La province du Tigré est en guerre depuis début novembre. Plus de trois millions d’individus sont en besoin d’assistance et victimes de graves violations des droits de l’homme. Le Premier ministre Abiy Ahmed est resté silencieux depuis plus de trois mois. Il a fini par reconnaître en partie la catastrophe humanitaire engendrée par son intervention, mais n’en endosse pas la responsabilité. Fin novembre, le message d’Abiy Ahmed tenait en deux points. La guerre est finie et n’a fait aucune victime civile, rappelle notre correspondant à Addis-Abeba, Noé Hochet-Bodin. Aujourd’hui sous pression, son discours a changé : « Les soldats qui ont commis des atrocités et violé nos sœurs tigréennes seront jugés pour leurs actes. Nous avons demandé aux soldats de combattre le parti du TPLF, pas les populations civiles. » Autre concession, et pas des moindres, Abiy Ahmed reconnaît la présence de son allié, l’armée érythréenne, qui est entrée au Tigré en plaidant la légitime défense selon lui. « L’Érythrée est intervenue au Tigré, car elle craignait pour sa sécurité nationale. Nous combattions le TPLF dans le centre de la province et ils avaient peur qu’ils s’attaquent à eux le long de la frontière. » RFI
Après le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU, le gouvernement parallèle de l’Est libyen a remis le pouvoir, mardi, au nouvel exécutif unifié. Ce dernier est dirigé par le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah, en attendant des élections prévues en décembre. Le gouvernement parallèle situé dans l’Est de la Libye, non reconnu par la communauté internationale, a officiellement remis le pouvoir, mardi 24 mars, au nouvel exécutif unifié du Premier ministre Abdelhamid Dbeibah, lors d’une cérémonie à Benghazi. La passation s’est déroulée au siège du gouvernement parallèle de l’Est, dirigé jusqu’à ce jour par Abdellah al-Theni. Le nouveau gouvernement unifié était représenté par Hussein Attiya al-Gotrani, un des deux vice-Premiers ministres d’Abdelhamid Dbeibah, accompagné de quelques ministres. « La phase de divisions est terminée (…), le gouvernement d’union nationale est au service de tous les citoyens, quelle que soit leur région », a déclaré Hussein Attiya al-Gotrani dans un bref discours. France24 avec AFP
À l’occasion de sa rencontre avec le président libyen Mohamed Al Menfi le 23 mars à l’Élysée, le chef de l’État français a voulu marquer son soutien aux nouvelles institutions. … Emmanuel Macron a aujourd’hui abordé avec son homologue la sortie de crise libyenne, alors que des élections sont prévues en décembre. Les deux hommes ont également discuté des questions liées à la lutte contre le terrorisme et les interférences extérieures en Libye : « Les forces étrangères turques et russes, les combattants étrangers qui ont été importés par ces derniers ou par d’autres sur le sol libyen doivent le quitter au plus vite car c’est aux forces armées libyennes réunifiées sous votre autorité que revient de sécuriser la Libye » a notamment déclaré le président français à l’issue de l’entretien. Pour Paris, l’insécurité au Sahel où des troupes françaises sont engagées est en grande partie liée à l’instabilité depuis 2011 de la Libye. … Emmanuel Macron a également annoncé que l’ambassade de France à Tripoli ouvrira de nouveau ses portes le 29 mars. Jeune Afrique
Le président sortant du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso, a été réélu avec 88,57 % des voix pour un mandat de cinq ans, selon les résultats provisoires officiels de la Commission électorale, annoncés par le ministre de l’intérieur. M. Sassou-Nguesso, 77 ans, dont trente-six au pouvoir, devance largement son principal rival Guy-Brice Parfait Kolelas, mort lundi (7,84 %) du Covid-19 à l’âge de 60 ans, d’après ces mêmes résultats qui peuvent faire l’objet d’un recours devant la Cour constitutionnelle. La participation s’est établie à 67,55 %. L’opposant Mathias Dzon (1,90 % des voix) a annoncé, lundi, son intention de déposer un recours pour demander l’annulation du premier tour qu’il qualifie de « calamiteux ». « Pourquoi un tel résultat stalinien ? », s’interrogeait, mardi matin, auprès de l’AFP un responsable gouvernemental, sous couvert d’anonymat. Internet a été coupé, dimanche, le matin du scrutin. Les 55 000 à 60 000 membres des forces de sécurité avaient voté en avance jeudi, nourrissant des suspicions de fraude dans l’opposition. … Arrivé au pouvoir en 1979, le président Sassou-Nguesso pourra encore briguer un nouveau mandat en 2026. En 2015, il a fait modifier la Constitution pour faire sauter le verrou des deux mandats. Le Monde avec AFP
Une dizaine de personne est morte, dans une nouvelle attaque attribuée aux présumés rebelles ougandais des ADF perpétrée dans la journée de lundi 22 mars dans le village Samboko-Chanichani, au Nord-Kivu. Selon la société civile d’Oicha, qui livre l’information mercredi 24 mars, ce bilan est provisoire, étant donné que la fouille des corps se poursuit. « Les gens viennent de mourir. On a le nombre d’au moins dix personnes qui viennent d’être tuées. C’est terrible. Donc on est très malheureux », se désole le président de la société civile locale, Philippe Paluku. Il explique que c’est dans la journée de lundi que ces hommes armés identifiés comme des rebelles ADF ont attaqué le village Samboko-Chanichani à une vingtaine de kilomètres d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, indique la société civile locale. Philippe Paluku Bonane, ajoute que tous ces civils ont été tués à la machette et à l’arme à feu par ces assaillants. Plusieurs autres sont portés disparus, a-t-il indiqué. Radio Okapi
Des opérations pour débloquer un porte-conteneurs échoué dans le Canal de Suez se déroulaient mercredi sur cette route commerciale, l’une des plus fréquentées du monde, où des dizaines de navires ont été retardés, selon les autorités. L’amiral Ossama Rabie, président de l’Autorité égyptienne du Canal de Suez (SCA), a précisé dans un communiqué mercredi matin que les « unités de sauvetage et remorqueurs de l’Autorité poursuiv(ai)ent leurs efforts » pour débloquer l’Ever Given, navire de 400 mètres de longueur battant pavillon panaméen. Huit remorqueurs ont été dépêchés sur place pour aider à remettre le géant des mers à flots. A la suite de l’incident, des dizaines de navires attentaient de pouvoir emprunter le canal, selon une source maritime. Le retour à la normale n’était pas acquis en milieu de journée mais, selon une source à la SCA, les navires venus de Méditerranée pouvaient de nouveau commencer à se déplacer vers le sud en direction de la mer Rouge. Reste à savoir si ces navires vont ou non devoir attendre dans la région des lacs, autour d’Ismaïlia avant de naviguer vers Suez pour sortir du canal. AFP
Des attaques sans précédent contre des villages et des campements dans l’ouest du Niger ont fait plus de 200 morts en l’espace de six jours. Ces violences n’ont pas été revendiquées, mais elles portent la marque du groupe État islamique au Grand Sahara, seul grand groupe jihadiste dans cette zone suffisamment bien organisé pour mener des assauts de cette ampleur. Depuis le début de l’année, quatre attaques ont visé des civils dans cette zone. Le gouvernement parle d’un nouveau mode opératoire. Depuis deux ans, le groupe État islamique renforce son emprise à l’ouest du Niger. Selon Ibrahim Yahaya Ibrahim, analyste principal à l’International Crisis Group, des chefs de villages ont été tués. La population a parfois été obligée de fuir et les taxes prélevées par les djihadistes et le vol de bétail sont en augmentation : « Il faut lire cette nouvelle dynamique de conflit où des civils sont pris à partie comme une riposte des jihadistes de l’État islamique contre cette forme de résistance qui s’organise localement par les communautés. » RFI
Accusé d’être « au cœur d’un trafic à la croisée d’intérêts terroristes », le président du patronat burkinabé, Apollinaire Compaoré (sans lien familial avec l’ex-président Blaise Compaoré), s’est défendu, mardi 23 mars, de ces « allégations mensongères et malveillantes ». M. Compaoré, 67 ans, a été mis en cause mi-mars par le journal d’investigation L’Evénement, selon lequel « les milliards de cigarettes qu’Apollinaire Compaoré achemine à travers le Burkina Faso financent les groupes armés et alimentent un conflit en ébullition qui tue des centaines de personnes chaque année ». Selon cette enquête, l’homme d’affaires, présenté comme l’un des « plus riches du Burkina Faso », a gagné « des millions grâce à la contrebande de cigarettes Philip Morris à travers l’Afrique de l’Ouest ». … Un autre article publié par l’Organized Crime and Corruption Reporting Project, un réseau international de journalistes et de centres d’investigation, révèle que « le marché burkinabé est volontairement surapprovisionné par l’industrie du tabac », précisant que « les deux tiers sont en réalité destinés à la contrebande qui servira à alimenter les groupes terroristes ». Le Monde avec AFP
En Guinée, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) opère sa mue : un an après le référendum du 22 mars 2020 qui a abouti à une modification de la Constitution contestée, il continue de dénoncer « un coup de force » et reste opposé à un troisième mandat du président Alpha Condé. En parallèle, ce mouvement, qui rassemble partis d’opposition et société civile, tente d’élargir son engagement à des revendications plus sociales. Après des mois de discussions, le FNDC opère une mue : sa coordination nationale, composée de neuf membres, est désormais pilotée exclusivement par des militants de la société civile. Les partis politiques quittent cette instance : ils ont le statut « d’observateurs et n’ont plus de poids sur les décisions prises par le FNDC », explique un responsable du mouvement. RFI
Six candidats font face au président sortant Idriss Déby Itno qui brigue un 6e mandat pour l’élection présidentielle du 11 avril. Si les candidats se confrontent à leur électorat lors de meetings, c’est aussi dans les rues de Ndjamena que se joue la course au Palais rose par le biais des affiches de campagne. Elles sont déployées en nombre dans les rues de la capitale tchadienne. Mais l’opposition dénonce un manque d’équité. … Brice Guedmbaye Mbaimon, le président du Mouvement des patriotes tchadiens pour la République (MPTR) évoque un accès difficile aux panneaux d’affichages : « Les emplacements publicitaires sont quasiment tous occupés par le parti au pouvoir. À la tête des mairies d’arrondissement, il n’y a que les militants du [Mouvement patriotique du salut ndlr] MPS qui gèrent ça. Du coup, ils ont mis ça au service du parti au pouvoir. Ce qui est prévu par les textes, je vous parle de l’article 119, c’est qu’il interdit de mettre des affiches dans ces endroits. » RFI
Visiblement amaigri mais heureux, l’intellectuel de 60 ans Maâti Monjib a été accueilli, mardi 23 mars, par ses amis et soutiens quand il a quitté en marchant la prison d’El Arjat, près de Rabat, où il avait été incarcéré après son arrestation fin décembre, a constaté l’AFP. « Les accusations contre moi sont fabriquées par la police politique (…) maintenant que je jouis de la liberté provisoire, je vais militer pour la libération des autres détenus » d’opinion, a déclaré, combatif, Maâti Monjib à sa sortie de prison. Ce militant, connu au Maroc pour ses critiques ouvertes du pouvoir, dénonçait son arrestation « abusive » depuis son interpellation dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « blanchiment de capitaux ». Parallèlement, il a ensuite été condamné à un an de prison le 27 janvier pour « fraude » et « atteinte à la sécurité de l’État » au terme d’un procès ouvert en 2015 et plusieurs fois reporté. Ses avocats et son comité de soutien s’étaient indignés de ce jugement, rendu en l’absence de l’accusé et sans convocation de sa défense. France24 avec AFP
Paul Rusesabagina, héros du film « Hôtel Rwanda » jugé depuis mi-février à Kigali pour « terrorisme », n’a pas comparu mercredi à son procès et a informé les autorités pénitentiaires qu’il n’assisterait plus aux audiences, estimant que son droit à se défendre était bafoué. Ex-directeur de l’hôtel des Mille Collines à Kigali, Paul Rusesabagina, 66 ans, a été rendu célèbre par un film de 2004 racontant comment il avait sauvé plus de 1.000 personnes durant le génocide rwandais. Ce hutu modéré était ensuite devenu un critique du régime du président rwandais Paul Kagame. Vivant en exil depuis 1996 aux Etats-Unis et en Belgique, il a été arrêté fin août au Rwanda dans des circonstances troubles, à la descente d’un avion qu’il pensait être à destination du Burundi. Lui et ses avocats dénoncent « un enlèvement ». Dans une interview à Al-Jazeera fin février, le ministre rwandais de la Justice avait indiqué que le gouvernement avait financé l’opération. Belga
Plus de 250 ressortissants sénégalais, selon la Croix rouge gambienne, ont fui le village de pêcheurs de Sanyang, à une quarantaine de kilomètres au sud de Banjul, après des heurts entre Sénégalais et Gambiens la semaine dernière. Tout a commencé avec la mort d’un Gambien, poignardé dans la nuit du 14 au 15 mars par un pêcheur sénégalais qui tentait de le cambrioler. Des émeutes ont éclaté dans la localité. Les autorités sénégalaises tentent d’apaiser les tensions. RFI
Les journalistes exerçant au Sénégal disent avoir rarement connu autant de tentatives d’intimidation que depuis le début de l’affaire Sonko et les troubles qu’elle a déclenchés. Les défenseurs de la presse ont dénoncé les atteintes commises selon eux par le pouvoir pour contenir la contestation. Mais la pression est aussi venue de l’autre bord, celui des sympathisants d’Ousmane Sonko, surtout après la diffusion d’une interview de celle qui l’accuse de l’avoir violée à plusieurs reprises, rapporte la profession. Mamadou Cissé, journaliste de la chaîne Leral, raconte qu’après la diffusion de cette interview, il a « reçu des insultes et des menaces de mort à partir de numéros sénégalais et européens ». « Leurs auteurs nous accusent d’être des vendus et la honte du peuple », assure-t-il. La presse est le réceptacle des passions qu’a déchaînées la plainte déposée début février par une jeune masseuse d’un salon de beauté de Dakar contre Ousmane Sonko, principal opposant au président Macky Sall. AFP
Puisant dans une petite glacière bleue, Khady Sarr extrait, une à une, les doses de vaccin Sinopharm qu’elle s’apprête à injecter à ses patients. Le geste est le même que pour les vaccins de routine. « Les glacières permettent de ne pas ouvrir trop souvent le réfrigérateur installé un peu plus loin et d’assurer le maintien de la chaîne du froid », précise l’infirmière du centre de santé Gaspard-Kamara de Dakar. Des équipements indispensables à la campagne de vaccination qui a débuté le 23 février au Sénégal sur fond de troubles sociaux. Pour la mener à bien, Dakar a acheté 200 000 doses à la Chine et en a reçu 324 000 autres de la part d’AstraZeneca grâce au mécanisme de solidarité internationale Covax. Près d’un million de vaccins supplémentaires devrait arriver dans les prochains mois. Des produits qu’il faudra à tout prix préserver de la chaleur et de la congélation jusqu’à ce qu’ils puissent être transportés vers les différents services de vaccination dans les centres urbains et les zones les plus reculées du pays. Le Monde
Dans le pays, le taux de positivité est élevé. C’est à dire que sur le total des tests effectués, un grand nombre se révèle positifs au Covid-19. La situation n’est pas encore critique dans les hôpitaux, mais l’épidémie est bien là et elle touche de plus en plus d’Ivoiriennes et d’Ivoiriens. De cinq décès recensés au mois de décembre, le pays en a compté 17 en janvier, 35 en février et 30 morts depuis le début du mois de mars. Au total, officiellement, 222 personnes sont mortes du Covid-19 en Côte d’Ivoire depuis l’apparition de la maladie. Cette hausse des décès est les résultats d’une flambée des contaminations : 5 500 nouveaux cas ces deux dernières semaines sur plus de 42 000 tests analysés, soit un taux de positivité moyen de 12% avec des pics ayant parfois dépassé les 19%. Plusieurs causes combinées expliquent cette situation, commente Edith Kouassi, conseillère technique au ministère de la Santé et de l’hygiène. RFI
Elle était Malienne et avait 2 ans : ce week-end, la mort d’une petite fille après plusieurs jours d’agonie dans un hôpital des Canaries a provoqué une vive émotion en Espagne et mis un visage sur le drame de l’immigration africaine. Ramenée mardi 16 mars par les sauveteurs au port d’Arguineguin, sur l’île de Grande Canarie, cette petite Malienne avait fait la traversée depuis le continent africain sur une embarcation de fortune transportant 52 migrants, dont sa mère et sa sœur. Les images poignantes des secouristes de la Croix-Rouge s’efforçant de la réanimer sur le quai de ce port ont fait la une des médias espagnols. En état critique et souffrant d’hypothermie sévère, elle avait été transférée dans l’unité de soins intensifs d’un hôpital de l’île, où elle a passé cinq jours, avant de décéder dimanche. Elle est officiellement la 19e personne à périr cette année dans la dangereuse traversée entre les côtes africaines et l’archipel espagnol des Canaries, un périple entrepris chaque année par des milliers de migrants. Le Monde avec AFP