadistes qui sèment la terreur dans cette province du Cabo Delgado depuis plus de trois ans, pillant et incendiant les villages, pratiquant une violence spectaculaire pour marquer les esprits: décapitations, viols, enlèvements. Feuilles et crayons sont distribués. Les enfants doivent dessiner ce qui leur passe par la tête. Alberto Almeida, un des plus grands à 17 ans, est assis derrière les petits. Il appuie le papier contre sa cuisse droite et esquisse un fusil d’assaut avant de le barrer d’une croix, en rouge. Il écrit en légende « pas de fusil » dans sa langue locale, le makua. « La guerre fait mal », dit-il pour expliquer son croquis, juxtaposé à celui d’un jeune homme en chemise rayée. AFP
À Goma, après le choc causé par l’éruption soudaine du Nyiragongo, samedi 22 mai au soir, qui a fait près d’une vingtaine de victimes et endommagé plusieurs localités, et particulièrement celle de Buhene, l’heure est aux questions. Notamment celle de savoir pourquoi l’Observatoire volcanologique de Goma, chargé de surveiller et d’alerter au moindre problème, n’a pas été en mesure de remplir son rôle. Un député national de la circonscription avait déjà sonné l’alerte lorsqu’un projet de la Banque mondiale, qui finançait l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG), avait fermé ses portes en août dernier. Ce député, élu dans le Sud-Kivu, se trouvait en vacances à Goma en août dernier lorsqu’il est alerté par des agents de l’OVG arrêtés pour avoir réclamés des salaires qu’ils ne perçoivent pas depuis des mois. RFI
Maurice entre dans le club, certes de plus en plus grand, des pays qui disposent de leurs propres satellites. Si toutes les conditions sont réunies, son nanosatellite sera lancé le 3 ou le 4 juin depuis le centre spatial Kennedy en Floride. Les grandes manœuvres ont commencé à Maurice pour assister à ce lancement historique. Peu visibles pour l’heure dans les médias locaux, les préparatifs de lancement du nanosatellite mauricien mobilisent toutes les attentions du ministère en charge des technologies et les ressources du Bureau de Recherches et d’Innovation de Maurice (Mauritius Research and Innovation Council). D’un côté, ils effectuent les derniers réglages aux équipements et antennes installés à la station terrestre d’Ebène, de l’autre, ils préparent tout un programme pour permettre à la population de vivre en direct ce rendez-vous avec l’histoire. RFI
Selon une étude, les patients hospitalisés en Afrique qui sont gravement atteints de Covid-19 sont beaucoup plus susceptibles de mourir que dans d’autres régions du monde. Selon le rapport, la pénurie de ressources en matière de soins intensifs est le problème majeur. Il s’agit notamment du manque de personnel spécialisé et d’équipements tels que les moniteurs d’oxygène dans le sang. Les chercheurs espèrent que leurs travaux permettront d’améliorer la prise en charge des patients gravement malades lorsque les ressources sont limitées. Malgré le taux de mortalité élevé des patients atteints du virus Covid-19 qui se sont retrouvés à l’hôpital en Afrique, le continent dans son ensemble a enregistré l’un des plus faibles nombres de décès dus au virus. L’Afrique, qui compte 17% de la population mondiale, représente 4% des décès enregistrés dus au Covid-19. Les chercheurs ont examiné plus de 3 000 patients dans 64 hôpitaux de 10 pays africains pour cette étude publiée dans la revue médicale The Lancet. Ils ont constaté que près de la moitié de ceux qui avaient besoin de soins intensifs mouraient, alors que la moyenne mondiale était de moins d’un tiers. BBC
Plus de 4 millions de moustiquaires seront distribuées gratuitement au Niger pour lutter contre le paludisme qui a tué en 2020 plus de 5.000 personnes, en majorité des enfants, dans ce pays pauvre du Sahel, a annoncé le ministre de la Santé. « Pour l’année 2021, le Niger et ses partenaires ont mobilisé plus de quatre millions de moustiquaires imprégnées d’insecticides qui seront gratuitement distribuées entre le 24 et le 29 mai », a indiqué le ministre de la Santé, Illiassou Maïnassara à la télévision publique. L’objectif est de « protéger plus de 7 millions de personnes » (sur une population estimée à plus de 20 millions d’habitants), contre le paludisme « en leur permettant de dormir sous moustiquaire », dans les quatre régions : Zinder et Maradi (sud), Tahoua (ouest) et Agadez (nord), a-t-il expliqué. Pour éviter les foules, en « raison de la pandémie de Covid-19, les opérations de distributions se feront au « porte à porte » par les agents de santé qui sillonneront les villes et les villages des régions ciblées. AFP