Revue de Presse du 24 octobre 2019

Une quarantaine de dirigeants africains sont à Sotchi pour le premier sommet Russie-Afrique. Moscou veut doubler, d’ici cinq ans, ses échanges avec le continent. Mais qu’en est-il des attentes des acteurs africains ? Parmi les rencontres bilatérales qui ont eu lieu au premier jour de ce sommet : un tête-à-tête entre Vladimir Poutine et Faustin-Archange Touadéra. Le chef de l’État centrafricain en a profité pour demander à Moscou de renforcer encore son aide militaire dans son pays en lui livrant non plus seulement des armes légères, mais désormais des armes lourdes et continue de plaider pour une levée totale de l’embargo sur les armes auquel elle est soumise depuis 2013. Le président Denis Sassou-Nguesso du Congo-Brazzaville figure parmi les chefs d’État ayant répondu à l’invitation de Vladimir Poutine. Brazzaville et Moscou ont récemment renforcé leur coopération dans les domaines militaires, et énergétiques. RFI

Kalachnikovs dernier cri, systèmes de défense anti-aérienne et programmes de reconnaissance faciale: le complexe militaire russe a exposé au premier forum Russie-Afrique toute sa panoplie pour charmer le continent africain, qui pèse lourd dans son carnet de commandes. « L’Afrique représente 40% du volume du portefeuille de commandes actuelles, à la fois en termes de valeur et de livraisons de différents types d’armes et d’équipements militaires », a assuré à l’AFP Alexandre Mikheev, patron de Rosoboronexport, la société publique russe chargée des ventes d’armements. Dans les allées du premier forum économique russo-africain à Sotchi, où Vladimir Poutine a reçu depuis mercredi plus de quarante chefs d’état et de gouvernement africains, les stands des entreprises d’armement se taillent la part du lion. AFP

Six soldats burkinabè ont été tués et quatre blessés au cours de deux attaques dans des localités de la commune de Barsalogho, dans le nord du Burkina Faso, a-t-on appris mercredi de sources sécuritaires. « Une patrouille militaire est tombée mardi soir dans une embuscade aux environs de Guindbila, un village (de la commune) de Barsalogho (province de Sanmatenga). Cinq éléments ont perdu la vie au cours de cette attaque menée par des individus armés », a indiqué une source sécuritaire à l’AFP. « Quatre blessés ont également été enregistrés côté ami », a précisé cette source. « Une autre embuscade a eu lieu aux environs de 17h00, dans le village de Sidogo (également dans la commune de Barsalogho) et a occasionné la mort d’un soldat », a indiqué une autre source sécuritaire. AFP

Les chefs d’état-major des armées du G5 Sahel travaillent à la réorganisation de leur Comité de défense et de sécurité, qui tient sa 9e session depuis mercredi soir à Nouakchott. Le chef d’état-major général des armées françaises et le commandant de la force Barkhane assistent à cette session de Nouakchott. Une rencontre qui intervient dans un contexte marqué par la multiplication des attaques terroristes de plus en plus meurtrières. Les attaques terroristes dans l’espace du G5 Sahel ont fait 500 victimes de juin à septembre 2019. Ce chiffre a été révélé par le président du Comité de défense et de sécurité du G5 Sahel, le général Moïse Minoungou, chef d’état-major général de l’armée du Burkina Faso. Le général s’est dit préoccupé par l’évolution du mode opératoire des terroristes ces derniers temps, qui ciblent des groupes communautaires et des lieux de cultes. RFI

L’euphorie qu’avait provoqué l’arrivée des troupes françaises au Mali en 2013 a laissé place à un sentiment anti-français de plus en plus fort au sein d’une partie de la population, lassée par une guerre qui s’éternise. En 2013, les blindés français qui arrivaient au Mali, dans la région de Sikasso, depuis la Côte d’Ivoire, étaient accueillis en héros par une foule en liesse. Tout au long de leur passage sur les routes maliennes, les villageois applaudissaient les soldats français jusqu’à leur arrivée dans le nord du pays. Six ans plus tard, l’ambiance n’est plus la même et les populations du Centre et de Bamako n’hésitent plus à accuser les militaires de la force Barkhane et les Casques bleus de l’ONU d’être complices des jihadistes. Le sentiment anti-français au Mali, déjà fortement présent, a resurgi avec vigueur après l’attaque contre le camp de Boulkessi, sous le commandement du G5 Sahel, lors de laquelle au moins 41 soldats maliens ont été tués, le 30 septembre dernier. Jeune Afrique

Vêtues de blanc, signe de deuil, des femmes guinéennes ont marché pour dénoncer les exactions des forces de l’ordre. Elles ont aussi réclamé les libérations des militants du Front national pour la défense de la Constitution, incarcérés en amont des manifestations qui ont fait au moins neuf morts, en début de semaine dernière. Elles étaient plusieurs centaines, tous âges confondus, avec à la main des pancartes où l’on pouvait lire : « Arrêtez de tuer nos enfants ! Libérez nos maris ! » « On est là aujourd’hui, on est en deuil pour nos enfants. On tue nos enfants ! », lançait une manifestante, avant de scander : « Á bas le troisième mandat ! On veut la liberté des hommes qui sont emprisonnés. Nous sommes fatiguées. » RFI

Le Premier ministre éthiopien et le président égyptien ont discuté jeudi, en marge du sommet Russie-Afrique de Sotchi, de leur conflit autour d’un projet de barrage sur le Nil, a appris l’AFP de source diplomatique. La rencontre a duré 45 minutes, s’est déroulée « dans une atmosphère positive » et l’Ethiopien Abiy Ahmed a « remis un message » à Abdel Fattah al-Sissi au sujet du barrage, a relaté une source diplomatique égyptienne, sans vouloir donner de détails sur le contenu de la discussion. L’Egypte craint que la construction du grand barrage de la Renaissance (GERD), un projet de quatre milliards de dollars entamé en 2012 par l’Ethiopie, n’entraîne une réduction du débit du Nil, dont elle dépend à 90% pour son approvisionnement en eau. Les discussions entre ces deux pays et avec le Soudan, par lequel passe aussi le fleuve, sont bloquées depuis neuf ans. AFP

Un conflit armé oppose depuis près de trois ans les forces gouvernementales aux milices séparatistes dans le Cameroun anglophone. Malgré la tenue du Grand dialogue national, fin septembre, visant à résoudre la crise, les populations de Bamenda continuent de vivre sous la menace. Reportage au cœur d’une ville en guerre. Des rafales de mitrailleuses déchirent le silence nocturne de la Commercial avenue, en plein cœur de Bamenda. Les pétarades d’une moto s’en suivent, et les bruits s’évaporent quelques minutes plus tard. La ville replonge dans son apparente tranquillité. En cette nuit du 19 octobre, la capitale de la région du Nord-Ouest vit ce qui est devenu son quotidien depuis bientôt trois ans : un cycle de violences permanent, masqué par une relative normalité tenue tant bien que mal par les forces de défense qui quadrillent la ville dans des véhicules blindés. Jeune Afrique

Le groupe Red Tabara dont les experts situent la base de repli dans le territoire congolais voisin, a revendiqué une attaque mardi (22 octobre) dans la province burundaise de Bubanza. Au lendemain des affrontements qui ont été visiblement violents, le gouverneur de la province de Bubanza assure que le calme est de retour. Bubanza, c’est dans cette province du Burundi, non loin de la frontière avec la République démocratique du Congo, que les faits se sont déroulés. Des informations relayées par l’Agence France Presse indiquent qu’une centaine de combattants portant des uniformes de l’armée et de la police burundaises se sont introduits dans la province et ont d’abord pris en otage une vingtaine de civils avant de les relâcher quelques heures après. DW

La justice ivoirienne a reporté mercredi au 30 octobre une décision sur une procédure en Côte d’Ivoire à propos de « crimes contre les populations civiles et les prisonniers de guerre » contre l’ex-chef des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé. Acquitté en première instance de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), M. Blé Goudé est actuellement en liberté conditionnelle aux Pays-Bas en attendant l’examen de l’appel de la procureure par la CPI. « L’affaire (en Côte d’Ivoire) a été reportée au 30 octobre » par « la chambre d’instruction du tribunal d’Abidjan qui après analyse pourrait ou non transmettre l’affaire pour un procès aux assises », a déclaré à l’AFP, Me Serge Gbougnon, l’un des défenseurs de M. Blé Goudé. « Nous ne savons rien du dossier! », a-t-il ajouté à l’issue d’une audience à huis clos. AFP

Le programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) a débloqué la somme de 20,8 milliards de Francs CFA (environ 30,5 millions d’euros) sur la période 2017-2019 dans la cadre de son partenariat avec la police ivoirienne, a fait savoir son représentant en Côte d’Ivoire, Jonas M’Fouadie. Ce budget octroyé sur un montant global de 51 millions dollars, soit 30 milliards francs CFA a permis d’assurer une mise en œuvre qualitative et efficace de ce partenariat, a souligné M. M’Fouadie lors d’une visite, mardi à Abidjan, au siège de la police ivoirienne, expliquant que ce partenariat s’est matérialisé par la réalisation de trois principaux projets. Il s’agit du projet d’appui au renforcement du dialogue socio-sécuritaire (PARDS), du projet d’appui à la formation continue de la police nationale de Côte d’ivoire (PAFC) et du projet d’appui au renforcement de la justice et des services de sécurité intérieure dans la réponse aux violences basées sur le genre. Sahel Intelligence

Espérant réussir là où les révolutions du printemps arabes sont en difficulté, le nouveau gouvernement soudanais souhaite bâtir une économie orientée sur la jeunesse, à travers des réformes de fond et une protection sociale, a dit son ministre des Finances. Dans un entretien à Washington cette semaine, Ibrahim Elbadawi a déclaré espérer, d’ici la fin de l’année, voir le retrait du Soudan de la liste noire américaine des « Etats soutenant le terrorisme », classification qui asphyxie son économie. Le nouveau gouvernement soudanais, formé début septembre, veut un nouveau départ pour ce pays du continent africain secoué pendant des mois par des manifestations qui ont, en avril, poussé vers la sortie Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 30 ans. AFP

« À ce jour, 11 communautés ont été fermées par les autorités algériennes et nous ne savons pas jusqu’où cela va aller », indique Salah Chalah, président des Eglises protestantes d’Algérie. Officiellement les autorités algériennes justifient leur action en expliquant que les églises protestantes ont été construites sans autorisation. Le problème se trouve dans une loi de 2006. Tous les lieux de culte non islamiques doivent être agréés par les autorités et enregistrés. Mais le vice-président de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, Said Salhi, fait une autre lecture de la situation. Pour ce dernier, c’est une volonté manifeste des autorités de briser la lutte politique dans le pays. « Le système a choisi la voie la plus dangereuse en stigmatisant une région qui est la Kabylie. Cela a commencé dès le mois de juin avec l’arrestation des porteurs de drapeau berbères amazigh. Cette attaque contre les Eglises s’inscrit dans la même stratégie de stigmatisation des minorités, des régions et de division du peuple algérien. Tout cela dans l’optique d’affaiblir le mouvement de protestation nationale », estime-t-il. DW

Le père Léon de Saint Moulin de la Compagnie des Jésuites est décédé le mercredi 23 octobre à Kinshasa, à l’âge de 87 ans. Sa mort a été annoncée par des sources ecclésiastiques, qui n’ont pas cependant précisé la cause. Né Naast en Belgique le 17 décembre 1932, il est entré dans la Compagnie des Jésuites depuis le 14 septembre 1950. Il a été ordonné prêtre le 6 août 1964. En 1967, l’historien Léon de St Moulin débarque en RDC et y séjournera de façon permanente jusqu’à sa mort. Il a été vice-recteur de l’Université nationale du Zaïre, chargé du campus de Kinshasa et directeur du Centre d’études pour l’action sociale, CEPAS. Scientifique bien connu en RDC, ce professeur émérite à l’Université catholique de Kinshasa est, ce que l’on peut appeler « un monument au Congo. » Radio Okapi