Il fut le dernier pharaon d’Egypte. Hosni Moubarak est mort mardi 25 février à l’âge de 91 ans à l’hôpital militaire Galaa au Caire, a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) son beau-frère, le général Mounir Thabet. Hosni Moubarak était un raïs déchu, chassé du pouvoir par les foules de la place Tahrir, lâché par l’armée dont il était issu, condamné à l’issue d’un procès infamant à la prison à perpétuité pour sa responsabilité dans l’assassinat de quelque 850 manifestants lors du soulèvement qui conduisit à sa chute, du 25 janvier au 11 février 2011. Depuis sa condamnation à la prison à perpétuité, le 2 juin 2012, entre les deux tours de la première élection présidentielle libre de l’histoire de l’Egypte, et son incarcération dans l’aile médicalisée de la prison de Tora, à 84 ans, Hosni Moubarak avait multiplié les accidents cardio-vasculaires. Comme s’il n’avait pas supporté la perspective de finir ses jours derrière les barreaux et de voir sa succession réglée de son vivant. Contrairement à ses deux prestigieux prédécesseurs, Gamal Abdel Nasser et Anouar El-Sadate, Hosni Moubarak n’est pas mort au pouvoir. Le Monde
Quatre personnes dont trois policiers, ont été tuées lundi matin au cours d’une embuscade contre une unité d’intervention sur l’axe Pissila-Gibga, dans la province du Sanmatenga, le centre-nord du Burkina Faso, a annoncé la police dans un communiqué. « Dans la matinée du lundi 24 février 2020, une équipe de l’unité d’intervention de la police nationale (UIP-PN) a été victime d’une embuscade, tendue par des individus armés non identifiés, sur l’axe Pissila-Gibga », dans la province du Sanmatenga, région du centre-nord, indique le communiqué. « Suite à cette attaque, quatre personnes ont perdu la vie, dont trois policiers », selon le texte qui évoque également cinq blessés sans dire s’il s’agit de policiers ou de civils. Le directeur général de la police a « salué la détermination des unités engagées sur le terrain de la lutte contre le terrorisme et invité la population à une collaboration renforcée avec les forces de défense et de sécurité ». Mardi dernier, trois soldats ont été tués au cours d’une attaque terroriste contre un détachement militaire à Kelbo, localité située dans la province du Soum, dans le nord du pays. AFP
L’organisation internationale de la Francophonie (OIF) a fait savoir lundi qu’elle ne pouvait plus « soutenir le processus électoral » du 1er mars en l’absence d’un consensus national sur le nombre d’électeurs. La Francophonie aura attendu le dernier moment pour exprimer ses réserves vis-à-vis du processus électoral. Les Guinéens sont en effet invités à voter à la fin de la semaine, dimanche 1er mars, lors d’un double scrutin : les législatives et le référendum constitutionnel. La secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo avait envoyé à Conakry une mission d’assistance du 10 novembre 2019 au 7 février afin de procéder à la révision des listes électorales, sur demande de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). En l’absence de révisions du fichier, l’OIF refuse désormais de soutenir le processus électoral dans son ensemble. Ce lundi, l’organisation a fait savoir par voie de communiqué ses réserves vis-à-vis du fichier électoral, audité en 2018 par l’OIF, les Nations unies et l’Union européenne. Jeune Afrique
Le deuxième cycle des pourparlers de la Commission militaire mixte libyenne (5+5) pour parvenir à un cessez-le-feu durable et rétablir la sécurité dans les zones civiles a abouti à un projet d’accord dimanche 23 février, au Palais des Nations à Genève, a indiqué la Mission des Nations Unies en Libye (MANUL). « La MANUL et les deux parties prenantes ont préparé un projet d’accord de cessez-le-feu pour faciliter le retour en toute sécurité des civils dans leurs zones avec la mise en place d’un mécanisme de surveillance conjoint sous les auspices de la Mission de l’ONU en Libye ainsi que la Commission militaire mixte », a indiqué la Mission dans un communiqué. Selon la MANUL, les deux parties ont convenu de présenter le projet d’accord à leurs dirigeants respectifs pour de nouvelles consultations et de se réunir à nouveau le mois prochain pour reprendre les discussions et achever la préparation du mandat des sous-comités chargés de la mise en œuvre de l’accord. La MANUL a remercié les parties de leurs objectifs sérieux, ainsi que de la bonne volonté et de l’esprit de grand professionnalisme qui ont caractérisé les discussions. ONU Info
Deux soldats turcs ont été tués en Libye où Ankara a déployé des militaires pour soutenir le gouvernement de Tripoli, a déclaré mardi le président Recep Tayyip Erdogan, faisant pour la première fois état de pertes dans ce pays. « Nous avons eu deux martyrs là-bas, en Libye », a déclaré M. Erdogan lors d’une conférence de presse à Ankara. Le président turc n’a pas précisé quand, ni dans quelles circonstances ces soldats avaient été tués. La Turquie a déployé ces dernières semaines des militaires pour soutenir le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, face à une offensive de l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar. Ce dernier est soutenu par plusieurs rivaux régionaux de la Turquie, notamment les Emirats arabes unis et l’Egypte. Selon plusieurs pays, des mercenaires russes combattent en outre à ses côtés. Vendredi, M. Erdogan avait pour la première fois confirmé la présence de combattants syriens supplétifs d’Ankara en Libye. AFP
Les travaux du 6e sommet des chefs d’État du G5 Sahel s’ouvrent ce mardi 25 février à Nouakchott. La capitale mauritanienne abrite également l’assemblée générale de l’Alliance Sahel, une coordination d’une partie des bailleurs de fonds du G5 Sahel. Deux réunions qui interviennent dans un contexte marqué par l’accroissement des attaques terroristes ces derniers mois. Au cours des cinq derniers mois, les attaques terroristes ont fait des centaines de morts et engendré des centaines de milliers de déplacés parmi les populations des pays du secteur des trois frontières, Mali-Niger-Burkina Faso. Il y a quelques jours, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a déploré les déplacements massifs de populations qui ont fui leurs régions d’origines pour d’autres régions moins exposées aux violences jihadistes au Burkina. L’insécurité a également conduit des milliers de personnes à quitter leurs villages pour des endroits plus paisibles au Mali. Selon un expert sahélien des questions de défense, le sommet de Nouakchott doit poser des actes forts pour freiner la montée du terrorisme dans le secteur des trois frontières. RFI
Nouveau rebondissement dans le feuilleton de l’élection présidentielle en Guinée-Bissau. La Cour suprême du pays a ordonné à la Commission électorale un recomptage des voix, à deux jours de l’investiture prévue du président déclaré élu, Umaro Sissoco Embalo. Le suspens jusqu’au bout en Guinée-Bissau. Alors que la Commission nationale électorale (CNE) avait confirmé la victoire du candidat Umaro Sissoco Embalo avec 53,55 % au second tour de la présidentielle et affirmé avoir épuisé son autorité en matière de processus électoral, elle est renvoyée à ses tâches par la Cour suprême. Cette dernière vient de délivrer une ordonnance qui enjoint l’organe de gestion des élections de recompter les voix, réitérant ainsi ses doutes sur la crédibilité des procès-verbaux. Une décision en droite ligne avec les revendications de Domingos Simoes Pereira, donné battu par la Commission électorale avec 46,45 % des suffrages. Africa News
Peut-être se connaissent-ils trop bien. Ensemble, les présidents de l’Ouganda, Yoweri Museveni, et du Rwanda, Paul Kagame, ont vécu dans le maquis et mené des guerres. A la tête de régimes politico-militaires panachant autoritarisme et libéralisme économique, ils se sont progressivement imposés comme les hommes forts de la région meurtrie des Grands-Lacs. Avant de se défier, se perdre en provocations diplomatiques et menaces de représailles économiques ou militaires. Chacun soupçonnant l’autre de mener des opérations de déstabilisation ourdies par leurs services de renseignement ou par l’intermédiaire de groupes armés. Aujourd’hui, les tensions persistantes entre Museveni, 75 ans, et Kagame, 62 ans, fragilisent la stabilité de cette région stratégique, convalescente après plus de deux décennies de conflits. Vendredi 21 février, après avoir procédé à des échanges de prisonniers, les deux frères ennemis se sont rencontrés pour la quatrième fois en six mois. Cette fois, le sommet quadripartite s’est tenu à la frontière entre l’Ouganda et le Rwanda fermée depuis près d’un an et excessivement militarisée. La signature d’un traité d’extradition a été la principale avancée concrète. La réconciliation espérée par leurs homologues angolais et congolais, facilitateurs dans cette crise, attendra encore un peu. Le Monde
Cette milice armée est toujours présente dans des localités du centre du Mali alors qu’elle est officiellement dissoute. Le chef du gouvernement a ordonné que les barrages routiers contrôlés par ces hommes armés soient supprimés. Le groupe armé et des députés originaires du pays dogon ont rapidement réagi. Véritable bête noire pour les uns, notamment les civils de la région de Mopti, groupe armé protecteur pour une partie de la population du centre du Mali, Dan Nan Ambassagou est sur la sellette. Officiellement, cette milice armée est dissoute par le gouvernement malien depuis plus d’un an. Mais dans les faits, ces chasseurs traditionnels dogons sont toujours sur le terrain et montrent souvent leurs muscles. Le Premier ministre malien, Boubou Cissé, vient d’achever une visite dans le centre du Mali où il a constaté par exemple par lui-même que des barrages routiers sont installés par le groupe Dan Nan Ambassagou en pays dogon. Plutôt courroucé, le chef du gouvernement a demandé de supprimer tous ces check-points illégaux. RFI
Glissant les doigts sur les stigmates de son addiction passée, dans le pli du coude gauche, Graham Moustache remue de sombres souvenirs. «L’héroïne, ça te détruit. Tu te réveilles le matin, tu te sens mal dans ton corps. Ton seul horizon, c’est ta prochaine dose.» Aux Seychelles, archipel de l’océan Indien, 5% des quelque 95’000 habitants sont héroïnomanes, soit près de 10% de la population active. Un triste record mondial, selon les autorités de cet archipel plus réputé à l’international pour ses magnifiques plages et son tourisme de luxe que pour ses problèmes de drogue. En comparaison, à l’échelle mondiale, 0,4% de la population était consommatrice d’opiacées en 2016, dont plus de la moitié d’Asiatiques, selon un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Avec les Seychelles dans le peloton de tête aux côtés de pays producteurs comme l’Afghanistan, selon des données nationales rassemblées par l’ONU. AFP/NXP
Les autorités du Botswana ont tiré lundi la sonnette d’alarme à propos de la forte recrudescence des cas de braconnage visant leurs rhinocéros sauvages, dont près de 10% de la population a disparu au cours de l’année écoulée. Au moins 46 d’entre eux ont été tués depuis avril dernier pour leurs cornes dans la seule réserve de Moremi (nord), a déclaré à l’AFP le directeur adjoint du ministère en charge de la Vie sauvage, Moemi Batshabang. « Le braconnage a augmenté dans des proportions inquiétantes dans ce secteur », a ajouté M. Batshabang. S’il accueille la plus importante population d’éléphants au monde, le Botswana ne recense plus aujourd’hui sur son territoire qu’un faible nombre de rhinocéros – blancs ou noirs – évalué entre 400 et 500 spécimens, selon ses statistiques. La plupart ont élu domicile dans le célèbre delta de la rivière Okavango (nord), où se trouve la réserve de Moremi. Les autorités du pays d’Afrique australe redoutent qu’au rythme actuel de la chasse illégale, leur population de rhinocéros soit entièrement rayée de la carte d’ici 2021. AFP
Ce serait un euphémisme de dire que Bamako est en chantier, tant dans la capitale les constructions sortent de terre. « Quand le bâtiment va tout va ! », la célèbre expression ne devrait néanmoins pas faire de l’ombre aux mesures de sécurité réglementaires qui doivent accompagner les différents chantiers. Mais cela ne semble pas être pour aujourd’hui. Selon Cheick Sadibou Kanté, Président de l’Ordre des architectes du Mali, 70 à 80% des chantiers ne répondent pas aux normes. Constructions empiriques, matériaux non normalisés, non-respect des textes, les carences sont nombreuses et conduisent souvent à des sinistres. En septembre 2019, un bâtiment en construction s’est effondré à Banconi Salembougou, tuant 15 personnes. Un drame qui a conduit les autorités à s’intéresser de près à la question et à faire une troublante découverte. Devant les tribunaux, aucune suite n’avait été donnée à près d’un millier de procès-verbaux (PV), selon Kanté. Rédigés par des brigades rattachées aux services techniques de l’Habitat, elles sont destinés à la justice, qui seule a le pouvoir de stopper les chantiers non conformes. Journal du Mali
Depuis deux ans, dans ce cadre académique disposant de relais dans les quatre autres pays du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), un travail inédit a été engagé pour mieux circonscrire ces flux financiers et tenter d’expliquer les raisons du grand écart entre ce que les uns affirment donner et ce que les autres constatent recevoir. La première étape de ce travail a d’abord consisté à décomposer les chiffres que les bailleurs sont tenus de déclarer au comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et développement économiques (OCDE). Celui-ci, considéré comme le juge de paix dans ce domaine, publie chaque année les données de l’aide publique au développement (APD) accordée par les pays industrialisés. Or elles intègrent des dépenses que les pays bénéficiaires ne perçoivent pas : bourses allouées aux étudiants, allègement de dettes, accueil des migrants, etc. Ces différents postes représentent en moyenne 30 % de l’APD et davantage dans le cas de la France. Ainsi sur 100 dollars déclarés par Paris à l’OCDE, seulement 54,40 dollars font véritablement l’objet d’un transfert financier, précise dans ses conclusions le rapport consacré à l’Analyse de l’aide accordée aux pays du Sahel. Le Monde