Revue de presse du 25 juillet 2025

La CPI condamne deux responsables centrafricains pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité
La Cour pénale internationale (CPI) a condamné, jeudi 24 juillet, un ancien haut responsable du football centrafricain et un milicien pour de multiples crimes de guerre commis pendant la guerre civile qui a ravagé le pays en 2013 et 2014. L’ancien ministre des sports Patrice-Edouard Ngaïssona était l’un des principaux dirigeants des anti-balaka, milices d’autodéfense à majorité chrétienne opposées à Michel Djotodia, président de l’époque, et à la Séléka, lorsque le pays a sombré dans la guerre civile, tandis qu’Alfred Yekatom, ancien député surnommé « Rambo », les commandait sur le terrain. La CPI a condamné M. Yekatom à quinze ans de prison pour 20 faits de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, dont des meurtres et des actes de torture. M. Ngaïssona a, quant à lui, été condamné à douze ans de prison pour 28 chefs d’accusation de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Leurs milices, connue sous le nom d’anti-balaka (« anti-machette »), avaient été formées en tant que groupe d’autodéfense chrétien après qu’une coalition de rebelles principalement musulmans, appelée la Séléka, avait pris d’assaut la capitale, Bangui, et renversé le président de l’époque, François Bozizé, un chrétien. Le Monde avec AFP

Dans l’est de la RDC, les combats entre M23 et milices pro-Kinshasa continuent malgré les avancées diplomatiques
Au moins 11 personnes ont été tuées jeudi 24 juillet dans des combats entre le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, et des milices congolaises, dans l’est de la RDC, quelques jours après la signature d’un engagement de cessez-le-feu, a-t-on connaissance de sources locales. Le 19 juillet au Qatar, le M23 et le gouvernement de Kinshasa ont signé une déclaration de principes comprenant un engagement pour un « cessez-le-feu » permanent. Le 24 juillet, des affrontements ont eu lieu dans la localité de Luke, dans le territoire de Masisi, à environ 150 km de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, selon des habitants joints au téléphone. Ce soir, « nous avons un bilan de 11 morts, dont 8 civils […], et 21 blessés, soignés dans des structures sanitaires locales. Ils n’ont pas pu être évacués vers Kinigi ou Masisi-centre, car les combats se prolongent », a déclaré une source sanitaire. Le bâtiment du centre de santé de Luke, le plus important de la contrée, « est détruit », a-t-elle ajouté sous le couvert de l’anonymat, pour de raisons sécuritairesAlexandre Kipanda Mungo, chef du secteur de Banyungu ( est situé Luke) n’a ni infirmé ni confirmé ce bilan, mais a accusé le M23 d’être à l’origine des attaques. « Les gens du M23 n’ont pas abandonné la guerre, ce sont eux qui ont attaqué les wazalendo en premier. Ils ont attaqué Luke, Nyamabako 1 » et plusieurs autres petites localités dans la zone, a ajouté ce responsable administratif, rattaché au gouvernement de Kinshasa. Jeune Afrique

RDC : ouverture du procès de Joseph Kabila ce vendredi devant la Haute Cour militaire
La Haute Cour militaire ouvre ce vendredi 25 juillet à Kinshasa, le procès de l’ancien Président de la République et sénateur à vie, Joseph Kabila. Selon l’extrait de rôle de la Cour, l’auditeur général des FARDC retient contre lui une série de charges graves : trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, homicide intentionnel, viol, torture, déportation et apologie de crimes. Ce procès intervient près de deux mois après la levée de ses immunités parlementaires, dans un climat de tension politique marqué par des controverses sur la régularité de la procédure. Le camp Kabila estime que les poursuites sont politiquement motivées et juridiquement contestables. L’auditeur général des FARDC, soutenu par l’ancien ministre de la Justice lui-même poursuivi devant la Cour de cassation précise que les accusations portent sur le statut actuel de sénateur à vie de Joseph Kabila, et non sur sa période en tant que chef d’État. Les poursuites ont été lancées après des déclarations médiatiques du Président Félix Tshisekedi, accusant son prédécesseur de complicité avec le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda. Radio Okapi

Nigeria : 14 morts dans une embuscade au retour d’un marché dans l’Etat du Plateau
Au moins 14 personnes ont été tuées, jeudi soir, dans une embuscade tendue par des hommes armés près du village de Mangor, dans l’Etat du Plateau, au centre du Nigeria. L’attaque a visé des véhicules revenant du marché hebdomadaire de Bokkos, selon des témoins et la Croix-Rouge. « Ils ont tiré de manière indiscriminée », a raconté à l’AFP, Moses Maren, une habitante. Le bilan a été confirmé vendredi par Nurudeen Hussaini Magaji, responsable local de la Croix-Rouge, qui a précisé que des hommes, des femmes et des enfants figurent parmi les victimes. En représailles, des jeunes ont attaqué un village peul voisin, faisant deux morts, selon plusieurs sources locales, dont Shanono Usman, un commerçant, et Sale Adamu, représentant de la communauté peule. L’Etat du Plateau est le théâtre récurrent de violences entre éleveurs peuls, majoritairement musulmans, et agriculteurs sédentaires, principalement chrétiens. Le conflit, alimenté par des tensions religieuses, l’accès aux terres et les effets du changement climatique, s’est intensifié ces dernières années. Les terres arables se raréfient, et la compétition pour les ressources s’accroît, attisée par des divisions communautaires et l’arrivée de prédicateurs radicaux. A cela s’ajoute une insécurité persistante qui perturbe les marchés locaux, comme ceux de Bokkos, important centre agricole. Ces tensions participent à l’inflation sur les denrées, avec des hausses pouvant atteindre 430 % dans certains Etats voisins, selon le cabinet SBM Intelligence. Sahel Intelligence

Russie : l’Africa Corps, consolidation de l’influence russe au Sahel ?
La présence de l’Africa Corps, nouvelle force russe en Afrique ne cesse de nourrir les réflexion. Timbuktu Institut s’est penché sur le sujet. Alors que les paramilitaires de Wagner quittaient officiellement le Mali le 6 juin 2025, des éléments de l’Africa Corps posaient leurs valises dans le pays. Des troupes placées sous tutelle du ministère russe de la défense.  ‘‘Un repositionnement qui consolide l’influence russe au Sahel’’, c’est ce que souligne le Timbuktu Institute dans un rapport publié mercrediDans ce document, l’institut basé à Dakar au Sénégal a mis en avant les champs d’action de la nouvelle unité russe sur le continent. Protection des pouvoirs militaires et établissement des partenariats dans divers secteurs avec les Etats, la liste est loin d’être exhaustive. Derrière cet engagement du pays de Vladimir Poutine au Sahel se joue en réalité une lutte d’influence avec des pays occidentaux dont la France.  Paris a perdu du terrain à Bamako et Ouagadougou entre autres. Alors que la Russie est perçue dans ces capitales comme une force stabilisatrice, les occidentaux sont accusés de vouloir déstabiliser la région. Africanews

Somalie: l’interception d’une cargaison militaire par l’Etat semi-autonome du Puntland fait remonter la tension
C’est un nouveau sujet de discorde entre Mogadiscio et l’État semi-autonome du Puntland. Le 19 juillet, un navire battant pavillon comorien, le Sea World, un cargo de 80 mètres, a été intercepté par la marine du Puntland au large de Bareeda, dans le golfe d’Aden. À son bord, une cargaison d’équipements militaires en provenance de Turquie, destinée, selon Mogadiscio, au centre d’entraînement Turksom, géré par Ankara dans la capitale somalienne. Mogadiscio a protesté mercredi 23 juillet, dénonçant un « détournement ». Le Puntland, lui, invoque des raisons de sécurité. Selon Mogadiscio, le navire qui a été intercepté se dirigeait en toute légalité vers la capitale somalienne, dans le cadre des accords de coopération militaire signés entre la Somalie et la Turquie. Le ministère de l’Information qualifie dans son communiqué l’opération de la marine militaire du Puntland d’acte « de piraterie » et dénonce une « violation de sa souveraineté nationale ». La version des autorités du Puntland est bien différente. Elles avancent que la cargaison représentait une menace potentielle pour la sécurité de la région. Le navire aurait selon elles stationné deux jours au large de ses côtes, sans avoir demandé l’autorisation, avant que la marine n’intervienne. La crainte était, selon les autorités du Puntland, que la cargaison ne se retrouve entre les mains de groupes affiliés à l’État islamique, présents dans la région. Une enquête est en cours pour examiner cette cargaison. L’incident met en lumière un contentieux ancien et sensible : celui du contrôle des eaux territoriales. RFI

Senegal : Le président Faye attendu à Lomé pour une visite de travail de 24 h
Le président Bassirou Diomaye Faye a quitté Dakar ce vendredi en direction de Lomé, pour une visite de travail de 24 au Togo, a-t-on appris de source officielle. “Le président de la République a quitté Dakar pour Lomé, dans le cadre d’une visite de travail de 24h, à l’invitation du président du Conseil des ministres, Faure Eyadéma”, a notamment indiqué la présidence sénégalaise. Elle rappelle dans un message publié sur le réseau social X que Bassirou Diomaye Faye se rendra le lendemain samedi à Monrovia pour les célébrations du 178e anniversaire de l’indépendance du Libéria. APS

Sénégal: plusieurs accords signés lors de la visite du président de l’Assemblée nationale vietnamienne
Lors de son séjour au Sénégal, Trân Thanh Mân, le président de l’Assemblée nationale du Vietnam, aura rencontré, tour à tour, son homologue, le président de l’Assemblée nationale, le Premier ministre et le président de la République : signe de l’importance accordée à cette visite, explique-t-on côté sénégalais. En 2023, selon les dernières données disponibles, les échanges commerciaux entre les deux pays ont dépassé pour la première fois les 100 millions de dollars. L’objectif est donc d’encourager cette dynamique, notamment dans le domaine agricole la souveraineté est primordiale, insiste régulièrement Dakar. « Le Vietnam fournit 10% des besoins en riz du pays et le Sénégal exporte des milliers de tonnes de fruits de mer et des cajous », précise un économiste sénégalais. Les multiples accords signés doivent faciliter les investissements et la mobilité, explique Malick Ndiaye, le president de l’Assemblée nationale sénégalaise. Au-delà de l’aspect commercial, les représentants vietnamiens ont également mis en avant le transfert de compétence dans les sciences et techniques agricoles. Avec, par exemple, des formateurs vietnamiens déployés au Sénégal ou des exploitants sénégalais envoyés au Vietnam. RFI

Présidentielle en Côte d’Ivoire: le vice-président du PPA-CI affirme vouloir déposer sa candidature
En Côte d’Ivoire, il y a un peu de remous dans certains partis d’opposition. Le PPA-CI de l’ex-président Laurent Gbagbo, toujours inéligible à ce jour, s’interroge sur qui va pouvoir représenter le parti lors de l’élection présidentielle le 25 octobre prochain. Or, dans une déclaration relayée par le journal Jeune Afrique, le vice-président du PPA-CI, Ahoua Don Mello, affirme vouloir déposer sa candidature pour cette échéance. Ahoua Don Mello fait part de son intention dans une déclaration relayée par le magazine Jeune Afrique, ce qui ne laisse pas d’interroger sur la stratégie à adopter au sein du parti et par ses cadres. Tandis qu’officiellement tous sont ralliés derrière le président du PPA-CI, Laurent Gbagbo, on sait que depuis sa condamnation en 2018 pour l’affaire dit du « casse de la BCEAO », l’ex-président ivoirien a été déchu de ses droits civiques, radié des listes électorales et est donc inéligible. Face à l’échéance du 25 octobre qui approche, Ahoua Don Mello a rédigé un mémo le 11 juillet dernier pour une démarche alternative. Ce mémo, qui a fuité sur les réseaux sociaux, a provoqué une première onde de choc au sein au PPA-CI puisque l’ex-ministre de Laurent Gbagbo y proposait de désigner deux ou trois autres candidats afin que l’on s’assure de la validation d’au moins une candidature pour la course à la présidentielle. RFI

Google investit 37 millions de dollars pour développer l’IA en Afrique
Google a dévoilé, jeudi 24 juillet, un programme de 37 millions de dollars (31 millions d’euros) destiné à accélérer le développement de l’intelligence artificielle (IA) en Afrique, avec des investissements allant de la recherche locale à des projets portant sur la surveillance des cultures agricoles ou l’adaptation des technologies aux langues africaines. « L’Afrique abrite aujourd’hui certains des travaux les plus importants et les plus inspirants dans le domaine de l’IA », a déclaré James Manyika, vice-président de Google, lors du lancement d’un « centre communautaire dévolu à l’IA » à Accra, la capitale du Ghana. Ce centre servira de plaque tournante pour la formation, la collaboration et l’expérimentation. Parmi les initiatives phares dévoilées figure l’AI Collaborative for Food Security, un réseau réunissant chercheurs et organisations à but non lucratif pour concevoir des outils capables d’améliorer la détection précoce de la famine, la résilience des cultures et la prise de décision pour les petits exploitants agricolesPar le biais de sa branche philanthropique, le groupe promet 7 millions de dollars pour élargir les initiatives d’éducation à l’IA au Nigeria, au Kenya, en Afrique du Sud et au Ghana. En parallèle, Google a annoncé un financement de 3 millions de dollars au collectif Masakhane, qui développe des outils d’IA pour plus de 40 langues africaines. Le Monde avec AFP