Le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a annoncé, mardi 24 août, la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, en raison d’« actions hostiles » du royaume chérifien à l’égard de l’Algérie. … Traditionnellement difficiles, les relations entre l’Algérie et son voisin marocain ont connu une récente dégradation en raison, notamment, de l’épineux dossier du Sahara occidental. La normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël – en contrepartie d’une reconnaissance américaine de la « souveraineté » marocaine sur ce territoire – a encore avivé les tensions avec Alger, qui a dénoncé des « manœuvres étrangères ». Les liens diplomatiques avaient été rompus une première fois entre les deux pays quand, le 7 mars 1976, Rabat mettait fin à ses relations avec Alger à la suite de la reconnaissance par l’Algérie de la République arabe sahraouie démocratique, autoproclamée par les indépendantistes du Front Polisario. « La provocation marocaine a atteint son paroxysme lorsqu’un délégué du Maroc aux Nations unies a appelé à l’indépendance du peuple de la région de Kabylie », a encore dit, mardi, M. Lamamra. « L’Algérie a fait preuve de retenue, mais le silence marocain à cet égard reflète le soutien politique à cette démarche », qualifiée de « dangereuse et irresponsable ». Le Monde avec AFP
Les répercussions à la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc seront surtout d’ordre économique. Le sujet qui inquiète le plus le Maroc, c’est notamment la possibilité de la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe, qui relie depuis 1996 les gisements algériens à l’Europe via le royaume marocain et dont le contrat expire en octobre prochain. À ce sujet, Alger a laissé la question en suspens en affirmant qu’il reviendra à la société Sonatrach d’en décider. Mais dans le même temps, l’Algérie a développé le gazoduc Medgaz, acheminant le gaz directement vers l’Espagne. Alger pourrait donc utiliser cette ligne à la place du gazoduc marocain, qui transporte 8,2 millions de m3 vers l’Espagne. En ce qui concerne le mouvement de personnes entre les deux pays, Alger a affirmé mardi que les consulats des deux pays resteront ouverts et que cette décision ne se répercutera pas sur les marocains résidant en Algérie, ni sur les Algériens au Maroc. D’un point de vue diplomatique, une telle décision constitue un nouveau coup dur pour l’Union du Maghreb arabe, bloquée depuis de longues années en raison des relations difficiles entre Alger et Rabat. La rupture aura probablement un impact sur l’Union africaine qui risque d’être divisée entre partisans des deux pays. RFI
Système électoral, découpage administratif, révision constitutionnelle : le vaste chantier de réformes du gouvernement semble de plus en plus irréalisable d’ici aux élections de février 2022. … 27 février 2022 : la date est gravée dans les esprits au Mali. Elle est censée matérialiser, par l’organisation des élections présidentielle et législatives, la fin d’une transition incertaine. Le coup d’Etat du 18 août 2020 contre le président Ibrahim Boubacar Keïta, dit « IBK », a été suivi d’un nouveau coup de force le 24 mai contre les autorités de transition. Sous pression de la communauté internationale, leur chef, le colonel Assimi Goïta, qui s’est depuis hissé dans le fauteuil de président, a promis de respecter le calendrier initial fixant un retour à l’ordre constitutionnel le 27 février. Mais ces dernières semaines, les voix s’élèvent pour réclamer un report du scrutin présidentiel. Car avant de lâcher les rênes du pouvoir, les autorités de transition ont promis de boucler un vaste chantier de réformes électorales, territoriales et constitutionnelles censées « réussir ce à quoi tout le monde aspire : la refondation de l’Etat », selon les mots du président Goïta. Revue de détails des dossiers en souffrance. Le Monde
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déploré, mardi 24 août, les « inégalités choquantes d’accès aux vaccins » contre le coronavirus (SARS-CoV-2), à l’ouverture d’une réunion annuelle virtuelle des ministres de la santé du continent africain. « Dans le monde, 140 pays ont vacciné au moins 10 % de leur population, mais sur notre continent, seuls quatre pays ont pu atteindre cet objectif, en raison des inégalités choquantes d’accès aux vaccins », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Selon lui, « la crise liée au vaccin illustre la faiblesse fondamentale aux racines de la pandémie : le manque de solidarité mondiale et de partage : partage d’informations et de données, d’échantillons biologiques, de ressources, de technologie et d’outils ». Afin de renforcer la solidarité mondiale, le directeur général de l’OMS a appelé les pays africains à soutenir « un traité international ou tout autre instrument légal permettant d’améliorer la coopération internationale » en matière de riposte à la pandémie. Ce traité pourrait être discuté en novembre lors d’une session spéciale de l’Assemblée mondiale de la santé. Le Monde avec AFP
Cinquante-six jours d’audience, 93 témoins, le tout devant une cour de justice inédite créée spécialement par l’Union africaine… Le procès d’Hissène Habré a été historique. Les Chambres africaines extraordinaires ont suscité de nombreux espoirs quant à l’autonomie de la justice internationale du continent africain. C’était la première fois qu’un chef d’État africain était jugé dans un autre pays du continent que le sien. Les Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées spécialement par l’Union africaine et le Sénégal pour juger les crimes d’Hissène Habré, ont symbolisé la potentielle capacité du continent africain à réparer lui-même les atrocités commises sur son sol. La communauté internationale, craignant que la justice tchadienne ne puisse accorder un jugement équitable à l’ancien président, s’est toujours opposée à l’extradition d’Hissène Habré vers son pays natal. Mais d’un autre côté, malgré l’ordre de la Cour de justice internationale, la justice sénégalaise s’est déclarée incompétente à le juger, il fallait donc inventer une troisième voie pour que le procès puisse avoir lieu. Jeune Afrique
À la mort de l’ancien homme fort du Tchad, Hissène Habré, le collectif des victimes de son régime s’est réuni dans la capitale Ndjamena , objectif faire pression sur l’Union africaine pour leur indemnisation. Hissène Habré était incarcéré au Sénégal en vertu de sa condamnation le 30 mai 2016 à la prison à vie à l’issue d’un procès sans précédent à Dakar. Il avait été déclaré coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement. Une commission d’enquête tchadienne a chiffré à 40 000 morts le nombre des victimes de la répression sous le régime Habré. Il devait verser 33 000 dollars à chaque victime. Et sa disparition n’a pas l’air d’inquiéter l’avocate de ce collectif. Il ne passera rien du tout, la lutte pour l’indemnisation va continuer parce que je crois qu’au niveau de l’Union Africaine, les chefs d’États africains ont créé un fond fiduciaire au profit des victimes, au profit de l’indemnisation des victimes de Hissène Habré, explique Jacqueline Moudeina, avocate des victimes. Les victimes et leurs avocats soupçonnent que Hissène Habré était resté à la tête d’une fortune considérable et attendent toujours leur indemnisation. AfricaNews avec AFP
Ils sont une vingtaine de Tchadiens à rentrer. Mais des chefs de l’UFR leur dénient tout lien avec le groupe, ce qui crée un doute sur ce retour. Ils sont une vingtaine d’opposants se présentant comme des anciens membres de la rébellion de l’Union des forces de la résistance (UFR). Ils ont regagné ce mardi (24.08.2021) N’Djamena, la capitale tchadienne. Selon eux, ce retour est rendu possible par la politique de la main tendue des autorités de la transition militaire. Or pour la direction de l’UFR, ces Tchadiens ne font plus partie de leur rang depuis longtemps. … La société civile tchadienne dénonce un choix sélectif de ralliement des opposants exilés, financé à coup de milliards. Sosthène Mbernodji, le secrétaire général du Mouvement citoyen pour la préservation des libertés s’interroge d’ailleurs : « Combien leur a-t-on donné ? Personne ne le saura ». Et de poursuivre : « Ceux qui sont rentrés, c’est à coup de milliards qu’on leur a donnés. Donc qu’on arrête de faire du marchandage avec ce genre d’accords. Que les gens rentrent une fois de manière sincère et qu’on évolue. On craint que ces mêmes personnes restent un temps et puis retournent en brousse pour faire monter les enchères ». Aucun des membres du gouvernement de transition militaire contacté n’était disponible pour réagir à ce sujet. DW
À Genève ou à New York, dans les couloirs des Nations unies, la diplomatie burundaise ne reste pas inactive. Son objectif : éviter le maintien de la mission d’enquête onusienne sur le Burundi. « Jeune Afrique » décrypte ces tractations. Mi-septembre, le Burundi s’apprête à relever un défi de taille : franchir une étape de plus dans la normalisation de ses relations avec la communauté internationale et, surtout, les Nations unies. Selon nos informations, la diplomatie burundaise est d’abord à pied d’œuvre pour préparer la tenue, du 13 septembre au 8 octobre à Genève, de la session du Conseil des droits de l’homme. Gitega y aura un objectif : convaincre les membres du conseil qu’il n’est pas nécessaire de renouveler pour une année supplémentaire la commission d’enquête onusienne sur le Burundi mise en place en 2017. Les autorités burundaises estiment que les circonstances qui ont prévalu à la création de cette commission n’existent plus aujourd’hui. Elles font cependant face au lobbying d’une quarantaine d’organisations non-gouvernementales, qui ont quant à elles demandé le maintien du dispositif chargé de surveiller le respect des droits humains dans le pays. En outre, les membres de la commission eux-mêmes, qui doit dévoiler un nouveau rapport à l’occasion de la réunion de septembre, ont émis le même avis. Jeune Afrique
Le fils de Paul Rusesabagina, ancien hôtelier dont l’histoire a inspiré le film « Hôtel Rwanda » et qui attend le verdict de son procès pour « terrorisme », et son avocat, Me Vincent Lurquin, ont réclamé mercredi des autorités belges qu’elles demandent à Kigali un transfèrement vers la Belgique de ce citoyen belge pour y poursuivre l’instruction en cours. « C’est le minimum, on aimerait bien qu’il soit libéré. Mais au moins le minimum ce serait le transfèrement » vers la Belgique, a affirmé Roger Rusesabagina au cours d’une conférence de presse à Bruxelles. « On sait que mon père est belge, qu’il a été enlevé, on veut qu’il vienne se défendre ici en Belgique, sinon il faut prendre des mesures nécessaires » contre le Rwanda, a-t-il ajouté. Me Lurquin, qui a été expulsé durant le week-end dernier du Rwanda pour « avoir enfreint la loi sur l’immigration », sans avoir réussi à rencontrer son client, a pour a part dressé un parallèle entre l' »affaire Rusesabagina » et celle du père belge Guy Theunis. Belga
La jeune Guinéenne diagnostiquée positive au virus Ebola en Côte d’Ivoire, où elle est arrivée le 11 août en provenance de la Guinée, est « guérie » de sa maladie, a indiqué, mardi 24 août, le ministère ivoirien de la Santé. « Nous avons réalisé sur la patiente deux tests biologiques qui sont négatifs en 48 heures d’intervalle. Elle est donc déclarée guérie » a affirmé à l’AFP Serge Eholié, porte-parole du ministère de la Santé et chef de service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Treichville, à Abidjan, qui a accueilli la malade. « On lève son isolement aujourd’hui (mardi). Elle n’est plus un risque de contamination. Elle est encore très fatiguée, nous la maintenons en hospitalisation » a poursuivi le professeur Eholié. « À partir d’aujourd’hui (mardi) on décompte 42 jours pour pouvoir dire à la fin si la Côte d’Ivoire est indemne d’Ebola » a-t-il souligné, sans faire état de nouveaux cas. Les autorités sanitaires ivoiriennes ont détecté le 14 août dernier, un cas de fièvre hémorragique Ebola chez une jeune Guinéenne de 18 ans, arrivée en Côte d’Ivoire le 11 août en provenance de la ville guinéenne de Labé (nord), un trajet de plus de 1 500 km qu’elle a fait par la route. France24 avec AFP