Les Angolais attendent dans le calme de connaître l’issue des élections
Les résultats préliminaires publiés dans la nuit par la commission électorale angolaise donnent au Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) au pouvoir à 60,65% des voix avec 33% des bulletins dépouillés. Le principal parti d’opposition, l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA), dirigé par le leader charismatique de l’opposition, Adalberto Costa Junior, a obtenu 33,85% des voix. Mais le chef adjoint de l’UNITA, Abel Chivukuvuku, a déclaré que le décompte du parti montrait qu’il était en tête. « Nos centres de dépouillement (…) nous donnent une indication claire et provisoire de la tendance à la victoire de l’UNITA dans toutes les provinces du pays », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse nocturne retransmise en direct. « Nous sommes confiants, calmes et tranquilles ». Le dépouillement a commencé après la fermeture des bureaux de vote mercredi, dans ce qui a été largement considéré comme le scrutin le plus serré de l’histoire démocratique de ce pays riche en pétrole. Le MPLA exerce traditionnellement une emprise sur le processus électoral et les médias d’État en Angola, et l’opposition et les groupes civiques ont fait craindre une falsification des votes. AFP
Emmanuel Macron en Algérie pour une visite qui se veut tournée vers l’avenir
Emmanuel Macron se rend en Algérie ce jeudi 25 août pour une visite de trois jours, à l’invitation du président algérien Abdelmadjid Tebboune. C’est sa deuxième visite en tant que chef de l’État, et il sera accompagné d’une large délégation d’environ 90 personnes. Avec cette visite, le chef de l’État français espère tourner la page d’une séquence difficile dans les relations entre les deux pays, et se projeter vers l’avenir. … Emmanuel Macron arrive à Alger avec l’ambition de renouer le lien. En restant trois jours et en se rendant aussi à Oran, il veut montrer l’importance de cette visite et s’adresser à toute l’Algérie, et surtout à la jeunesse. Le chef de l’État français rencontrera notamment de jeunes entrepreneurs. L’objectif affiché est de poser un « socle » pour refonder la relation et parler d’avenir, et pas seulement de la question mémorielle, même si le président souhaite poursuivre le travail d’apaisement des mémoires, engagé en France avec le rapport Stora. RFI
En Éthiopie, la trêve vole en éclats dans le nord après cinq mois d’accalmie
La trêve humanitaire « illimitée » a pris fin en Éthiopie. Après cinq mois d’accalmie, des combats ont repris, mercredi 24 août, dans le nord du pays, dans des zones frontalières de la région du Tigré, entre rebelles tigréens et gouvernement fédéral. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « profondément choqué et attristé » par la reprise des violences et a appelé « fermement à la cessation immédiate des hostilités et à la reprise des négociations de paix », tout comme les États-Unis qui ont prôné un « cessez-le-feu durable sans conditions ». L’Union africaine, qui s’emploie depuis des mois à amener les belligérants à la table des négociations, a appelé à une « désescalade » et réaffirmé « son engagement à travailler avec les parties pour soutenir un processus politique consensuel dans l’intérêt du pays ». France24 avec AFP
« Pris entre deux feux » au Mali, les réfugiés affluent en Mauritanie
Le centre du Mali est un des foyers de la violence qui se propage à travers le Sahel depuis 2012. Mais c’est dans la Mauritanie voisine, où l’expansion jihadiste a été endiguée, que de nombreux déplacés trouvent refuge. Ehya prépare le thé assis sous une tente de fortune dans le camp de réfugiés de Mbera en Mauritanie, son nouveau chez lui. Il vivait dans les brousses du Mali jusqu’à ce que la menace se rapproche trop dangereusement. Ehya, la cinquantaine, fait partie des milliers de Maliens qui ont afflué ici ces derniers mois, fuyant la multiplication des attaques jihadistes et l’intensification des combats avec l’armée dans ce qui est communément appelé le centre du Mali, au sud de la frontière avec la Mauritanie. Lui et sa famille ont rassemblé leurs affaires et pris la route en mai. « Pendant des années, on a essayé d’être patients, de rester sur nos terres, en se disant que ça allait passer », dit Ehya, la tête enveloppée dans un long turban blanc qui tombe sur sa poitrine. Après une nouvelle attaque jihadiste sur un campement voisin, « on a su que si on ne fuyait pas, ça serait notre tour », se rappelle-t-il. Désormais dans le centre, les hommes tuent « comme ils égorgent les poulets ». AFP
Le Mali appelé à réintégrer le G5 Sahel
Mi-mai, les autorités de transition au Mali ont décidé de se retirer du G5 Sahel au motif qu’elles avaient été empêchées d’en assurer la présidence. Une erreur, selon Bakary Sambe, directeur régional du think tank africain Timbuktu Institute. « Le départ du Mali du G5-Sahelétait un non-sens car le Mali est l’épicentre de cette violence djihadiste, à partir duquel celle-ci s’est transférée au Niger, au Burkina Faso et dans les autres pays de la région. Donc je crois que cet appel au retour n’est qu’une simple logique. Nous avons vu récemment comment l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) s’est repositionné notamment dans la région de Ménaka et Gao. Et on a vu ce qui s’est passé à Tessit (non loin de Gao) ces derniers jours. Cela montre que c’est un signal que la coopération transfrontalière est indispensable avec le Niger aujourd’hui », explique à la DW, le chercheur senegalais. DW
TICAD 8 : le Japon veut un développement « mené par les Africains »
Le Japon dit vouloir instaurer un vrai « partenariat » avec l’Afrique pour « un développement mené par les Africains », lors de son sommet triennal avec le continent ce weekend à Tunis, sans perdre des yeux un concurrent chinois très bien implanté dans la région. … Environ 5 000 participants parmi lesquels 30 chefs d’Etat et de gouvernement venus de toute l’Afrique sont attendus à ce sommet qui s’achèvera dimanche midi. Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, qui a contracté le Covid-19 juste avant le sommet, fera ses interventions en ligne depuis le Japon. En marge du sommet, un forum économique réunissant des hommes d’affaires est prévu ainsi que des « événements parallèles » associant la société civile autour de l’inclusion des femmes et l’innovation. Depuis leurs créations en 1993, les sommets Ticad, co-organisés avec les Nations Unies, la Banque mondiale et l’Union africaine, ont généré 26 projets de développement dans 20 pays d’Afrique. Les trois principales thématiques du sommet seront l’économie avec « un accroissement prévu des investissements japonais en Afrique », notamment en soutien aux start-ups et à l’économie verte, ainsi que ceux visant à « renforcer la sécurité alimentaire », selon la présentation officielle. En plus de 130 millions de dollars d’aide alimentaire déjà prévue, le Japon prévoit de « fournir une assistance pour la production de riz, afin de la faire doubler à moyen long terme ». AfricaNews avec AFP
RDC-Russie : le groupe Wagner tente-t-il de s’implanter chez Félix Tshisekedi ?
Alors que des contacts officiels ont récemment eu lieu entre les gouvernements congolais et russe, un homme attire les regards à Kinshasa : Viktor Tokmakov. Ce diplomate, qui a été en poste en Centrafrique, s’est en effet déjà révélé être l’un des principaux VRP du groupe de mercenariat Wagner. … Dès 2016, Viktor Tokmatov est ainsi l’un des premiers artisans de l’implantation d’Evgeny Prigojine et de Wagner au cœur de Bangui. À partir de 2017, l’habitué du Relais des chasses – un restaurant banguissois – travaille dans la capitale centrafricaine en parfaite collaboration avec Valery Zakharov, bras droit de l’oligarque et numéro un des mercenaires russes auprès de Faustin-Archange Touadéra. Selon nos sources, le chef de l’État s’entretient d’ailleurs régulièrement avec les deux hommes au palais présidentiel, où ils ont leurs habitudes. Jeune Afrique
Tchad: reprise compliquée pour le dialogue national inclusif et souverain
Les assises du dialogue national inclusif et souverain ont enfin repris mercredi après-midi, après quelques jours de report. Les participants au DNIS se sont retrouvés au palais du 15 janvier de Ndjamena, avec pour ordre du jour la rédaction d’un règlement intérieur devant assurer le bon fonctionnement des débats à venir. Mais l’audience a été très vite suspendue, après seulement une petite heure de travaux, et près de deux heures de retard à l’ouverture. RFI
Nigeria: la suspension annoncée de 53 chaînes de radio et de télévision provoque un tollé
Deux organisations ont déposé une plainte ce mercredi au Nigeria, visant à la fois la Commission nationale de l’audiovisuel (NBC) et le président Muhammadu Buhari, pour empêcher la fermeture de plus de 50 stations de radio et de chaînes de télévision dans le pays. Le régulateur a expliqué que celles-ci se trouvent dans l’illégalité, car elles n’ont pas renouvelé leur autorisation de diffusion, et leur a posé un ultimatum. RFI
En Tunisie, une nouvelle Constitution pleine d’“erreurs”
Le texte constitutionnel voulu par le puissant chef d’État tunisien Kaïs Saïed est entré en vigueur il y a une semaine, après la proclamation définitive des résultats par l’instance chargée des élections. Dans son éditorial du 22 août, Nizar Bahloul, le rédacteur en chef du site d’information indépendant Business News, fustige un style fantaisiste. Contrairement aux sobres numéros habituels du Journal officiel, celui proclamant la nouvelle Constitution a utilisé des couleurs, et le texte même a été “publié avec une police semblable à celles utilisées par les grands calligraphes arabes”. Par ailleurs, ce qui horripile davantage l’éditorialiste, ce sont les “erreurs” qui se sont glissées dans la dernière mouture publiée au Journal officiel, malgré une première révision opérée la veille du scrutin référendaire du 25 juillet dernier. “La première mouture de cette Constitution, diffusée le 30 juin, comportait quelque 46 fautes de différents types. En dépit de la polémique et de la révision, la dernière mouture n’a pas échappé aux fautes et aux coquilles, mais aussi à ces formules alambiquées qui offrent une multiplicité de lectures”, indique Business News. Si tant de fautes ont pu se glisser dans le texte, c’est sans doute que celui-ci est l’œuvre d’un seul homme, Kaïs Saïed, qui y a “imposé sa lecture et sa vision propre de la Tunisie. C’est donc tout à fait normal que l’œuvre d’un seul homme comporte des erreurs et des fautes.” Courrier international
Cameroun : chief Moja Moja, l’enfant terrible de Buea, est-il devenu incontrôlable ?
Militaire aguerri, fervent partisan de l’État unitaire et propagandiste invétéré, John Ewome Ekobo, dit chief Moja Moja, est l’un de ces hommes sur lesquels l’armée camerounaise s’appuie pour venir à bout des groupes séparatistes. Accusé d’exactions, il fait l’objet d’une plainte et la justice militaire a ouvert une enquête. Jeune Afrique
« Seul le commerce des cercueils est en plein essor »
Autrefois une ville prospère du Cameroun, Bamenda a été dépouillée de son âme par la guerre de cinq ans entre les sécessionnistes anglophones et le gouvernement principalement francophone. Bamenda est pratiquement morte. Seul le commerce des cercueils est en plein essor. Les corps sont régulièrement jetés partout dans la ville – dans les morgues, dans les rues et dans les rivières. Les employés municipaux les ramassent et leur donnent un enterrement de misère. « C’est une bénédiction d’être enterré, sans parler de la famille et des amis », déclare un employé de cimetière qui vient chercher dix cercueils bon marché dans un salon funéraire. La demande a chuté pour les cercueils au design élaboré, autrefois très populaires, en forme de bible, de voiture ou de bouteille de bière pour refléter le style de vie, les intérêts ou les dernières volontés du défunt. BBC
Afrique du Sud : grève nationale contre l’inflation et les coupures d’électricité
Des centaines de manifestants vêtus de rouge ont défilé mercredi 24 août vers le bâtiment présidentiel sud-africain à Pretoria, lors d’une grève nationale à l’appel du plus grand syndicat du pays pour dénoncer la hausse de l’inflation et les coupures d’électricité. Les manifestants ont bloqué les routes de la capitale sud-africaine lors de leur défilé vers l’Union Buildings, où est située la présidence, demandant au gouvernement d’empêcher « un effondrement de l’économie » et dénonçant la hausse du coût de la vie. « On ne peut pas respirer », a résumé Zwelinzima Vavi, le secrétaire général de la Fédération des syndicats sud-africains, présent parmi les manifestants. « Au moins 14 millions de personnes sont obligées de sauter un repas chaque jour parce qu’elles n’ont pas de quoi mettre quelque chose dans leur assiette », a-t-il ajouté. L’appel à la grève générale, qui a attiré l’attention du monde politique à Pretoria, a été moins suivi dans les petites villes du pays. Le Monde avec AFP
Ghana : « Le pays n’a pas d’autre choix que de recourir au FMI »
Gâchis, échec, recul : les mots ne manquent aux Ghanéens pour qualifier la situation économique dans laquelle se trouve actuellement leur pays. Pour le gouvernement du président Nana Akufo-Addo, la pilule est plus qu’amère. Le 1er juillet, le chef de l’État avait dû annoncer, tout contrit, que le pays solliciterait de nouveau l’aide financière du Fonds monétaire international (FMI). Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, cet avocat a lancé de nombreuses initiatives pour redonner à ce pays riche en or et en cacao, son indépendance économique, à partir d’une nouvelle doctrine intitulée « Ghana Beyond Aid ». Après avoir été la terre d’excellence du panafricanisme politique dans les années de l’indépendance, le pays se rêvait en modèle continental d’une certaine idée de l’émancipation économique africaine. Mais c’était compter sans la pandémie mondiale de Covid-19 et ses conséquences néfastes sur les économies africaines. Le Ghana a beau être la deuxième économie d’Afrique de l’Ouest, il n’a pu se relever deux ans après, et surtout, Accra est aussi frappé par les effets de la guerre en Ukraine avec une inflation à deux chiffres, à 27 %. Le Point
Maroc-Europe : le royaume à l’épreuve du multilatéralisme
Face à la lenteur bureaucratique d’institutions multilatérales comme l’UE et l’ONU, le Maroc a opté, ces dernières années, pour une approche bilatérale de ses relations avec l’Europe. … C’est une décision de justice qui est mal passée au royaume. Le 29 septembre 2021, le tribunal de l’Union européenne (UE) retoque deux accords de libre-échange portant sur la pêche et les produits agricoles entre l’UE et Maroc, dont le contenu faisait du Sahara occidental une partie intégrante du royaume. Pour appuyer sa sentence, la Cour de justice de l’UE a notamment expliqué que ces accords ont été conclus sans le consentement du peuple sahraoui. Rabat a réagi en dénonçant une décision « incohérente, contradictoire, biaisée politiquement et juridiquement », assurant au passage qu’il ne s’agissait que d’un « fait divers » qui n’impactera en rien ses relations avec l’UE. Ce camouflet commercial illustre les difficultés que rencontre le Maroc pour faire prévaloir sa position sur le Sahara au sein des institutions européennes. Ces dernières, confrontées à la cohabitation d’une multitude de nationalités, doivent composer avec les différentes interprétations, liées aux positionnements politiques divergents de ses États membres. Des considérations qui rendent presque impossible l’adoption d’une position commune sur ce dossier pourtant central pour la diplomatie marocaine. Jeune Afrique
Au Tchad, plus de 340 000 personnes touchées par les inondations en deux mois
Plus de 340 000 personnes ont été touchées depuis fin juin par des inondations au Tchad, pays parmi les moins développés de la planète, selon un bilan provisoire de l’ONU consulté mercredi par l’AFP. « Le bilan provisoire des inondations est de 341 056 personnes affectées, soit 55 123 ménages, dans 11 des 23 provinces », y compris la capitale N’Djamena, a affirmé dans un communiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). Des pluies diluviennes ont touché depuis plusieurs semaines ce pays enclavé d’Afrique centrale. Les personnes « affectées » sont celles ayant du « abandonner leur logement » et qui ont « perdu des biens », a précisé à l’AFP les services d’Ocha au Tchad, ajoutant que, « pour rappel, 256 000 personnes ont été sinistrées par les inondations en 2021 et 388 000 en 2020 ». Le 19 août, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU avait annoncé que 22 personnes avaient été tuées depuis juin au Tchad par des précipitations exceptionnelles. Le Monde avec AFP