Guinée: ancien secrétaire général du ministère des Mines sous Alpha Condé, Sadou Nimaga a été enlevé
Il s’agit du quatrième enlèvement en moins d’un an en Guinée. Un peu plus de 100 jours après la disparition, le 9 juillet dernier, de Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah dont on est toujours sans nouvelles, et de celle du colonel Célestin Bilivogui dont le corps a finalement été présenté à sa famille à la fin du mois de septembre, un ancien haut cadre de l’administration des mines a, à son tour, été kidnappé jeudi 17 octobre. Alors qu’il avait rendez-vous dans un grand hôtel de Conakry, Sadou Nimaga a été enlevé en pleine journée, en compagnie de son chauffeur…« Sa famille est évidemment très inquiète. Quant au chauffeur, il a été libéré mais avec interdiction d’aborder cette affaire devant qui que ce soit, sous peine de se voir éliminer », explique encore [Me Mohamed Traoré, l’avocat de sa famille] qui écarte d’ores et déjà l’hypothèse de l’acte crapuleux.
En Guinée, cinq ans de prison requis contre un ancien ministre de la défense d’Alpha Condé
Le ministère public guinéen a requis cinq ans de prison, mercredi 23 octobre, contre Mohamed Diané, un ancien ministre de la défense du président Alpha Condé (renversé par un putsch en 2021), pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et corruption d’agents publics. Le représentant du ministère public, Malick Marcel Oularé, a aussi réclamé une amende de 5 milliards de francs guinéens (537 000 euros) contre Mohamed Diané, tout-puissant ministre de 2015 à 2021, écroué depuis 2022 et jugé devant une cour spéciale anticorruption instituée par la junte au pouvoir. Le jugement a été mis en délibéré au 18 décembre…Mohamed Diané est l’un des nombreux anciens dirigeants et figures de l’opposition ou de la société civile incarcérés ou inquiétés sous la junte. Le Monde avec AFP
Au Tchad, les arrestations par les services de renseignement se multiplient
Ces derniers mois, la multiplication des disparitions d’opposants, de membres de la société civile, d’acteurs économiques ou de simples citoyens fait régner un climat de peur dans la capitale…Dans une déclaration publiée le 10 septembre, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) notait « une recrudescence d’arrestations arbitraires et des détentions au secret par les services de renseignement au Tchad » et dénonçait un « système parallèle » qui agit « en dehors du cadre législatif », car les victimes ne se voient présenter aucun document légal et sont privées de tous leurs droits…« On ne peut parler d’interpellation ou d’arrestation car ces termes renvoient à des procédures judiciaires précises qui, dans ces cas, ne sont pas appliquées », détaille un ancien ministre…« Le signal envoyé par l’exécution de Yaya Dillo fut si fort qu’on entend plus aucune voix discordante aujourd’hui, se désole un défenseur des droits humains sous couvert d’anonymat. L’Etat veut inspirer la crainte. Quiconque osera le défier en subira les conséquences, personne n’est à l’abri. » Le Monde
La Centrafrique et le Tchad s’accordent pour créer une force mixte de sécurisation des frontières
Un protocole d’accord visant la création d’une « force mixte de sécurisation des frontières » a été signé par les ministres de la Défense du Tchad et de la Centrafrique au terme de quatre jours de commission mixte à Bangui, selon la page Facebook du ministère tchadien des Affaires étrangères du mercredi 23 octobre. Le Tchad et la Centrafrique, qui partagent une frontière de près de 1 200 km, ont par ailleurs signé trois projets d’accord portant sur la sécurité, le règlement des conflits, et le rapatriement des réfugiés. La Centrafrique avait déjà paraphé la semaine dernière un accord avec un autre de ses voisins, la RDC, pour renforcer la sécurité dans les zones frontalières, selon un communiqué officiel publié à Bangui. La frontière entre les deux pays court sur plus de 1 500 km le long du fleuve Oubangui. Les autorités centrafricaines avaient présenté en avril dernier un « plan national de gestion des espaces frontaliers » visant à renforcer la stabilité du pays, notamment avec une « stratégie bilatérale avec certains pays voisins ». Jeune Afrique
Crise entre Tiani et Talon : le Niger nomme à son tour un nouvel ambassadeur au Bénin
Entamée en juin, la décrispation se poursuit entre Cotonou et Niamey, si bien que la brouille diplomatique entre les deux pays pourrait être réglée définitivement. Le 16 octobre, le Bénin a donné son agrément à la nomination du nouvel ambassadeur du Niger. La demande d’accréditation du diplomate Kadade Chaibou, greffier de profession, avait été formulée le 4 octobre…L’arrivée prochaine à Cotonou de Kadade Chaibou marque la poursuite du dégel des tensions diplomatiques nées entre les deux pays, après le coup d’État survenu en juillet 2023. Lesquelles se sont accrues à la suite du refus du Niger d’ouvrir ses frontières avec son voisin du sud, malgré la levée des lourdes sanctions imposées par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) mises en place pour contester le renversement du président élu Mohamed Bazoum…Si la reprise des relations diplomatiques est effective, la frontière entre le Bénin et le Niger devrait encore rester fermée. Les modalités de sa réouverture seront discutées au niveau des chefs d’états-majors, qui doivent se rencontrer prochainement. Jeune Afrique
En Côte d’Ivoire, les autorités veulent endiguer la désinformation sur les réseaux sociaux
Le programme gouvernemental En ligne tous responsables, destiné à endiguer la diffusion d’informations tronquées ou inventées, est parti d’un constat : « Les gens s’informent avant tout via les réseaux sociaux et le bouche à oreille », indique Evelyne Kodjo, directrice en charge des nouveaux médias au ministère de la communication. Jeunes (78 % de la population a moins de 35 ans) et ultraconnectés, « les Ivoiriens ont tendance à partager ce qu’ils voient avant de le vérifier », affirme-t-elle…Pour aider à distinguer le vrai du faux, les campagnes de sensibilisation menées par la police de la lutte contre la cybercriminalité ivoirienne (PLCC) se multiplient depuis la rentrée scolaire dans les collèges, lycées et universités du pays. Le soutien technique et financier apporté par les Etats-Unis, avec qui la Côte d’Ivoire a signé en avril un accord pour lutter contre les fake news, a permis à plus de 7 500 personnes d’être informées sur « les dangers du cyberespace », se félicitent les autorités…Selon le groupe de réflexion américain Africa Center for Strategic Studies (ACSS), [Les contre-vérités en ligne] auraient « presque quadruplé » en deux ans sur l’ensemble du continent. Le Monde
Des rumeurs sur le mandat de la Minusca en RCA démenties
Ces derniers jours, des rumeurs ont enflammé les réseaux sociaux en République centrafricaine, suggérant que la Minusca, la mission des Nations Unies dans le pays, aurait reçu l’autorisation d’engager des hostilités contre les paramilitaires russes de l’Africa Corps, affiliés au groupe Wagner. L’information est devenue si virale que l’opposition, via le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), a rapidement exigé des explications…Cependant, après vérification, ces allégations se sont révélées infondées. La Minusca n’a pas reçu de nouveau mandat modifiant ses règles d’engagement. Son mandat actuel, qui expire le 15 novembre prochain, demeure inchangé…Florence Marshal [porte-parole de la Minusca] a également rappelé que le mandat de la Minusca est défini par la résolution 2709 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée en novembre 2023, et que ses priorités restent la protection des civils, le soutien à l’autorité de l’État, l’appui au processus de paix, et l’acheminement de l’aide humanitaire. Ainsi, ces rumeurs, bien qu’ayant largement circulé, ne reflètent pas la réalité du mandat de la Minusca et risquent d’aggraver les tensions dans un contexte déjà fragile. DW
Tiraillements au gouvernement sud-africain sur les liens avec Moscou
L’Alliance démocratique (DA), ancien parti d’opposition devenu le principal partenaire de l’ANC au sein d’un gouvernement de coalition en Afrique du Sud, « ne considère pas la Russie, ou Vladimir Poutine, comme un allié », a-t-elle déclaré mercredi. Le parti réagissait aux propos du président Cyril Ramaphosa, qui a qualifié la Russie d' »allié cher » et d' »ami précieux » mardi, en marge d’une rencontre bilatérale avec son homologue russe Vladimir Poutine lors d’un sommet des Brics à Kazan… »Nous ne pouvons pas et ne voulons pas accepter que l’Afrique du Sud considère comme un allié un régime autoritaire qui viole actuellement le droit international en menant une guerre d’agression impérialiste contre un État souverain », a souligné mercredi [le chef de la DA] John Steenhuisen, en contraste marqué avec les propos du président. VOA
Les rebelles du M23 s’emparent d’une ville disputée dans l’est de la RDC
Les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) se sont emparés d’une ville disputée de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), mercredi 23 octobre, violant une nouvelle fois le cessez-le-feu en vigueur depuis début août, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources locales. Cette rébellion soutenue par Kigali s’est emparée de vastes pans de territoires dans l’est de la RDC depuis 2021. Début août, la médiation angolaise a obtenu la signature d’un accord de cessez-le-feu entre le Rwanda et la RDC. Celui-ci a été généralement respecté par les armées de ces deux pays, mais il est régulièrement violé par les groupes armés qui leur sont affiliés…Mercredi, le M23 est de nouveau entré dans la ville de Kalembe après des combats violents avec les « wazalendo », des milices affiliées au gouvernement congolais, selon plusieurs sources sur place. « Nous pouvons confirmer que le M23 contrôle Kalembe », a déclaré mercredi à l’AFP Kabaki Mwanankoyo, chef de groupement présent dans la ville. Le Monde avec AFP
Félix Tshisekedi confirme vouloir changer la Consitution
« Notre constitution n’est pas bonne », a dit Félix Tshiskedi, le président congolais, en visite à Kinsangani ce mercredi 23 octobre. « Elle a été élaborée à l’étranger et par des étrangers », a poursuivi le président en évoquant le texte adopté en 2006 et révisé en 2011, lors d’un discours dans la ville chef-lieu de la province de la Tshopo. Il confirme ainsi sa volonté plusieurs fois affirmée ces derniers mois de changer le texte en vigueur, qu’il juge « dépassé »…Des opposants qui ont, par le passé, déjà exprimé leurs inquiétudes, voire leur opposition à tout changement. Certains, dont l’opposition qui avait déjà contesté le résultat de l’élection de décembre l’an dernier et la réélection du président, craignent que Félix Tshisekedi ne cherche qu’à s’accorcher au pouvoir. L’actuel texte limite à deux le nombre de mandat du président. DW
Une frappe de l’armée soudanaise sur une mosquée fait 31 morts, selon un groupe pro-démocratie
Au moins 31 personnes ont été tuées dans une frappe aérienne de l’armée dimanche sur une mosquée de la ville de Wad Madani, dans le centre du Soudan, a affirmé mardi un groupe prodémocratie local. L’attaque s’est produite « après les prières du soir » dans cette ville située dans l’Etat d’Al-Jazira, au sud de Khartoum, a indiqué dans un communiqué transmis à l’AFP le Comité de résistance de Wad Madani, groupe prodémocratie qui organise l’entraide entre habitants dans le pays dévasté par les hostilités. Plus de la moitié des victimes n’ont pas été identifiées, les secouristes s’efforçant d’identifier « des dizaines de restes de corps carbonisés et mutilés », a précisé le Comité, accusant l’armée d’avoir utilisé des « bombes barils », des barils remplis d’explosifs. L’armée et les FSR s’affrontent brutalement dans l’Etat agricole d’Al-Jazira qui est sous le contrôle des paramilitaires depuis fin 2023. AFP
Économie: les préconisations du G24 pour tenter de résoudre le problème de la dette
Le G24 – composé d’une dizaine de pays africains tels que l’Afrique du Sud, l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Ghana, la RDC ou le Maroc – se félicite de l’amélioration des instruments de prêts du FMI, qui a notamment permis la réduction du coût d’emprunt. Il attend cependant des efforts similaires de la part de la Banque mondiale, notamment à travers la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD). « Il est primordial d’augmenter les investissements », concèdent les États de ce groupe, « mais le coût de ces derniers doit être abordable afin de ne pas mettre en péril la viabilité de la dette », soulignent-ils. Selon eux, il faut donc mobiliser plus de fonds dans un contexte économique contraint, afin de faire face à la baisse de l’aide publique au développement. RFI
Au Sénégal, annulation de la présentation d’un livre controversé sur la Casamance
Une grande librairie au Sénégal a annoncé mercredi annuler la cérémonie de dédicace d’un livre sur la Casamance, région du sud du pays en proie à une vieille rébellion indépendantiste, dont la publication prochaine a donné lieu à de vives protestations. Publié aux éditions françaises Karthala, l’ouvrage devait être présenté samedi à Dakar par son auteure, l’historienne française Séverine Awenengo Dalberto, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Il est intitulé « L’idée de la Casamance autonome – Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal »…L’Alliance pour la République, parti au pouvoir jusqu’à la présidentielle de mars, a protesté dans un communiqué contre la publication d’un ouvrage qui « remet en question les acquis » sur la paix en Casamance et est « dangereux » pour l’unité nationale. « L’ouvrage traite de l’idée de Casamance dans le temps long, ce n’est pas un manuel de séparatisme armé. Les sciences sociales doivent être discutées, au besoin contredites, mais pas censurées », a réagi sur X Elara Bertho, autre chercheuse au CNRS…Le livre a suscité de vifs débats sur les réseaux sociaux au Sénégal, où l’évocation du conflit en Casamance reste sensible. L’Etat sénégalais rejette l’autonomie. AFP