Revue de presse du 24 mai 2024

Biden aux petits soins pour son homologue kényan Ruto
Une promotion diplomatique et Barack Obama en invité surprise d’un dîner de gala: Joe Biden a été aux petits soins jeudi pour le président kényan William Ruto, qu’il voit comme un allié privilégié face aux ambitions de la Russie et de la Chine en Afrique. Dans un vaste pavillon dressé sur les pelouses de la Maison Blanche, le président américain a vanté la « croyance en la liberté » et en la « démocratie » partagée avec son hôte, et porté un toast, d’inspiration irlandaise, en l’honneur de son invité: « Que Dieu vous tienne dans la paume de sa main jusqu’à nos retrouvailles…Sur une note plus officielle, le président américain avait annoncé plus tôt la promotion du Kenya au rang d' »allié majeur non-membre de l’Otan » de l’Amérique. « C’est l’aboutissement d’années de collaboration », a-t-il dit lors d’une conférence de presse commune à la Maison Blanche. Il s’agira du premier pays d’Afrique subsaharienne à recevoir ce titre qui confère aux Etats concernés – 18 jusqu’ici – des privilèges militaires et diplomatiques…Il est le premier dirigeant africain depuis 2008 à avoir les honneurs d’une visite d’Etat, le plus haut degré de faveur diplomatique, à Washington. Washington et Nairobi ont lancé de nouveaux partenariats dans la santé, notamment dans la lutte contre le paludisme et le sida, dans l’éducation, ou encore dans la transition énergétique. La Maison Blanche a aussi fait état de « progrès importants » vers un accord bilatéral de partenariat commercial stratégique, avec pour objectif de le signer avant la fin de l’année. TV5

Levée de boucliers en Guinée après l’interdiction de plusieurs radios et une TV
L’interdiction par les militaires au pouvoir en Guinée de quatre radios et une télévision privées très suivies a provoqué une levée de boucliers dans un contexte de restrictions sévères de la liberté d’informer…Talibe Barry, directeur général de FIM FM, également interdite, a dénoncé le « non-respect » du cahier des charges comme un « prétexte fourre-tout et fallacieux ». Il a rappelé que sa radio, comme d’autres, était brouillée depuis des mois, et qu’elle avait continué à opérer en produisant des contenus digitaux. Mais les difficultés de gouvernance actuelles et les doutes quant au respect par les militaires de leur engagement à céder la place à des civils élus d’ici à fin 2024 « ne (leur) permettent pas de s’accommoder d’une presse critique », a-t-il dit…Le Forum des forces sociales de Guinée (FFSG), une association d’organisations de défense des droits humains et de la société civile, a fustigé dans un communiqué un retrait d’agréments « massif et incongru ». L’influent chanteur de reggae Elie Kamano a crié au « paroxysme de la dictature ». L’opposant Cellou Dalein Diallo a condamné « fermement cette autre manifestation de la folie liberticide de la junte », dans un communiqué…Le pays est classé 78e sur 180 pays dans le classement 2024 de RSF pour la liberté de la presse. La junte a aussi interdit toute manifestation depuis 2022, et fait arrêter, engagé des poursuites ou poussé à l’exil un certain nombre de dirigeants de l’opposition. AFP

Plus de 60 personnes libérées après un enlèvement au Nigeria
Plus de 60 femmes et enfants, victimes début avril d’un enlèvement dans le nord-ouest du Nigeria, ont été libérés, a déclaré jeudi à l’AFP un porte-parole du gouvernement de l’Etat de Zamfara. Les enlèvements contre rançon sont fréquents dans les États du nord-ouest et du centre du Nigeria, où des groupes criminels armés appelés « bandits » opèrent sur les autoroutes, dans les écoles, et jusqu’aux domiciles des victimes. Au début du mois dernier, des groupes criminels armés appelés « bandits » ont attaqué le village isolé de Gidan Danzara dans le district de Zurmi de l’Etat de Zamfara. « Les 64 femmes et enfants kidnappés dans le village ont été libérés par leurs ravisseurs grâce aux opérations militaires menées par les troupes dans la région », a déclaré Suleiman Bala Idris, le porte-parole du gouverneur de l’État de Zamfara. Selon lui, le déploiement massif de militaires dans la région au cours des derniers jours « a mis la pression sur les terroristes, les forçant à fuir vers les Etats voisins et à abandonner leurs captifs ». Toutefois, les habitants du village de Gidan Danzara ont déclaré avoir dû payer les bandits pour la libération de leurs proches, ce que le porte-parole de l’Etat de Zamfara a démenti. AFP

Montée des crispations entre le Bénin et le Niger
Les tensions entre le Bénin et son voisin nigérien viennent de monter d’un cran avec le blocage du fleuve frontalier Niger côté béninois, signant une nouvelle crispation entre les deux pays depuis l’arrivée au pouvoir des militaires à Niamey en juillet dernier. Les autorités béninoises et nigériennes multiplient ces dernières semaines les accusations mutuelles, avec comme point d’achoppement la circulation des biens de part et d’autre de la frontière, et ce malgré la levée des sanctions de la Communauté des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) en février à l’encontre des autorités militaires de Niamey en place depuis le renversement du président nigérien élu Mohamed Bazoum…Après la levée des sanctions de la Cedeao à l’encontre des autorités de Niamey, Porto-Novo avait rouvert ses frontières avec Niamey. Mais les autorités militaires au pouvoir au Niger n’ont jamais rouvert les leurs. Des marchandises, notamment des céréales, continuaient jusqu’à présent de transiter du Bénin vers le Niger via le fleuve, les autorités béninoises fermant les yeux sur ce trafic informel échappant aux droits de douanes…Lundi, le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine a réaffirmé lors d’une réunion avec des acteurs économiques de son pays que des bases militaires étrangères « entraînant des terroristes » afin de déstabiliser son pays étaient situées au nord du Bénin, ce qu’il avait déjà déclaré le 11 mai et que Patrice Talon avait fermement réfuté…Le 11 mai, Niamey avait interdit aux véhicules béninois le transport de fret en provenance du Togo, le réservant aux véhicules immatriculés au Niger et au Togo et même au Burkina Faso, au Mali et au Ghana. Pourtant, les relations entre les deux Etats semblaient avoir amorcé un début d’accalmie, lorsque le Bénin avait finalement autorisé l’exportation de pétrole nigérien via le port béninois de Sèmè Kpodji, après l’avoir suspendue du fait du maintien de la fermeture de la frontière côté nigérien. AFP

Algérie : Vague d’arrestations dans l’armée en amont de l’élection présidentielle de Abdelmadjid Tebboune
Le climat politique en Algérie s’est récemment tendu avec une série d’arrestations et de limogeages au sein de l’armée, dirigée par le général Saïd Chengriha. Plusieurs officiers et militaires ont été concernés par cette purge, qui intervient dans un contexte marqué par une instabilité politique et économique persistante. Ces derniers mois, l’Algérie est le théâtre de tensions croissantes, notamment en raison des préparatifs de l’élection présidentielle prévue le 7 septembre prochain. Cette vague d’arrestations et de renvois des militaires est en partie liée à ces organisations électorales, avec l’intention de garantir la stabilité et la loyauté au sein de l’armée dans cette période cruciale pour le général Saïd Chengriha et le président Abdelmadjid Tebboune. Saïd Chengriha, semble ainsi envoyer un signal fort aux dissidents potentiels et à ceux qui pourraient menacer la continuité du régime en place. Cette démonstration de fermeté vise à maintenir l’ordre et la discipline au sein des forces armées, tout en renforçant le contrôle sur les différentes branches de l’Etat en cette période délicate. Malgré ces actions, les autorités algériennes insistent sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une purge délibérée de l’armée. Cette situation met en lumière les défis auxquels l’Algérie est confrontée alors qu’elle cherche à naviguer à travers les troubles politiques et les pressions sociales. Sahel Intelligence

RDC : Des bombes larguées par le M23 créent la panique à Minova
Une véritable psychose s’est emparée, jeudi 22 mai, de la population civile de la localité de Minova, territoire de Kalehe (Sud-Kivu), à la limite avec Bweremana au Nord-Kivu. Selon des sources locales, la situation est consécutive aux bombes larguées dans la matinée par les rebelles du M23. Trois bombes des rebelles sont tombées autour de 10 heures locales, ce jeudi, dont une à Ludahuba proche du complexe scolaire Mwanga et à Bugeri, sans faire de victime humaine. Elles sont toutefois à l’origine d’une forte panique dans la cité. Le complexe scolaire Mwanga s’est vu vidé de ses élèves et certains habitants ont rapidement évacué leurs familles de cette partie Est de la cité de Minova. D’après des sources locales, ces explosifs seraient une réponse de cette rébellion aux bombardements de ses positions par l’armée congolaise. Depuis mercredi, les FARDC ciblent, par des tirs d’artillerie, depuis Minova et Bweremana, les positions du M23 sur les collines surplombant ces entités. Des sources contactées dans la soirée par Radio Okapi à Minova, rapportent qu’un obus de réplique du M23 est tombé sur la paroisse catholique de Bobandana, causant un blessé parmi les civils. Les bombes de ce jeudi s’ajoutent à des dizaines d’autres qui sont déjà tombées sur Minova depuis l’occupation par les rebelles M23 des collines surplombant la zone. Elles paniquent les habitants ainsi que plusieurs milliers de déplacés venus du territoire de Masisi. Radio Okapi

« Le moment est venu de libérer la puissance de paix de l’Afrique » – Guterres
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a plaidé jeudi pour le renforcement du rôle de l’Afrique dans la paix et le développement au niveau mondial, lors d’un débat au Conseil de sécurité sur cette question. « Le moment est venu de libérer la puissance de paix de l’Afrique. Nous devons renforcer le leadership de l’Afrique en faveur de la paix – sur le continent lui-même et sur la scène internationale », a dit le chef de l’ONU lors de ce débat organisé par la Présidence du Conseil de sécurité, occupée par le Mozambique pendant le mois de mai…Il a également noté que de nombreux pays d’Afrique pâtissent encore des conséquences de la pandémie de Covid-19, notamment d’une hausse des taux d’endettement, ce qui limite leur capacité à lutter contre la pauvreté et la faim. En parallèle, les effets des changements climatiques s’intensifient, notamment les épisodes de sécheresse et les inondations…Il s’est aussi félicité que le Conseil de sécurité ait souscrit à l’appel pour que les opérations de soutien à la paix menées par l’Union africaine – y compris les opérations d’imposition de la paix et de lutte contre le terrorisme – soient appuyées par des mandats autorisés par le Conseil et financées au moyen de contributions…Pour renforcer le rôle de l’Afrique, le Secrétaire général a également jugé nécessaire d’intégrer la participation et le leadership de l’Afrique dans toute l’architecture de paix et de sécurité mondiale. ONU Info

Elections en Afrique du Sud, les plus incertaines depuis 30 ans
Les partis sud-africains se préparent à un dernier week-end de grands meetings avant l’élection législative mercredi, qui promet d’être la plus contestée depuis 30 ans, le parti au pouvoir étant menacé d’enregistrer un recul historique dans les urnes. A Soweto, l’ANC va remplir samedi un stade de 90.000 places de partisans en jaune, en présence de l’actuel président Cyril Ramaphosa, 71 ans. Son slogan: « Allons plus loin ensemble ». L’Alliance démocratique (DA), premier parti d’opposition, se réunira en bleu dimanche en banlieue de Johannesburg. Et les Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale) en rouge samedi dans le Limpopo (nord-est). Le MK, nouveau parti mené par l’ex-président Jacob Zuma, qui compte largement grignoter des voix de l’ANC, tiendra aussi meeting en vert dimanche dans le Mpumalanga (est), l’un des bastions traditionnels du parti au pouvoir depuis la fin de l’apartheid. Les Sud-Africains de l’étranger ont déjà voté et en début de semaine, ce sera le tour d’un million d’électeurs ayant demandé une procuration (maisons de retraite, prisons, hôpitaux) avant le scrutin de mercredi, décrété jour férié. Le Congrès national africain (ANC), en dépit d’un désamour croissant, devrait rester le plus gros parti au Parlement. Mais il pourrait perdre, pour la première fois depuis l’élection de Nelson Mandela en 1994, sa majorité absolue…L’ANC était tombé à quelque 40% des intentions de vote il y a quelques semaines mais semblait reprendre du poil de la bête ces derniers jours. Selon le sondage de SRF, le DA est crédité de 23,7%, l’EFF de 7,3% et le MK de 13,3% d’intentions de vote. AFP

Afrique du Sud : l’eau au centre du débat électoral
La lutte quotidienne commence tôt à Hammanskraal. À 8h30, une file de résidents se forme pour remplir des seaux d’eau potable provenant d’un réservoir fourni par une agence humanitaire. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas d’une communauté rurale éloignée, mais d’un quartier périphérique de la capitale économique la plus avancée d’Afrique. Hammanskraal se trouve à peine à 50 kilomètres des bâtiments gouvernementaux de Pretoria. Les problèmes de Hammanskraal — manque d’eau potable, pénurie de logements adéquats et chômage élevé — sont le reflet des difficultés qui touchent des millions de Sud-Africains. Ce climat de mécontentement pourrait provoquer le plus grand changement politique en 30 ans lors des élections nationales de la semaine prochaine…Le Congrès national africain (ANC), autrefois dirigé par Nelson Mandela, est au pouvoir depuis la fin de l’apartheid en 1994. Cependant, la pauvreté persistante, l’échec des services gouvernementaux dans de nombreuses régions et un taux de chômage national vertigineux de 32 % qui affecte principalement la majorité noire du pays sont perçus comme les principales raisons de la perte de soutien du parti au pouvoir. Africanews avec AP

Ghana : l’accueil des réfugiés burkinabés
[VIDÉO] Depuis près de deux ans, le nord du Ghana accueille des milliers de déplacés qui fuient les violences djihadistes au Burkina Faso. Le pays a ouvert deux camps de réfugiés, dont celui de Zebilla. TV5