Revue de presse du 24 novembre 2023

Pour sa première visite à l’étranger, le chef de la junte nigérienne se rend à Bamako
Le chef du régime militaire au Niger, le général Abdourahamane Tiani, a atterri jeudi matin à Bamako pour sa première visite à l’international depuis le coup d’Etat à Niamey, a constaté un correspondant de l’AFP. Le Mali et le Burkina, dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’Etat en 2020 et 2022, avaient rapidement affiché leur solidarité avec les généraux de Niamey après leur prise de pouvoir fin juillet…La première réunira les ministres de l’Économie et du Commerce le 25 novembre pour les questions de développement économique. Les ministres des Affaires étrangères des trois pays se réuniront le 30 novembre pour les questions politiques et diplomatiques. Ces réunions précèderont une rencontre à une date ultérieure des ministres de la Défense, poursuit le communiqué. AFP

Le Tchad adopte sa loi d’amnistie générale
Au Tchad, le Conseil national de transition, qui fait office de Parlement provisoire, a voté ce jeudi en faveur d’une loi d’amnistie générale pour les crimes commis pendant les événements du 20 octobre 2022. La loi prévoit, au nom de la réconciliation nationale, d’amnistier tous les Tchadiens, civils ou militaires, impliqués, poursuivis ou condamnés à la suite des violences survenues lors des manifestations contre la prolongation de la transition. La répression de la police avait alors fait officiellement 73 morts, plus de 300 selon les organisations de défense des droits humains. Cette loi a provoqué la colère des organisations de la société civile, de l’opposition politique et des victimes de la répression qui dénoncent l’impunité des criminels. Pour les victimes, des vies humaines se retrouvent sacrifiées au profit des intérêts politiques…La loi d’amnistie fait suite à l’accord de réconciliation signé entre les autorités de transition et l’opposant Succès Masra, grâce à la médiation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, fin octobre dernier à Kinshasa. DW

L’ONU demande la libération des civils enlevés au Cameroun
L’ONU a appelé jeudi à la « libération rapide » des personnes enlevées lors de la récente attaque d’un marché dans l’ouest du Cameroun attribuée par les autorités aux rebelles séparatistes anglophones…Le village de la région Ouest où s’est déroulée l’attaque est situé à la lisière de celle du Nord-Ouest, peuplée par la minorité anglophone du Cameroun, vaste pays d’Afrique centrale majoritairement francophone. Depuis fin 2016, un conflit meurtrier oppose, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des groupes armés indépendantistes aux forces de sécurité, chaque camp étant régulièrement accusé de crimes contre les civils par les ONG internationales et l’ONU…Le 6 novembre, 25 civils, dont des femmes et un enfant, avaient été tués à Egbekaw, dans la région du Sud-Ouest, dans un assaut attribué par Yaoundé aux séparatistes, qui avaient exécuté certaines victimes et brûlé d’autres. Le conflit avait éclaté fin 2016 après que le président Paul Biya, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 41 ans, eut fait réprimer violemment des manifestations pacifiques d’anglophones dans les deux régions, qui s’estimaient ostracisés et marginalisés par le pouvoir central dans cette ancienne colonie française. AFP

RDC: 6 candidats à la présidentielle annoncent une plainte contre Denis Kadima et Peter Kazadi
Six candidats Président de la République ont décidé, ce jeudi 23 novembre à Kinshasa, de saisir les juges constitutionnels pour « des irrégularités notoires et intentionnelles relatives notamment à la fiabilité du fichier électoral, à la publication des listes des électeurs et à la cartographie ainsi qu’à la délivrance des duplicatas. Les candidats Denis Mukwege, Nkema Lilo, Théodore Ngoy, Floribert Anzuluni, Jean-Claude Baende et Martin Fayulu se proposent de déposer une plainte au parquet général près la Cour de cassation contre le président de la CENI, Denis Kadima, et contre le ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi. Dans une déclaration commune, ils estiment que le président de la CENI peut être poursuivi notamment pour faux en écriture, car les chiffres annoncés des électeurs enrôlés sont différents des chiffres réels après leur vérification. De l’autre côté, ils accusent Péter Kazadi de non-protection des candidats Président de la République, en violation de la loi. Radio Okapi

Sénégal : l’opposant emprisonné Ousmane Sonko a mis fin à sa grève de la faim
L’opposant sénégalais emprisonné Ousmane Sonko, dont la candidature à la présidentielle 2024 est compromise, a mis fin à sa grève de la faim qu’il menait depuis mi-octobre, ont annoncé deux responsables de son parti qui lui ont rendu visite en prison…Les deux hommes ont tous les deux assuré que M. Sonko était « en excellente forme » et avait le moral. Il avait été admis en réanimation dans un hôpital de Dakar après avoir perdu connaissance fin octobre et était à ce moment-là dans un état « très faible », selon ses avocats. [L]a Cour suprême au Sénégal a cassé vendredi un jugement qui avait remis M. Sonko dans la course à la présidentielle en annulant sa radiation des listes électorales prononcée à la suite d’une condamnation dans une histoire de mœurs. Cette affaire doit être rejugée à une date encore inconnue alors qu’une course contre-la-montre est enclenchée pour l’opposant s’il veut obtenir ses parrainages, une étape indispensable pour être candidat à la présidentielle. Le Pastef, parti de M. Sonko, appelle depuis dimanche à soutenir également Bassirou Diomaye Faye, lui aussi derrière les barreaux. « Parrainer Diomaye, c’est parrainer Sonko », précise une campagne du parti. La formation politique continue toutefois de dire que la candidature d’Ousmane Sonko est le plan A. Le Monde avec AFP

Sénégal : Dakar et Bissau établissent un comité mixte pour la gestion de leurs frontières
Le Sénégal et la Guinée-Bissau ont mis en place jeudi à Dakar un comité technique mixte visant à « réaffirmer leurs frontières respectives en vue de mettre en œuvre des activités de coopération ». Le vice-amiral Ibrahima Wade, président de la Commission nationale de gestion des frontières du Sénégal, a souligné que cette commission mixte paritaire composée de vingt-six membres est chargée de réaliser ce que l’on appelle la « réaffirmation de la frontière ». Selon lui, cette initiative s’inscrit dans le cadre de la gestion concertée des frontières, conformément aux recommandations de l’Union africaine. Lors de l’installation du comité, M. Wade a indiqué que l’objectif du programme Frontière-Union africaine est de résoudre tous les litiges frontaliers existants. Il a assuré que cette commission serait capable d’initier des actions conjointes pour régler pacifiquement les litiges, renforcer la paix et la sécurité dans les zones frontalières, favorisant ainsi l’intégration et la cohabitation réussies des populations…M. Wade a souligné que cette démarche permettrait de transformer cette frontière en un espace maîtrisé et encadré par les autorités des deux États, bénéficiant ainsi aux populations actives dans la pêche, l’agriculture et le commerce. Sahel Intelligence

Côte d’Ivoire: L’ex-Premier ministre Soro « peut rentrer », la justice décidera de l’application des peines selon le gouvernement
L’ex-Premier ministre ivoirien Guillaume Soro en exil depuis quatre ans, « peut rentrer » dans son pays, mais c’est la justice qui décidera de l’application de ses condamnations en Côte d’Ivoire, a déclaré le 23 novembre le porte-parole du gouvernement ivoirien…Ancien chef de la rébellion qui contrôlait la moitié nord de la Côte d’Ivoire dans les années 2000 puis Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro a annoncé il y a près de deux semaines qu’il mettait fin à son exil et est revenu en Afrique. Il avait quitté la Côte d’Ivoire en 2019, après s’être brouillé avec l’actuel président Alassane Ouattara. Il avait été condamné en 2020 en son absence à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » en Côte d’Ivoire, puis à perpétuité un an plus tard pour « atteinte à la sûreté de l’Etat »…Depuis son retour en Afrique, l’opposant Soro a rencontré le général Abdourahamane Tiani au Niger et le capitaine Ibrahim Traoré au Burkina Faso, deux militaires arrivés au pouvoir par des coups d’Etat, respectivement en juillet dernier et en septembre 2022. TV5 avec AFP

Le Mozambique porte le service militaire de 2 à 5 ans
Le Parlement du Mozambique, pays d’Afrique australe confronté à des attaques djihadistes, a adopté jeudi un projet de loi visant à faire passer la durée minimale du service militaire obligatoire de deux à cinq ans. Selon le gouvernement, il s’agit d’augmenter le professionnalisme des forces armées du pays. « La prolongation du temps de service (sous les drapeaux) et la professionnalisation (des forces armées) sont des facteurs essentiels pour former des troupes à la hauteur des défis de la sécurité nationale », a souligné le ministre de la Défense nationale Cristovao Chume devant les députés. La loi peut encore être amendée et doit ensuite être signée par le président Filipe Nyusi avant d’entrer en vigueur. Depuis 2017, des groupes djihadistes, connus localement sous le nom d’al-Shabab, lancent des attaques meurtrières dans le nord de l’ancienne colonie portugaise. Les combats ont fait quelque 4 700 morts et un million de déplacés dans la province de Cabo Delgado (nord), pauvre mais riche en gaz naturel. Le gouvernement a repris le contrôle, avec l’aide de militaires de pays voisins et du Rwanda, d’une grande partie de la province mais des attaques djihadistes continuent de manière sporadique. Africanews avec AFP

Paludisme : la vaccination à grande échelle en Afrique « va bientôt commencer », affirme l’Alliance du vaccin
La vaccination contre le paludisme dans les zones les plus à risque du continent africain « va bientôt commencer », a annoncé mercredi 22 novembre l’Alliance du vaccin (Gavi), après l’arrivée de centaines de milliers de doses au Cameroun…le paludisme reste un redoutable fléau à cause notamment d’une résistance croissante aux traitements. En 2021, 247 millions de cas ont été recensés dans le monde et 619 000 patients en sont morts…Selon Gavi, plusieurs pays en sont maintenant à l’étape finale de préparation pour l’introduction du vaccin antipaludique dans leurs programmes de vaccination de routine et les premières doses devraient être administrées au cours du premier trimestre 2024…Le Burkina Faso, le Liberia, le Niger et la Sierra Leone devraient recevoir 1,7 million de doses du vaccin RTS,S dans les semaines qui viennent. D’autres pays africains devraient également en recevoir dans les mois à venir…Dans ce cadre, le Ghana, le Kenya et le Malawi ont pu administrer depuis 2019 le vaccin dans certains districts, selon un schéma à quatre doses qui débute vers l’âge de 5 mois. Le Monde avec AFP

Colonisation française : ce que recommande la commission d’historiens français et algériens
À l’issue de leur première réunion organisée le 22 novembre à Constantine, les membres de la commission mixte algéro-française sur la mémoire et la colonisation sont parvenus à la conclusion d’un mémorandum en 11 points, comportant des propositions et une feuille de route. Paraphées par les deux présidents de la commission – Mohamed Lahcen Zighidi pour la partie algérienne et Benjamin Stora pour la partie française –, ces propositions seront soumises aux deux chefs d’État, Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, qui sont à l’initiative de la création de cette instance. Au terme d’échanges qualifiés de cordiaux et chaleureux, les historiens sont convenus de poursuivre l’établissement d’une chronologie des faits militaires, politiques, économiques, sociaux et culturels survenus entre 1830 et 1962, ainsi que de fonder une bibliothèque commune de recherches et de sources imprimées ou manuscrites sur le XIXe siècle. Celle-ci servira de base à l’édition, à la numérisation et à la traduction vers les deux langues des sources et travaux les plus importants, et à leur éventuelle restitution à l’Algérie…Après cette première étape de Constantine, les membres de la commission d’historiens se sont, quant à eux, accordés sur le principe de nouvelles réunions en 2024 : en janvier en France et en mars en Algérie. Jeune Afrique