Revue de presse du 25 juillet 2024

Comment le Soudan contourne l’embargo des Nations unies sur les armes
Fabriquées en Chine, en Russie, en Serbie, en Turquie, aux Emirats arabes unis ou encore au Yémen, des milliers d’armes sont livrées depuis plusieurs années au Soudan, où la guerre civile a fait plusieurs dizaines milliers de morts depuis avril 2023 et a créé l’une des pires crises humanitaires au monde. Dans un rapport publié le 25 juillet, l’ONG Amnesty International révèle les circuits d’acheminement de ce matériel, en particulier jusqu’au Darfour, en dépit de l’embargo des Nations unies qui pèse en théorie depuis 2004 sur cette région de l’ouest du pays…Les résultats de l’enquête d’Amnesty International corroborent également ceux d’un rapport de janvier 2024 du groupe d’experts des Nations unies sur le Soudan et d’autres investigations sur le soutien des Emirats arabes unis aux FSR. L’analyse du trafic aérien avait notamment permis d’identifier l’aéroport d’Amdjarass, situé dans l’est du Tchad, comme un point de passage d’armes, de munitions et de matériel médical venus des Emirats vers le Soudan, et en particulier vers le Darfour, région frontalière du Tchad. Le Monde

Au Niger, un an de réclusion et de solitude pour l’ancien président Mohamed Bazoum
Un an après avoir été renversé, le 26 juillet 2023, par le général Abdourahamane Tiani, qui commandait alors la garde présidentielle censée le protéger, [Mohamed Bazoum] l’ancien chef de l’Etat risque en effet de se voir condamner à mort par ses tombeurs. Une étape symbolique supplémentaire dans la déchéance brutale de cet ex-président emprisonné dans son palais qui, malgré un avenir plus qu’obstrué, refuse toujours de formellement démissionner. Le 14 juin, la Cour d’Etat, nouvelle juridiction créée en novembre 2023 par la junte au pouvoir, a levé son immunité présidentielle. En conséquence, Mohamed Bazoum peut désormais être jugé pour les différents faits dont l’accusent les putschistes…D’abord retenu dans la résidence présidentielle avec son épouse, Hadiza, et leur fils Salem, 22 ans, libéré en janvier, le couple est désormais détenu dans un petit appartement voisin. Ils n’en sortent jamais, n’ont que quelques mètres de couloir pour se dégourdir les jambes et passent leurs journées entre leur chambre et un petit salon attenant. Un quotidien dans une prison sans barreaux et sans espoir de libération immédiate…Un an après sa chute, l’ancien chef de l’Etat est isolé mais est érigé, par ses proches et ses partisans, en symbole de la résistance des démocrates face à l’arbitraire des juntes militaires. Le Monde

Crise Bénin-Niger: une délégation nigérienne à Cotonou pour rencontrer Patrice Talon
Une délégation nigérienne est arrivée à Cotonou ce mercredi 24 juillet pour rencontrer le président béninois Patrice Talon. L’objectif : décrisper et normaliser les relations entre les deux pays. Deux anciens chefs d’État du Bénin, Nicéphore Soglo et Boni Yayi sont à l’origine de cette démarche. Fin juin, ils ont rencontré le général Tiani à Niamey. Les relations entre le Bénin et le Niger sont exécrables depuis le renversement du président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum…Aucun ancien chef d’État nigérien n’est présent à Cotonou, le général Tiani a dépêché son directeur de cabinet et le numéro deux de la junte, le général Mohamed Toumba, ministre d’État en charge de l’Intérieur. Ils sont arrivés avec des fonctionnaires de la gendarmerie, de la Garde nationale, de la police et des services de renseignements. Une composition qui laisse penser à des séances de travail. Et selon nos informations, une première, élargie aux sécuritaires béninois, s’est tenue au ministère du Plan en fin d’après-midi. RFI

Mali: la cour d’appel de Bamako maintient Clément Dembélé en prison
La cour d’appel de Bamako refuse de libérer Clément Dembélé. Décision prise ce mardi et transmise à RFI mercredi 24 juillet 2024 par l’entourage de Clément Dembélé. Cette figure de la société civile, et notamment de la lutte anti-corruption, est en prison depuis novembre 2023, après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un enregistrement contenant des menaces visant le président de transition, le colonel Assimi Goïta. Après une expertise technique blanchissant Clément Dembélé, le juge d’instruction avait ordonné sa libération en avril 2024…Après le procureur du pôle judiciaire anti-cybercriminalité, c’est donc la cour d’appel qui refuse de mettre en œuvre la libération sous contrôle judiciaire, pourtant requise par le juge d’instruction en charge du dossier. Il l’avait ordonnée en avril dernier, après une expertise technique ayant conclu que Clément Dembélé, figure de la lutte anti-corruption également engagé contre les coupures d’électricité qui minent le Mali, n’était pas l’auteur de l’enregistrement lui valant d’être poursuivi. Cette expertise n’ayant pas valeur d’acquittement, le juge avait souhaité que Clément Dembélé soit libéré, dans l’attente de son procès, pour lequel aucune date n’a été fixée. RFI

En RDC, ouverture du procès de chefs de la rébellion active dans l’est du pays
Parmi les accusés, l’ancien patron de la commission électorale, Corneille Nangaa, et les leaders des rebelles du M23. Ils sont notamment accusés de « crimes de guerre et haute trahison »…Au total, vingt-cinq personnes sont poursuivies pour « des activités terroristes, crimes de guerre et haute trahison perpétrés dans la partie est de la République démocratique du Congo (RDC) », dont Corneille Nangaa, le chef politique de l’Alliance du fleuve Congo (AFC), nouvelle coalition formée avec le Mouvement du 23 mars (M23), en guerre contre le gouvernement dans l’est de la RDC. Aux côtés de l’ancien président de la Commission électorale, les chefs militaire et politique du M23, Sultani Makenga et Bertrand Bisimwa, ainsi que ses porte-parole Willy Ngoma et Lawrence Kanyuka sont jugés par contumace. En tenue bleu nuit et jaune, seuls cinq accusés sont apparus devant les magistrats, selon les images diffusées par la télévision nationale…Le procès de Corneille Nangaa et des leaders du M23 commence alors que la rébellion a réalisé des avancées significatives ces dernières semaines, en s’emparant notamment de la ville stratégique de Kanyabayonga, située à une centaine de kilomètres de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, le 29 juin. Le Monde

La France et Djibouti renouvellent leur partenariat de défense
Au terme de deux ans de tractations, le président français, Emmanuel Macron, et son homologue djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh, se sont accordés, mercredi 24 juillet à l’Elysée, sur le renouvellement de leur partenariat de défense. Selon un communiqué de la présidence française, les deux chefs d’Etat « sont convenus de l’aboutissement des discussions autour de la réforme ambitieuse du traité de coopération en matière de défense (TCMD) qui unit la France et Djibouti » et qui encadre la présence de 1 500 militaires français à Djibouti, soit le plus gros contingent de la France à l’étranger. « La version rénovée du TCMD reflète l’excellence de la relation qui prévaut entre nos deux pays ainsi que la convergence de nos intérêts stratégiques », souligne l’Elysée, qui n’évoque pas formellement la signature d’un accord. Cette annonce a lieu alors que la France, après une série de déconvenues dans le Sahel au cours des dernières années, prévoit parallèlement de réduire à quelques centaines d’hommes sa présence militaire en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Mais Paris a écarté dès le départ l’idée d’inclure dans ses plans de réduction sa base à Djibouti, qui constitue un point d’appui stratégique. Ilot de stabilité prisé dans une région troublée, ce petit pays d’Afrique de l’Est est en effet situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb, où transite une grande part du commerce mondial entre l’Asie et l’Occident. Le Monde avec AFP

Au moins 15 morts et des dizaines de disparus dans le naufrage de migrants au large de la Mauritanie
Au moins 15 personnes sont mortes et plusieurs dizaines sont portées disparues après le naufrage lundi d’une pirogue de migrants au large de la capitale mauritanienne, ont annoncé mercredi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et des sources locales…Selon l’OIM, environ 300 personnes sont montées à bord d’une pirogue en Gambie et ont passé sept jours en mer avant que le bateau ne chavire près de Nouakchott le 22 juillet 2024. 120 personnes ont été secourues par les garde-côtes mauritaniens, ajoute l’OIM dans un communiqué. Parmi les survivants, dix personnes ont été hospitalisées d’urgence et quatre enfants non accompagnés et séparés de leurs familles pendant le naufrage ont été identifiés, souligne l’OIM, qui a fourni une assistance aux survivants. Le responsable des garde-côte mauritanien a évoqué pour sa part une pirogue transportant entre 140 et 180 personnes, en majorité des Sénégalais et des Gambiens. Elle s’est disloquée en pleine mer et le commandant du bateau a pris la fuite, a-t-il dit…Début juillet, près de 90 migrants ont péri lors du naufrage de leur embarcation au large des côtes du sud-ouest de la Mauritanie sur la route de l’Europe et des dizaines d’autres n’ont jamais été retrouvés. Une multitude d’Africains fuyant la pauvreté, le chômage ou l’absence de perspectives d’avenir empruntent cette route périlleuse en s’embarquant clandestinement contre de l’argent sur des pirogues ou des embarcations précaires qui peuvent transporter des dizaines de passagers. AFP

Glissement de terrain en Éthiopie: le bilan passe à 257 morts et pourrait atteindre les 500, selon l’ONU
De 55 le 22 juillet dernier, le bilan humain d’un glissement de terrain, survenu lundi dans sud de l’Éthiopie, pourrait bientôt atteindre les 500 morts, selon un point fait par la branche locale de l’agence humanitaire de l’ONU (Ocha), alors que « les opérations de secours se poursuivent » sur place avec des moyens souvent dérisoires : « Les habitants creusent principalement à mains nues ou avec des pelles faute d’autres options », précise Ocha. « Le gouvernement éthiopien, avec les autorités régionales et locales, termine un plan d’évacuation » de plus de 15 500 personnes qui vivent aux alentours dans des zones « comportant un risque élevé de nouveaux glissements de terrain et devant être évacuées immédiatement », poursuit par ailleurs l’agence. La catastrophe est survenue à Kencho Shacha Gozdi, zone rurale et vallonnée située à environ 480 kilomètres et plus de dix heures de route d’Addis-Abeba, la capitale du pays. De fortes et longues précipitations y sont tombées dimanche soir. Un glissement de terrain a ensuite touché plusieurs habitations lundi matin, avant qu’un autre n’engloutisse les nombreux habitants accourus pour leur porter secours. RFI

L’Unesco retire le plus grand parc naturel du Sénégal du patrimoine en péril
L’Unesco a retiré mercredi de la liste du patrimoine en péril le plus grand parc naturel du Sénégal, le Niokolo-Koba, après les « efforts encourageants » des autorités dans la conservation de cette réserve mondiale de biosphère qui était confrontée à plusieurs menaces. Situé dans la région de Tambacounda (sud-est) et d’une superficie de 913.000 hectares, le Niokolo-Koba avait été déclaré en 2007 site en péril par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Le parc abrite des forêts-galeries, des savanes et une faune formée de l’élan de Derby (la plus grande des antilopes), de chimpanzés, de lions, de léopards, d’éléphants et de nombreux oiseaux et reptiles. Le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco, réuni à New Delhi, « a décidé mercredi de retirer le parc national du Niokolo-Koba de la liste du patrimoine mondial en péril, au regard des efforts encourageants déployés par (le Sénégal) et de l’amélioration de l’état de conservation de ce site naturel », indique un communiqué de l’organisation onusienne. Le Niokolo-Koba, inscrit en 1981 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, a été confronté ces dernières années à plusieurs menaces…Le parc du Niokolo-Koba a été longtemps fui par sa faune mais les éléphants y reviennent désormais, ce qui n’est pas forcément le cas d’autres espèces, comme le lycaon, peuplant les lieux, selon l’Unesco. AFP

Paris 2024: douze chefs d’État africains attendus à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques
À Paris, les Jeux olympiques ont débuté ce 24 juillet 2024 en attendant la cérémonie d’ouverture le 26. Un rendez-vous très attendu auquel assisteront 110 chefs d’État et de gouvernement du monde entier. Parmi eux, de nombreux dirigeants africains. Plusieurs sont déjà arrivés. Car certains participent ce jeudi après-midi à un premier événement organisé au Carrousel du Louvre : le sommet « Sport pour le développement durable ». Dix chefs État du continent africain doivent y prendre part comme le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, président en exercice de l’Union africaine, ou le Rwandais Paul Kagame. Ce sommet sera clôturé par le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye, alors que Dakar accueillera en 2026 les Jeux olympiques de la Jeunesse. Ces chefs d’État africains seront ensuite conviés à un rendez-vous de gala organisé au Louvre : le dîner du président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach…Le président camerounais Paul Biya et son épouse Chantal sont déjà arrivés à Paris. Ils assisteront à la cérémonie en compagnie de onze autres chefs d’État du continent, comme le Togolais Faure Gnassingbé, le Centrafricain Faustin-Archange Touadéra ou le Malgache Andry Rajoelina. RFI