Revue de presse du 24 septembre 2024

Tunisie: les partisans de la réforme de la loi électorale justifient leur démarche
En Tunisie, la stupéfaction peine à retomber depuis l’annonce, vendredi 20 septembre, d’un projet d’amendement de la loi électorale en pleine campagne pour la présidentielle du 6 octobre. Face à la polémique déclenchée par l’initiative qui vise à priver le tribunal administratif de sa prérogative de validation du scrutin, l’un des 34 élus à l’origine du texte a pris la parole pour défendre la position de son groupe. RFI

Mali: le chef de la junte veut « ajuster la stratégie » militaire après les attaques à Bamako
Le chef de la junte malienne a réuni lundi de hauts responsables militaires pour « ajuster la stratégie » et « donner de nouvelles orientations », six jours après des attaques jihadistes qui ont fait des dizaines de morts à Bamako, a indiqué la présidence mardi. « Cette rencontre a permis de faire un examen exhaustif des dispositifs sécuritaires, de réévaluer la menace et de donner des orientations complémentaires », dit-elle dans un communiqué, sans donner plus de détails.… Mardi dernier dans la capitale malienne, des jihadistes ont attaqué avant l’aube l’école de la gendarmerie et donné l’assaut à l’aéroport militaire proche. Si aucun bilan officiel n’a été donné, des sources sécuritaires ont fait état de plus de 75 morts et plus de 250 blessés. Ces attaques et leur lourd bilan ont mis à mal la rhétorique de la junte au pouvoir depuis 2020, qui affirme que sa stratégie de rupture, ses nouveaux partenariats étrangers et un effort militaire accru ont permis d’inverser la tendance face aux jihadistes. TV5Monde

Au Mali, l’armée et le Groupe Wagner manœuvrent dans la région de Kidal
Deux convois de dizaines de véhicules militaires ont rejoint l’ancien fief des indépendantistes, dans le nord du pays, depuis la mi-septembre. Les deux convois de l’armée ne sont pas passés inaperçus dans le désert. Surveillés par les rebelles indépendantistes du Cadre stratégique permanent (CSP), ils ont quitté Gao, dans le nord-est du Mali, à quelques jours d’intervalle. Direction le nord et Kidal, fief historique des rébellions touareg. Après un trajet laborieux ralenti par d’importantes pluies qui ont endommagé les pistes, à l’affût de la moindre embuscade, le premier est arrivé au camp de Kidal le jeudi 12 septembre. En tout, une cinquantaine de véhicules : des camions, des pick-up et près d’une vingtaine de blindés. Le second, un peu moins conséquent, a franchi les portes du camp le 19 septembre. Là encore, plus d’une vingtaine de véhicules militaires. Ces derniers, visibles sur des images satellites vérifiées par Le Monde, ont aussi été remarqués par le compte spécialisé @casusbellii sur le réseau social X. Le Monde

La junte du Burkina Faso dénonce les complots de coup d’Etat
La junte militaire du Burkina Faso a accusé des personnalités en exil d’orchestrer un complot visant à renverser la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, qui dirige actuellement le pays. Le ministre de la sécurité, Mahamadou Sana, a fait cette allégation dans une déclaration lue sur les médias d’État à Ouagadougou. Cela semble confirmer les suggestions d’un contre-coup d’État avec la crise récente dans le pays. Premier putschiste de 2022, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a été cité dans une liste comprenant plusieurs dirigeants civils et militaires, pour avoir orchestré l’attaque meurtrière du 24 août à Barsalogho dans le cadre d’un coup d’État planifié. Le lieutenant-colonel Damiba avait pris le pouvoir lors d’un coup d’État en janvier 2022 contre le président élu Roch Marc Christian Kaboré, avant d’être renversé par Ibrahim Traoré, qui est actuellement au pouvoir. M. Sana a affirmé qu’un groupe de 150 militants de la région du centre-est du Burkina Faso devait attaquer le palais présidentiel à Ouagadougou, tandis qu’un deuxième groupe aurait attaqué la base de drones et qu’un troisième groupe, provenant du territoire ivoirien, devait mener des attaques à la frontière pour disperser les forces de défense et de sécurité burkinabè. BBC

Tchad : l’opposition du PSF est sans nouvelles de Robert Gam
Le parti d’opposition PSF dénonce l’enlèvement de son secrétaire général et accuse le pouvoir tchadien de vouloir faire disparaître la formation politique. Au Tchad, l’opposition et la société civile dénoncent l’enlèvement de l’opposant Robert Gam, secrétaire général du Parti socialiste sans frontières, la formation politique de l’opposant Yaya Dillo, tué en février dernier lors d’un assaut conduit par l’armée contre le siège de son parti. Robert Gam n’a pas donné signe de vie depuis vendredi en fin d’après-midi (20.09), après avoir quitté le siège de son parti. Ses proches accusent les services de renseignements d’être à l’origine de sa disparition. Les autorités tchadiennes n’ont, pour leur part, pas réagi à ces accusations. Selon plusieurs sources au sein du parti, Robert Gam faisait l’objet de harcèlements et d’intimidations depuis quelques jours. Ces menaces auraient fait suite à l’ultimatum d’un mois lancé par son parti au gouvernement, afin de libérer des militants du Parti socialiste sans frontières. DW

Tanzanie : Freeman Mbowe et Tundu Lissu parmi les 8 opposants arrêtés
La police a arrêté lundi les figures les plus importantes de l’opposition tanzanienne, dont le parti a appelé à manifester contre ce qu’il considère comme une répression visant ses partisans. Des centaines de partisans du principal parti d’opposition du pays, Chadema, ont été arrêtés le mois dernier et Ali Kibao, membre du secrétariat du parti, a été enlevé puis retrouvé mort, portant des traces de coups et d’acide sur le visage. À l’époque, Amnesty International avait demandé l’arrêt immédiat des « détentions arbitraires de membres de l’opposition politique » en Tanzanie. Les autorités ont déclaré que les arrestations de lundi avaient eu lieu alors que les responsables du parti avaient bravé l’interdiction de manifester. Le Chadema a déclaré dans un communiqué que son président, Freeman Mbowe, son adjoint, Tundu Lissu, ainsi que six autres responsables du parti avaient été arrêtés en divers endroits, ajoutant que les manifestations prévues étaient conformes à la constitution et que la police avait été avertie comme l’exige la loi. AfricaNews/AP

Trente corps sans vie dans une embarcation dérivant au large de Dakar
La marine sénégalaise a retrouvé dimanche une embarcation dérivant à quelques dizaines de kilomètres au large de Dakar avec au moins 30 « corps sans vie » à bord, a indiqué l’armée dans un communiqué.… La marine a été informée dimanche en début de soirée de la présence d’un pirogue dérivant à environ 70 km au large de Dakar « avec plusieurs corps sans vie », dit le communiqué. Un patrouilleur dépêché sur la zone a remorqué le bateau vers la rade de Dakar où il est arrivé vers 06H00 (locale et GMT) lundi matin et où des médecins, des sapeurs-pompiers et des agents des services d’hygiène sont intervenus. Les côtes sénégalaises sont le théâtre d’une succession de drames de la migration irrégulière à destination de l’Europe. Au moins 39 personnes avaient péri il y a 15 jours dans le naufrage d’une pirogue surchargée à Mbour (ouest). De nombreuses autres sont portées disparues. VOA/AFP

L’Egypte envoie davantage de matériel militaire lourd en Somalie
La Somalie a reçu « la plus grande cargaison d’aide militaire » de l’Egypte depuis que les Nations Unies ont levé leur embargo sur les armes contre le pays en décembre 2023. Selon des informations surveillées sur les réseaux sociaux, un cargo militaire égyptien est arrivé dimanche à Mogadiscio, livrant de l’artillerie lourde, des armes antichars et des véhicules blindés, marquant un renforcement significatif des capacités de défense de la Somalie. Les habitants de Mogadiscio ont partagé des vidéos montrant le déchargement d’un navire amarré dans un port maritime, avec du matériel militaire lourd transporté vers la ville. Les forces de sécurité ont bloqué le quai et les routes environnantes dimanche et lundi alors que des convois transportaient les armes vers un bâtiment du ministère de la Défense et des bases militaires voisines, selon un habitant de la ville sur les réseaux sociaux. La livraison fait partie d’un pacte de défense bilatéral signé entre l’Egypte et la Somalie en août 2024. APA

Refus de liberté sous caution pour le chef de l’opposition zimbabwéenne
Un tribunal zimbabwéen a refusé lundi, pour la troisième fois depuis leur arrestation en juin, la libération sous caution du chef de l’opposition et de 64 de ses partisans avant un sommet, une vague d’interpellation dénoncée par des ONG. Jameson Timba, chef de la principale coalition d’opposition, la Citizens Coalition for Change (CCC), et ses partisans ont été arrêtées à son domicile le 16 juin dans le cadre de ce que les groupes de défense des droits ont qualifié de répression à l’approche d’un sommet de l’Afrique australe prévu le mois suivant. Ils ont été acquittés d’une accusation de trouble à l’ordre public le 4 septembre, mais restent accusés de participation à un rassemblement illégal.… Des groupes de défense des droits humains, dont Amnesty International, affirment qu’environ 160 partisans de l’opposition et défenseurs des droits humains ont été arrêtés avant ce sommet. Plusieurs d’entre eux ont été libérés depuis. Une douzaine de personnes arrêtées avec M. Timba ont été acquittées le 4 septembre. Le CCC est le principal parti d’opposition au ZANU-PF de M. Mnangagwa, au pouvoir depuis l’indépendance en 1980. VOA/AFP

RDC: l’opposition se mobilise pour exiger la libération des « prisonniers politiques »
En République démocratique du Congo, l’opposition appelle à manifester mercredi 25 septembre à Kinshasa pour demander la libération de ceux qu’elle considère comme des « prisonniers politiques » du régime de Felix Tshisekedi.… « L’heure est grave », lance l’opposant Moïse Katumbi dans un communiqué appelant à la mobilisation. Le leader du parti Ensemble pour la République y affirme notamment que la « répression s’abat sur les opposants politiques et les acteurs de la société civile » en RDC.… Cet appel à manifester intervient alors que la RDC a déposé sa candidature pour intégrer le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. Cette décision est très critiquée par de nombreux opposants congolais et certaines organisations de la société civile du pays comme la Fondation Bill Clinton pour la paix. Selon elle, la République démocratique du Congo « ne satisfait pas aux conditions nécessaires pour prétendre à une telle position de responsabilité internationale ». L’ONG appelle aussi à ne pas « commettre l’erreur de discréditer cette institution ». RFI

Ituri : 29 armes découvertes dans une cache à proximité d’un camp de déplacés à Nyamusasi
Le gouverneur de l’Ituri, le général Johnny Luboya a présenté, lundi 23 septembre, 29 armes à la presse, en présence du vice-ministre de la Défense nationale, Samy Adubango, en mission. Il a fait cette présentation quatre jours après leur découverte dans une cache à proximité d’un camp de déplacés à Nyamusasi à Tchomia, à une soixantaine de kilomètres de Bunia. Selon le gouverneur Luboya, ces armes appartenaient au groupe armé Zaïre, qui avait attaqué en août dernier plusieurs positions des FARDC dans le territoire de Djugu. Il a précisé que cette milice était accompagnée de certains éléments étrangers lors de son attaque sur des positions des FARDC à Sabe, Tchomia et Kasenyi, où un major, un lieutenant et deux militaires ont été abattus. Radio Okapi

Yvonne Aki-Sawyerr lauréate du Prix allemand pour l’Afrique
Yvonne Aki-Sawyerr, maire de Freetown, la capitale sierra-léonaise, a fait progresser sa ville dans de nombreux domaines, au point d’en faire un exemple. Les œuvres d’Yvonne Aki-Sawyerr en tant que maire sont nombreuses. Grâce à ses actions, la ville de Freetown compte 160 réservoirs et systèmes de collecte d’eau de pluie. Des mesures de lutte contre les inondations ont été largement mises en œuvre. Les déchets des toilettes sont transformés en compost, en biogaz et en briquettes de chauffage, comme l’a expliqué Yvonne Aki-Sawyerr dans une vidéo. Ce qui, selon elle, protège également les forêts, car moins d’arbres sont abattus pour le bois de chauffage. L’approvisionnement en eau de la ville s’est considérablement amélioré de manière durable. Des kiosques à eau, équipés de systèmes de purification alimentés à l’énergie solaire, installés dans la ville, permettent à de nombreuses communautés d’accéder pour la première fois à de l’eau potable. Cela favorise aussi l’autonomisation des jeunes femmes qui peuvent, grâce à ces kiosques, générer des revenus. De plus, cela réduit le risque pour les femmes d’être victimes d’agressions sexuelles lorsqu’elles vont chercher de l’eau. DW