Avec plus de 1 000 évènements violents recensés au cours de l’année précédente, le Sahel a enregistré la plus forte hausse d’actes extrémistes violents de tout le continent africain pour cette période. Les deux tiers de ces évènements sont attribués à la coalition Jama’at Nusrat al Islam wal Muslimeen (JNIM). Dans ce nouveau Bulletin de la sécurité africaine, Daniel Eizenga et Wendy Williams du CESA, mettent en relief les caractéristiques distinctes des différents groupes qui forment le JNIM, ainsi que des différentes menaces qu’ils posent et des moyens de répondre de manière plus efficace à chacun d’entre eux. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Six soldats maliens ont été tués et 18 blessés dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 janvier dans le centre du Mali dans deux attaques par des « terroristes » qui ont été repoussés avec l’aide des forces françaises, a indiqué dimanche l’armée malienne. … Quatre soldats ont été tués et 12 blessés à Boulkessy tandis qu’à Mondoro, il y a eu deux militaires tués et six blessés, a ensuite précisé l’armée dans un communiqué distinct sur Twitter. Elle « déplore la perte d’un véhicule et d’une mitrailleuse ». … « Grâce à la promptitude des réactions et à une coordination efficace entre les Fama (l’armée malienne) et les forces françaises Barkhane, les assaillants ont été mis en déroute », a ajouté, sur Twitter, l’armée, sans préciser la nature de l’intervention de Barkhane. L’aviation française a « détruit plusieurs » cibles « terroristes » durant les opérations à Boulkessy, a cependant affirmé dimanche à l’AFP une source militaire malienne. France24 avec AFP
Mamoudou Diagayaté se souvient. C’était un matin de septembre, il y a un an. Après la prière de l’aube, comme tous les hommes de son village de Bollé, dans le centre du Mali, il s’apprêtait à partir au champ lorsque les balles ont sifflé. Il a couru entre les maisons de terre crue. « Les gens tombaient devant moi, mais je ne m’arrêtais pas. Je voulais sauver ma famille », raconte-t-il. Déjà les torches embrasent les toits de chaume. Il parvient à fuir avec sa mère, sa femme et ses enfants. Derrière lui, son père et ses oncles meurent sous les tirs, certains égorgés. Quatre membres de sa famille sont tués ce jour-là. L’attaque était préparée. Les assaillants sont arrivés par trois côtés. … Le Monde
Les violences se déroulent au Jubaland, une région somalienne dont les relations sont depuis longtemps tendues avec le pouvoir central de Mogadiscio. Elles opposent les forces du Jubaland à l’armée nationale. Plusieurs sources parlent d’au moins cinq morts et chaque camp assure l’avoir emporté. Les combats se concentrent sur Baled Hawo, une localité contrôlée par les troupes fédérales depuis presque un an, mais située au Jubaland, un État de la fédération somalienne qui a pourtant ses propres forces de sécurité. … La région attaquée englobe beaucoup d’enjeux également. C’est l’un des fiefs claniques du président somalien Mohamed Farmajo. Il souhaite y engranger des soutiens avant la présidentielle d’avril. C’est aussi une zone riche en terres fertiles. Enfin le Jubaland et son leader Ahmed Madobe sont en conflit avec le chef de l’État. Deux visions s’opposent : Farmajo a une conception centralisée du pouvoir somalien alors que Madobe lui veut plus d’autonomie pour sa région. RFI
C’est l’une des opérations qui a tué le plus de shebabs en moins de vingt-quatre heures. Le contingent ougandais de l’Amisom, la force africaine en Somalie, a affirmé avoir éliminé 189 terroristes islamistes entre vendredi soir et samedi matin. Une série d’attaques ont été menées contre plusieurs villages au sud-ouest de Mogadiscio. Les Ougandais ont notamment des hélicoptères d’attaque qui ont souvent manqué tout au long du mandat de l’Amisom. Dans une opération qu’ils ont décrite comme « surprise et rapide », les Ougandais ont fait carton plein… Le contingent a lancé des troupes au sol appuyées par plusieurs hélicoptères d’attaques. Les engins ont mitraillé, du ciel, au moins trois villages, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Mogadiscio et connus pour être des repères shebabs. RFI
L’opposant est de fait enfermé dans sa résidence de Kampala depuis la présidentielle du 14 janvier dernier. Des militaires encerclent son domicile. Bobi Wine, qui a défié le président Museveni lors de ce scrutin et qui rejette d’ailleurs sa réélection, devrait théoriquement pouvoir retrouver dans la journée sa liberté de mouvement. Les centaines de soldats et policiers campés devant chez lui vont commencer à quitter les lieux dès ce lundi, a confirmé le porte-parole de la police Fred Enanga. Le seul bémol, c’est que Bobi Wine sera maintenu sous surveillance, car le leader de l’opposition est toujours soupçonné de vouloir mobiliser ses supporters contre le gouvernement pour contester les résultats présidentiels. C’est la raison d’ailleurs évoquée par la police pour justifier sa « détention préventive ». Mais, la Haute Cour de Justice a rejeté cet argument, estimant que la détention de Bobi Wine était « illégale » RFI
Au Burundi, le CNDD-FDD s’est choisi ce dimanche un nouveau secrétaire général, en la personne de Révérien Ndikuriyo. Un choix qui vient renforcer la mainmise des faucons du régime sur le pouvoir. Officiellement, l’ancien président du Sénat Révérien Ndikuriyo a été élu ce dimanche à Gitega par les militants du CNDD-FDD, au cours d’un congrès extraordinaire organisé après une croisade religieuse qui a réuni pendant trois jours tout le gratin du parti au pouvoir, notamment pour demander à Dieu de les aider à choisir, le jour J, un « leader éclairé ». En réalité, la messe était déjà dite depuis longtemps. Le futur secrétaire général du parti avait été désigné du vivant de l’ancien président Pierre Nkurunziza, il y a un peu plus d’un an. Et ce choix s’est fait dans le cercle très fermé des généraux issus de l’ancienne rébellion au pouvoir, qui contrôlent désormais tous les postes-clés au Burundi, selon des sources internes. RFI
Des centaines de Tunisiens ont manifesté, samedi 23 janvier à Tunis et dans d’autres villes du pays, pour protester contre la répression policière et réclamer une meilleure politique sociale, après plusieurs nuits de troubles marquées par des violences et des centaines d’arrestations. Ces manifestations interviennent alors que la pandémie de Covid-19 a fait basculer de nombreuses familles dans la pauvreté et qu’elle menace le système hospitalier, avec notamment plus de 400 malades en réanimation. La Tunisie avait recensé jeudi soir plus de 6 000 décès – avec un record quotidien ce jour-là de 103 décès – et 193 273 cas de contamination. Le couvre-feu entre 20 h et 5 h, et l’interdiction de fêtes et de rassemblements, qui sont en vigueur depuis octobre, ont été prolongés samedi jusqu’au 14 février. France24 avec AFP
À l’occasion des 10 ans du début des manifestations en Égypte, qui ont conduit à la chute d’Hosni Moubarak en 2011, France 24 publie une série de reportages pour faire le point sur les aspirations des manifestants. Dans les rues, ils chantaient « Pain, Liberté et Justice sociale ». Mais au cours de la dernière décennie, la répression contre les manifestants et les défenseurs des droits s’est considérablement accrue dans le pays. L’ONG EIPR (Egyptian Initiative for Personal Rights) fait partie des organisations visées par le pouvoir. « Quand Sissi a été élu en 2014, il a changé la loi contre le terrorisme et tout est devenu terrorisme », dénonce Hossam Bahgat, directeur par interimde l’ONG. « Le problème est que les autorités judiciaires ont commencé à soutenir cette machine. Personne n’est en sécurité et je pense que chaque gyptien le sait ». Aujourd’hui, l’Égypte compterait 60 000 prisonniers politiques. Un chiffre sous-évalué pour les organisations de défense des droits de l’Homme. France24
Les indépendantistes du Front Polisario ont menacé, dimanche 24 janvier, le Maroc d’une « escalade » militaire, après avoir bombardé le poste frontalier de Guerguerat sous contrôle marocain dans le territoire disputé du Sahara occidental. « La guerre va continuer et aller vers l’escalade. Toutes les positions de l’armée marocaine sont des cibles », a déclaré à l’AFP Sidi Ould Oukal, un haut responsable de la sécurité et porte-parole du ministère de la défense de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée en 1976 par les indépendantistes. Le Polisario se dit « en état de guerre de légitime défense » depuis que le Maroc a envoyé, le 13 novembre 2020, des troupes à l’extrême sud du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole, pour chasser un groupe de militants sahraouis qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie voisine. Le Monde avec AFP
La République centrafricaine (RCA) a remis Mahamat Said Abdel Kani, ancien membre de la Séléka à la CPI en raison d’un mandat d’arrêt de cette dernière délivré le 7 janvier 2019. M. Said est suspecté de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité présumés qui auraient été commis à Bangui, la capitale de la RCA, en 2013. Le 30 mai 2014, le gouvernement centrafricain a saisi la CPI de la situation en RCA depuis le 1er août 2012. Cette situation aurait impliqué des crimes présumés à la fois des groupes Séléka, une coalition de groupes armés principalement composée de musulmans opposés à François Bozizé, et des groupes anti-Balaka, un mouvement opposé à la Séléka et soutenant l’ancien président centrafricain. Les violences auraient entraîné des milliers de morts et le déplacement de centaines de milliers de personnes. Le 24 septembre 2014, la Procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a ouvert une enquête sur cette situation. ONU Info
Validée par la Cour constitutionnelle, la réélection du président est contestée par l’opposition. Pour la cour, comme pour la communauté internationale, c’est l’exercice du pouvoir qui redonnera au président réélu sa pleine légitimité. … Depuis la mi-décembre, une nouvelle alliance de groupes armés autrefois ennemis, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), a en effet fortement perturbé l’organisation du scrutin, se heurtant aux Forces armées centrafricaines (FACA), alliées à la Mission des Nations unies (Minusca) et à des renforts venus de Russie et du Rwanda. La situation sécuritaire s’est tellement dégradée, que seule la moitié des Centrafricains a pu voter librement. RFI
Dans la lutte contre le terrorisme, le Nigeria veut au moins gagner la bataille contre les « SIM fantômes ». Jusqu’à présent, les données personnelles et les informations biométriques étaient collectées séparément par une douzaine d’agences fédérales et par des agences étatiques. Depuis une dizaine d’années, le gouvernement essaie de centraliser toutes ces informations avec le projet du numéro d’immatriculation unique (NIN). En effet, dans le contexte d’insécurité globale avec un groupe Boko Haram toujours actif, Abuja estime qu’une carte nationale d’identité dotée d’un numéro d’immatriculation permettrait de lutter contre le terrorisme en plus de mieux planifier les politiques publiques budgétaires. Car il a été prouvé et pas seulement au Nigeria que les terroristes se servaient de lignes téléphoniques non identifiées pour perpétrer des attentats. Logique, car si les autorités mettaient la main sur leur téléphone, elles ne pouvaient en général pas remonter jusqu’à eux. Le Point
L’homme d’affaires israélien Beny Steinmetz a été condamné à cinq ans de prison par un tribunal de Genève, dans un procès décrit comme la plus grande affaire de corruption jamais enregistrée dans le secteur minier. Le procès a mis en lumière une lutte souvent sombre pour le contrôle des ressources naturelles de l’Afrique. Steinmetz, un ancien magnat du diamant qui possède également la nationalité française, a été reconnu coupable de corruption d’agents publics en Guinée, afin de prendre le contrôle des gisements de minerai de fer du pays. Le tribunal l’a également condamné à verser une indemnité de 50 millions de francs suisses (41 millions de livres sterling; 56 millions de dollars) à l’État de Genève. BBC
En Guinée, l’augmentation des saisies de drogue pourrait indiquer une recrudescence du trafic dans ce pays. Récemment, les services antidrogues ont saisi plus de 100 kilogrammes de cocaïne dans une résidence à Nongo, dans la haute banlieue de la capitale. Les organisations de la société civile demandent à l’Etat guinéen de voter une loi spéciale pour la lutte contre la drogue. Tandis que les habitants de la capitale redoutent une hausse de la délinquance. Chaque matin les agents du secrétariat guinéen de lutte contre la drogue et le crime organisé se retrouvent pour déployer leurs équipes sur des sites ciblés par les services de renseignements. Le colonel Faremba Camara, directeur de l’Office central antidrogue, affirme que tous les moyens sont mis en œuvre dans cette lutte. Mais il ne cache pas non plus que les capacités sont inégales et que les risques de corruption sont bien réels. DW
Six personnes, dont un enfant de moins de 2 ans, ont été tuées et des milliers d’autres se retrouvent sans foyer, lundi 25 janvier, après le passage du cyclone Eloïse, selon les équipes de secours et des organisations humanitaires. Les inondations touchent durement les bidonvilles de la ville portuaire de Beira, épicentre du cyclone Idai. Des centaines de personnes se sont réfugiées dans une école et ont besoin en urgence de nourriture et de médicaments, a fait savoir à l’Agence France-Presse le porte-parole de l’Unicef pour le Mozambique, Daniel Timme, depuis Beira. Le cyclone a touché terre dans la nuit de vendredi à samedi dans la zone côtière du centre du Mozambique, à environ soixante kilomètres de Beira, provoquant des rafales de vent allant jusqu’à 150 km/h et des pluies torrentielles. Le Monde avec AFP