En RDC, l’avancée rebelle vers Goma suspendue
Il n’était pas acquis que les principaux pays d’Afrique centrale et de l’Est concernés par le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) parlent d’une seule voix. Réunis mercredi 23 novembre à Luanda, en Angola, ils ont pourtant annoncé une « cessation des attaques et le retrait des localités congolaises occupées par le [groupe armé rebelle] M23 » soutenu par le Rwanda. L’arrêt des combats – fixé à vendredi à 18 heures – permettrait de desserrer l’étreinte qui menace d’asphyxier la grande ville de Goma. Il reste à le mettre en œuvre. Le mini-sommet régional de Luanda avait été organisé à l’invitation du président angolais, Joao Lourenço, chargé par l’Union africaine d’un rôle de médiateur entre les voisins congolais et rwandais, avec l’appui du chef de l’Etat burundais, Evariste Ndayishimiye, président en exercice de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), et de l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta. Paul Kagame, à la tête du Rwanda depuis trois décennies, n’avait pas fait le déplacement. Ses relations avec son homologue congolais, Félix Tshisekedi, se sont considérablement dégradées ces derniers mois, jusqu’à provoquer l’expulsion de l’ambassadeur rwandais de Kinshasa, fin octobre. C’est son ministre des affaires étrangères, Vincent Biruta, qui a endossé un texte dans lequel la responsabilité rwandaise pour la dernière déstabilisation de l’est du Congo, mise au jour en juillet par un rapport du groupe des experts des Nations unies, n’apparaît jamais explicitement. Le Monde
Sao Tomé-et-Principe: une tentative de coup d’État a été déjouée, selon le Premier ministre
Une tentative de coup d’État aurait été déjouée la nuit dernière à Sao Tomé-et-Principe, selon le Premier ministre Patrice Trovoada. Le chef du gouvernement a expliqué que des individus avaient attaqué le quartier général de l’armée. Des affrontements ont éclaté, faisant un blessé parmi les soldats. Les assaillants et des complices ont été arrêtés. Le Premier ministre est apparu ce vendredi les traits fatigués, assis à un bureau dans un tee-shirt blanc et sous un vêtement de pluie bleu. Patrice Trovoada a annoncé qu’une tentative de coup d’État avait été déjouée grâce à la « réaction efficace et professionnelle » des forces de sécurité. Selon lui, quatre hommes ont attaqué la base militaire vers 00h40. Leur objectif était de s’emparer d’armes et de les livrer à des individus stationnés dans une fourgonnette à l’extérieur. Des combats auraient alors éclaté, faisant un blessé, un lieutenant qui était pris en otage par les assaillants. L’opération s’est terminée vers 6h ce matin et une enquête a été ouverte. D’après Patrice Trovoada, ces hommes seraient liés au « bataillon Buffalo », un groupe sud-africain de mercenaires démantelé en 1993 par Pretoria. Il avait déjà participé à une tentative de coup d’État à Sao Tomé-et-Principe en 2009. RFI
Mali: un rapport de la FIDH évoque une «accélération des violations» des droits humains en 2022
« L’année 2022 sera probablement la plus meurtrière du conflit au Mali depuis son déclenchement en 2012 ». C’est la première phrase de ce rapport de 80 pages. La FIDH a recueilli près d’une centaine de témoignages, notamment dans les zones de Ségou et Mopti. Des témoignages accablants qui visent toutes les parties au conflit ; groupes jihadistes, groupes d’autodéfense, les Forces armées maliennes (Fama) donc, forces de défense et de sécurité et leurs partenaires paramilitaires russes. Exécutions sommaires, viols, arrestations arbitraires, pillages, ou encore mise en place d’un « centre de torture dirigé par le groupe Wagner » à Diabaly… Les populations civiles du centre du Mali « vivent un enfer » selon la FIDH. L’ONG dénonce une « milicianisation » et une « ethnicisation » du conflit. « Les communautés peules sont les premières cibles » des violations des droits humains, souligne le rapport. RFI
Tchad: Des partis politiques menacés de dissolution
Le gouvernement entend saisir la Cour suprême pour la dissolution des partis politiques à l’origine de la manifestation du 20 octobre. Les autorités de transition justifient leur décision d’interdire tout regroupement entre partis politiques et organisations de la société civile. Une décision prise après la violente répression des manifestations conjointement organisées par la société civile et l’opposition le 20 octobre 2022, ayant occasionné de nombreux morts, arrestations et blessés. Le gouvernement entend également saisir la Cour suprême pour la dissolution des partis politiques et organisations de la société civile à l’origine de la manifestation du 20 octobre. … Des ONG internationales, des experts de l’ONU et des responsables de l’Union africaine (UA) accusent le pouvoir de continuer à traquer les opposants. Dans un rapport du 4 novembre, des experts mandatés par l’ONU estimaient qu’entre 50 et 150 personnes ont été tuées, 150 à 184 autres ont « disparu », 1.369 arrêtées et 600 à 1.100 « déportées » à Koro Toro. Pour sa part, le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki, a dénoncé dans un rapport une « répression sanglante » et des cas signalés de « tortures, exécutions extrajudiciaires et enlèvements de plusieurs civils ». DW
En Guinée, les principaux partis boycottent le dialogue ouvert par la junte
Les principaux partis guinéens ont boycotté jeudi 24 novembre l’ouverture d’un dialogue avec les autorités dominées par les militaires sur les conditions d’un retour des civils au pouvoir, a constaté un correspondant de l’AFP à Conakry. Ce dialogue initié par la junte est supposé associer le plus grand nombre à la conduite de la période dite de transition au cours de laquelle doit se préparer le retour des civils à la tête du pays. Mais il s’ouvre dans un climat de forte défiance après des mois de répression de toute dissidence. La Guinée est dirigée par une junte qui a pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021 à la faveur d’un des différents putschs qu’a connus l’Afrique de l’Ouest depuis deux ans. Les militaires se sont engagés à céder la place à des civils élus au terme d’une période au cours de laquelle ils disent vouloir mener de profondes réformes. Les militaires conduits par le colonel Mamady Doumbouya viennent de consentir sous la pression de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à limiter cette période transitoire à deux ans à partir de janvier 2023. Le Monde avec AFP
Un manifestant anti-putsch tué au Soudan
Un manifestant a été tué jeudi dans la banlieue de Khartoum « d’une balle tirée par les forces de sécurité », selon des médecins, suite à la mobilisation de centaines de personnes contre le coup d’Etat du général Abdel Fattah al-Burhane. Ce décès survenu à Omdourman, une banlieue au nord-ouest de Khartoum, porte à 120 le bilan d’un an de répression établi par un syndicat de médecins pro-démocratie. Le manifestant, qui n’a pas été identifié, a succombé à ses blessures après avoir été « touché à l’abdomen par une balle tirée par les forces de sécurité », a indiqué la même source. Jeudi, les forces de sécurité ont également tiré des grenades lacrymogènes et des grenades assourdissantes contre les manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP. Ce décès est le premier depuis celui d’un manifestant renversé par un véhicule militaire lors de manifestations marquant le premier anniversaire du putsch qui a plongé le pays dans la crise. AFP
Plus de 5700 écoles fermées au Burkina Faso à cause de l’insécurité
Plus d’un million d’enfants sont affectés par les fermetures d’écoles. Parmi eux, la plupart ont pu se réinscrire dans d’autres établissements, selon le ministère qui dénombre tout de même toujours 51 000 enfants déscolarisés. Et la pression sur les écoles en activité devient dure à supporter. Dans la région du Sahel, de l’Est ou de la Boucle du Mouhoun, les enseignants sont devenus les cibles des hommes armés, explique Koudougou Robert Kaboré, secrétaire général du Syndicat national des fonctionnaires de l’éducation. « Parmi les représentants de l’État, les anciens sont chassés. Beaucoup sont assassinés, même des élèves, poursuit le secrétaire de l’organisation. L’enseignement du français, le groupe terroriste n’en veulent pas. Donc cela crée quand même une psychose. » D’après le ministère, près de 29 000 enseignants sont ainsi affectés par l’insécurité. RFI
Une task force ouest-africaine contre le djihadisme
Les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de l’Initiative d’Accra, regroupant le Burkina Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Ghana, le Mali et le Togo, ont annoncé mercredi (23.11.2022), dans la capitale ghanéenne, l’opérationnalisation d’une Force nationale multinationale dans un délai d’un mois. La Force multinationale conjointe sera axée sur le partenariat et le soutien mutuel entre Etats membres en matière notamment d’opérations conjointes, de formation et de partage de renseignements. Le partage des renseignements est l’un des axes stratégiques qui distingue l’Initiative d’Accra des autres forces, estime Ella Jeannine Abatan, chercheuse à l’Institut d’études de sécurité (ISS). « C’est un point clé dans la lutte contre l’extrémisme violent : la collaboration transfrontalière, estime-t-elle. C’est-à-dire le partage de renseignements et la capacité d’agir suivant les renseignements… et c’est quelque chose qui est pris en compte par l’Initiative d’Accra », a expliqué la spécialiste des questions sécuritaires qui a pris part à la réunion technique de l’Initiative d’Accra les 17 et 18 novembre 2022. DW
Le Niger accueille un double sommet consacré à l’industrialisation de l’Afrique et à la Zlecaf
Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine se réunissent à Niamey ce vendredi pour deux sommets successifs. La capitale nigérienne accueille un premier rendez-vous consacré à l’industrialisation de l’Afrique et à la diversification économique, et un second à la Zlecaf, la Zone de libre-échange continentale africaine. Ces deux rendez-vous viennent conclure une semaine de travaux qui se sont tenus depuis dimanche dernier sur ces sujets. RFI