Revue de Presse du 24 septembre 2019

Plus de 500 personnes ont été arrêtées depuis le début vendredi de manifestations contre le pouvoir en Egypte, a rapporté lundi une ONG égyptienne. « Selon notre dernier décompte, 516 personnes ont été arrêtées depuis vendredi, au Caire et dans d’autres villes du pays », a indiqué le Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux (ECESR) dans un communiqué publié sur sa page Facebook. Des centaines de manifestants ont bravé vendredi soir au Caire et dans d’autres villes l’interdiction de protester contre le pouvoir et exigé le départ du président Abdel Fattah al-Sissi, qui se trouve actuellement à New York pour les travaux de l’Assemblée générale de l’ONU. AFP

Le procès de Saïd Bouteflika, frère et conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, ainsi que de deux anciens chefs du renseignement, les généraux Toufik et Tartag, et de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a débuté lundi à Blida, au sud d’Alger. Seuls les avocats et les familles des accusés ont eu le droit d’assister à l’audience. La police et les gendarmes ont interdit l’accès aux deux entrées du tribunal militaire à tous les véhicules et piétons, a constaté un photographe de l’AFP sur place. Saïd Bouteflika, Mohamed Mediène – dit « Toufik », directeur des puissants services secrets algériens pendant 25 ans – , son successeur Athmane Tartag et la cheffe du Parti des travailleurs (PT, trotskiste) Louisa Hanoune, comparaissent devant le tribunal. Jeune Afrique avec AFP

Ce mardi 24 septembre à New York, c’est l’ouverture officielle de l’Assemblée générale de l’ONU, la réunion annuelle des chefs d’État et de gouvernement. L’occasion pour les dirigeants du monde entier de livrer leur vision de la situation, mais aussi de rencontrer leurs homologues pour des entretiens privés. Cette première journée verra défiler à la tribune plusieurs présidents africains, avec un agenda centré sur le Sahel et la Libye pour le reste de la semaine. … Ce mardi, pour l’Afrique, c’est le président égyptien qui devra succéder, en troisième position, au Brésilien Bolsonaro et à l’Américain Donald Trump. Puis doivent s’exprimer au milieu des autres, au cours de cette première journée, les présidents du Nigeria, du Burkina Faso, du Rwanda, de l’Angola, du Niger, du Sénégal et, pour finir, le Premier ministre marocain. RFI

Pour couvrir ses dépenses de guerre et divers frais de fonctionnement, le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, a plus d’une corde à son arc. Contrebande pétrolière, saisie de biens ou encore exportation de ferraille. La propriété de bord de mer est située juste à l’ouest de la deuxième plus grande ville libyenne, Benghazi. C’est un petit joyau en matière de développement, tout au bord de la Méditerranée, qui pourrait être source de richesse lorsque ce pays d’Afrique du Nord aura résolu ses nombreux problèmes. Mais un beau jour de 2017, son propriétaire est convoqué par un officier de l’Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par le chef de guerre Khalifa Haftar, pour s’entendre dire qu’une autorité financière obscure du nom de Comité militaire d’investissement et de travaux publics [CMITP] avait besoin de son bien. Courrier International (The Independent)

La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé la mobilisation de 267 millions de dollars pour financer la réalisation des projets du Programme d’investissement prioritaire (PIP) du G5 Sahel. Cette annonce a été faite à l’issue d’une réunion tenue à Nouakchott pour le suivi des annonces de financement du « Groupe de Nouakchott », indique lundi un communiqué de la BAD. … Sur le plan stratégique, la BAD inscrit son action dans les deux domaines d’intervention prioritaires « Résilience et Développement » et « Infrastructures », menant un plaidoyer en faveur de grandes initiatives régionales, à l’image du projet régional « Desert To Power » et de la Grande muraille verte. Sahel Intelligence

Le principal syndicat de la police nationale menace de retirer ses membres des zones exposées aux attaques terroristes s’ils ne sont pas conséquemment équipés. Le syndicat exige l’implantation de 20 unités anti-terroristes dans six régions du pays. Des policiers s’étaient retirés le 12 septembre dernier de Djibo, une des principales villes du Nord pour manque de moyens. Le secrétaire général du syndicat a pris la parole au nom de la police pour dénoncer ce qu’il appelle  »une hiérarchie imaginaire entre les forces ». Selon Armiyaho Zongo, les unités de police opérationnelles positionnées sur le front  »manquent de tout alors que d’autres corps sont bien dotés ». BBC

Un responsable d’un parti d’opposition rwandais, Syridio Dusabumuremyi, a été assassiné mardi à coup de couteau près de Kigali, a annoncé mardi sa formation politique, soulignant que cette mort s’inscrivait dans une série de meurtres non élucidés parmi ses membres. Victoire Ingabire, chef du parti FDU-Inkingi (non reconnu par les autorités), a précisé que la victime avait été attaquée par deux hommes lundi soir dans le magasin où il travaillait. « Notre parti déplore l’assassinat de son coordinateur national, M. Dusabumuremyi. Il a été sauvagement poignardé par deux individus ce lundi, peu après 21h00 », a déclaré Mme Ingabire à l’AFP. « Après plusieurs assassinats non résolus de membres de notre parti, nous n’avons aucun espoir que son meurtre fasse l’objet d’une enquête approfondie et soit élucidé », a-t-elle ajouté. RTBF

Les forces de sécurité ghanéennes ont déjoué « un complot » qui ciblait la présidence et dont « le but ultime [est] de déstabiliser le pays », selon le ministère de l’Information. Vendredi dernier, une opération de sécurité conjointe a conduit à l’arrestation de trois personnes et à la saisie de plusieurs armes, selon le communiqué. Parmi les personnes arrêtées figurait un fabricant d’armes local. L’opération a eu lieu après « 15 mois de surveillance et de collecte de preuves sur les activités des principaux suspects et autres ». BBC

Au troisième jour des audiences de confirmation des charges de deux ex-miliciens anti-balaka devant la Cour pénale internationale (CPI), les avocats des victimes et ceux des deux suspects ont pris la parole. La semaine dernière, l’accusation avait détaillé les charges de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre portées contre Patrice Ngaïssona et Alfred Yekatom pour leur rôle dans la guerre de 2013-2014 en Centrafrique. Tout l’enjeu de ces audiences, pour l’accusation, est de convaincre les juges d’obtenir leur renvoi en procès. Survivantes des attaques conduites par les anti-balaka, en représailles aux crimes de la milice Seleka, plus d’un millier de victimes se sont portées partie civile dans cette affaire. Leurs cinq avocats se sont succédé dans le prétoire, dont le représentant des anciens enfants-soldats. Pour Dmytro Suprun, plus de 2 300 enfants auraient été enrôlés dans la seule année 2014. RFI

L’agence éthiopienne de renseignement (NISS) annonce avoir arrêté plusieurs jihadistes présumés. La télévision nationale a diffusé un communiqué ce week-end et les détails ont émergé ce 23 septembre. Les arrestations ont eu lieu à la fois dans la capitale éthiopienne, en région et à l’étranger. Elles sont le fruit d’une collaboration avec Djibouti, le Somaliland et le Puntland mais aussi avec les services américains, français, italiens et espagnols. Selon le NISS, trois groupes distincts ont été ciblés, deux ayant fait allégeance aux shebabs somaliens et un troisième à l’organisation État islamique. Ces cellules terroristes planifiaient des attaques contre plusieurs cibles. RFI

À Bangui, la justice centrafricaine a condamné un haut-gradé de l’ancienne rébellion seleka à six ans de prison ferme pour crimes de guerre et crime contre l’humanité. Alors que deux leaders anti-balaka comparaissent actuellement devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye aux Pays-Bas pour l’audience de confirmation des charges, la justice centrafricaine a rouvert ses sessions criminelles le 23 septembre à Bangui. Devant la barre comparaissait un haut gradé de l’ex-Seleka. La peine d’emprisonnement à perpétuité avait été requise. La cour a finalement condamné Abdoulaye Alkali Said à six ans de prison fermes. RFI

Six civils et un soldat ont été tuées la nuit de dimanche dernier à Oicha, chef-lieu du territoire de Beni (Nord-Kivu), dans des circonstances qui demeurent encore floues. Selon les premiers témoignages recueillis lundi 23 septembre par Radio Okapi, les six civils ont été tués par un soldat incontrôlé des FARDC au quartier Tanambo. La population en colère a, à son tour, tué un militaire qui était en état de d’ébriété. Aux environs de 19 heures, dimanche, sous une pluie battante, la population d’Oicha a été surprise par des coups de feu. Tout serait parti d’une altercation entre un militaire incontrôlé des FARDC, qui s’était introduit dans la maison d’une famille vivant au quartier Tamambo, situé au nord de cette commune rurale de Beni. Le militaire a tiré à bout portant sur six personnes (deux hommes et quatre femmes, parmi lesquelles l’épouse de l’ancien chef du quartier). Deux autres personnes ont été grièvement blessées dans cette fusillade, selon Janvier Kasereka, rapporteur de la société civile du territoire de Beni. Radio Okapi

C’est à son Premier ministre que Paul Biya a confié le soin de diriger le grand dialogue national, du 30 septembre au 4 octobre. Une mission de confiance, mais ô combien périlleuse. Il est issu d’une famille de notables du Sud-Ouest anglophone, où il est né il y a soixante-cinq ans. Chef traditionnel attaché à ses racines sawas, il garde un lien très fort avec sa région, tout en menant une carrière – administrative et politique – dans la capitale. Formé dans les facultés de Yaoundé puis de Londres, titulaire d’un Ph.D de l’université de Warwick (Grande-Bretagne), ce juriste en droit des affaires a lui-même été professeur à Yaoundé II, dans les années 1980. Jeune Afrique

Fermer les commerces et s’exposer aux foudres des autorités et de l’armée ou risquer le pire en bravant les journées « ville morte » imposées par les séparatistes ? C’est le terrible dilemme des habitants de Buea à six jours du Grand dialogue national sur la crise anglophone. Chaque lundi, cette capitale de la région du Sud-Ouest, l’un des deux territoires anglophones, tourne au ralenti. Pour empêcher la politique de « ville morte » des sécessionnistes – dont des groupes armés violents qui réclament l’indépendance dans un Cameroun très majoritairement francophone -, des représentants de la mairie posent des scellés au texte menaçant sur les commerces restés fermés. « Si vous vous entêtez », explique Jérémie, propriétaire d’un snack qui n’a pas ouvert lundi, les séparatistes peuvent « revenir incendier votre établissement ou vous filer et vous rendre visite ». AFP

L’Agence internationale de développement souverain, dirigée par le milliardaire russe Konstantin Malofeev, annoncera lors du sommet Russie-Afrique de Sotchi sa première opération de placement de la dette souveraine d’un État africain auprès d’investisseurs. Parmi les partenaires du sommet Russie-Afrique de Sotchi (24 octobre) figure la toute nouvelle Agence internationale de développement souverain, sise à Moscou, qui annoncera à cette occasion sa première opération de placement de la dette souveraine d’un État africain auprès d’investisseurs (500 millions de dollars). Konstantin Malofeev, son dirigeant, dit vouloir aider le continent « à sortir de sa dépendance vis-à-vis de l’Occident ». Jeune Afrique

Une nouvelle organisation pharmaceutique africaine a été créée pour lutter contre les faux médicaments qui « tuent et livrent une concurrence déloyale » sur un marché de 1,5 milliard de dollars par an en Afrique subsaharienne francophone ont annoncé lundi à Abidjan ses responsables. L’Association des industriels pharmaceutiques en Afrique francophone subsaharienne (Lipa), implantée dans 15 pays d’Afrique francophone subsaharienne abritant 250 millions d’habitants, veut être « un acteur majeur dans la lutte contre la contrefaçon et les médicaments de la rue », a expliqué à l’AFP son président Frédéric Lieutaud. « En Afrique francophone, le pouvoir d’achat reste faible. Un marché parallèle s’est créé avec des frontières relativement poreuses, favorisant la circulation des médicaments contrefaits et toxiques » a-t-il dénoncé. AFP