L’Union africaine (UA) a condamné jeudi l’invasion russe en Ukraine et appelé à un « cessez-le-feu immédiat », estimant que la situation risquait de dégénérer en « un conflit planétaire ». Le président actuel de l’UA, le président sénégalais Macky Sall, et Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’organisation, ont déclaré dans un communiqué conjoint qu’ils étaient « extrêmement préoccupés » par l’invasion russe. Ils ont appelé Moscou à « respecter le droit international, l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale de l’Ukraine ». Le président russe Vladimir Poutine a lancé jeudi à l’aube une opération militaire en Ukraine, avec frappes aériennes et pénétration de forces terrestres y compris en direction de la capitale Kiev. L’attaque a fait en quelques heures des dizaines de morts, selon les autorités ukrainiennes, et déclenché un tollé au sein de la communauté internationale. Les dirigeants de l’UA ont jugé que cette « situation très grave et dangereuse » devrait être résolue par des « négociations politiques » sous l’égide des Nations unies. AFP
Même si le conflit a déjà éclaté, le président sud-africain Cyril Ramaphosa ne perd pas espoir d’une médiation. Il s’est exprimé ce vendredi en marge du Intergovernmental National litigation forum. Il en appelle au Conseil de sécurité de l’Onu d’organiser une médiation entre les deux parties afin de mettre fin au conflit et de taire les armes. »À l’heure actuelle, les partis doivent s’asseoir ensemble, afin de mettre immédiatement un terme à ce conflit qui tend à devenir un conflit violent. Je demande donc au Conseil de sécurité des Nations unies de faire son travail de médiation. S’il y a un moment dans le monde où le Conseil de sécurité des Nations Unies doit s’affirmer, c’est bien celui où ils se donnent la main pour résoudre ce conflit et mettre fin aux guerres », affirme M. Ramaphosa. Cyril Ramaphosa a également annoncé vouloir entamer une discussion avec la Russie et les Etats Unis. »Il est temps qu’ils se donnent la main pour résoudre ce conflit afin que les guerres cessent. Ils devraient pouvoir solliciter une réunion pour que la question soit discutée. Nous sommes sur le point d’entamer une discussion avec la Russie, pas seulement la Russie mais aussi les États-Unis. » BBC
Au petit matin du jeudi 24 février, ce sont les effrayants bombardements qui ont réveillé Daniel en sursaut. Dans la panique, ce Congolais de 28 ans, à Kiev depuis deux années, s’est réfugié dans la cave : « Je suis un peu stressé parce que j’ai été réveillé par des bruits de bombardements. Et avec la panique et la tension, j’ai couru directement sous l’escalier et dans la cave pour me cacher. Je suis remonté au bout d’une heure à ma chambre. » Elie est également natif de Kinshasa, il étudie les relations internationales à Kiev depuis deux ans. Lui pensait possible une issue diplomatique. Choqué par les bombardements, il ne souhaite désormais qu’une chose, rentrer en RDC : « La journée est vraiment remplie de beaucoup de frayeur. On arrête tout. L’aéroport n’est plus opérationnel, il n’y a plus de vol. Je ne pense plus rester longtemps en Ukraine, avec déjà tout ce qu’on a enduré, tout ce qu’on a vécu ici. Je rêve d’étudier encore ici en Ukraine, mais là, c’est cassé. » RFI
Les quatre militaires de l’armée française opérant sous la bannière de l’ONU arrêtés il y a trois jours en Centrafrique et accusés sur les réseaux sociaux d’avoir voulu « assassiner » le chef de l’État ont été remis en liberté sans poursuites jeudi 24 février. … L’ONU et la France avaient dénoncé une « manipulation grossière » … La France accuse régulièrement le pouvoir à Bangui d’être « complice » d’une campagne antifrançaise orchestrée par Moscou, notamment par d’innombrables « trolls » sur les réseaux sociaux et dans certains médias. … Au lendemain de leur arrestation, la France et les États-Unis avaient accusé à l’ONU à New York les « mercenaires » de Wagner d’avoir « exécuté » et « massacré » des dizaines de civils en janvier et de mener une campagne « systématique » de « terreur » en Centrafrique où ils combattent les rebelles aux côtés de l’armée régulière. France24 avec AFP
Silence au bout du fil. Depuis le second coup d’Etat qui a conforté, le 24 mai 2021, la prise de contrôle des militaires sur la transition politique au Mali, de plus en plus de téléphones sonnent dans le vide à Bamako. Hommes politiques, intellectuels ou relais d’opinion en désaccord avec la ligne du gouvernement se font discrets. « Je ne peux plus prendre le risque de parler. Comprenez-moi », s’excuse, après une énième relance, un universitaire en poste dans la capitale malienne. « Tous sont unanimes : il est de plus en plus difficile d’exprimer une opinion dissidente sans courir le risque d’être emprisonné ou lynché sur les réseaux sociaux, déplorait, mardi 22 février, l’expert indépendant des Nations unies pour les droits humains au Mali, le Sénégalais Alioune Tine, de retour d’une mission de douze jours dans le pays. Ce climat délétère a conduit plusieurs acteurs à l’autocensure par crainte de représailles des autorités maliennes de la transition et/ou de leurs sympathisants. » De plus en plus tangible ces derniers mois, le « rétrécissement de l’espace civique », évoqué par l’émissaire des Nations unies, s’est imposé progressivement. Le Monde
Il s’agissait pour le numéro 1 de Barkhane de revenir sur le réajustement d’un dispositif dont l’objectif principal est de conserver une approche régionale pour combattre le terrorisme. Barkhane entend conserver une présence dans la zone dite des « trois frontières » – où se rencontrent le Mali, le Burkina Faso, et le Niger -, bastion des groupes terroristes dans la région. Et cela passe par une coopération avec les armées régionales, notamment celle du Niger. « Le centre de l’action aujourd’hui, et vous le savez bien, est plutôt sur ce qu’on appelle les « trois frontières ». Demain, cette coopération sera accrue parce que justement, à partir du 1er mars, nous aurons un petit PC de partenariat augmenté à Niamey pour justement coopérer encore mieux avec les pays de cette zone là et la force G5 qui agit le long des frontières », explique le général Laurent Michon, commandant de l’opération Barkhane. RFI
Très dépendante des troupes françaises, la Mission des Nations unies risque de se retrouver en difficulté face aux groupes terroristes mais aussi aux mercenaires russes de Wagner. Elle s’est longtemps gardée de tous commentaires, de prendre position dans le bras de fer qui oppose Paris à Bamako et elle est pour l’instant à l’abri des critiques de la junte d’Assimi Goïta. Pourtant, l’annonce par Emmanuel Macron du retrait définitif des troupes françaises de Barkhane. « Le retrait des forces françaises au Mali aura un impact pour la mission, a reconnu Olivier Salgado, le porte-parole de la Minusma. Nous prendrons les dispositions nécessaires pour nous adapter au nouveau contexte en vue de pouvoir poursuivre la mise en œuvre de notre mandat. » Dans la journée du 17 février, ces incertitudes et inquiétudes ont retenti jusque dans les couloirs du siège des Nations unies, à New York. Ce jour-là, les représentants des pays membres du Conseil de sécurité ont pris part à des discussions pour réfléchir à l’avenir des casques bleus au Mali. Jeune Afrique
Un an après les premières livraisons de vaccins contre la Covid-19 en Afrique par le Mécanisme COVAX, près de 400 millions de doses ont été administrées sur le continent, a annoncé jeudi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), relevant toutefois que « les taux de vaccination sur le continent sont les plus faibles au monde ». Selon la Branche africaine de l’OMS, il s’agit du « déploiement de vaccins le plus important dans la Région en une seule année ». « S’il s’agit là d’un grand pas en avant, nous avons néanmoins besoin d’un véritable bond en avant », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, relevant que « les campagnes de vaccination de masse constituent une tactique permettant aux pays d’accélérer le déploiement des vaccins ». … Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, le fossé mondial en matière d’équité vaccinale est peut-être en train de se résorber, mais beaucoup reste à faire. « Dans les mois à venir, le COVAX se réjouit à l’idée d’apporter un accompagnement supplémentaire aux pays », a déclaré Aurélia Nguyen, Directrice générale du Bureau du Mécanisme COVAX. ONU Info
Une rencontre d’évaluation de l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région se tenait jeudi 24 février à Kinshasa. Les chefs d’État des pays signataires se sont réunis autour du président Félix Tshisekedi. Les participants se sont engagés à promouvoir le dialogue et le processus politique inclusif au cours de ce mandat qui échoit au président de la RDC. Dans le communiqué final, les chefs d’État et de gouvernement, ainsi que les représentants des garants de l’accord-cadre, ont souligné le rôle du président Tshisekedi. Ils ont salué son implication aux côtés du président angolais dans les efforts ayant conduit à la signature d’un mémorandum d’entente entre le Rwanda et l’Ouganda. Ce processus, soutient le communiqué final, a abouti à la réouverture de la frontière de Katuna/Gatuna entre les deux pays. Il faut éliminer les tensions par les voies politiques et diplomatiques, ont souligné les participants à ce sommet de Kinshasa. Ils encouragent ainsi le Burundi et le Rwanda, ainsi que l’Ouganda et le Rwanda, à poursuivre le dialogue afin de régler leurs différends et de rétablir des relations de bon voisinage. RFI
Dans un contexte de fortes tensions avec Alger, les Forces armées royales (FAR) ont récemment inauguré la « zone Est », à la frontière orientale du royaume. Confiée au général de division Mohammed Miqdad, qui bénéficie de la confiance du Palais, cette nouvelle région militaire est censée offrir plus de fluidité et de liberté d’action à l’armée. « Jeune Afrique » fait le point. Le 5 janvier a eu lieu à Errachidia la cérémonie d’investiture du premier commandant de la Zone Est, le général de division Mohammed Miqdad. L’événement a été présidé par le général de corps d’armée Belkhir El Farouk, lui-même nommé le 13 septembre 2021 au poste d’Inspecteur général des Forces armées royales (FAR), une désignation qui s’est accompagnée de l’annonce par les FAR de la création d’une nouvelle zone militaire, située près de la frontière algérienne. A priori, rien ne prédestinait ce Doukkali originaire d’El Jadida, issu d’une famille sans tradition militaire spécifique, à un tel parcours. Pour Abdelhamid Harifi, chercheur dans le domaine de la défense, cette nomination est le couronnement d’une « brillante carrière militaire ». Diplômé de l’Académie militaire de Meknès, Mohammed Miqdad a rejoint les rangs des FAR dans les années 1980. Jeune Afrique
Le défenseur des droits humains, Zaki Hannache, connu pour son engagement en faveur du mouvement de protestation du Hirak, a été écroué jeudi en Algérie pour « apologie d’actes terroristes » et « diffusion de fausses informations », a indiqué une association de défense des détenus. Zaki Hannache a été « placé sous mandat de dépôt » par un juge d’instruction du tribunal de Sidi Mhamed à Alger, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Son placement en détention provisoire intervient deux jours après le troisième anniversaire du soulèvement populaire du Hirak, déclenché le 22 février 2019 et qui avait poussé le président Abdelaziz Bouteflika à la démission deux mois plus tard. … Près de 300 personnes sont actuellement emprisonnées en Algérie en lien avec le Hirak, mouvement à l’arrêt depuis la mi-mai 2021, ou avec des revendications concernant les libertés individuelles, selon cette association. AFP
Derrière l’arrestation et l’emprisonnement pour insultes de l’écrivain Kakwenza Rukirabashaija plane l’ombre du fils du président ougandais, le général Muhoozi Kainerugaba, commandant en chef de l’armée de terre. C’est pour avoir qualifié dans une série de tweets « d’obèse » et de « rouspéteur » le potentiel héritier de Yoweri Museveni que l’écrivain de 33 ans a été placé en détention en fin décembre 2021 et poursuivi pour « communication offensante ». Profitant d’une libération sous caution dans l’attente de son procès, Kakwenza Rukirabashaija a fui l’Ouganda pour gagner l’Allemagne, où il est arrivé mercredi 23 février. Son arrestation avait été le dernier épisode d’une longue série d’intimidations visant les voix dissidentes en Ouganda, notamment celles évoquant la succession de Yoweri Museveni, 77 ans, au pouvoir depuis 1986. En 2013, la police avait déjà fait fermer deux journaux et deux stations de radio durant dix jours au prétexte qu’elles avaient publié un mémo confidentiel sur l’existence d’un « Projet Muhoozi » préparant l’après-Museveni. Son auteur, l’ancien directeur du renseignement David Sejusa, a fui au Royaume-Uni, d’où il a affirmé que quiconque s’opposait à ce projet risquait la mort. Le Monde avec AFP
Sept suspects ont comparu jeudi devant un tribunal à Bissau dans une affaire de saisie de drogue de 980 kg, dont la quasi-totalité a disparu depuis cette importante prise en novembre, selon le directeur de la police judiciaire. « En novembre dernier, 980 kg ont été saisis par la police, mais 975 kg ont purement et simplement disparus dans la nature. On présume que ce sont des éléments des forces de sécurité et de défense qui se sont emparés de cette quantité de cocaïne », a dit à la presse jeudi Domingos Monteiro, le directeur de la police judiciaire. Un officier de police a été arrêté et mis en cause dans cette affaire, a assuré M. Monteiro sans autre précision. Parallèlement, selon une source judiciaire, un total de neuf suspects devait comparaitre jeudi dans l’affaire de saisie, mais seulement sept d’entre eux étaient présents dans ce procès. Le sort des deux autres suspects n’avait pas été précisé jeudi de source judiciaire. L’instabilité et la pauvreté ont favorisé l’implantation dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, ex-colonie portugaise, de trafiquants de drogue protégés par de hauts gradés de l’armée. AFP
Ils reposent les manettes et se tapent dans la main pour signer la fin d’une bonne partie : l’Afrique, où le nombre de joueurs a plus que doublé ces dernières années, a des airs de dernier « eldorado » pour l’industrie lucrative du jeu vidéo. Plus grand marché du continent avec 40 % de sa population amatrice de jeux, l’Afrique du Sud réunit depuis mercredi 23 février au Cap quelque 2 500 adeptes, développeurs, studios et investisseurs pour la quatrième édition de l’Africa Games Week, grand-messe du secteur sur le continent à laquelle certains participent en ligne. « L’avenir de toute cette industrie, et même plus, est en Afrique. On a un eldorado », estime auprès de l’AFP Teddy Kossoko, Centrafricain fondateur du studio Masseka Games basé en Europe mais qui crée des jeux racontant l’histoire africaine. Bridée par des infrastructures et un réseau parfois défaillants, ainsi qu’une fourniture en électricité pas toujours sûre, l’Afrique est traditionnellement loin derrière le reste du monde en la matière. Et la plupart des jeux sur le marché proviennent des Etats-Unis, d’Europe et du Japon : le contenu africain est négligeable, regrette Alexander Poone, fondateur du studio sud-africain Dream Shards. Le secteur a pourtant connu une montée en flèche ces dernières années, le nombre de joueurs en Afrique subsaharienne passant de 77 millions en 2015 à 186 millions en 2021, selon une étude du cabinet spécialisé néerlandais Newzoo. Le Monde avec AFP
C’est un bout de forêt en pleine renaissance. Un milieu naturel où, sous la canopée qui se reforme doucement, la végétation jaillit et de grands arbres étendent leurs racines. Dans la forêt classée de la Téné, dans le centre-sud de la Côte d’Ivoire, une parcelle de 2 000 mètres carrés détruite par la culture du café dans les années 1990 a rebâti en quelques décennies une grande partie de son écosystème. Avec d’autres chercheurs de l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INPHB) de Yamoussoukro regroupés au sein du projet DynRecSe (Dynamique de reconstitution des services écosystémiques), le doctorant en écologie Amani Bienvenu a suivi de près cette régénérescence. « Ce caféier, dit-il en pointant du doigt un arbuste mal en point, a été abandonné par un planteur il y a un peu plus de vingt ans faute de rendement intéressant. Il est en train de mourir parce qu’aujourd’hui la forêt reprend ses droits. » Sans intervention humaine, d’anciennes forêts primaires peuvent récupérer jusqu’à 80 % de leur fertilité, de leur structure et de leur diversité d’arbres, vingt ans seulement après l’abandon des pratiques agricoles. On les appelle alors des forêts secondaires. Cette reconstitution naturelle, bien plus rapide qu’en zone tempérée, a surpris les scientifiques. Le Monde