Alors que le président Kaïs Saïed est accusé par l’opposition de s’arroger des pouvoirs disproportionnés, le chef du Parlement tunisien, Rached Ghannouchi, a appelé jeudi à lutter contre « le pouvoir absolu d’un seul homme ». Il dit craindre « un retour en arrière ». Le chef du Parlement tunisien et du parti d’inspiration islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, a appelé jeudi 23 septembre dans un entretien avec l’AFP, à la « lutte pacifique » contre « le pouvoir absolu d’un seul homme », après que le président Kaïs Saïed a considérablement renforcé ses pouvoirs. « C’est un retour en arrière. Un retour à la Constitution de 1959. Le retour vers le pouvoir absolu d’un seul homme contre lequel la révolution a eu lieu », a-t-il déclaré. « La seule option aujourd’hui est la lutte, naturellement la lutte pacifique, car nous sommes un mouvement civil. Ennahda, les autres partis et la société civile se battront pour récupérer leur Constitution et leur démocratie », a ajouté le chef historique d’Ennahda, 80 ans. Le président tunisien Kaïs Saïed, dont Ennahda est la bête noire, a formalisé mercredi son coup de force du 25 juillet en promulguant des dispositions exceptionnelles. Celles-ci renforcent ses pouvoirs au détriment du gouvernement et du Parlement, auquel il va de facto se substituer en légiférant par décrets. France24 avec AFP
Au milieu d’une avancée soutenue par la Russie, la menace croissante des mines terrestres et des explosifs improvisés en République centrafricaine (RCA) indique un changement tactique dangereux dans une nouvelle guerre de guérilla en cours. Au début du mois, un convoi traversant le nord-ouest instable de la RCA est touché par un engin explosif, tuant un travailleur humanitaire du Conseil danois pour les réfugiés. Même dans l’un des pays les plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires, qui sont régulièrement confrontés à la violence et à l’intimidation, cet incident tragique est remarqué, soulignant une menace croissante et sans précédent après des années de guerre civile. Ces engins aveugles, qui peuvent tuer ou causer d’horribles blessures, empêchent les enquêteurs chargés de l’aide et des droits de l’homme de se rendre dans les points chauds et laissent des communautés désespérées sans solution de secours. « Les combats se déroulent à huis clos », expliquent Christine Caldera, du groupe de défense du Centre mondial pour la responsabilité de protéger, ajoutant que ce sont les civils qui paient le prix de l’utilisation croissante des engins explosifs. BBC
Le chef de la diplomatie du Tchad, Chérif Mahamat Zene, a affirmé jeudi avoir des « raisons » de se préoccuper de la présence des mercenaires russes de la société Wagner sur le continent africain. « Toute ingérence extérieure, d’où qu’elle vienne, pose un problème très sérieux pour la stabilité et la sécurité de mon pays », a déclaré jeudi 23 septembre le chef de la diplomatie du Tchad, Chérif Mahamat Zene, à propos de l’implication de la société privée Wagner en Afrique. Tout sera mis « en œuvre pour que le Tchad soit protégé sur toute l’étendue de son territoire », a-t-il ajouté après avoir rappelé les attaques subies par son pays en avril et mai, lors d’un entretien avec l’AFP et le média Africa Confidential accordé en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. « Il y a des mercenaires russes présents en Libye, qui sont aussi présents en République centrafricaine. Nous avons des raisons de nous préoccuper de la présence de ces mercenaires parce que les assaillants qui ont attaqué le Tchad en avril et causé la mort de l’ancien président (Idriss Deby) ont été formés, encadrés par la société privée de sécurité Wagner », a-t-il déclaré. France24 avec AFP
À N’Djamena, c’est l’inquiétude pour les habitants des quartiers périphériques. La cause ? Les travaux de creusement d’une tranchée qui suit la même ligne que la tranchée décidée par les autorités en 2008 après l’attaque rebelle sur la capitale. Elle encercle N’Djamena sur 40 kilomètres environ. Les habitants s’interrogent, les autorités tentent de rassurer. Au quartier Arada, en périphérie de N’Djamena, la tranchée fait office de terrain de jeu pour les enfants. Mais elle inquiète Hassan Bichara dont la maison est située juste au bord : « Ils ont commencé là-bas, ça va traverser jusqu’à… Vraiment, trois mètres de profondeur et deux mètres et demi de largeur. Ceux qui sont de l’autre côté ne peuvent pas traverser ». Mahamat Yacoub, un habitant du quartier, se pose lui des questions, car dit-il, cette tranchée est sur le même itinéraire que celle creusé en 2008 après l’attaque rebelle sur N’Djamena : « Pourquoi on creuse de nouveau cette tranchée ? On nous dit qu’il n’y a plus de rebelles au Tchad mais on la construit quand même. On se demande si ça veut dire qu’il y a une menace de nouvelle attaque ou si c’est juste préventif après l’incursion du fact en avril. » RFI
L’ancien directeur de cabinet du président malien déchu Ibrahim Boubacar Keïta, Mahamadou Camara, a été placé jeudi sous mandat de dépôt dans l’enquête sur l’achat en 2014 de l’avion du chef de l’Etat, a-t-on appris de sources judiciaires. L’ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, ministre de la Défense au moment des faits, ainsi que l’ex-ministre de l’Economie et des Finances Bouaré Fily Sissoko, ont déjà été placés sous mandat de dépôt dans cette affaire le 26 août. Tous deux sont poursuivis pour atteinte aux biens publics et soupçonnés d’escroquerie, faux et favoritisme. M. Camara, qui fut directeur de cabinet puis ministre du président Keïta, faisait l’objet depuis lundi, ainsi que deux autres personnes, d’un mandat d’amener de la Cour suprême, aucun des trois hommes ne s’étant présenté à une convocation du juge, a indiqué à l’AFP une source judiciaire. Après sa comparution devant le juge qui l’a placé sous mandat de dépôt jeudi matin, il est arrivé à la maison centrale d’arrêt de Bamako, selon une source pénitentiaire. … Les partisans de M. Maïga, poids lourd de la politique malienne et auquel beaucoup prêtent des ambitions présidentielles, ont vu dans son arrestation une tentative de l’écarter de la prochaine élection. ONU Info
Le Soudan post Omar el-Béchir tourne le dos au Hamas palestinien. Le Comité pour le démantèlement du régime du 30 juin, créé après l’éviction de l’ex-dirigeant, a annoncé jeudi 23 septembre 2021 la saisie des actifs de plusieurs entreprises, liées au mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza. Une décision à laquelle les États-Unis ne sont pas étrangers. Immeubles, hôtels, parts dans des sociétés, chaine de télévision ou terres agricoles, la liste des biens saisis par le Soudan témoigne de l’ampleur du réseau que la Hamas avait tissé à Khartoum du temps d’Omar el-Béchir. Ce dernier soutenait ouvertement le mouvement islamiste face à Israël et avait laissé son pays devenir une base arrière, où les militants du Hamas pouvaient trouver refuge, lever des fonds ou encore acheminer des armes. Ce soutien s’était d’ailleurs poursuivi en dépit de la rupture des liens en 2016 entre Téhéran et Khartoum. Omar el-Béchir « leur accordait un traitement préférentiel lors des appels d’offres, des exemptions fiscales, et leur permettait de transférer des fonds à Gaza sans limite de plafond », explique à l’agence Reuters un membre du Comité pour le démantèlement du régime du 30 juin. RFI
Le pillage massif des caisses de l’Etat par l’élite politique au Soudan du Sud sape les droits humains dans le plus jeune pays du monde et menace son processus de paix déjà fragile, estime l’ONU dans un rapport publié jeudi 23 septembre. Depuis qu’il a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, le pays est en proie à une crise économique et politique chronique et peine à se remettre de la guerre civile, qui a fait près de 400 000 morts et 4 millions de déplacés entre 2013 et 2018. Selon la commission des droits de l’homme des Nations unies au Soudan du Sud, une « sidérante » somme d’argent et d’autres biens ont été détournés des caisses et des ressources publiques : plus de 73 millions de dollars (quelque 62 millions d’euros) depuis 2018, dont près de 39 millions de dollars volés en moins de deux mois. Ce chiffre ne représente qu’une fraction du pillage global des caisses de l’Etat, souligne l’ONU, indiquant que le président Salva Kiir a reconnu qu’en 2012 les élites au pouvoir avaient détourné plus de 4 milliards de dollars. Le Monde avec AFP
La Commission d’enquête sur le Burundi a appelé la communauté internationale à « maintenir sa vigilance sur la situation des droits humains » dans ce pays. « On ne peut malheureusement pas s’appuyer sur la seule Commission nationale indépendante des droits de l’homme dont l’accréditation au statut A est encourageante mais qui doit encore démontrer dans la pratique qu’elle est en mesure de fonctionner conformément aux principes de Paris », a déclaré le Président de la Commission Doudou Diène. Pour ce faire, elle doit notamment se saisir désormais de tous les cas de violations, y compris les plus sensibles, et cela même si elle exerce sa mission dans un contexte difficile et sensible qui nécessite plus que jamais une Commission nationale indépendante et opérationnelle. La Commission d’enquête recommande donc aux membres du Conseil des droits de l’homme de se donner les moyens de suivre de près et de manière objective les développements et la situation au Burundi par un mécanisme international indépendant sous l’égide des Nations Unies. Pour les enquêteurs onusiens, il faut rompre le cycle de la violence au Burundi. D’autant que « le niveau d’intolérance politique ne s’est pas amélioré au cours de ces cinq dernières années ». ONU Info
Un an après la répression des manifestations du 22 septembre 2020, les procédures à l’encontre des militants incarcérés piétinent. Lenteur judiciaire dans une affaire politique houleuse ou volonté de décapiter l’opposition ? La question agite l’opinion. Étrange anniversaire que celui que les 43 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) détenus à la prison centrale de Kondengui ont célébré ce 22 septembre. Autour d’un généreux ndolé et d’un gâteau préparés pour l’occasion, quelques cadres du parti sont venus leur apporter un message d’encouragement de Maurice Kamto. Avant que les agents pénitentiaires ne mettent un terme aux « réjouissances ». Comme ceux de Yaoundé, 124 autres personnes arrêtées en marge des manifestations du 22 septembre 2020 ont commémoré leur douzième mois de détention. Et dans les prisons de Mfou, Bafoussam et Douala, le triste souvenir des évènements de cette folle journée a refait surface. Jeune Afrique
Pneus qui flambent, routes barrées, tirs de gaz lacrymogènes… Lundi 13 septembre, les habitants de Kitutu et de plusieurs villages du territoire de Mwenga se mobilisaient pour réclamer le départ des « Chinois ». Ce n’était pas la première fois. Depuis quelques mois, les manifestations contre l’exploitation « illégale » de l’or par des sociétés étrangères ont pris de l’ampleur au Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Certaines sont soupçonnées de détruire les champs et de polluer l’environnement. « On ne peut plus boire d’eau chez nous à cause du cyanure utilisé pour l’exploitation de l’or par les Chinois. La communauté se demande quelle sera sa part dans tout ça », s’interroge Espoir Balangaliza, un habitant du village de Luhwindja, dans le territoire de Mwenga. D’autres entreprises sont accusées de ne pas indemniser les riverains ou, au mieux, de minorer ces indemnisations. « Les premiers remous sociaux antichinois remontent à 2019 », explique Adrien Zawadi, président du Bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu. « Le problème, c’est que la population doit toujours se contenter des miettes », poursuit le militant. Son organisation estime qu’en trois ans, entre six et treize entreprises à capitaux chinois seraient apparues dans la province. Le Monde
Le Premier ministre Alexander De Croo et la ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès ont eu une « conversation constructive » avec le président congolais Félix Tshisekedi et son ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula, jeudi après-midi à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Le quatuor a tenu un déjeuner de travail, qui a été dominé par la « nouvelle dynamique » dans les relations entre les deux pays. Après des années agitées sous l’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila et les deux premières années difficiles de Félix Tshisekedi, la situation politique dans le pays semble s’être quelque peu calmée. Ces derniers mois, des mesures ont donc été prises en vue d’une normalisation accrue des relations entre la RDC et la Belgique. Il y a eu notamment l’annonce récente de la restitution des œuvres d’art pillées: la Belgique a été le premier pays à développer une approche systématique à cet égard. Belga
Les fortes pluies qui tombent au Niger depuis juin ont fait 70 morts et plus de 200.000 sinistrés, selon un nouveau bilan communiqué vendredi par les autorités de ce pays au climat habituellement très sec. Il s’agit d’une très forte augmentation du nombre de sinistrés par rapport au dernier bilan mi-août qui faisait état de 64 morts et de 69.515 personnes touchées à travers le pays. « La situation des dégâts à la date du 13 septembre 2021 est la suivante : 70 pertes en vies humaines, 25.888 ménages sinistrés abritant 206.457 personnes sinistrées », détaille un communiqué du Conseil des ministres. Les régions les plus touchées sont celles de Maradi, dans le Sud-Est, d’Agadez dans le Nord désertique et Niamey, d’après les services de la Protection civile. En outre, les pluies, qui provoquent des inondations et des glissements de terrain, ont détruit ou endommagé plus de 14.800 maisons, et provoqué l’effondrement de classes, de puits d’eau potable ainsi que des mosquées, note le communiqué. Elles ont également endommagé des infrastructures routières et englouti des superficies de cultures. Belga
Une croissance annoncée à près de 7 % pour 2021, une forte hausse des investissements, des avancées sociales notables… Malgré les crises sécuritaire et sanitaire, le pays tient le choc. Mieux : selon le FMI, son économie est la plus dynamique d’Afrique de l’Ouest. Le Niger a du mérite. Ces dix dernières années, la pauvreté y a reculé, et la scolarisation y a progressé, tout comme l’espérance de vie. Les gouvernements successifs ont correctement piloté l’économie, maintenant l’inflation à moins de 3 %, les déficits budgétaires à moins de 4 % et la dette publique aux environs de 44 % du produit intérieur brut (PIB), au point que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) qualifient de « modéré » son risque de surendettement.
Les réformes se sont succédé pour informatiser les déclarations et les paiements d’impôts en ligne et pour créer un guichet unique pour le commerce extérieur. Tous les arriérés de paiements intérieurs ont été apurés à la fin de 2019. Jeune Afrique