Revue de Presse du 25 Février 2021

Face aux risques que fait peser le dérèglement climatique sur la paix, l’ONU plaide pour davantage de prévention
Alors que le dérèglement climatique amplifie et multiple les crises dans le monde, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé mardi à protéger les communautés affectées et à intensifier les mesures de préparation en vue des répercussions les plus graves sur la paix et la sécurité internationales. « Le dérèglement climatique amplifie et démultiplie les crises. Lorsque les changements climatiques assèchent des rivières, amoindrissent des récoltes, détruisent des infrastructures essentielles et déplacent des communautés, ils exacerbent les risques d’instabilité et de conflit », a déclaré le chef de l’ONU lors d’un débat du Conseil de sécurité sur la prise en compte des risques liés au climat pesant sur la paix et la sécurité internationales et sur le renforcement de la résilience. … En Afrique de l’Ouest et au Sahel, par exemple, plus de 50 millions de personnes dépendent de l’élevage pour leur survie. L’évolution des modes de pâturage a contribué à la multiplication des violences et des conflits entre éleveurs et agriculteurs. ONU Info

Centrafrique : le fief de l’ex-président Bozizé repris par les forces pro-gouvernementales
Dans le cadre d’une offensive contre les groupes armés, les forces pro-gouvernementales centrafricaines ont repris, mercredi 24 février, le fief de l’ex-président François Bozizé, accusé de soutenir les groupes armés pour renverser le régime du président Faustin-Archange Touadéra. Les rebelles sont sur la défensive depuis que l’armée centrafricaine et ses alliés, des militaires rwandais et paramilitaires russes, ont lancé en janvier une contre-offensive leur permettant de reprendre d’importantes villes aux rebelles. « Je salue la prise ce jour par nos forces et les alliés de la ville de Bossangoa », à 280 km au nord de Bangui, a affirmé mercredi sur sa page Facebook le Premier ministre, Firmin Ngrebada. « Plus jamais des bandits ne vont perturber la quiétude des populations dans cette partie du territoire », a-t-il asséné. France24 avec AFP

Centrafrique: 14 personnes tuées dans un édifice religieux
Quatorze personnes, dont au moins deux civils, ont été tuées en Centrafrique le 16 février à l’intérieur d’un édifice religieux dans une ville située à 380 km au nord de Bangui, en marge d’affrontements entre les forces pro-gouvernementales et les groupes armés, a annoncé jeudi l’ONG Amnesty International. « Des témoignages, des images satellite et des analyses de photographies confirment la mort de 14 personnes dans un site religieux à Bambari », la cinquième ville de Centrafrique, a déclaré dans un communiqué Amnesty International. … Le gouvernement centrafricain avait annoncé le 17 février la « libération totale » de Bambari et la capture de « nombreux prisonniers », mais n’avait communiqué aucun bilan sur d’éventuelles pertes civiles et militaires.

RDC: plusieurs morts en territoire de Beni, l’armée lance une opération
Mardi soir, des coups de feu retentissent à Kisima. L’attaque est sanglante et le bilan lourd. Dans cette incursion, les assaillants mettent le feu dans certaines habitations. Sur les onze personnes retrouvées mortes, deux ont été calcinées dans une boutique, rapportent les sources locales. … Des actes de résistance communautaire ont également été constatés, des véhicules de l’armée pris pour cible par les jeunes de certaines entités. Une opération spéciale a été lancée par les forces armées de la RDC dans le Ruwenzori. L’armée veut s’attaquer non seulement aux combattants ADF, mais aussi aux milices locales appelées Maï-Maï qui se seraient illustrées par des attaques contre les cibles militaires en particulier. Dans cette nouvelle campagne de l’armée, à côté des offensives militaires, des dignitaires locaux et des députés de la région seront également mobilisés pour améliorer les relations entre civils et militaires, renforcer ainsi la confiance de la population vis-à-vis de l’armée. RFI

La tension toujours perceptible au Niger
Des échauffourées ont secoué dans la journée de mardi et mercredi (24.02.2021) Niamey et quelques autres villes du pays. L’opposition nigérienne a revendiqué sa victoire après l’annonce officielle des résultats provisoires de la présidentielle. Les résultats de la Commission électorale indépendante (CENI) donnaient le candidat du parti au pouvoir Mohamed Bazoum gagnant. Certains manifestants et opposants ont été arrêtés. Parmi les personnes interpellées, l’ancien chef d’état-major des armées, Moumouni Boureima (en poste jusqu’en 2010) qui a été arrêté à son domicile mercredi (24.02.2021), selon des sources concordantes. … Au lendemain des échauffourées, un large dispositif de forces de l’ordre était visible dans la capitale. L’accès au réseau internet a été très réduit depuis mardi dans le pays. DW

Mali : des soldats maliens tués dans une embuscade
Vers 14 heures, « une mission de la 53e Compagnie d’Intervention Rapide quittant Sévaré pour Konna est tombée dans une embuscade tendue par des Groupes Armés Terroristes (GAT) », a indiqué l’armée sur les réseaux sociaux, confirmant des informations obtenues auprès de sources sécuritaires et d’un élu local. L’attaque s’est produite à mi-chemin entre Sévaré, et Konna, où l’armée dispose d’une importante base, selon le communiqué. Le « bilan provisoire est deux morts et sept blessés », précise l’armée, en ajoutant que des « renforts terrestres et aériens ont aussitôt fait mouvement vers les lieux de l’embuscade ». TV5Monde

Mali: reprise du procès du général Sanogo
Au Mali, le procès d’Amadou Haya Sanogo reprend ce jeudi 25 février. Capitaine au moment du coup d’État qu’il a mené en 2012, aujourd’hui général, Sanogo est jugé avec douze autres militaires « bérets verts », non pas pour avoir renversé l’ancien président Amadou Toumani Touré, mais pour avoir massacré 21 militaires « bérets rouges », restés fidèles à l’ancien président et qui avaient été retrouvés dans un charnier près de Bamako après avoir tenté un contre coup d’tat. RFI

Le trafiquant d’êtres humains Kidane Zekarias s’échappe de son procès en tenue de civil
Le trafiquant d’êtres humains Kidane Zekarias s’est évadé jeudi dernier du tribunal fédéral d’Addis Abeba. Alors qu’il était aux toilettes, ce chef de réseau d’origine érythréenne a simplement échangé sa tenue de prisonnier contre des vêtements civils qu’un complice lui avait laissés. Et il est sorti par la porte, sans alerter personne. Un coup dur pour les défenseurs des migrants que cet homme, arrêté en février 2020 après des années de traque, avait réduits en esclavage en Libye. C’est un homme chauve, raide, qui comparaissait régulièrement devant le tribunal fédéral d’Addis-Abeba. Mais Kidane Zekarias n’était pas traité comme un prisonnier à risque. Du coup, son évasion n’a pas étonné la journaliste érythréenne et militante du droit des réfugiés Meron Estefanos : « Kidane avait déjà tenté d’acheter sa liberté. D’ailleurs le premier avocat qu’il avait employé avait essayé d’acheter le silence des témoins : il a été arrêté. Puis ça a été le tour d’un chanteur éthiopien célèbre d’essayer de corrompre ses victimes : lui aussi a été arrêté. Alors à l’évidence, cette dernière tentative a tout simplement été la bonne. » RFI

Sénégal – Macky Sall : ses solutions contre la contagion djihadiste
« Que ce soit le Sénégal ou les autres pays côtiers, qui sont le dernier rempart, il faut qu’on se prépare à rentrer dans la bataille », a alerté le président sénégalais Macky Sall dans un récent entretien accordé à Radio France Internationale. Voilà pourquoi : le renseignement français a récemment diffusé la vidéo d’une réunion entre les chefs d’Al-Qaïda au Sahel, prévenant contre « leur projet d’expansion vers les pays du golfe de Guinée ». Une menace connue de longue date des pays de la région. En juin 2020, un poste de contrôle du nord de la Côte d’Ivoire, frontalier du Burkina Faso, a été visé par une attaque similaire aux actions djihadistes sahéliennes : 14 soldats ont été tués. Face à des ennemis qui ne désarment pas, Macky Sall prône une attitude vigoureuse, avec un refus de dialoguer avec eux et un renforcement du mandat de la mission de l’ONU au Mali. Le Point

Côte d’Ivoire : nouvelles investigations sur les violences électorales
L’Unité spéciale dirigée par le procureur de la République, Richard Adou, a effectué des missions au mois de février, notamment à Daoukro, Bongouanou et M’Batto. L’Unité spéciale d’enquête, créée par décret en novembre dernier pour faire la lumière sur les violences qui ont émaillé le scrutin présidentiel ivoirien du 31 octobre, poursuit ses investigations. Dirigée par le procureur de la République, Richard Adou, et composée de deux procureurs adjoints, d’un substitut du procureur et de 38 officiers de police judiciaire (policiers et gendarmes répartis de façon égale), elle a effectué de nouvelles missions dans le courant du mois de février, notamment à Daoukro, Bongouanou et M’Batto, villes qui ont été le théâtre d’affrontements entre partisans de l’opposition et pro-Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir). Jeune Afrique

Côte d’Ivoire: retour annoncé de Laurent Gbagbo, quels sont les scénarios?
Alors que les partisans de l’ancien président ivoirien ont annoncé son retour en Côte d’Ivoire pour la mi-mars, la chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) rendra sa décision dans l’affaire Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé d’ici le 31 mars au plus tard, la procureure Fatou Bensouda ayant fait appel de leur acquittement en septembre 2019. Plusieurs scénarios sont possibles pour ce qui concerne l’ancien président ivoirien mais deux sont à privilégier. Les cinq juges de la chambre d’appel pourraient, soit confirmer l’acquittement, soit décider de recommencer le procès sur la base des mêmes charges de crimes contre l’humanité. Il faudrait, dans ce cas, tout reprendre à zéro. Et, dans ce dernier cas de figure, cela impliquerait-il un retour de Laurent Gbagbo à Bruxelles en résidence surveillée ou à La Haye, en prison ? RFI

Pour les déplacés du Darfour, «les accords de paix, c’est que de l’encre sur du papier»
La province de l’ouest du Soudan, ravagée depuis 2003 par la guerre civile et le génocide, dont les violences ont fait plus de 300 000 morts, peine à sortir de l’ornière malgré la chute de la dictature. Mardi, les Nations unies ont déploré le pillage d’une des bases de sa mission Minuad, dont le mandat a expiré fin décembre 2020. Les violences tribales sont également quasi quotidiennes. RFI s’est rendu dans le camp de déplacés de Chedad, où 668 familles sont arrivées après l’attaque de leur village il y a cinq semaines. RFI

Mozambique: les déracinés des violences osent rêver d’un retour chez eux
Il est assis devant un thé et du pain, dans un camp de déplacés du nord du Mozambique. Cette maison n’est pas la sienne, Idrisse Cachimo s’est retrouvé là après avoir fui les attaques jihadistes. Six mois plus tard, il ne veut qu’une chose, rentrer. Il fait parti des 670.000 personnes qui ont tout abandonné pour fuir la sanglante insurrection qui déchire la province stratégique du Cabo Delgado, riche en gaz naturel. … De plus en plus, dans le camp de déplacés, court la rumeur que certains sont retournés chez eux. Mais la région est toujours occupée par les insurgés. Après avoir atteint un pic en fin d’année dernière, les attaques ont récemment diminué. Le conflit n’est toutefois pas terminé, a mis en garde le gouvernement. AFP

Mozambique: 55 morts dans une épidémie de choléra frappant les déplacés fuyant les violences jihadistes
Une épidémie de choléra a tué 55 personnes dans le nord du Mozambique depuis le début de l’année, noatmment parmi les déplacés qui avaient fui les violences jihadistes, a annoncé mercredi l’Unicef. Près de 5.000 cas de choléra ont été enregistrés parmi les centaines de milliers de déplacés contraints d’abandonner leurs foyers et de trouver refuge chez des proches ou dans des camps d’accueil. « La situation n’est pas bonne. Le ravitaillement en eau et les installations sanitaires sont insuffisantes et ont besoin d’une montée en puissance immédiate », a expliqué à l’AFP Daniel Timme, un porte-parole de l’Unicef au Mozambique. « C’est notre priorité absolue: ceux qui ont survécu aux violences courent maintenant le risque d’être atteint par des infections liées au mauvais traitement des eaux usées », a-t-il ajouté, en soulignant que la population locale était également affectée. AFP