Le cessez-le-feu globalement respecté à Khartoum, mais l’exode continue
Un cessez-le-feu de 72 heures conclu au Soudan entre les belligérants sous l’égide des États-Unis est globalement respecté mardi à Khartoum, après 10 jours de combats qui ont fait des centaines de morts et poussé des dizaines de milliers d’habitants au départ. Dans Khartoum, les explosions et les tirs se sont faits rares jusqu’à la mi journée alors que, comme à chaque annonce de trêve, les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo, ont accusé l’armée du général rival Abdel Fattah al-Burhane, de continuer à survoler Khartoum. En revanche, il était impossible dans l’immédiat de savoir si les violents combats qui faisaient rage dans la vaste région du Darfour, dans l’ouest du Soudan, depuis le début des hostilités le 15 avril avaient baissé en intensité. Plus de 420 personnes ont été tuées et des milliers blessées depuis mi-avril au Soudan, selon l’ONU, mais « après d’intenses négociations », l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) « ont accepté un cessez-le-feu dans tout le pays », a affirmé le secrétaire d’État américain Antony Blinken peu avant l’entrée en vigueur de la trêve à minuit (22H00 GMT lundi). VOA
Combats au Soudan : les héros méconnus qui maintiennent les habitants de Khartoum en vie
Alors que deux généraux s’affrontent au Soudan sans se soucier de la dévastation qu’ils causent, il existe tout un réseau de personnes qui aident inlassablement ceux qui sont pris entre deux feux. « Quelqu’un connaît une famille qui a besoin de denrées alimentaires dans les limites d’Omdurman al-Thawrat ? » tweete un étudiant en médecine dentaire dans la capitale, Khartoum. Le message indique un numéro de téléphone et précise que de la farine, du riz et des pâtes sont disponibles. Khartoum et ses environs comptent environ 10 millions d’habitants. Depuis près d’une semaine, ils n’ont ni eau ni électricité, et la plupart d’entre eux se sont retranchés à l’intérieur, loin des fenêtres en cas de tirs. La plupart des hôpitaux de la ville sont fermés et plus de 300 civils ont été tués. … Les groupes WhatsApp, Facebook et Twitter regorgent d’offres d’aide pour ceux qui se retrouvent sans nourriture ou sans médicaments, ou d’informations sur les itinéraires sûrs pour quitter la ville. La plupart de ces messages – et des appels à l’aide – sont accompagnés du hashtag #NoToWar. BBC
Le chef de l’ONU craint que le conflit au Soudan se propage à « toute la région »
Les violences au Soudan risquent d' »envahir toute la région et au-delà », a mis en garde lundi le secrétaire général de l’ONU, réclamant une nouvelle fois un cessez-le-feu pour « éloigner le Soudan du précipice ». « La violence doit cesser. Elle pose un risque d’embrasement au Soudan qui pourrait envahir toute la région et au-delà », a déclaré Antonio Guterres devant le Conseil de sécurité, soulignant que l’ONU poursuivait ses efforts « avec ses partenaires pour assurer un arrêt permanent des combats aussi vite que possible ». En collaboration avec les organisations humanitaires sur le terrain, « nous reconfigurons notre présence au Soudan pour nous permettre de continuer à soutenir le peuple soudanais », a-t-il ajouté. « Soyons clair: les Nations unis ne quittent pas le Soudan », a-t-il insisté, précisant qu’il avait « autorisé la relocalisation temporaire à l’intérieur et à l’extérieur du Soudan de certains agents de l’ONU, beaucoup d’entre eux avec leur famille”. VOA
Sud-Est de la Centrafrique: combats entre une milice d’auto-défense et des militaires sud-soudanais
Dans le Sud-Est de la Centrafrique, dans la province du Haut-Mbomou, des affrontements ont opposé les 22 et 23 avril 2023 une milice d’auto-défense nommée Azande ani kpi Gbe à des militaires sud-soundanais ayant franchi la frontière. Aucun bilan n’est disponible mais les combats ont fait des morts et des blessés des deux côtés. Des combats sur fond de tensions locales dans cette région contrôlée depuis 2016 par les rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique. Explications. Dans le sud-est de la Centrafrique, des combats ont opposé ce week-end une milice locale d’auto-défense récemment formée à des militaires sud-soudanais ayant traversé la frontière près de la localité de Bambouti, dans la province du Haut-Mbomou. Aucune communication officielle n’a été faite d’un côté ou de l’autre. Ces combats illustrent un regain de tensions dans cette zone extrêmement isolée que contrôlaient depuis plusieurs années les rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC). RFI
Comment comprendre la recrudescence des attaques armées au Mali ?
Le gouvernement de la transition au Mali évoque dans un communiqué « un regain d’incidents terroristes » dont le dernier en date est celui de Sévaré le samedi 22 avril, qui a enregistré 10 morts et plus de 61 blessés, tous des civils. Un témoin oculaire a déclaré à la BBC que les dégâts causés par les explosions étaient majeurs. Un porte-parole du gouverneur local a déclaré à l’agence de presse Reuters qu’une vingtaine de maisons avaient été touchées. L’attaque de Sévaré a été menée contre la zone aéroportuaire de la ville affirment les autorités qui disent avoir neutralisé 28 militants islamistes. Qualifiée de « complexe » par le gouvernement malien, elle a été exécutée avec des véhicules kamikazes. L’attaque a visé l’aéroport et un camp militaire qui abrite des ressortissants russes. La junte au pouvoir a engagé ce qu’elle décrit comme des instructeurs russes pour l’aider dans sa lutte contre les groupes militants islamistes. Les États-Unis affirment que ces instructeurs sont des mercenaires du groupe russe Wagner. BBC
Mali: la Minusma visée par une campagne de désinformation après les attaques à Sévaré
Le camp de l’armée malienne de Sévaré, dans le centre du Mali, a été visée samedi par une attaque terroriste qui a fait dix morts civils et 61 blessés, selon un bilan officiel. Pas de revendication à ce stade mais les regards se portent vers le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, lié à Al Qaeda. La Mission onusienne au Mali est désormais visée par une campagne de désinformation lui attribuant la responsabilité de ces attaques, deux salariés ont été agressés physiquement. Les deux employés de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) s’étaient rendus dimanche 23 avril sur un site de déplacés internes. Ils devaient y évaluer les dégâts causés par l’attaque terroriste qui avait visé la veille le camp militaire et l’aéroport de Sévaré. Mais une fois sur place, les deux employés civils de la Minusma sont pris à partie. RFI
RDC : dans le Masisi, les rebelles du M23 laissent derrière eux un territoire ravagé par des décennies de conflits
Après deux mois et demi d’attente, Tsegihumva a retrouvé une raison de sourire. Demain, sauf imprévu, il se saisira de son baluchon et regagnera son domicile et son champ sur la colline qui fait face à celle de Busihe, bourgade où il est venu s’entasser avec sa femme, ses sept enfants et quatre autres familles dans une même maisonnette. Les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) qui avaient en février conquis son village, laissant à cet agriculteur que quelques kilos de haricots rouges récupérés « en catimini », semblent avoir disparu d’une partie des pâturages vallonnés du territoire de Masisi, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). « On nous a dit que la guerre est finie, explique-t-il. Nous allons d’abord rentrer avec ma femme et nos enfants les plus âgés. Nous reviendrons chercher les autres plus jeunes et nos biens dans quelques jours. Si tout va bien. » Le passé incite à la prudence. Tsegihumva a déjà quitté son village « au moins quatre fois, pendant plusieurs mois » depuis qu’il est adulte. Aujourd’hui, il n’est plus question pour lui de croire à la paix, ni même de comprendre pourquoi ceux qui l’ont poussé une nouvelle fois à l’exode ont déserté certaines leurs positions du Masisi. Le Monde
RDC : les députés de l’Ituri accusent des militaires FARDC de massacre
Dans une déclaration faite lundi 24 avril à Kinshasa, les députés nationaux élus de l’Ituri dénoncent le silence des autorités provinciales face au massacre d’une dizaine de personnes dans le territoire d’Aru par quelques militaires, en représailles au meurtre de l’un des leurs. Ces députés affirment que les faits se sont déroulés dans les nuits de jeudi, vendredi, samedi, dimanche, jusqu’à ce lundi. Ces élus du peuple parlent aussi de plusieurs blessés par balle et de nombreuses habitations incendiées par ces militaires. Tout à commencer le jeudi 21 avril avec l’envoie par l’auditeur militaire de garnison Bunia des militaires à minuit pour arrêter une personne en conflit avec l’Etat congolais, souligne le député Jean-Claude Draza : « Nous sommes en Ituri, groupement Obianzi , chefferie de Lu, trois personnes non autrement identifiées mais habillées en tenues des FARDC, ont réussi à abattre sept personnes et faire plusieurs blessés. Avant que ces faits se déroulent, le vendredi 21 avril à 02 heures du matin, l’auditeur militaire d’Aru a envoyé ces trois militaires pour arrêter quelques personnes dans le village ». Radio Okapi
Que signifie la ‘mobilisation générale’ décrétée au Burkina Faso ?
Le Burkina Faso a décrété « la mobilisation générale et la mise en garde » afin de « donner à l’Etat tous les moyens nécessaires pour faire face à la situation sécuritaire » que traverse le pays depuis 2015. « Il s’agit surtout à travers ce décret de donner un cadre juridique, légal à l’ensemble des actions à mettre en œuvre pour faire face à la situation que vit le Burkina Faso », explique un communiqué de la présidence, publié en amont du Conseil des ministres. … Simon Gongo, correspondant de la BBC à Ouagadougou, estime qu’il y a plusieurs groupes de pensée. « Des juristes estiment que c’est une bonne chose pour le président d’avoir un cadre juridique pour pouvoir prendre ses actions ou ses décisions. … « D’un autre côté, les défenseurs des droits humains et les médias qui estiment que c’est plus une occasion de restreindre les libertés publiques, d’interdire par exemple les journalistes de pouvoir faire leurs activités et surtout d’interdire les citoyens d’émettre des opinions critiques à l’encontre des autorités en place », ajoute-t-il. BBC
Guinée : A Labé, nombreux sont ceux qui se méfient de la transition
Les habitants de cette ville du nord de la Guinée suivent avec attention l’évolution de la transition militaire. Nombre d’entre eux dénoncent les agissements de la junte. Au marché, autour du thé, dans les bars… partout à Labé, le sujet est au bout des lèvres. “Ce n’est pas seulement organiser les élections et une transition”, dit Moussa Bah, habitant du quartier Daka 1, apprécie la transition militaire que conduit le colonel Mamadi Doumbouya. “La transition, elle évolue normalement. Nous avons de l’espoir que la Guinée va évoluer beaucoup plus.” Mais comme la plupart des personnes interrogées, Sally Bilaly Sow ne partage pas l’avis de Moussa. Le jeune journaliste et activiste, lui, soupçonne plutôt les militaires de vouloir rester au pouvoir: “A cette date, je ne vois pas d’actes qui me font croire que nous allons bientôt sortir de cette transition.” DW
La Guinée-Bissau signe l’accord de l’ONU sur l’environnement et les droits de l’homme
La Guinée-Bissau est devenue le premier pays non européen à adhérer à un accord international sur la responsabilité des gouvernements en matière de droits de l’homme et d’environnement, ont annoncé mardi les Nations unies. Le pays a signé le 4 avril la Convention sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement, devenant son 47e pays signataire, selon l’ONU. Ce texte, également connu sous le nom de Convention d’Aarhus, « protège le droit de toute personne de vivre dans un environnement propre à assurer sa santé et son bien-être », offre aux citoyens le droit de participer au processus décisionnel en matière d’environnement et « reconnaît que nous avons une obligation envers les générations futures », indique son site internet. La Convention et son protocole sur les registres des rejets et transferts de polluants sont « les seuls instruments mondiaux juridiquement contraignants en matière de démocratie environnementale ». AfricaNews/AFP
Mayotte : les Comores maintiennent leur refus d’accueillir les migrants expulsés par la France
Alors que les autorités françaises ont annoncé une opération contre l’immigration illégale à Mayotte, les Comores voisines ont déclaré lundi qu’elles avaient refusé l’accostage d’un bateau transportant des migrants en provenance de l’île. Le préfet de Mayotte a quant à lui affirmé que la France n’arrêterait pas ses opérations contre la délinquance et les bidonvilles. « Tant que la partie française décidera de faire des choses de façon unilatérale, nous prendrons nos responsabilités. Aucun expulsé ne rentrera dans un port sous souveraineté comorienne », a déclaré lundi 24 avril le ministre comorien de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud, alors que les autorités françaises ont annoncé lancer une opération contre l’immigration illégale dans l’île voisine de Mayotte. Les Comores ont ainsi refusé l’accostage d’un bateau transportant des migrants en provenance de Mayotte, et suspendu le trafic de passagers dans le port où les expulsés comoriens sont habituellement débarqués. France24
Comment le changement climatique propage le paludisme en Afrique
Le paludisme, dont c’est, ce mardi 25 avril, la journée mondiale, reste une maladie redoutable en Afrique malgré l’arrivée de vaccins, à cause notamment d’une résistance croissante aux traitements, selon l’Organisation mondiale de la santé. Mais pas seulement. Les catastrophes météorologiques, comme le cyclone Freddy qui a récemment frappé le Malawi, ont fait bondir les cas de paludisme, alertent les experts. En effet, l’augmentation des précipitations augmente potentiellement le nombre de sites de reproduction des moustiques vecteurs, comme ceux qui transmettent le paludisme, qui se reproduisent dans les plans d’eau stagnants et temporaires. Peter Sand, le directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme – qui fournit 63 % de tous les financements internationaux destinés aux programmes de lutte contre le paludisme – indiquait fin 2022 que certaines parties de l’Afrique qui n’étaient pas touchées par le paludisme étaient désormais à risque, car les températures augmentent et permettent aux moustiques de prospérer, notamment en altitude. Or, la population de ces régions ne sera pas immunisée, d’où le risque d’un taux de mortalité plus élevé. Le Point